Chapitre 19

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Le lendemain matin, je me lève pleine d’entrain. Depuis hier, je flotte dans ma petite bulle d’espoir. J’ai réussi à demander de l’aide !

Je suis certaine que monsieur Vernet a déjà vu le mail. Je me rappelle à quel point il était rapide pour répondre aux sollicitations des élèves. La police doit déjà être à notre recherche.

Je pars rejoindre Jade, Anaïs et Fabien à notre table habituelle à la cantine. Je n’ai pas eu l’occasion de leur dire hier et je brûle d’impatience de leur apprendre que notre calvaire est bientôt fini.

En les rejoignant, ils se taisent brusquement et je suis absolument sûre qu’ils parlaient de moi à l’instant même. Leur visage méfiant douche brusquement mon enthousiasme.

« Qu’est ce qui se passe ?

- Cloé t’a vu entrer dans le bureau de Notat hier. Il parait que vous vous apprêtiez à bien vous amuser. C’est vrai ? » Me demande Fabien.

Je souffle d’agacement avant de leur répondre :

« Vous vous imaginez vraiment que je puisse être attirée par cette femme ? »

Anaïs hausse un sourcil :

« Reconnais quand même qu’il y a de quoi se poser des questions. »

C’est Jade qui vole à mon secours :

« Je suis sûr qu’il y a une explication parfaitement logique, n’est-ce pas Leïla ? »

Je ne peux retenir plus longtemps mon sourire. Je me penche vers eux et murmure :

« Oui j’ai couché avec Notat hier. Mais grâce à ça, j’ai pu avoir accès à son ordinateur et j’ai réussi à envoyer un mail pour demander de l’aide ! »

Les trois autres ne répondent pas immédiatement, trop éberlués par la nouvelle. Puis finalement, les larmes aux yeux, Jade demande :

« Ça veut dire que quelqu’un va venir nous secourir ?

- Oui !! »

Je leur raconte rapidement tout ce qui s’est passé hier depuis la fin de ma khôlle. Tout sauf la conversation que j’ai eu avec madame Notat. Pour une raison que j’ignore, je veux que cela reste entre elle et moi…

La sonnerie retentit bruyamment, mettant fin au cours.

« Pour vendredi, j’aimerais que vous regardiez les documents que je vous ai distribués sur les stomates. C’est un entrainement aux études de documents alors faites ça sérieusement ! »

Les élèves notent rapidement l’information dans leur agenda puis rangent leurs affaires dans un grand brouhaha de conversations.

« Emmanuelle, vous voulez bien venir un instant ? »

La jeune fille s’approche de son enseignante de SVT.

« Vous avez des nouvelles de Leïla ? »

La jeune fille secoue négativement la tête.

« La police pense qu’il s’agit d’une fugue. » Marmonne l’étudiante, guère convaincue. « Ils ont arrêté les recherches. »

Emmanuelle, meilleure amie de Leïla, a les larmes aux yeux en disant cela. La femme n’ose donc pas continuer son interrogatoire et congédie gentiment l’élève.

Son regard se pose une fois de plus sur la chaise vide de Leïla.

Une fugue ? Pourquoi cette jeune femme, apparemment bien dans sa peau, sans problèmes personnels et en plein milieu de ses études partirait-elle ainsi ? Pourtant, la lettre retrouvée dans la chambre d’étudiante de Leïla parle bel et bien d’une fugue. Et cela fait maintenant plus d’un mois qu’ils sont sans nouvelles…

Madame Noblet secoue légèrement la tête pour s’éclaircir les idées puis commence-t-elle aussi à ranger ses affaires.

C’est à ce moment que son téléphone sonne. Avec surprise, l’enseignante voit s’afficher le numéro de son collègue de physique-chimie.

« Oui Benjamin ?

- Céline, je sors tout juste du commissariat…

- Du commissariat ?! Mais qu’est ce qui se passe ?

- J’ai reçu un mail de Leïla hier. Et… Oh mon Dieu Céline, elle n’a pas fugué ! »

La voix de l’homme est pressante et fébrile. L’enseignante sent un frisson de peur la parcourir. Elle sait qu’elle ne va pas aimer ce qu’elle va entendre :

« C’est vraiment affreux, Leïla… »

A cet instant, un bruit assourdissant se fait attendre au bout du téléphone, obligeant madame Noblet à s’en écarter brusquement, l’oreille bourdonnante.

Elle contemple un instant son téléphone, paniquée, avant d’y coller de nouveau l’oreille.

« Benjamin ?

