La ceinture de Kuiper avec un portrait Chinois en passant par la cave.
Voilà je suis de retour sur terre, fin de mission.
Le tarmac est désert, c'est une vaste plaine uniformément grise sous un ciel tout aussi gris.
D'ailleurs ici tout est gris, même mon uniforme est de cette couleur.
Plus personne ne m'attend, c'est souvent le simple bagage des Chiens de l'Espace.
Il y a, comme on dit, ceux qui sont partis et ceux qui les attendent...
Et ceux qui rentrent et que personne n'attend.
Je serai plutôt dans le deuxième cas.
Déphasé, désabusé mais survivant, j'avais en poche ma solde, la clef d'un alvéole, un multipass et un rendez vous pour un centre médico-psychologique en vue de mon évaluation psychique.
C'est vrai que même désarmé je représentais un potentiel danger pour une population civile convertie au véganisme.
Est-ce ma faute si 50 ans étaient passés ?
Est-ce ma faute si on avait fait de moi une arme sans pitié ?
Étais-je encore humain ?
Et c'est quand qu'on mange ?
J'avais tant de fois été modifié, upgradé, soigné pour ne pas dire réparé... que même mes souvenirs ne m'appartenaient pas vraiment. Un médicocyborg m'avait expliqué qu'ils étaient génétiquement encodés dans mon ADN, que c'était la somme de mes « moi » possibles, pour peu on pouvait dire que j'étais à la limite de la schizophrénie. je n'avais rien compris à son charabia scientifique mais sa posologie en ce qui concernait ma santé mentale tenait en quelques vers d'Horace, un philosophe romain de l'Antiquité : " Carpe diem, quam minimum credula postero". qui peuvent signifier " cueille le jour sans te soucier du lendemain, et sois moins crédule pour le jour suivant ".
On était en paix, les Grands Trusts avaient gagné sur les Nations.
Je m'étais battu pour un mirage, pour une patrie qui avait été depuis longtemps absorbée par la Confédération Euro Eco.
Tout ce que je savais, c'est que je n'avais ma place nulle part... plus sur cette terre en tout cas.
Il y avait maintenant une Agence de Voyage dans le Temps qui dépendait des Grands Trusts, c'était un nouveau produit pour les gens comme moi.
De toute façon, c'était vrai, ici sur cette terre que je ne reconnaissais plus, il n'y avait plus moyen de boire un coup, plus moyen de fumer quoi que ce soit. Même pour baiser il fallait une licence.
La nouvelle religion des Olympiens promulguée par la Confédération Euro Eco ressemblait plus à une dictature d'écolos qu'aux Champs Élysées. Autant s’arracher et vite. Pas de taxi, il paraît que cela n'existait plus.
Le vélo, c'est tout ce qu'on pouvait prendre et ils n'étaient même pas électriques.
À ce que j'avais appris durant mon rapatriement :
C'est que les gens vivaient maintenant dans des ruches, que chacun avait son alvéole, que l'on recyclait tout, y compris les cadavres.
« Je me suis battu pour ça !!! pour un monde sans joie. » pensai-je.
Ce n'était pas l'enfer non plus, tout le monde avait un toit, personne ne mourait plus de faim.
Les fleuves et les océans sont maintenant dépollués il y a même des oiseaux dans le ciel, c'est vrai qu'ils n'ont plus rien à voir avec ceux que j'ai connu ou que je pense avoir connu.
Dans tous les cas je ne tiens même pas à voir à quoi pourrait ressembler mon logis. Enfin j'arrive devant l'Agence de Voyage dans le Temps, c'est une pyramide de verre.
La pub est méga grande : c'est un bandeau holographique à défilement continu.
Je jette ce putain de vélo.
En chemin j'ai eu le temps de me faire verbaliser trois fois par des drones pour diverses infractions à des lois stupides.
Ce qui m'avait surpris c'est l'absence de population dans les rues et les avenues, c'est vrai que j'avais entendu dire que toute la population restait cloîtrée de peur de choper un néo-covide.
« Ils doivent tous être à se gaver de néo-glucose plongés qu'ils sont dans des réalités virtuelles. »
Le hall d'entrée est vaste et... complètement désert.
L'accueil est tenu par un cube hologramme qui sans autre préavis me scanne et hop ! il se métamorphose en une splendide jeune femme.
- Je vois que vous êtes intéressé par notre formule voyage sans retour.
