Chapitre 3
Je voudrais vous parler d'un autre point, très important, commun aux manipulateurs : la dépendance financière. Ils ont le contrôle sur tout, vos amis (Pour la première fois j'avais une amie en Italie, c'était l'une des femmes d'un collègue de travail de Michaël. Nous étions devenu proches mais, ironie du sort, nous devions quitter le pays. Mon mari me dit : « Inutile que tu t'attaches, de toute façon on déménage » et je ne la revis plus jamais. Et une autre avec laquelle je dus couper les ponts immédiatement, car mon mari l'accusait d'avoir une mauvaise influence sur moi, et c'était de sa faute s'il avait été violent. Je vous expliquerai cette situation plus tard). Ils vous font comprendre, insidieusement, qui vous pouvez voir ou ne pas voir de votre famille, et surtout ils ont le contrôle sur votre argent. Nous avions chacun un compte en banque à notre nom avec procuration sur celui de l'autre, jusque là rien d'anormal me direz-vous. Par contre, je n'avais pas les codes d'accès internet, et les rendez-vous avec le banquier (ou n'importe lequel d'ailleurs) était toujours en compagnie de mon mari, jamais seule, et c'était lui qui décidait de tout. Pour ce qui était du règlement des factures, je devais le consulter en premier lieu avant de faire quoi que ce soit. Il se plaignait tout de même à nos amis du fait que je sois incapable de prendre une décision, ou bien de gérer les comptes de la maison. Un jour que j’avais décidé de privilégier une facture plutôt qu'une autre, Michaël me le reprocha, vexé : « Tu ne comprends jamais rien à rien ! Il faut d’abord payer ça avant ! Comment on va faire maintenant ? », et tout le blabla habituel : « Par ta faute, on va avoir des problèmes... » J'avais bien une carte bleue (enfin rose) mais mon mari me donnait le montant que je pouvais utiliser, un peu comme de l'argent de poche. Certains se se diront peut-être : « Mais quelle cruche, de ne même pas savoir combien il y a sur son compte ! » Je sais que c'est difficile à comprendre quand on ne vit pas cette situation, c'est la raison pour laquelle j'écris ce récit. J'essaie d'expliquer ce que vivent et ressentent les personnes qui sont entre leurs griffes. Souvent, on entend ces histoires de femmes (ou d'hommes) victimes de violences conjugales, et on se dit « Mais pourquoi elle ne le quitte pas ? » Parce que ce n'est pas facile. Et une des raisons principale est bien la dépendance financière, et aussi qu'ils vous martèlent sans cesse que n'êtes pas capables de tenir un budget.
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