Chapitre 49
Madame Notat marche furieusement vers son bureau, les poings crispés de rage. Comment cette sale gamine ose-t-elle la repousser de la sorte ? Après tant de mois passé à se jeter volontairement entre ses bras, après tant de mois à subir ses délicieuses tortures, elle décide tout à coup de stopper net leur pseudo relation ?! La femme plisse les yeux, plus terrifiante que jamais. Nul doute que c'est un coup de Céline. Ni Jade ni aucun autre ami de Leïla n'est parvenu à empêcher la jeune fille de frissonner à son contact. Ce revirement soudain ne peux s'expliquer que par la présence de cette imbécile de "sauveuse". Elle et ses stupides idéaux viennent de foutre en l'air la dépendance de la jeune soumise qui était doucement en train de s'établir.
L'enseignante atteint enfin son bureau et s'assoit lourdement sur une chaise. Le regard fixé dans le vide, elle ne décolère pas. La fille lui appartient ! A elle et à personne d'autre ! Madame Notat montre les dents en repensant aux doigts entrelacés de Céline et Leïla ce fameux jour, à l'exposition de BDSM Plus. Elle aurait dû se douter... Mais ça ne se passera pas ainsi. Le corps parfaitement proportionné de Leïla, ses yeux verts si expressifs, ses cheveux flamboyants, ses gémissements terriblement érotiques. Tout cela lui appartient et elle ne laissera pas une autre, une soumise qui plus est, lui voler.
D'un geste brusque, Madame Notat attrape quelques feuilles. Elle va faire regretter aux deux femmes ce qui vient de se passer. Et lorsque Céline sera brisée, lorsque Leïla aura eu tout le temps de se reprocher le traitement infligé à son ancienne prof adorée, alors elle reviendra là où est sa place : agenouillée dans ce bureau.
Un vague sourire aux lèvres, je me love contre le corps de Céline. Je sens cette dernière me caresser doucement les cheveux. Pour la première fois depuis des mois, je me sens heureuse et en sécurité. Et je profite au maximum de ce moment avant qu'il ne disparaisse. Un reniflement amusé m'échappe quand je repense à la raison de ce bien être éphémère.
Ici, dans cette école, je n'ai jamais connu le sexe autrement que par la violence et la domination. Et aussi stupide que ça puisse paraitre, je ne voulais pas finir ma vie sans savoir ce que signifie réellement faire l'amour, sans savoir ce que c'est que de serrer contre soi un corps que l'on aime et que l'on désire.
« C'était incroyable... » Je murmure.
Un petit rire amusé me répond et la femme me sert un peu plus fort contre elle. Et malgré le fait que nous soyons allongées par terre, je me sens confortablement installée et au chaud.
« Faire l'amour dans une école entièrement dédié au sexe. En voilà une activité originale et sans risque de faire resurgir de mauvais souvenirs ! » Me charrie l'ancienne professeur. Mais derrière son ton léger, je perçois une vraie inquiétude. Elle craint visiblement d'avoir réveillé chez moi les horreurs subies dans cet endroit.
Je secoue négativement la tête sans ouvrir les yeux :
« S'il te plait, ne compare pas ce qu'ils font avec ce que nous venons de vivre. »
S'il est vrai que j'ai craint au début que l'expérience soit désagréable, Céline m'a très vite démontré le contraire. Il n'y a rien de similaire entre les rapports de domination imposés dans cet établissement et la relation parfaitement consentie que nous venons de vivre ensemble. Ni peur, ni dégout, ni douleur. Rien d'autre que des frissons de désir et de plaisir.
Lundi
Madame Notat passe entre les rangées en distribuant les bulletins du deuxième trimestre. Je grimace en prenant conscience du temps qui s'est écoulé depuis septembre. Certes, cette école est un enfer mais savoir qu'il ne reste qu'un trimestre avant la vente me rend malade. Et à en juger par le visage fermé des autres soumis, il en va de même pour tout le monde.
L'enseignante dépose mon bulletin sur le bureau et tourne les talons sans un regard dans ma direction. Je manque de m'étouffer en constatant que je fais encore partit des deux plus mauvais élèves. Comment est-ce possible ? Certes, je ne fais pas tellement d'effort en cours mais je ne comprends pas que ma moyenne ne soit pas plus haute. Fronçant les sourcils, je cherche ce qui la fait descendre à ce point. Et je ne tarde pas à trouver : le bondage. Si les notes théoriques nous sont rendues, les notes pratiques restent confidentielles. De plus, les rendus de stage sont très récents et je suis certaine de ne pas les avoir ratés à ce point. D'ailleurs, madame Notat semblait plutôt satisfaite. Madame Notat... Je grince des dents tandis que la triste vérité s'impose à moi : c'est une vengeance de la part de la prof pour ma rebuffade de ce week-end. Ce qui ne peut signifier qu'une chose, comme au premier trimestre, une punition attend les deux moins bons. Et en effet, au moment où j'en arrive à cette conclusion, l'enseignante reprend :
« Les deux soumis ayant minoré le trimestre ont rendez-vous avec Monsieur Pirot ce soir après les cours. Vous le retrouverez dans la salle de musculation de la classe dominante. »
Je tourne la tête vers Céline et ne suis pas étonnée de la voir blêmir. Sans surprise, c'est elle qui a minoré le comportement. Est-ce également une manœuvre de Madame Notat ou son comportement rebelle suffit-il à expliquer cette position ?
