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Tu as su m'écraser, me déchiqueter, me broyer, me laminer, et me briser. Tes silences et tes absences étaient éloquents de sarcasmes dont la maîtrise frolaît la perfection.. Pas que tu fus, un scélérat détesté de tous. Non, c'est là, ton incroyable capacité à être confortable avec l'indifférence, à l'intégrer comme si elle était une personne qui t'accompagnait dans ton ombre qui a fini par m'user jusqu'à la moelle. Tu feintais l'impassibilité avec brio dénigrant le moindre petit animal souhaitant te donner un temps soit peu d'affection. Je pensai sincèrement que tu m'avais exécrée autant que tu m'avais aimée parce que je n'étais pas la personne avec qui tu aurais cette relation fusionnelle qui dura pour toujours. Tu aurais voulu que je sois pile cette personne, que je t'emportât dans un torrent d'absorption sans jamais te lâcher, parce que c'est ce que je fus exactement, ce que tu aies chéris le plus chez moi. Tu aurais pu être le plus misérable des porcs que je t'aurais gardé tout près de moi. Je voulais être cette personne que tu n'avais jamais rencontrée, mais je ne l'étais pas. J'étais l'autre. Celle qui ne te tourna pas le dos, qui t'encouragea quand tu doutais, te réveillas quand tu te fermais dans la pétrification murale d’une intense douleur qui te remontait des profondeurs, celle qui te faisait tenir dans ce monde fébrile sans vergogne. Je savais que j'avais été celle dont tu ne voulais pas et que tu ne pouvais pas être. Car, je n'étais pas ta muse. J'étais fade et sans saveur pour toi. Il aurait fallu que je sois plus exotique, plus svelte, plus créative, plus intelligente. La sincérité bouleversante de mes sentiments n'eu pas eu le succès escompté malgré ça, j'aurais pu t'écrire ce foutu mémoire de huit cents pages qui contredit la thèse des Machines et de l'Humanité pour passer ne serait-ce qu'une heure avec toi. J'ai fini par me fatiguer de cette relation, j'ai fini par me fatiguer à propos de mes rêves de sociétés utopistes, j'ai fini par me fatiguer d'être souillée par des hommes sans jamais abandonner l'idée de me faire aimer par eux. 

Lorsque je suis tombée en dépression, ce fut pire que tout …

Pas que je comptais sur toi pour me soutenir à bras le corps quand j'eu envie de crever, je savais que tu n'en étais pas capable, je savais que te forcer, te tuerais. Je n'attendais pas grand chose de toi en réalité. Je souhaitais ardemment me reposer sur ton corps de temps en temps pour essuyer les chocs qui venaient m'arracher les tripes tant leurs lames étaient incisives, chocs que j'annihilais quasiment pour toi, pour que tu n'es pas trop à en supporter. Pourtant, Ils étaient toujours bien là me brûlant instantanément le corps. J'ai définitivement arrêté d'espérer ta douce chaleur lorsque je me suis vue mourir. La joue giflée, une fois, deux fois, trois fois, quasiment déterrée par des femmes qui me rappelèrent celle que j'étais. J'étais une femme de toutes les luttes, de tous les espoirs, de tous les défis, résiliente et courageuse et je m'étais promis qu'un homme ne me détruisit jamais. 

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