Chapitre 11

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Après ce que nous avons appris aujourd’hui, il est juste capital que nous quittions cet endroit. Pas question d’être livrées au plaisir sadique de ces deux cinglés !

Jade et moi avons prévu de nous enfuir le lendemain soir. Nous ne savons toujours pas grand-chose sur la sécurité de l’école mais il est peu probable que nous en apprenions davantage. Et nous avons un plan. C’est loin d’être subtil mais on espère que ça suffira.

Au petit déjeuner le samedi matin, nous avons demandé à Anaïs et Fabien de se joindre à nous. Nous nous entendons bien avec eux et mieux vaut être nombreux face aux gardes. Ils n’ont eu aucune difficulté à accepter notre proposition malgré le danger. Eux aussi ne rêvent que de partir d’ici…

Le DS de ce samedi est composé pour moitié d’une partie sur le comportement qu’un soumis doit adopter et pour moitié d’une épreuve sur le bondage. Nous sommes tous notés sur notre connaissance des bâillons et les dominants sont en plus notés sur leur capacité à les utiliser sur nous… Cette fois ci, j’ai révisé mes cours avec sérieux. En cas d’échec de notre tentative de fuite, je ne veux pas passer une semaine supplémentaire sur la chaise avec un gode.

Si la première partie du DS se passe correctement, la deuxième est particulièrement éprouvante. La prof nous a remis un QCM sur les différents baillons et leur utilisation (pour réduire au silence, pour humilier, pour faire souffrir…) puis la classe dominante a mis en pratique la théorie sur nous. A un moment donné, mon binôme, peu organisé, a mélangé toutes les clefs et j’ai passé plus de vingt minutes avec un bâillon dont l’intérêt est de faire saliver celui qui le porte. Horrible, je me suis mis de la bave partout…

Le soir venu, je me couche et referme les bracelets métalliques sans emprisonner mes poignets. Puis je m’accroche aux chaines en priant pour que le garde me croit entravée.

En effet, Jade a remarqué que pour les gardes, s’assurer que l’on soit bien enchainés n’est qu’une corvée de routine. Nous espérons parvenir à les tromper avec ce stratagème. Cependant, puisque nous sommes quatre à faire cela, je crains que le garde ne finisse par se rendre compte de quelque chose…

Lorsque l’homme entre, je cesse de respirer, terrifiée. Mais il ne m’adresse qu’un rapide regard avant de quitter ma chambre. Je me relève et me dirige directement vers la porte. Je colle mon oreille à cette dernière et attends un instant. J’entends le garde ouvrir une autre porte pour vérifier les chaines d’un autre soumis. J’en profite pour me faufiler dans le couloir et sprinter le plus silencieusement possible jusque dans les escaliers. Je descends quelques marches et me colle le long du mur, espérant me fondre dans la pénombre. Espoir vain puisque je suis totalement nue…

Quelques minutes plus tard, Anaïs, Jade puis enfin Fabien me rejoignent. Sans un mot mais après avoir échangé un sourire satisfait, nous descendons une première volée de marches, attentifs aux moindres sons.

C’est à l’étage inférieur que se pose la première difficulté : il s’agit de l’internat des dominants et vu le bruit qu’ils font, aucun d’eux n’est encore couché.

« Il va falloir passer sans se faire voir… » Murmure Jade.

Anaïs s’avance d’un pas et murmure d’un air déterminé :

« J’y vais la première. »

Avec angoisse, nous la regardons passer très doucement la tête derrière le mur afin de s’assurer que la voie est libre puis piquer un sprint jusqu’à la volée de marche suivante.

A mon tour, je passe la tête derrière le mur jusqu’à apercevoir le couloir du dortoir. Ce dernier est brillamment éclairé et de la musique ainsi que des rires sortent des quelques portes ouvertes.

« C’est pas la même ambiance qu’en haut. » Murmure Jade.

Je souris nerveusement puis, voyant que le couloir est vide, sors de ma cachette et cours rejoindre Anaïs.

Je descends quelques marches puis m’arrête, le cœur battant la chamade et terrifiée à l’idée d’entendre les pas des dominants derrière moi.

Mais personne ne m’a vu.

Jade est la suivante à nous rejoindre puis enfin Fabien.

Nous nous sourions mutuellement, soulagés, puis continuons à descendre.

