Rencontre à la fontaine

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Il court très vite en plein milieu du marché. La foule n'est pas surprise par son comportement. Tous les jours, des jeunes jouent et courent entre les gens qui viennent marchander dans ces rues étroites. Les bâtiments jaunâtres entourent Arthur, ainsi que les couleurs rouge, bleue, verte, orange, blanche provenant des objects, tissus, draps, vêtements, présents tout autour de lui. Il court comme un lapin pourchassé par un renard. Il se faufile rapidement d'une rue à une autre. Il rigole de pleine joie avec lui-même. Il aime devenir l'électron libre entre toutes ces personnes qu'il perçoit comme des atomes tous uniques. Il continue sa course le long d'un précipice. Cinq mètres plus bas, un cours d'eau où l'on peut naviguer à l'aide de petites barques. Trois mètres plus loin, l'autre rive. Le canal est très étroit. Arthur accélère. Il s'élance sur un petit talus de pierres cassées, prend appui dessus avec son pied gauche et saute au dessus du gouffre.

La pointe de son pied droit touche délicatement le bord. Une fissure déjà présente depuis quatre bonnes années reçoit une force conséquante qui prend en compte la masse et la vitesse du corps. Celle-ci absorbe l'énergie et s'ouvre plus amplement. Elle se dirige à l'autre bout de la brique en une fraction de millisecondes. La pierre se coupe en deux, le pied d'Arthur se dirige vers le bas. L'élan de sa course lui permet d'attérir sur la rive avec son genoux gauche. Quelques éléments du mur tombent à l'eau. Les éclaboussures émettent un son peu commun, ce qui attire l'attention des passants.

Arthur court dans cette nouvelle allée. Il ressent un échauffement dans sa jambe gauche, et plus intensément dans son genoux. Il voit un coin calme. Une fontaine entouré de quatre citronniers. Il s'assoit essouflé au pied d'un de ces arbres, son dos contre le tronc. Il observe un instant sa blessure. Le sang coagule déjà la petite plaie. Il inspire profondemment. L'air est acidifié par l'odeur des citrons en train de mûrir. Il ferme les yeux. Il focalise son attention sur son genoux gauche.

Une feuille en or glisse de droite à gauche au dessus de sa tête et vient se déposer sur son genoux. La finesse de cet objet céleste vient apaiser sa douleur interne. Il reste une vingtaine de minutes dans cet état de calme profond. Ce n'est pas la première fois qu'il réalise un soin intérieur de cette façon. C'est toutefois une première dans ce lieu si paisible.

Une jeune femme vient s'assoir près de lui. Elle le regarde en souriant.

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