Fuis-moi et je te suivrai.
Encore ce parfum de fleur... J'ouvris les yeux et découvris que j'étais toujours dans la même chambre, mais maintenant, il avait l'air de faire jour. Je tendis l'oreille et n'entendis aucun bruit. Je regardai alors autour de moi et surtout la porte pour voir si cet homme était encore là. Non, aucun bruit, pas de signe de sa présence. C'était ma chance !
Je me levai et sur la pointe des pieds, je me mis à marcher lentement jusqu'à la porte. Un coup d'œil à droite et à gauche dans le couloir et... Personne ! L'adrénaline monta en moi. L'espoir de sortir de cet endroit dans le dos de cet homme grandissait, et je m'élançai. Au bout du couloir, il y avait un grand escalier en marbre - mais où est-ce que je me trouvais ?! -, et les chambres devant être à l'étage, je décidai de l'emprunter.
Une fois en bas, j'atterris dans un immense hall, qui devait mener à différentes pièces. Au bout se trouvait une très grande et belle porte qui avait l'air d'être la porte d'entrée. Mon cœur s'affola et je me dirigeai sans tarder vers elle.
Arrivé devant, le cœur battant, je tendais enfin la main vers la poignée . Plus que cette porte à franchir et à moi la liberté ! NON... La porte était verrouillée ! Refusant d'y croire, je baissai plusieurs fois la poignée en tirant et poussant au cas où, ne voulant pas me résigner, mais rien n'y faisait, elle était bel et bien fermée...
Ça va aller, Lucas ! Ça va aller ! Ne te décourage pas ! m'encourageai-je. Il y avait peut-être une porte de derrière ou bien je pouvais passer par une fenêtre ou encore appeler la police ! Mais pour leur dire quoi ? Je ne savais même pas où je me trouvais... Non. Il fallait que je m'en sorte tout seul. Pas le choix. Je me retournai donc et partis chercher une fameuse deuxième porte en partant dans la direction opposée, toujours en marchant lentement et en essayant de ne faire aucun bruit. Cette maison était vraiment immense et j'aurais pu en apprécier le décor et l'architecture en une autre occasion. Une autre porte ! Mon cœur s'affola une fois de plus alors que ma main approchait de la poignée.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Je sursautai violemment et suspendis mon geste. J'avais l'impression que mon cœur s'était arrêté. Je me tournai. Il était là, cet homme, ce... John, à quelques mètres, les bras croisés sur son torse imposant, et il avait l'air furieux. Génial... La peur commença à s'emparer de moi, mais je refusais de la lui montrer et de lui donner satisfaction. S'il m'avait enlevé, il devait sans doute s'agir d'un pervers qui s'amusait de la peur de ses victimes ! Alors je me redressai et pris un air sûr de moi avant de prendre la parole.
-Je veux sortir d'ici. Je veux rentrer chez moi, exigeai-je. Quelqu'un de mon entourage va finir par s'inquiéter. Sébastian finira par appeler la police si vous me gardez prisonnier. Vous ne pouvez pas me retenir ici.
Mais oui ! Sébastian était au courant ! Je le réalisai soudainement ! Il n'allait certainement pas me laisser moisir dans cet endroit ! Sauf... si son nouveau petit ami était aussi un cinglé qui le manipulait... Nan, je devenais parano, là ! C'était la peur qui parlait.
Tout va bien. Oui, tout va bien. Sébastian est ton meilleur ami, vous vous connaissez depuis des années, vous savez tout l'un de l'autre. Il ne te laissera pas entre les mains de ce sadique. Oui, ça va aller, me rassurai-je.
Je vis alors ledit sadique en question s'approcher lentement de moi comme un prédateur avec sa proie. Je reculai mais je fus tout de suite bloqué par la porte. La porte ! réalisai-je. Je me retournai et actionnai la poignée. Non... Elle aussi était fermée à clé. Une large main se posa à côté de ma tête. Je m'immobilisai.