Nous avions presque atteint le deuxième étage lorsqu’une voix atrocement familière résonne dans l’ombre à quelques pas devant nous :

« Les soumis sont de sortie ce soir ? »

Une lumière s’allume et je vois Mathieu s’avancer vers nous, suivi d’Antonin et de Léna.

« Nous étions partis voler deux ou trois trucs à la cantine quand nous vous avons entendus descendre. »

Son sourire satisfait me fait froid dans le dos.

« Je me suis permis d’appeler mes amis de l’étage supérieur. »

A cet instant, des pas résonnent derrière nous, nous apprenant que toute retraite est désormais impossible.

« On va quand même vous laisser le choix. Soit vous nous suivez bien gentiment, soit on appelle les gardes. »

Je sens Jade qui me prend la main et se glisse contre moi. Tout son corps tremble de peur. Quant à moi, je réfléchis à toute vitesse. Mais j’ai beau chercher, je ne vois aucune échappatoire. Notre tentative de fuite vient d’avorter avant même que nous quittions le bâtiment…

C’est donc la mort dans l’âme que mes amis et moi suivons les dominants. Ces derniers sont cruels mais je pense que nous risquons moins avec eux qu’avec les gardes.

Les apprentis dominants nous entrainent vers leur internat. Mathieu en profite et me malaxe la fesse gauche tandis que nous montons côte à côte :

« Décidément tu ne peux plus te passer de moi. Quand je ne monte pas te voir, c’est toi qui descends ! »

Nous entrons dans la chambre du jeune homme, bien plus spacieuse et luxueuse que celles du haut, puis nous nous tenons debout, au centre de la pièce, entourés par les douze dominants.

Tout sourire, Mathieu demande :

« Qu’est-ce que vous comptiez faire exactement ?

- Quitter cet endroit. » Répond crânement Anaïs.

Les apprentis dominants éclatent de rire puis Léna affirme :

« Tu crois vraiment qu’en cinquante ans vous êtes les premiers à tenter de vous enfuir ? C’est impossible de s’échapper d’ici ! »

Tous les autres abondent bruyamment dans ce sens. Léna lance alors à la cantonade :

« Qu’est-ce que l’on fait d’eux ? »

Les suggestions fusent immédiatement :

« On les force à nous sucer !

- On les enchaine la tête dans les chiottes !

- On les fouette ! »

Mathieu tourne autour de nous, un sourire machiavélique sur le visage, tandis que mes amis et moi attendons la sentence, terrifiés.

Finalement le jeune homme finit par déclarer :

« Ils n’ont aucune chance de quitter cette école mais laissons-les essayer quand même. »

Nous regardons tous Mathieu, estomaqués par sa proposition.

Ce dernier se tourne vers moi :

« Nous allons jouer à un petit jeu. Les deux gagnants ont le droit de tenter une évasion. Les deux perdants restent avec nous jusqu’à demain soir. »

Je vois les autres apprentis dominants commencer à apprécier l’idée.

Mathieu reprend :

« Léna tu t’occupes de Fabien, Lukas d’Anaïs, Antonin de Jade et moi de Leïla. La règle est très simple : les deux premiers soumis qui jouissent ont perdu. »

Le jeune dominant vient se positionner derrière moi et place l’une de ses mains au niveau de mon entrejambe et l’autre au niveau de ma poitrine.

« C’est parti ma belle. »

Mathieu commence à me malaxer délicatement les tétons et de son autre main, masse doucement mon clitoris. C’est à ce moment que je comprends que j’ai un énorme handicap par rapport aux autres soumis : Mathieu connait déjà mon corps…

Ses caresses s’accélèrent légèrement et déclenchent un début de réaction chez moi. Je sens que mon corps commence à réagir aux caresses du jeune homme. Je gémis discrètement. L’apprenti dominant prend cela pour un encouragement et accentue ses caresses.

Un léger spasme me secoue et je gémis une nouvelle fois.

Face à moi, les autres ne valent pas beaucoup mieux. Sous les mains de Léna, la verge de Fabien est tendue et violacée. Ce dernier a fermé les yeux et son visage est figé dans une expression d’extrême concentration. Près de moi, Anaïs halète de plus en plus fort. Seule Jade semble encore maîtresse d’elle-même, à la grande frustration d’Antonin.

Mathieu entreprend de me pincer le téton et l’alternance douleur/plaisir fait réagir mon corps avec plus d’ardeur qu’auparavant. Le jeune homme entre deux doigts en moi et continue de malaxer mon bouton de chair avec le pouce. J’ai un nouveau spasme de plaisir et j’entends Mathieu ricaner à mon oreille : il sait que je ne suis plus très loin de jouir.

