Imagine.

Tellement simple comme mot.

Tellement simple à faire, aussi

Tellement ridicule, quand on y pense.

On a un corps

un cerveau

une vie

une planète

des gens qui nous aiment

mais non

On veut plus

On veut un autre monde

On veut quelque chose de parfait,

quelque chose qui nous corresponde

à nous

et tant pis pour les autres

Alors on cherche

On réfléchi

On soupire

On se plaint

sans arrêt

des gens qui ne se remettent pas en question

des gens qui jugent

des gens qui polluent

des gens qui ne rêvent pas assez

de ceux qui rêvent trop

de ceux qui parlent fort

de ceux qui ne sont pas comme nous

    On cherche les défauts

    la petite bête

    ce qui va pas

    ailleurs

    chez les autres.

Et nous,

alors ?

Est-ce qu'on est pas tous comme ça,

nous ?

Est-ce qu'on a vraiment le droit

de vouloir

ce qu'il faudrait

que les gens soient

que les gens fassent

que les gens pensent ?

Est-ce que ce ne serait pas précisement vouloir faire ce que l'on reproche

    aux autres ?

Est-ce que le nous, le on, les autres existent vraiment ?

Est-ce que le fait de dire ça

ce n'est pas aussi le fait de mettre les gens dans des cases ?

« ceux qui pensent comme moi »

et les autres ?

Pourquoi faut-il toujours

que l'on fasse ce que l'on reproche ?

    Est-ce que c'est égoïste

    de vouloir quelque chose pour tout le monde

    alors que ça ne conviendra pas

    à tous le monde, justement ?

Je suis perdu.

On est perdus.

Tous.

On fait juste semblant

de pas savoir

On se dit

l'enfer

c'est les autres

On s'enferme

dans nos têtes

On confirme

nos propres opinions

Et on ignore les autres.

Vous voyez ?

Encore.

Les autres.

Peut-être

qu'il faudrait changer

le nous

le soi

avant d'essayer

de changer les autres.

Peut être.

Mais personne n'a envie de changer

de se dire

que, finalement,

c'était pas la bonne méthode

de se remettre en question

juste une fois

vraiment.

Voilà.

C'est ça.

J'ai trouvé

ce qui ne va pas

Il faudrait réussir à être

vraiment.

A être.

Vraiment.