-Tu essaies de t'enfuir... Sache que tout est verrouillé, les portes comme les fenêtres, pour éviter les vols. Ce manoir contient plusieurs objets de valeurs qui appartiennent à ma famille depuis des générations, et j'en prends grand soin.
Je n'osais toujours pas bouger.
-Qu'est-ce que vous voulez ? finis-je par demander, ne comprenant pas ce qui se passait ni la raison pour laquelle je me trouvais ici, auprès de cet homme.
Son souffle atterrit sur ma nuque. Il semblait sentir... mon odeur ?! Je l'entendis pousser un gémissement avant qu’il ne presse son corps contre le mien. Quelque chose de dur s’appuya alors contre le bas de mon dos, et je me doutais de ce que c'était... Son odeur envahit mes sens et ce fut à mon tour de gémir. Mais qu'est-ce qui se passait exactement avec lui ?!
Son bras, qui n'était pas posé sur la porte, passa autour de ma taille afin de me serrer encore plus contre son corps dur. La chaleur de sa bouche réchauffa la peau sensible de mon cou et il se mit à me lécher, à me mordiller, à me savourer... Sa main, qui était autour de moi, descendit lentement jusqu'à mon érection qu'il caressa pendant qu'il se frottait contre mon corps.
-Oui... murmurai-je.
Il se redressa alors et me retourna brusquement avant de me plaquer contre la porte et de s'emparer voracement de ma bouche, étouffant mon hoquet de surprise. Sans mon accord, mes bras partirent s'accrocher à son cou. Il me souleva et nos sexes se trouvèrent enfin. Même à travers le tissu de nos vêtements, le contact restait enivrant.
Il finit par me décoller de la porte, et je sentis qu'il marchait mais je m'en foutais, tout ce qui comptait était ses lèvres contre les miennes, son corps, sa chaleur... Il me renversa soudainement sur ce qui devait être un sofa et se pressa immédiatement contre moi, sa bouche descendant dans mon cou. Je gémissais, c'était si bon, son odeur me rendait fou, mais il se redressa brusquement et sans que je ne m'y attende, il m'arracha ma chemise. Je vis des boutons sauter, et je voulais qu'il fasse de même avec la sienne. Il dut le sentir, car c'est exactement ce qu'il fit. Je le vis déchirer sa belle chemise bleue et je ne pus m'empêcher de penser que c'était sûrement la scène la plus érotique que j'avais vue de toute ma vie.
Alors qu'il me fixait, son regard me clouant sur place, il déboutonna son pantalon et baissa la fermeture éclair avant de diriger ses mains vers mon jean et de faire la même chose. J'avais l'impression qu'il allait me dévorer... Je ne croyais pas si bien dire, car ce à quoi j'assistais ensuite resterait à tout jamais gravé dans ma mémoire. Toujours en me regardant, il entrouvrit sa bouche. Mes yeux se posèrent sur ses lèvres appétissantes, et je vis ses canines s'allonger et devenir pointues, ce qui me fit sortir un peu de ma transe. QUOI ?! Je n'eus malheureusement pas le temps de réagir, car il se pencha sur moi, et je ne pus me retenir d'incliner la tête sur le côté afin de lui laisser l'accès à mon cou, c’était étrangement ce que mon corps désirait plus que tout. Ce n'était pas ma décision, j'avais l'impression qu’il s’agissait de mon corps qui obéissait à un ordre silencieux auquel je n'avais pas pu m'interposer. Réaction que je regrettai lorsqu'il planta ses dents dans ma chair et que j'en ressentis la brûlure.
-HA !
Il commença à aspirer mon sang, et le plaisir que je ressentis à ce moment-là me fit oublier tout le reste. Je me calmai, savourant les sensations, sentant avec délectation mon fluide couler jusqu'à sa bouche, ne cherchant même pas comment cela était possible, je ne pouvais plus réfléchir. Au bout d'un certain moment, il extirpa ses canines de mon cou et se redressa. Je ne pouvais pas bouger, je n'en avais pas la force.
-Lucas, regarde-moi, m'ordonna-t-il de sa voix grave.