Juste à ce moment, Fabien, dans un spasme incontrôlable, jouit dans la main de Léna, très fière d’elle.

« Et d’un perdant ! »

Mathieu reprend ses mouvements avec plus d’énergie qu’avant, bien décidé à me faire jouir lui aussi. Je tente de penser à autre chose pour faire diminuer l’excitation que je ressens mais rien n’y fait. Je jouis très exactement une seconde après Anaïs.

Mathieu ne tente même pas de cacher sa frustration lorsqu’il me dit :

« Félicitation, tu fais partie des deux gagnants. Tu vas avoir la chance d’être prise par les gardes plutôt que de rester avec nous. »

Encore secouée par ce qui vient de se passer, Jade et moi regardons avec impuissance Fabien et Anaïs être emmenés par les apprentis dominants. Je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde culpabilité en songeant que c’est moi qui ai eu l’idée de leur proposer de se joindre à nous pour cette expédition…

« Viens Leïla. La seule façon de les aider est de quitter cet endroit maudit et d’alerter la police. » J’acquiesce à contre cœur et nous quittons ensemble le couloir des dominants, désolées pour nos amis mais secrètement soulagées de ne pas être à leur place. Je frissonne rien qu’en imaginant ce que les apprentis dominants vont leur faire subir pendant les vingt-quatre prochaines heures.

Sans un mot, nous descendons les deux étages restants, attentives aux moindres sons. Nous ignorons combien de gardes sécurisent l’école la nuit, si bien qu’à chaque bruit nous nous nous attendons à voir surgir un garde armé et hurlant.

Une fois arrivées à la porte d’entrée menant dans le parc, un nouveau problème se pose :

« C’est fermé. » Me souffle Jade.

Je tente moi aussi de forcer la porte avant de me rendre à l’évidence : impossible de sortir par ici.

Mon amie et moi nous accroupissons pour réfléchir.

Au bout de quelques instants, je chuchote :

« Le premier étage est composé de salle de classe. On peut essayer de passer par une fenêtre.

- On va se faire choper à coup sûr… » Marmonne Jade en secouant doucement la tête. Mais cela ne l’empêche pas de me suivre dans les escaliers.

Toutes les portes des salles de classes sont fermées mais le couloir étant entièrement vitré, nous n’avons aucun mal à trouver une fenêtre qui s’ouvre.

Ce côté du bâtiment donne sur le parking des professeurs et du personnel, vide à cette heure-ci.

« Les voitures des gardes sont près de l’accueil, de l’autre côté. On va devoir contourner tout le bâtiment pour en piquer une. N’importe qui peut nous voir en regardant par une fenêtre.

- Espérons que personne ne regarde alors. » Je murmure à Jade.

L’absence de gardes me met la pression. J’ignore combien il devrait y en avoir et où ils se situent, si bien que l’impression d’être observée ne me quitte pas. Sans compter que rien ne nous permet d’affirmer que les dominants ne nous ont pas dénoncées.

Je jette un œil au-dessus de mon épaule avant d’ouvrir la fenêtre. Jade se penche :

« C’est vachement haut…

- Il n’y a pas une gouttière ou un truc dans le genre pour s’accrocher pendant la descente ?

- Je ne vois rien. Bon, je passe la première. »

La jeune blonde enjambe le bord de la fenêtre et s’accroupit de l’autre côté, face à moi. Puis elle se suspend dans le vide, seulement retenue par le bout des doigts.

Terrifiée, je la regarde se jeter dans le vide. Un bruit sourd suivi d’un faible gémissement retentit. Le cœur battant la chamade, je tends l’oreille, m’attendant à voir arriver un garde d’une seconde à l’autre. Mais personne ne vient.

A mon tour, j’enjambe le rebord de la fenêtre et me suspends dans le vide. Je regarde en dessous, le sol me parait vraiment loin…

Je serre les dents et me laisse tomber dans le vide.

Je heurte violemment le sol. Ma cheville droite se tord, m’arrachant un gémissement de douleur. La douleur remonte tout le long de ma jambe.

« Ça va ? »

Je hoche la tête et me laisse quelques instants pour reprendre mon souffle.