- Je vois qu'on ne peut rien vous cacher. Vos bio-scans sont super efficaces. Je vois aussi qu'il n'y a pas foule.
- C'est dû au terme « sans retour » qui fait peur aux prospects. Mais pour vous mes psycho-scans me disent que ce n'est pas un frein... Mais savez vous tout du voyage temporel ?
- A vrai dire, pas grand chose. Je viens juste d'être démobilisé, je reviens à peine de Titan.
- Dans ce cas, vous devez impérativement passer par le bureau des renseignements, nous avons besoin de votre accord éclairé.
- Et c'est où ?
- Au onzième sous-sol, l’ascenseur ne va qu'au huitième après vous devrez prendre le couloir.
- Mais c'est du n'importe quoi ! On peut aller plus loin que Jupiter mais vous n'êtes pas capable d'avoir un ascenseur qui descend jusqu'en bas ?
- Restrictions budgétaires, les reality-show Olympiens et et les nouveaux games-play nous ont fait beaucoup de mal. Mon dernier client, je l'ai vu il y a 127 heures 38 minutes et 50 secondes. C'était un soldat tout comme vous.
- Bon, à la prochaine.
- A votre service, monsieur.
Je pris donc l'ascenseur, il était muet, pas même une toute petite musique bien chiante... j'avais oublié la croisade contre les nuisances sonores, putain de monde.
Au huitième, sous sol terminus.
L'holo de l'accueil ne plaisantait pas.
Juste un distributeur de chandelles synthétiques et payant de surcroît.
J'avais plus l'impression d'être dans un caveau, le caveau de mes illusions perdues, que dans un couloir,
Ce caveau était sombre, éclairé juste par ma chandelle fumante et un conduit semblait s'enfoncer loin dans les entrailles de la terre, descendant en pente douce, au moins au début, la suite étant envahie par la nuit souterraine pleine de chuintements et de bruits dont je ne reconnaissais pas l'origine... enfin en pareil cas les vieux réflexes refaisaient surface.
1 respiration profonde.
2 fermer les yeux quelques secondes, histoire de s'habituer à l'obscurité.
3 dégainer mon poignard. On ne sait jamais.
4 être à l'écoute.
5 se mettre épaule contre un mur et avancer avec précaution.
Le moins que l'on pouvait dire c'est que la plomberie laissait à désirer, cela me rappelait mon séjour sur l'antique station spatiale gravitant autour de Io ou encore mes combats dans les mines de Vénus, enfin au bout de ce long couloir, une petite lumière. Sûrement le bureau des renseignements. Évidemment cela ne pouvait pas être un humain. Même pas un cyborg, mais un putain d’androïde, assurément un recyclé. Bonjours les bugs.
- Halte là ! Qui va là ? Avancez au ralliement.
- Ça va ! Je suis un client, t'es plus en compagnie de combat, faudrait peut être que tu fasses une remise à jour ?
- Client ? Client ? Civil ?
- Oui, civil ! Je viens pour des renseignements.
- Vous avez rempli le formulaire 247 alinéa b ?
- Non, c'est quoi ça ?
- Pas de formulaire, pas de renseignements.
- Ne nous énervons pas, où est ce putain de formulaire ?
- Pas de formulaire, pas de renseignements.
- C'est tout ce que tu sais dire ?
- Pas de formulaire, pas de renseignements.
- Y'a pas à dire, t'as bugué. Je vais rien tirer de toi. Pas question que je retourne à l'accueil. Faut que je te réinitialise. Encore heureux t'es d'une vieille génération. Annonce ton matricule soldat, ta génération, ton processeur.
- Pourquoi ? Civil.
- Non pas civil ! Je suis le vice Majorum Teixó matricule TE450996007B+: je demande ton rapport.
- A tes ordre vice Majorum: Je suis Andros 5001ISO250KTM génération 21 processeur AXAM02.
- C'est bien on avance. Défilement du protocole d’accueil... date de la dernière mise à jour ?
- Dernière mise à jour : il y a 9760 heures 33 minutes 15 secondes.
- Bordel, on n'est pas rendu !
- Demande formulaire, demande formulaire avant sévices corporels !
- Hop, hop, hop ! Si la méthode douce ne suffit pas !!! Je m'en vais te débrancher putain de grille-pain !
Heureusement que j'avais gardé mon poignard de paquetage et que son manche contenait un lasergun, une petite décharge entre tes deux yeux et je serai tranquille. Chose dite chose faite.
