Les vagues de la forêt

4 minutes de lecture

Vous savez, je ne suis pas quelqu’un de facilement perdurable. Je suis même quelqu’un de très gentil et calme. Pourtant dans ce bas monde, il existe deux choses qui me font sortir de mes gonds. La première, pas très importante mais énervante pour moi, je n’aime pas qu’on me marche sur les pieds.

Et la seconde chose, celle qui me fait voir tout rouge, mais qui n’a certainement aucune valeur pour vous bande de larves humaines, c’est que je déteste ceux qui s’en prennent à ma forêt. Bon sang ! Vous aimeriez que je vous gaze gentiment et que je finisse par vous tailler en pièce avec une pelle mécanique ?

Ces deux règles en tête, vous arriverais à vivre en paix avec moi, sinon vous allez le regretter. Comme lui !

Je regarde celui qui a osé blasphémer mon pouvoir, celui qui a osé marcher sur mes plates-bandes. Cette espèce de broute-corail.

Il est salement appuyé contre un arbre de MA forêt. Son regard bleu océan me nargue. Il pense être plus fort que moi ! Ce que je peux détester cette attitude.

Il ne porte pas grand-chose. Il a une simple tunique justaucorps en cuire qui lui protège le torse et les bas du corps. Je suis habillé de la même façon, c’est beaucoup plus confortable pour moi et aussi plus pratique pour me battre avec ceux qui osent me manquer de respect.

Je l’analyse pendant quelques instants. Dans ma main forte se matérialise un arc et dans le dos, un carquois avec des flèches qui ne s’épuise jamais. Mon ennemi voit que je ne lui veux pas du bien. Il se met en joue, avec comme arme, une longue lance en bronze. Avant qu’il puisse bouger je lui envoie trois flèches avec un intervalle de quelques secondes uniquement. Il évite la première, coupe la seconde mais reçoit la troisième dans l’épaule gauche. Il grimace de mon attaque. Je souris. On ne dérange pas le maitre de cette forêt sans impunité !

Heureux et pris dans mon euphorie, je ne vois pas son énorme lance qui vient se planter dans le bas de mon ventre. Je crache un peu de sang et grimace de la douleur qu’il vient de m’affliger. Le coup est tellement puissant que je suis bloqué dans l’arbre qui était derrière moi. La douleur que j’éprouve dans le bas de mon ventre me prouve qu’il n’est plus l’heure de rigole !

Que le combat commence !

L’arbre qui est derrière moi bouge, les branches s’enroulent autour de moi pour me retirer la lance. Lorsque mon adversaire s’élance vers moi, je bouge le bras, c’est l’arbre qui répond et envoie balader mon ennemi plus loin dans le décor. Ma grosse plaie commence à se refermer. Je m’élance sur celui qui me tient toujours tête. Il roule sur le côté, avec son pied qu’il utilise comme tremplin, je perds l’équilibre et m’écrase sur le sol. Me tapant la tête à une branche trop basse et m’écorchant un peu les jambes à l’herbe et aux feuilles qui se trouvent sur le sol.

Je suis plaqué contre le sol, face contre terre, grosse erreur de sa part. Je suis le protecteur de la forêt. Des ronces se forment sur mon dos et lui montent le long de la jambe, elles le blessent aux jambes. Je peux m’échapper de sa prise, avec mon arc, je lui relance trois flèches de suite. Deux dans le ventre et une dans la gorge. Il grogne aussi. Je lui donne un puissant coup de pied dans la tête. Mon ennemi tombe sur le sol, perdant beaucoup de sang et de dignité.

Je respire deux secondes. Je sais que ce combat n’est pas terminé. Lorsque je me retourne vers mon adversaire, il court, il fuit ! Je rigole et lui court après. Même les deux blessés, nous avançons très vite.

Je m’arrête lorsque je vois où il m’a emmené. Devant une petite rivière. Je recule sachant que maintenant, nous sommes presque à force égales. Si je suis le protecteur des forêts, lui, il protège l’eau et les sources.

Il se secoue un peu les pieds dans l’eau. Pour ma part, c’est devant un gros chêne que je me tiens prêt.

Nous nous épions tels des fauves. Il attaque en premier avec une grosse vague. Que le chêne, avec ses branchages, arrête sans aucun problème, je suis tout de même un peu mouillé.

Je tape sur le sol, des racines sortent pour aller dans la petite rivière et lui coupe un peu l’eau, comme un barrage. Il faut limiter son pouvoir.

Il m’assaille encore avec une vague que cette fois-ci, je n’arrive pas à éviter. Avant que l’eau ne m’empêche de toucher le sol, je lui envoie tout ce que je peux sur lui. Il évite avec brio mes attaques de racines, de pommes de pains, des branches et de feuilles coupantes comme des lames.

La tête à l’envers, tenu en l’air par une vague. Je regarde celui qui vient de me faire mordre la poussière, son sourrire affiche une splendide dentition blanche. Il annonce d’une voix fière et un peu hautaine.

- Mon frère, je crois bien que je viens encore une fois de gagner.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire zenerice ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0