D’ici je m’aperçois à quel point nous sommes vulnérables. Si un garde décide de regarder par une fenêtre, on est fichues…

Jade et moi progressons ensuite le long du bâtiment. Notre course est ralentie par ma cheville blessée et par le fait que nous ne portons aucun vêtement donc pas de chaussures.

Nous longeons ainsi l’internat et le bâtiment administratif, vide à cette heure, tout en prenant soin de rester hors du champ de vision des caméras placées le long de la clôture.

Enfin, Jade s’arrête et murmure :

« Il y a quelqu’un à l’accueil, probablement un garde. Je le vois à travers la vitre.

- Tu crois qu’il y en a beaucoup d’autres dans le coin ?

- Celui qui fait le guet dans le couloir de l’internat ne nous entendra pas. Mais je pense qu’il y en a un autre dans le parc. S’il est près d’ici, il nous repérera à coup sûr. »

Nous observons le parc un moment jusqu’à ce que j’aperçoive au loin la lumière d’une lampe torche :

« Il y en a un au niveau du terrain d’athlétisme. Je n’en vois pas d’autre.

- Trois gardes au total. C’est un peu léger non ?

- Nous ne sommes que douze soumis et nous sommes censés être enchainés dans nos lits.

- Et si la police débarque ?

- Tu sais Jade, je doute que la police vienne un jour ici… »

J’entends Jade soupirer silencieusement. Elle sait que j’ai raison…

Nous observons encore un moment l’accueil. Le garde est de profil mais nous avons un bout de chemin à parcourir à pied. S’il tourne la tête et nous voit, nous perdrons l’effet de surprise et toutes nos chances de quitter cet enfer.

« Je crois qu’il regarde la télé. » Chuchote mon amie.

« Ok. L’autre garde est toujours loin de nous. On doit y aller maintenant. »

Nous nous mettons à courir aussi vite et aussi silencieusement que possible jusqu’à l’accueil. Ma cheville droite me lance douloureusement mais je ne ralentis pas. Je n’ai jamais été aussi proche de la liberté et je ne compte pas laisser passer ma chance.

Nous nous positionnons de part et d’autre de la porte de la loge. Le bruit d’un match de foot nous parvient à travers la porte.

Je me penche et ramasse une grosse pierre par terre. Ce garde est plus fort que nous, nous ne pouvons compter que sur l’effet de surprise.

Je fais un signe de tête à Jade qui toque deux coups à la porte avant de se cacher de nouveau.

Des pas pesant retentissent. Mon cœur bat à tout rompre. Mes yeux sont écarquillés de terreur mais je serre le caillou plus fort dans ma main.

La porte s’ouvre et une voix bourrue demande :

« Carl, qu’est-ce que tu… »

Je ne le laisse pas finir sa phrase et me précipite dessus. Je le frappe le plus fort possible avec mon caillou. L’homme recule d’un pas, aveuglé par le sang qui lui coule dans les yeux. Mais avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, Jade se jette sur lui et parvient à le faire basculer. Je lui assène un nouveau coup sur la tempe et le garde s’évanouit.

Sans prendre le temps de souffler, mon amie lui fait les poches et trouve ses clefs de voiture. Nous sortons de la loge. Au loin, nous apercevons le deuxième garde qui se rapproche en courant, probablement attiré par la brusque luminosité qui se dégage de la porte restée ouverte.

Jade et moi nous précipitons en direction des quelques voitures garées un peu plus loin. En appuyant sur le bouton de déverrouillage des portes, les lumières d’une Peugeot blanche s’allument. Nous nous précipitons vers cette voiture. Au dernier moment, Jade me lance les clefs :

« Tiens, je n’ai pas le permis. »

Je m’installe au volant tandis que mon amie se jette sur le siège passager. J’enfonce les clefs dans le contact et met la voiture en marche. J’enclenche la marche arrière et commence à reculer dans le parc. J’ai le cœur qui bat la chamade et les mains tellement tremblantes que je crains de ne pas réussir à manœuvrer la voiture.

Je jette un œil dans le rétroviseur et aperçois le garde qui court vers nous.

Je continue à reculer encore un peu puis, lorsque j’estime avoir assez d’élan, j’appuie sur l’accélérateur et fonce vers le grillage.

« Accroche-toi ! » Je hurle.

Dans un énorme bruit de tôles froissées, nous nous écrasons contre le grillage et je suis violemment projetée contre le volant. Avant de perdre connaissance, j’ai juste le temps de m’apercevoir que le grillage n’a pas cédé.

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