Enfin la paix, il n'y a plus qu'a espérer que ce fameux formulaire ne soit pas de type holo, sinon je ne suis pas dans la merde.
Je passe derrière le comptoir, l’androïde désactivé ressemble plus à un mannequin de supermarché qu'à un automate et qu'est ce que je vois ? Une pile de formulaires dont le fameux 247 alinéa b et c'est quoi ?
Juste un questionnaire avec une seule ligne :
Pour ou contre une moquette verte dans l'ascenseur ?
Il est vraiment temps que je quitte cette civilisation de merde.
Heureusement, il y a une pub bien fournie sur les fameux voyages dans le temps :
en bref cela dit :
1, En fait de voyage c'est une mise en cocon, un nouveau procédé appelé Antje qui permet de voyager plus vite que la lumière.
2, Cela facilite la colonisation d'autres systèmes.
3, On voyage bien dans le temps, mais dans un seul sens. Le future et au delà, comme dit la pub.
4, Le cocon permet un état de stase prolongée sur des milliers d'années avec une super option, la réminiscence des gènes. C'est, pour l'instant, l'évolution ultime en matière de mémoire. On peut en quelque sorte voyager dans le passé, mais en tant que spectateurs de nos aïeux. Jusqu'à présent j'avais utilisé les cocons de type TACAR (Transport, Apprentissage de Combat, Anti-Radiation) ce n'était pas le pied, bien souvent on en sortait complètement fou.
Enfin je n'avais plus qu'à choisir une destination.
Bon maintenant fallait trouver le bureau d'administration.
Troisième étage Hall B, porte C.
Je sentais que j'allais encore m'amuser.
Comble du bonheur il y avait un monte-charge en état de marche dans le bureau des renseignements.
Quelque part je n'étais pas surpris de cette découverte, les siècles n'avaient pas éradiqué cette engeance maudite que sont les Énarques, ces individus capables de placer un bureau de renseignements en sous-sol sans ascenseur mais avec un monte-charge que personne n'utilise.
Ding, dong, 3eme étage, tout le monde descend. J'arrive devant le comptoir de l'administration.
Après l’androïde, le géliforme... rien ne me sera donc épargné. Il faut savoir que les géliformes ressemblent aux membres de la famille BarbaPapa, ils sont en général utilisés dans les unités psychiatriques. C'est dire s'ils sont phlegmatiques.
- Bon...jour... cher clienntttt. Que puis je pouuur vous ?
- D’après ce que j'ai lu, je dois remplir un formulaire.
- Oui, voilààààààà.
- Alors ça vient ?
- Y'a... pas le feu au lac.
- Un géliforme helvète... un comble.
Au bout d'une bonne minute, une de ses excroissances bulbeuses me tend le formulaire qui n'est autre qu'une géliplaque, c'est comme une ardoise magique incrusté dans ce qui pourrait être la paume de sa main. J'y crois pas !
Le portrait Chinois !
Je suis plus en colo, j'ai passé l'age !
- Faut le remplir sinon pas de voyage.
- Réponse orale, ça ira ?
- Bien monsieur... on va faire... avec.
- Ça va là, vous êtes prêt ? _ Mes organes auditifs sont... actifs, je suis à votre écoute... mais allez-y lentement... Lisez les questions à haute... et intelligible voix... que je puisse bien me calibrer.
- Bon je commence, Portrait nature.
- Vous... pouvez répéter... s'il vous plaît, vous avez été trop... rapide.
- Bon... je... recommence, portait... nature.
- La vitesse est bonne... mais... pourriez vous commencer... directement... sans dire « bon je recommence ».
- Portrait nature.
1. Si tu étais un animal, tu serais : Un blaireau.
2. Si tu étais une plante (fleur, arbre...) : Un cactus.
3. Si tu étais un élément : Le vide.
4. Si tu étais une pierre précieuse ou non : Un silex.
5. Si tu étais une saison : L'été Indien.
6. Si tu étais un moment de la journée : Le rayon vert.
7. Si tu étais un des cinq sens : Le sixième.
Portrait lieux
8. Si tu étais un pays : L'Absurdistan vu que c'est là qu'on est.
9. Si tu étais une ville : Mü.
10. Si tu étais une planète : La prochaine.
11. Si tu étais un paysage : Un désert.
12. Si tu étais une pièce de la maison : Les WC.
Portrait objet.