- …

- Benjamin ?! Tu m’entends ?! Tu es toujours au bout du fil ?! »

En regardant de nouveau son téléphone, l’enseignante s’aperçois que l’appel s’est terminé. Anxieusement, elle tente de rappeler son collègue. Sans succès, il n’y a même plus de tonalité.

« Je n’aime pas ça du tout… » Murmure la femme.

Nous nous rendons tous les quatre, Jade, Anaïs, Fabien et moi, en cours de comportement d’un soumis.

Les trois autres me répètent au moins pour la millième fois à quel point je suis géniale. Je ne tente même pas de les en empêcher, trop heureuse de ma victoire d’hier.

Même le cours d’anglais n’a pas réussi à ternir notre bonne humeur. Ce gros porc de prof sera bientôt derrière les barreaux pour payer ses crimes. Très bientôt, nous reprendrons tous une vie normale au milieu de nos familles et amis.

« Imaginez que la police arrive même à retrouver tous les gens qui sont passés par cette école de malheur !

- Ce serait tellement formidable ! Et depuis cinquante ans, ça en fait des gens à sauver! »

Jade nous sourit et affirme :

« Il parait que chaque malheur est compensé par un petit bonheur. On aura peut-être vécu l’enfer mais sans cela, on ne se serait jamais croisé. Même après notre sauvetage, il faudra que l’on reste amis ! »

Fabien reprend :

- Oh que oui. Dès notre sortie, vous viendrez quelques jours chez moi. J’habite dans les Alpes, les randonnées y sont formidables et en hivers, on pourra faire du ski !

- Je n’ai jamais skié de ma vie. » Avoue Anaïs.

- Je t’apprendrais ! »

Nous commençons alors à parler avec enthousiasme de nos projets.

L’avenir ne m’a jamais paru si beau. Notre libération n’est plus qu’une question de jours. Et très bientôt, tous ces gens, apprentis dominants, profs et directeur, finiront en prison. Quel choc ça va faire au pays d’imaginer qu’il existe un lieu comme celui-ci !

Puis j’imagine madame Notat elle aussi derrière les barreaux. Bizarrement, je ne peux pas me réjouir à cette idée…

L’après-midi, Jade et moi nous rendons à la bibliothèque pour notre exposé sur les cages de bondage. Chaque binôme, un soumis et un dominant, s’est vu attribué un type de cage précis à étudier. Les recherches ne vont pas prendre bien longtemps et ne m’inquiètent pas. Non, ce qui me fait le plus peur, c’est la partie sur les “impressions personnelles“ lorsque l’on va devoir l’utiliser en présence d’un apprenti dominant…

J’ai été étonné que cet endroit possède une bibliothèque. Les étagères sont bien sûr pleines d’ouvrages sur la soumissions, le bondage et la torture. Certains sont de vrais ouvrages d’apprentissage, d’autres de simples romans.

Je déteste cet endroit. Entre les posters glauques au mur, l’exposition consacrée au shibari et les centaines d’ouvrages que l’on craint d’ouvrir, l’ambiance de ce lieu est terrifiante.

En entrant, nous croisons madame Notat. Lorsqu’elle me voit, son regard est tellement sombre que pour la première fois depuis hier, mon sentiment d’allégresse s’envole. Elle ne peut quand même pas être au courant de quelque chose ?

« Ça ne va pas Leïla ?

- Si si bien sûr. »

Je ne tiens pas à voir s’envoler la joie dans le regard de Jade en lui parlant de mes inquiétudes. D’autant plus qu’elles sont sans fondement. Si madame Notat savait quelque chose, elle en aurait déjà parlé au proviseur et j’aurais à l’heure actuelle de gros ennuis. Et puis, ils essayeraient d’évacuer l’école, ils n’attendraient pas bêtement que la police arrive.

C’est ce que je me dis en m’asseyant, pourtant, le regard de madame Notat continue de me hanter…

Deux heures plus tard, Mathieu vient me chercher :

« T’en es où dans les recherches ? »

Sans un mot je lui tends mes notes. Il les survole rapidement :

« Mouais, tu n’as pas été très efficace. »

Je me retiens de lui demander où sont ses recherches à lui. Depuis que madame Notat l’a repris à l’ordre hier, il est un peu moins violent avec moi mais je ne vois pas l’intérêt de l’énerver pour autant.

« Viens, on va l’essayer. Enfin surtout toi !

- Maintenant ? »

Un sourire mauvais se dessine sur le visage du jeune homme :

« Oui, maintenant. »

L’idée de me laisser enfermer par ce cinglé dans une cage ne m’emballe pas vraiment. Je sais qu’il va rendre les choses bien pires qu’elles ne le sont déjà.