Je me reconcentre sur le cours en crispant la mâchoire de colère. C'est vraiment un coup bas de la part de l'enseignante que de baisser ainsi mes notes. Lorsque je croise son regard, elle m'adresse un rictus froid et satisfait.
Le soir venu, Céline et moi nous mettons en route vers la salle de musculation. Cette dernière est située dans le gymnase également mais je n'y suis encore jamais allée : elle est normalement réservée à la classe dominante. Je me mords les lèvres en silence, terrifiée à l'idée de découvrir ce que nous a réservé monsieur Pirot.
En entrant, je constate que la salle est très grande et contient les machines habituelles de musculation. Tout le matériel à l'air d'excellente qualité, rien à voir avec notre propre matériel de gymnastique... Dans un coin, Jules, Léo et Lukas s'entrainent, la salle étant en libre accès toute la journée.
Monsieur Pirot nous attend déjà, un sourire sinistre plaqué sur le visage.
« Comme tu le sais désormais Leïla, lorsqu'un élève minore le trimestre, il écope de travaux d'intérêt généraux. »
Je hoche la tête sans grande conviction.
« Cette fois ci, ce n'est pas du ménage que vous allez faire. Vous allez aider vos camarades de la classe dominante à s'entrainer ! »
Je grimace légèrement à l'idée de passer plus de temps que nécessaire avec eux. Nul doute qu'ils en profiteront pour nous torturer.
« Céline, c'est toi qui commences. »
Céline me jette un regard interrogateur mais je hausse les épaules d'incompréhension. Pas plus qu'elle je n'explique la dernière phrase du proviseur. De plus en plus inquiètes, nous suivons toutes deux l'homme qui nous amène près de la presse. Sur cette machine, l'utilisateur se couche contre un dossier, les jambes en l'air. Avec, il doit pousser une plaque à laquelle est attachée la barre métallique où l'on place les poids. Mais sur cette barre ne se trouve pas que des haltères. Avec horreur, j'aperçois au centre un gode de belle taille, fièrement dressé vers le haut. Et en amont de la plaque, un second dossier est attaché à la structure. Sur ce dernier se trouve tout un assortiment de menottes et de ceintures en cuir. Un hoquet de terreur échappe à Céline tandis que je prends moi aussi la mesure de l'horreur qui nous attend.
Monsieur Pirot nous sourit puis tend la main à mon ancienne enseignante pour qu'elle le rejoigne.
Quelques minutes plus tard, je contemple ce qui est advenu de ma petite amie, les yeux agrandis d'épouvante. Cette dernière a le haut du corps cruellement attaché contre le dossier de sorte qu'elle soit incapable de bouger ou même de se débattre. Ses jambes ont été ramenées et attachées près sa tête dans une position que je sais être très douloureuse.
En dessous, Lukas est installé à la presse et fait monter et descendre la plaque. Et à chaque va-et-vient, le gode fixé à la barre d'haltère s'introduit dans le sexe de la femme.
« Parfait ! Voilà qui devrait motiver quelque peu les dominants à faire plus de musculation ! A ton tour maintenant. »
Au bord de la nausée, je suis monsieur Pirot vers un autre coin de la salle. Là se trouve une machine permettant de faire travailler les bras : l'utilisateur s'assoit sur une chaise et attrape la barre au-dessus de lui. En tirant, il soulève les poids attachés en face du siège. Sauf qu'a la place des poids se trouve un immense gode. Et au-dessus sont disposées deux chaines métalliques terminées par des menottes.
« Assieds-toi par terre et lève tes jambes près de la tête. » Je m'exécute en silence sous le regard amusé de Léo et de Jules.
L'homme attrape mon bras gauche et le fait passer devant ma jambe relevée. Puis à l'aide de sangles en cuir solides, il attache mon biceps à ma cuisse. Il fait de même avec mon bras droit. Incapable de garder l'équilibre, je tombe sur le dos, déclenchant l'hilarité des deux apprentis dominants.
Un rictus amusé aux lèvres, le directeur reprend :
« Soulevez-la les garçons et amenez-la près des chaines. »
Les deux étudiants s'exécutent, permettant à l'homme d'attacher les menottes à mes poignets. Enfin, ils me laissent doucement tomber sur le gode. Je gémis de douleur sous l'intrusion.
Sans perdre de temps, Jules s'installe à la machine et attrape la barre. Il tire dessus et je me sens brutalement arraché au gode. Puis il relâche ses muscles et je suis renvoyer tout aussi brutalement sur le pénis factice. Les larmes me montent aux yeux pendant que l'apprenti dominants enchaine les mouvements.
Monsieur Pirot nous observe un moment Céline et moi puis déclare :
« Vous serez installée ici tous les soirs de la semaine de la fin des cours jusqu'à 22 heures ainsi que samedi toute la journée et dimanche matin. Une petite collation vous sera donnée à la fin de votre service. »
Un sanglot bruyant échappe à Céline à l'annonce de la sanction.
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