Chapitre 2
Ils mangèrent ensemble, Bleizh et Arthur dévoraient de la viande crue. Alice ne faisait toujours pas confiance à cet homme. En effet, « quel est son but ? » se questionna-t-elle. Elle ne pouvait rien tenter car Myrddin devinait toujours ses craintes et peines.
Déterminée, elle s’emporta :
— Quelle est votre relation avec votre loup ?
— Bleizh la reprit-il, son nom est bleizh. Il est mon confident, l’ami sur lequel je peux compter. Il est mon guide dans ces bois.
Amusée, elle rétorqua :
— Votre solitude doit vous peser, parler aux animaux quelle chimère !
— Une chimère ? Il n’est pas étonnant que ces bois vous rejettent. Ils vous appelée Sorcière mais en vérité vous êtes une alchimiste, celle qui manipule la matière. Le monde n’est pas celui que vous croyez, il y a plus à découvrir que la pierre philosophale.
— Que pensez-vous savoir ? L’alchimie n’est réservée qu’à un cercle d’initiés. Ce n’est pas un homme des bois qui m’apprendra les secrets de ce monde. Vous êtes juste un fou qui parle aux animaux. Cette science est tout ce qui me reste, n’avez-vous jamais aimé quelqu’un ?
Moqueur, il s’exposa :
— Jamais, l’amour est puérile. Pourquoi aimer ? Dans ce monde, l’amour est que tromperie. Vous-même êtes victime de celle-ci. Je le voie dans vos yeux.
Agacée, elle maugréa :
— Cela fait combien que vous vous voilez la face ? Pourquoi courez-vous ? Que voulez-vous échapper ? Il y a longtemps que vous l’avez abandonnée, non ?
Soudain, Arthur prononça d’étranges mots, cela semblait être son dialecte. Myrddin profita de son intervention pour ignorer Alice. Il se désola de ne pas comprendre mais lui fit comprendre qu’il l’aidera à parler.
— Arthur, je sens ta volonté, qu’il en soit ainsi. Je t’apprendrai le savoir de la terre. Chaque mot, tu le sauras : l’if, le noisetier, le chêne. Tu apprendras à les respecter. Il en sera pareil pour le Renard, le sanglier, le cerf et le lapin mais par-dessus tout tu devras arpenter ce monde et découvrir ses splendeurs. Les astres pleins de mystères, tu apprendras à les connaitre cependant sous ses airs, la terre même sous la lumière la plus pure, peut se cacher des ténèbres et tu devras y faire face.
« J’attends » fit-elle agacée. C’est ma maison je vous rappelle.
Il se mit à rire une fois encore :
— Votre maison ? N’avez-vous pas entendu les arbres se lamenter ? Respect vous lui devez car elle vous autorise à vivre en ses entrailles.
Prise d’une grande stupeur, elle s’exclama :
— Plus vous vous exprimez, plus vous me semblez provenir d’un temps révolu. Comprendre les animaux n’est due à qu’une chose : un sorcier, vous êtes un sorcier dit-elle en s’écartant brusquement. Pourtant cela n’existe pas, c’est juste un mensonge pour brûler les innocents. Vous n’êtes qu’un menteur et arnaquez les crédules avec vos fables. Le repas est terminé ! S’exclama-t-elle en se levant d’un geste brusque.
— Je suis honoré d’avoir été convié à cette tablée, il y avait longtemps que je ne m’étais pas nourris d’autre chose que des racines.
— Vous continuez à le nier ?! S’emporta-t-elle, vous voulez continuer à mentir à tous ces innocents ? N’avez-vous pas de cœur ? Votre âme est enchainée en Enfer et vous y reposerez.
A ce moment-là, Alice l’observait avec ses yeux perçants et s’écria :
— Quelle la raison de votre venue ?
L’homme répondit la phrase suivante, aussi étrange qu’elle puisse paraitre :
– Je me ne suis que venu pour me repaitre du calme d’antan mais à ma surprise l’homme a dompté cette forêt, autrefois indomptable. L’homme s’est aventuré dans le sanctuaire des dieux et l’a peu à peu consumée.
L’instinct d’Alice lui disait que cet homme n’était pas ordinaire et c’est ainsi qu’ils firent un serment : « L’aube du printemps sonnera la fin du défi. La promesse entre vous et Arthur devra être respectée et je vous ferai confiance »
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