A contrecœur, je le suis jusque dans une petite remise à part.

« Je l’ai apportée ici pour que l’on soit tranquille. »

Le modèle que nous devons étudier est une cage dont le toit s’incline jusqu’à atteindre à peine trente centimètres du côté opposé à la porte. Le but est de forcer la victime à s’incliner afin de donner un accès facile à ses parties intimes.

J’ai passé les dernières heures à l’étudier, pourtant, la voir me terrifie. C’est d’autant plus sachant que dans quelques minutes, j’y serais enfermée.

Mathieu, grand sourire aux lèvres, ouvre la porte et s’incline légèrement en me faisant signe d’entrer, dans une attitude grossière de gentilhomme.

J’entre dans la cage avec difficultés. Ma tête et mes épaules reposent au niveau du sol et mes bras sont par terre, tendus en arrière. Quant à mes genoux, pliés, j’ai dû les ramener sous mon ventre.

Lorsque Mathieu referme la porte, je sens que celle-ci appuie sur mes fesses, lui donnant un accès terriblement aisé à mon anatomie.

J’entends le petit clic d’un cadenas. Au vu de ma position, ce n’est pas vraiment nécessaire, je serais de toute façon incapable de sortir seule. Mais psychologiquement, ce n’est qu’à ce moment que je me sens réellement prisonnière… J’ai la gorge nouée et je ferme les yeux, attendant anxieusement la suite. Je suis entièrement soumise à Mathieu qui, la dernière fois encore, voulait me torturer.

Pendant un instant, le silence se fait dans la pièce. Puis je sens le doigt du jeune homme s’insinuer lentement dans mon anus :

« Quel pied de te voir dans cette position ! Et cette fois ci, pas de madame Notat pour venir te sauver la mise !

Pendant de très longues secondes, je sens son doigt en moi, intrusion oh combien humiliante. Je serre les paupières le plus fort possible pour m’empêcher de pleurer et pense aux secours déjà en route.

« Bon, je dois te poser un certain nombre de question quant à la position que tu as actuellement. Tu dois répondre en donnant un chiffre sur une échelle de 0 à 10 : 0 c’est l’horreur et 10 c’est nickel. Et tu dois faire un commentaire avec. »

« Alors allons y : Confort ?

- 2. Je suis recroquevillée sur moi-même je te signale !

- Douleur ?

- 9. C’est inconfortable mais pas très douloureux pour l’instant.

- Liberté de mouvement ?

- 1. La cage est tellement petite que je peux à peine bouger.

- Impuissance ?

- …

- Impuissance ?!

- 0. Je me sens tellement… »

Je cherche un mort pour décrire cela.

« Tellement à ma merci ? » Finit Mathieu à ma place.

J’entends le sourire dans sa voix et son index s’insinue de nouveau dans mon anus.

« Arrête ça. S’il te plait…

- Je ne crois pas non… »

Un deuxième doigt rejoint le premier puis l’apprenti dominant commence un mouvement de ciseau particulièrement douloureux.

Un léger sanglot m’échappe.

« Tu as peur ? »

Je réponds dans un murmure :

« Oui… »

Un léger ricanement échappe à Mathieu puis il retire ses doigts et reprends son questionnaire.

Il continue comme ça un moment. Je me sens tellement stupide à répondre à ses questions enfermée dans une cage ! Absolument tout ce que fait cette école est stupide. Stupide et vulgaire. Mais je m’accroche à l’idée que le calvaire est bientôt fini.

Finalement, Mathieu s’arrête.

« Bon j’ai fini. Tu connais la suite du programme ?

- Non, c’est à toi que la prof a confié le questionnaire. »

- Je dois te reposer les mêmes questions dans douze heures pour voir l’évolution. »

J’ai un mouvement de panique en entendant ça.

« Tu ne vas pas me laisser ici ?!

- Ce sont les règles. Je reviens te chercher demain matin. Mais ne t’inquiète pas, j’ai prévu de quoi t’occuper. »

Mon sang se glace à cette réponse. J’ose à peine imaginer quelle horreur il a encore été inventer pour me torturer.

J’ai le cœur qui bat la chamade tandis que j’entends le jeune homme s’affairer derrière moi. Ne pas savoir ce qu’il fait me rend dingue.

Enfin, je sens une tige s’enfoncer dans mon vagin. J’ai un instant de panique avant de reconnaitre le détecteur d’humidité que j’ai déjà eu l’occasion de porter suite à ma vaine tentative de fuite. Malgré la situation, le soulagement menace de me faire rire. S’il compte me torturer en m’empêchant de jouir, je sais déjà que je peux supporter cette torture. Ce n’est certes pas agréable mais j’avais imaginé pire.