13. Si tu étais un objet du quotidien : Un rouge à lèvres.
14. Si tu étais un véhicule : Un VAB
15. Si tu étais un vêtement : Un exosquelette.
Portrait culture
16. Si tu étais un livre : Le kamasustra
17. Si tu étais un personnage de fiction : Moi
18. Si tu étais un mot : Fin
19. Si tu étais un film : Ça existe encore ?
20. Si tu étais une célébrité : Pas moi.
21. Si tu étais un dessin animé: Ça aussi ça existe encore ?
22. Si tu étais un super pouvoir. Pourquoi un ? Je les veux tous.
23. Si tu étais une créature légendaire / imaginaire. Toujours moi.
24. Si tu étais un jeu vidéo : Tous
25. Si tu étais une chanson : Je suis un évadé.
26. Si tu étais un style de musique : Toutes
27. Si tu étais un instrument de musique : Le erhu.
28. Si tu étais une photo : un trou noir.
29. Si tu étais un art : Martial.
30. Si tu étais un événement historique : Ma naissance.
Portrait gourmand
31. Si tu étais un plat : Un couscous.
32. Si tu étais un dessert : Une religieuse.
33. Si tu étais une friandise : Une sucette à l'anis.
34. Si tu étais un fruit. La noix.
35. Si tu étais une boisson : Forte.
36. Si tu étais une odeur : L'herbe coupée.
Portrait Loisir
37. Si tu étais un loisir créatif : La baise.
38. Si tu étais un sport : La baise.
39. Si tu étais une fête : La fête des mères.
40. Si tu étais la lettre idéale : Q
41. Si tu étais de la papeterie ou un accessoire de papeterie :Un trombone.
Portrait un peu plus perso
42. Si tu étais un chiffre ou un nombre : Pi
43. Si tu étais un bruit : Bang, bang.
44. Si tu étais une devise : Bof.
45. Si tu étais un hashtag : Rien, c'est quoi ça ?
46. Si tu étais une mauvaise habitude : La branlette.
47. Si tu étais une qualité : L'endurance.
48. Si tu étais un gros mot : Anticonstitutionnellement.
49. Si tu étais une émotion: L'orgasme.
50. Si tu étais un plaisir : Solitaire.
- J'ai... bien... enregistré toutes vos réponses.... Monsieur... vous êtes profondément dérangé... votre place... est... dans établissement spécialisé... Je vais devoir appeler la sécurité.
- Ta gueule et file-moi le passe avant que je te découpe. J'ai pas que ça à faire. C'est vrai que je ne peux pas espérer qu'un stupide géliforme comprenne l'humour. J'ai rempli ton stupide questionnaire. Je vais te filer mon bio-scan, tu verras que je suis stable.
- Bien monsieur... je préfère cela monsieur... cela m'évitera pas mal de paperasserie... déjà qu'on a peu de clients.
- La suite c'est quoi ?
- C'est... sur le même palier... porte... A. c'est... le département des costumes.
- Des costumes ? On n'est pas à poil dans les cocons ?
- Je... ne... sais... pas… monsieur... Je... n'ai... jamais... été... dans... … un... … cocon.
- Oui plus ça va, moins ça va pour toi géliforme. Ta batterie est naze ou quoi ?
- Ça... doit... être................................................
- Ça y est il est cuit. Au moins il pourra pas faire de rapport avant un moment. Deux bureaux deux robots HS. Comme on dit jamais 2 sans 3.
J'arrive au département des costumes. - Bonjour jeune homme vous êtes ici pour un voyage temporel ?
- Oui ma belle. Enfin une humaine... effectivement je viens pour cela. Mais c'est quoi cette embrouille des costumes pour voyager en cocon ?
- Je ne suis pas le bureau des renseignements et je n'ai pas que cela à faire, j'ai un tas de lignes de code à entrer pour un nouveau jeu en ligne.
- Oui, mais moi je viens ici car on m'a demandé de passer par chez vous.
- Bon, alors faut faire vite. Comme j'vous ai dit j'ai pas qu'ça à faire.
- C'est quoi cette histoire de costumes ?
- Non, rien prenez cette brochure et faite vot' choix. Moi je retourne à mes corrections. C'est mieux payé que faire la cruche derrière ce bureau.
- Bon, si je dérange, vous le dites.
- Bordel ! Vous pouvez pas la fermer ! Si je suis dans ce bureau c'est pour avoir la paix. Cochez les cases qui vous conviennent et cassez vous !