J'obéis, ne pouvant lutter. Je le vis mener doucement son poignet jusqu'à sa bouche. Cependant, il se stoppa avant que ses lèvres ne le touchent, et ses yeux semblèrent s'animer. Il se leva brusquement, me faisant ressentir un immense vide, puis il me tourna le dos et s'éloigna de quelques pas, semblant chercher à se ressaisir.
-Mais qu'est-ce que je fais ? dit-il douloureusement en prenant sa tête entre ses mains.
Oui, qu'est-ce qu'il faisait ? J’étais perdu sans son corps contre le mien, sans... Attendez... PUTAIN ! Mais qu'est-ce que je foutais, moi aussi ? Je me redressai brusquement et me levai à mon tour, m'éloignant de ce dangereux sofa sur lequel j'avais failli... Je réalisai soudainement que j'avais failli m'envoyer en l'air avec un inconnu ! Et... Et il m'avait mordu, ce taré !! Je posai ma main sur la morsure qu'il m'avait infligée. Ses dents qui s'étaient allongées... Comment était-ce possible ? J'avais des hallucinations ? Cela devait être dû à la drogue qu'il m'avait sans doute administrée, je ne voyais pas d'autre explication !
-Vous êtes vraiment un grand malade... Quelle drogue est-ce que vous m'avez fait prendre ? m'écriai-je, la colère prenant possession de moi, me faisant oublier le danger.
Il se retourna alors, semblant reprendre ses esprits. Il s'approcha, l'air effrayant, et je me reculai lentement jusqu'à ce que ma jambe rencontre le sofa et que je tombe dessus en sursautant. Puis il se baissa et posa ses deux bras de chaque côté de ma tête, son visage s'approchant du mien, toujours lentement.
-Tu me parles sur un autre ton, grogna-t-il. Je ne t'ai fait prendre aucune drogue. Arrête de lutter, ça ne sert à rien. Tu m'appartiendras, que tu le veuilles ou non, mais j'essaie de ne pas te brusquer. Seulement, tu ne me facilites pas les choses. Tu ne devrais pas me mettre en colère, j'ai tellement de mal à résister au lien qui ne demande qu'à s'enclencher. Ton corps m'appelle, si tu savais à quel point... Tu réclames sans le savoir ton vampire et tu me réclames si fort... termina-t-il en fermant les yeux et en... humant encore mon odeur ?
Il les rouvrit et se recula brusquement avant de s'éloigner de moi.
-Ne bouge pas, je reviens, m'ordonna-t-il.
Et il partit. En sachant que tout était fermé, que j'avais peu de chances de sortir d'ici, seul et n'ayant plus d'énergie après tout ce qui venait de se passer, je restai assis, attendant qu'il revienne, ce qu'il ne tarda pas à faire. Il revint vêtu d'une autre chemise bleue, mais celle-ci était d'un bleu plus foncé que la précédente, et il me tendit un pull blanc que je devinais trop grand. Tant pis, pas le choix si je ne voulais pas rester torse nu devant lui. Je me dépêchai de l'enfiler sous son regard qui me brûlait. Quand je relevai les yeux vers cet homme, je vis son air appréciateur et je rougis. Je ne devais pourtant pas ressembler à grand-chose dans son pull qui m'arrivait à mi-cuisses et dont j'étais obligé d'enrouler un peu les manches.
-Il faut que nous parlions. Après, je te ferai livrer un repas. Tu as besoin de manger, j'ai bu ton sang et tu n'as rien avalé depuis hier.
Hier... C'est vrai ça ! Mon estomac se contracta à ce moment-là, prouvant ses dires. Quelle heure pouvait-il bien être, d'ailleurs ? Depuis quand est-ce que je me trouvais dans cette maison ? Je cherchai du regard une horloge.
-Il est 17h 35, me dit-il en montrant la petite horloge sur le mur du fond qui se trouvait derrière moi.
Comment avait-il deviné ?
-Viens. Assieds-toi, m'ordonna-t-il ensuite en me montrant de sa main un grand fauteuil blanc.
Je m'y assis et je le vis faire de même sur celui d'en face. Il était temps de passer aux explications...
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