15 septembre 2002
Le messager a fait le boulot. Tu sais ce que je ressens depuis notre rencontre quinze jours plus tôt. Je sais, moi aussi, que ce coup de foudre était partagé, et cela pour mon plus grand bonheur.
Il ne nous reste qu'à concrétiser ce beau cadeau du destin, là, assis l'un contre l'autre sur ce lit moelleux, à regarder la déchéance de la pauvre Bridget avec en fond sonore, la voix de Céline Dion et de son "all by myself" qui deviendra notre chanson.
Savoir est une chose, oser en est une autre pour un être tel que moi, plongé depuis tant d'années dans un désagréable bain de timidité. Pourtant c'est plus fort que moi, je ne veux pas reculer, je veux sentir ta peau sur la mienne. Ma main dévie, elle frôle tes petits doigts, ils ne bougent pas. Seuls nos auriculaires se touchent. Aussi léger soit-il, ce contact me transporte dans un autre monde, un monde incroyable où seul l'amour règne, un monde où je sens monter en moi une force inconnue qui efface le paysage et les soucis.
J'ose un peu plus, ma main se déplace et vient couvrir la tienne. Nos doigts s'entremêlent, je veux voir ta réaction. Je tourne alors la tête, tu en fais autant. Nos yeux se lient, c'est troublant, c'est beau, c'est magique. Jamais l'émotion n'a été aussi forte, mon coeur s'emballe, il disjoncte totalement. Après quelques secondes à se noyer dans le regard de l'autre, je n'ai qu'une envie, tu n'as qu'une envie toi aussi. Nos visages s'approchent, lentement mais sûrement. Je réalise déjà, durant ces toutes petites secondes, que je suis en train de vivre le moment le plus fort de toute ma vie. Nos lèvres se touchent enfin, j'aime tellement la chaleur et la douceur des tiennes, j'aime ce parfum sucré qui entoure cette scène inoubliable, j'aime le frisson fabuleux et mémorable que me procure ce premier baiser. Je suis le plus heureux des hommes à cette seconde précise, le plus fragile aussi…
Je t'aime,
Cet amour aurait dû être majeur dans deux petits jours si je n'avais pas eu cette absence, quelques printemps plus tard. Dix huit années depuis cette fameuse nuit, oui, déjà...
Que dis-je ? Cet amour sera majeur dans deux jours…. Au diable le conditionnel…
Le simple fait qu'un si lointain souvenir puisse être devenu le plus magique des instants de vie, celui que je souhaite revivre avant mon dernier souffle, en est bien la preuve.
J'espère que tu es la plus heureuse des femmes aujourd'hui, jamais je ne t'oublierai.
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