Un coup de rabot
Les pigments déposés sur la palette se mélangent, oh un violet boueux apparait, recommencer
Comme le peintre exigeant, le poète polit sa prose, non à ce vilain mot, oui à ces jolies syllabes
Tel l’ébéniste et son couteau à bois, chaque jour ciseler ses vers, chantourner, éclaircir
Les gammes répétées, jusqu’à saigner des doigts, le pianiste dévoré par sa passion
Cent fois sur l’ouvrage, aller et venir, chercher l’inspiration, et revenir encore
La plume, le rabot et le pinceau, en prolongement de l’âme de l’artiste
Si tôt son œuvre consommée, le géniteur s’en retourne à sa tâche
Comme Sisyphe, sans cesse continuer, la poésie est infinie
Espoir illusoire d’idées qui ex nihilo surgiraient
Point de sorcellerie, de l’alchimie à la limite
Sonorités à enchanter d’un peu d’esprit
Avec sincérité et sans artifices
Juste des mots à agencer
Il est un besogneux
Un travailleur
Maudit
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