librairie
Les magazines, les romans et les ouvrages philosophiques, les livres d’art, chacun possède une odeur qui lui est propre. Tu aimes bien aller dans les librairies. Regarder les livres, mais aussi les gens. Ils ont tous une manière d’appréhender ce lieu différente. Toi, tu caresses à peine les pages, comme si le contact devait être délicat (ce que tu ne fais pas du tout lorsque l’ouvrage t’appartient). En plus de cela, tu fais attention aux odeurs qui t’entourent. Tu as toujours été plus ou moins sensibles aux odeurs, encore plus ces dernières années. D’autres personnes ouvrent un livre brusquement, le feuillette, le referme et en ouvre un autre. Ils n’ont pas le temps, ils savent ce qu’ils cherchent et s’égarent rarement. D’autres discutent avec les commerçants, cherchant la perle rare, si elle existe. Certains parlent forts, à voix haute, entre eux, tandis que d’autres murmurent, sacralisant l’espace. Chaque individu à une manière unique de s’aventurer ici. Souvent, les gens entrent et ressortent sans rien. L’important n’était pas de trouver un livre, mais de fouiller partiellement dans les idées des auteurs, lisant simplement quelques passages. Ce n’est pas une bibliothèque, car il est possible de dépenser de l’argent pour obtenir un objet qui sera à nous, et rien qu’à nous. Ici, s’étend une infinité de possibilité qu’on ne s’offre pas, ou peu, ou juste jamais assez.
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