- Ok.
Bon, voyons cette doc. Alors les costumes c'est quoi ? En fait c'est tout con, on ne les choisit pas, c'est la couleur du cocon, qui elle varie selon son passager.
Moi je suis un soldat avec une formation extraterrestre, donc mon cocon est rouge avec des bandes grises.
Si j'avais été un artiste le cocon aurait été blanc.
Si j'avais été un ingénieur mon cocon aurait été bleu.
Si j'avais été un être d’exception mon cocon aurait été doré.
Si j'avais été un des serviteurs des dorés mon cocon aurait été jaune. Ce qui soit dit en passant est le plus mauvais choix.
Je cochais donc mon choix et je passai au bureau suivant, la secrétaire s’aperçut à peine de mon départ. Je touchais au but de ce parcourt du combattant. Je voyais enfin le bout du tunnel.
Donc direction la bibliothèque. À quoi pouvait ressembler une bibliothèque du 22éme siècle ?
À une pièce blanche et vide avec dans un coin un paravent japonais, une méridienne, une table basse en cèdre blanc avec sur un plateau un service à thé et une boule de cristal. J'étais apparemment seul.
Puis de derrière le paravent sortit une femme sublime, forcément sublime.
- Bonjour Monsieur Teixó je t'attendais.
- Sans blague ? Vous êtes bien familière et bien la seule de cette ménagerie à être un temps soit peu normale... quoique votre vaporeux déshabillé me laisse présager...
- Ne te laisse pas abuser par mon apparence, je suis une métamorphe quantique. Je prends l'apparence de tes propres phantasmes. Ce que tu vois, c'est effectivement ce que tu veux voir.
- Alors j'ai bon goût.
- Comment savoir ? Je ne t'ai pas encore croqué.
- Comme vous y allez madame la Directrice. Croquer, peut être pas... mais sucer je ne serai pas contre.
- Vos réponses au portrait Chinois n'étaient donc pas si dénuées de sens.
- Comment savoir ? vous pensez qu’après ma visite à l’accueil j'ai boosté mes pare-feu. Vous ne voyez plus que ce que je veux bien laisser passer.
- _Je ne m'amuse pas souvent, alors jouons encore Teixó vers quel destination voulez-vous aller ?
- J'irai bien au-delà de la ceinture de Kuiper, il parait qu'il y a une civilisation là bas.
- C'est exact, ceux qui y habitent se font appeler les Nietzschéens. C'est un monde sans soleil.
- Regarde dans la boule de cristal, tu y verras ta destination. Regarde bien, tu y verras aussi tes anciennes vies, elles t'accompagneront tout au long de ton très long voyage. Touche la boule n'aie pas peur.
- Peur ? De quoi aurai-je peur Directrice ?
- Je reconnais bien là les Chiens de l'Espace. Vous avez beau avoir perdu la guerre, vous n'en êtes pas moins orgueilleux.
- C'est normal perdre une guerre sans perdre de batailles, il y a de quoi.
- Comme tu m’excites, Teixó, allons regarde.
Ce que je fis... puis ce fut le trou noir.
Tout ce que je sais, c'est que je me suis réveillé immobilisé dans un cocon. Conscient mais dans l’incapacité de parler ou de bouger. Mais j'entendais tout et je voyais tout ce qui passait dans mon champ de vision. Le cocon était redressé je devais ressembler à une momie Égyptienne dans son sarcophage.
- Et celui là ?
- On a le temps, c'est une cocon rouge pour la ceinture de Kuiper il n'est pas encore arrivé... tu penses petite vitesse, il en a bien pour 500 ans.
- Et l'autre ?
- C'est différent, c'est Antje. Elle a droit à un voyage pour la planète Élixirs. C'est un cocon doré. Y'en a qui sont sont nées avec une cuillère en or dans la bouche.
- A ton avis, il lui faudra combien d'années à elle ?
- Élixirs c'est bien à 800 années-lumières, avec les nouveaux vaisseaux, elle en a bien pour 700 ans.
- On sera mort depuis longtemps.
- Oui, ça c'est sûr.
- Si on lui faisait une bonne blague, on l’intervertit sa servante dans le cocon or et elle dans le jaune. T'en dis quoi ?
- Chiche.
C'est tout ce que je pus entendre, mon couvercle s'était refermé. Je commençais mon voyage.
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