Mon bref soulagement est balayé instantanément lorsque je sens un gode se présenter à l’entrée de mon anus.

J’ai un sursaut de panique :

« Qu’est-ce que tu fais !? »

Un simple ricanement me répond.

Je serre les dents, persuadée de sentir le gode s’enfoncer, mais rien ne vient et j’entends de nouveau Mathieu s’affairer.

Au bout d’une éternité, je l’entends s’écrier :

« Fini ! Celui-là m’aura demandé un peu de temps J’ai même dû demander conseil au technicien de maintenance tout à l’heure. Mais laisse-moi te dire que tu vas morfler ! »

Rien qu’au ton de sa voix je sais que oui, je vais morfler. Jamais je ne l’avais entendu être aussi fier. La voix tremblante de peur, je demande :

« Qu’est-ce que tu m’as fait ?

- Avant de te répondre, laisse-moi te rappeler que tu restes ici 12 heures de suite.

- Qu’est-ce que tu m’as fait !! »

Il vient de placer face à moi et je comprends qu’il veut voir mon visage lorsqu’il m’annoncera ce qui vas arriver.

« Même si la mise en place a été longue, le principe est en réalité très simple : tu as un vibro placé juste sur ton clitoris qui vas vibrer toute la nuit. Comme tu le sais, la tige dans ton vagin permet de savoir quand tu vas jouir. Mais cette fois ci, le vibro ne s’arrêtera pas, tu vas pouvoir jouir autant de fois que tu le veux petite cochonne ! Et vu la vitesse que j’ai choisie pour le vibro, tu n’as pas fini ! »

Il s’arrête un instant pour me sourire de toute ses dents :

« Le truc c’est qu’à chaque fois que tu jouiras, le gode se mettra en route et te pilonnera le cul pendant dix minutes. »

Il me faut un instant pour saisir l’horreur de ma situation.

« Non… » Mon murmure n’est pas un défi lancé à Mathieu. Ni même une supplication. C’est juste mon refus d’accepter, de comprendre ce qui m’attends.

« Oh si, et même tout de suite. »

Le jeune homme fait de nouveau le tour de la cage. Je l’entends toucher à un bouton et brusquement, le vibro se met en route.

Les minutes qui passent font partie des plus terrifiante de mon existence. J’ai senti dès les premières vibrations que je ne tiendrais pas très longtemps et depuis ce moment, malgré l’espace plus qu’exigu de la cage, je me bats comme une diablesse pour tenter de me débarrasser de cet engin de malheur. Je me sens de plus en plus proche de plaisir et me bats pour le réfréner. Mais je ne fais que retarder l’inévitable, jamais je n’arriverais à empêcher mon corps de réagir aux stimulations appliquées sur mon bouton de chair :

« Mathieu, je t’en prie arrête ça. Pitié, pitié, pitiéééééééé »

J’ai l’impression que mon cœur cesse de battre quand je réalise que je viens de perdre la première bataille. J’ai senti pendant un bref instant le plaisir me submerger, senti le spasme incontrôlable qui m’a secoué.

La respiration bloquée, j’attends. De longues secondes passent et rien n’arrive. J’en suis presque à espérer que Mathieu se soit trompé mais ce dernier m’informe :

« Il y a vingt secondes entre le moment où tu jouis et celui ou le gode se met en route. Histoire que tu aies le temps d’avoir peur… »

Et brusquement, un déclic se fait entendre et je sens le gode se mettre en mouvement.

« Nooooon. »

L’engin s’enfonce, bien plus large et long que le petit que m’avait brièvement fait essayer Mathieu la première semaine. Impitoyablement, il écarte mes muqueuses centimètres par centimètres, toujours plus profondément.

Puis soudain, il se retire avant de revenir à l’assaut, plus rapide et violent que la première fois. Chaque aller-retour est plus rapide et brusque et, rapidement, cette chose me pilonne littéralement.

« Stooop, stooooooop ! »

Mathieu commente laconiquement :

« Dix minutes c’est long n’est-ce pas ? »

Enfin, le calvaire s’achève. Sans prêter aucune attention à mes supplications, l’apprenti dominant quitte la pièce en éteignant la lumière, me laissant seule, terriblement endolorie, et avec déjà le plaisir qui commence à remonter.

Même la pensée des secours déjà en route pour nous sauver ne parvient plus à me réconforter et je fonds en sanglots hystériques.

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