Chapitre 2
J’eus quelques problèmes de santé suite à mon travail très physique et fus forcée de m’arrêter à cause de douleurs lombaires. Je ne pus marcher pendant quelques temps, ma moelle épinière avait été touchée. Je savais que cette situation ne plairait pas à mon mari, il n’aimait pas que je sois malade, il me l'avait bien fait comprendre. Cette année-là après une mammographie, le médecin voulut me faire une micro biopsie le soir même. Je l'annonçai à Michaël, mais il me dit ne pas pouvoir m’accompagner, ce fut donc Nina qui vint avec moi. Lorsque je rentrai à la maison j’essayai d’expliquer la petite intervention – certes minime – que je subi, mais en vain. En effet mon mari était très remonté contre un homme qui lui avait donné un sobriquet qui lui avait fort déplu plus tôt dans la soirée au bar. J’insistais mais il ne m’écoutait pas, je parlais dans le vide. Il harcelait cet homme au téléphone – il avait réussi à avoir son numéro – en l’insultant, raccrochant et reprenant son appareil la minute suivante. Lassée et fatiguée je montai me coucher. Au réveil je m’aperçus que mon pansement était plein de sang, la plaie s’était un peu ouverte. Mon médecin me prescrit des soins et des pansements, desquels je fis une allergie : mon côté gauche était couvert de bleus. J’eus d'autres petits soucis. Une amie me dit alors que si j’avais tous ces petits problèmes de santé c’était parce que je ne voulais ni voir ni entendre quelque chose. C’était une amie de longue date que je ne vois plus car son nouveau compagnon – que n'ai jamais rencontré – et mon mari eurent un litige : nous regardions la télé assis sur le canapé du salon, quand on entendit des cris à l’extérieur. Michaël se leva pour aller regarder à travers les volets et monta en courant les escaliers, il me dit que le petit ami de Sophie, Matthieu, se tenait devant la porte d'entrée, une arme à la main. Je couru derrière lui pour aller chercher les filles dans leur chambre et les mettre à l'abri en nous réfugiant toutes les trois dans la salle de bain que je fermais à clé. Michaël se pencha à leur fenêtre qui donnait sur la porte d’entrée, et me somma d’appeler Sophie pour la prévenir de la situation. Je l’appelais et m’effondrais en larmes lui demandant pourquoi son ami était venu chez moi armé, je ne lui avait jamais rien fait de mal. Elle me répondit, choquée, qu’elle allait le rappeler. Le lendemain nous allions avec mon mari de porter plainte à la gendarmerie. Sur le trajet, je reçu un message de Sophie m’expliquant que Matthieu n’avait pas d’arme, et me proposa d’aller la voir avec les filles pour me le démontrer. Je rétorquai que c’était impossible, car mes enfants avaient été traumatisé par cet événement. Sophie m’élimina de ses amis, je n'ai jamais su le vrai du faux.
Je fis le service au bar le midi pendant les deux mois d’été mais vers la fin, mon pied gauche avait commencé à gonfler inexplicablement. Je subis une intervention, le chirurgien m’ayant expliqué l’urgence de l’opération. Michaël ne put venir me chercher à l’hôpital et se furent mon père et Nina qui me raccompagnèrent à la maison vers dix-sept heures. Mon père s'enquit au bout d'un certain temps :
— Mais Michaël sait que tu es rentrée ?
Je répondis affirmativement, et leur dis qu'ils pouvaient rentrer chez eux, que mon mari ne devrait pas tarder à rentrer. L’infirmière vint juste après à la maison pour les premiers soins. Elle me dit de ne pas forcer sur mon pied, je répliquais que mon mari allait arriver, et qu’il m’aiderait si je devais me déplacer. Deux bonnes heures s’étaient écoulées depuis sa visite, ne tenant plus je rampai dans les escaliers pour monter jusqu'à la salle de bains, et descendis douloureusement les marches. Quand j’eus enfin Michaël au téléphone, il me dit être chez des amis à l’apéro et les avait invité à dîner ce soir-là. Il attendait avec eux qu’ils terminent de se préparer. Ils arrivèrent vers vingt et une heure. Les jours suivants, je forçai un peu sur mon pied pour faire un peu de ménage – difficile de ne rien faire en voyant l’état de la maison – et lorsque l’infirmière vint me faire les soins, elle vit que la plaie ne cicatrisait pas très bien. Elle me dit de ne plus bouger du tout pendant quelques jours. Je reportai ses dires à mon mari et il en fût très contrarié.
— Quoi ? Ça veut dire que tu vas encore rester à rien faire ? me dit-il. Ma guérison fût un peu plus tardive que prévu.
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