Chapitre 5
Je ne m’apercevais pas à cette époque qu'il utilisait un autre procédé des manipulateurs : ils vous rabaissent sans cesse. C'était lorsqu'on était en compagnie de famille ou d’amis, toujours sous forme de plaisanterie ou bien il lançait des petites remarques avec un petit rire dans la voix. Ou alors, si nous étions invités à dîner, au cours du repas il lançait des phrases telles que :
— C’est très bon, pas comme quand cuisine Rose. Elle serait incapable de nous faire un tel repas !
Ou sur le fait que le ménage à la maison laissait à désirer. (Je reviendrai plus tard sur ce point, car vous devez être l'épouse parfaite, la mère parfaite etc etc...). Quelquefois il faisait allusion à mon manque d’intelligence, et finissait toujours ses phrases par :
— Oh, mais je rigole !
Bien souvent, ceux qui assistaient à la scène me demandaient comment je pouvais le laisser dire telle ou telle chose. Je rétorquais alors qu’il plaisantait, ou me contentais de rire ou de sourire sans rien répondre du tout. J’avais toujours pensé qu’un homme qui maltraite sa femme le fait quand ils sont seuls chez eux, et est adorable quand il y a du monde, alors que lui, il me démontrait tout le contraire. Une fois arrivés à la maison, il ne me rabaissait plus avec ses remarques désobligeantes mais devenait très gentil.
Je commettais là une erreur, une grossière erreur.
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