La première étape du lien.
Je ne pouvais plus bouger et je vis John avancer lentement vers moi, ses yeux étaient devenus dorés. Il ne s'arrêta qu'à quelques centimètres de mon corps. Il sembla hésiter à faire ce qu'il désirait faire, car il ne bougea plus et se contenta de me regarder. Je sentais la chaleur de son corps irradiant jusqu'au mien et me réchauffant. John leva sa main afin de me caresser la joue, avant de me soulever doucement dans ses bras, ma tête reposant sur son épaule. Il regarda alors autour de lui et prit les escaliers.
Une fois en haut, il trouva très facilement ce qu'il cherchait, ma maison n'était pas très grande. Et je compris rapidement que la pièce qu'il voulait trouver était ma chambre... Mais qu'est-ce qu'il allait me faire ?! Je ne pouvais pas réagir et malgré ma peur, je me sentais bien, toujours dans ce brouillard que je savais maintenant déclenché par cet homme. C'était vraiment étrange, un peu comme si ma conscience me disait qu'il était normal que j'ai peur, car la situation s'y prêtait, mais que mon esprit n'arrivait pas à la ressentir, la peur étant remplacée par un bien-être réconfortant.
John me déposa doucement sur mon lit et sans perdre un instant, retira son long manteau bleu, puis le pull qu'il portait, et je ne pus m'empêcher de détailler son large torse musclé que j'avais vraiment envie de toucher, de caresser et... Attendez ! Quoi ? Je voulais vraiment toucher ce connard qui était sur le point de me faire je-ne-sais-quoi ?!! Mais d'ailleurs, qu'est-ce que cet enfoiré allait me faire ? Il n'allait quand même pas me forcer à... du sexe ? À mon grand soulagement, et comme possible réponse à ce que je me demandais, il n'entreprit pas de retirer son pantalon. À la place, il vint s'asseoir sur le bord du lit, ses yeux ne me quittant pas.
-Lucas, n'aie pas peur. Je ne te ferai jamais de mal. Tu m'es destiné comme je te suis destiné. Nous sommes faits pour nous appartenir, pour passer notre vie ensemble, c'est pour cette raison que j'ai du mal à comprendre ton rejet. Je ne sais pas de quelle manière je suis censé me conduire avec toi, mais il y a une chose dont je suis sûr et c'est que je ne peux pas te laisser t'éloigner de moi. Je refuse que tu ne fasses pas partie de ma vie.
Sur ces mots qui touchèrent mon cœur bien malgré moi, John passa sa main dans mes cheveux qu'il laissa ensuite glisser sur ma joue, puis mon cou jusqu'au premier bouton de ma chemise qu'il ouvrit. Son autre main vint rejoindre la première, et il défit chacun des boutons de ma chemise, l'un après l'autre, sans se presser. Mon cœur battait à vive allure, je ne pouvais pas empêcher le désir, que j'éprouvais pour lui, de m'envahir. Lorsque tous furent défaits, il glissa ses mains chaudes le long de mon torse afin de le dégager du tissu et un gémissement passa mes lèvres sans mon consentement. Putain... Je ne veux surtout pas l'encourager et je gémis comme un con... Je le vis esquisser un sourire. Il ose se moquer de moi dans un moment pareil !? Sérieux ?
-Ne sois pas gêné, mon calice. Toi aussi, tu me fais énormément d'effet.
Comme pour me prouver ses dires, il me prit la main qu'il posa sur son imposante érection. Je devins évidemment plus rouge qu'une tomate bien mûre sous son regard brûlant, ce qui n'était absolument pas gênant... Comment je pouvais me retrouver dans pareille situation ?
-Malgré ton sale caractère, tu es vraiment adorable.
Eh ! Je n'ai pas un sale caractère ! Non, mais pour qui est-ce qu'il se prenait, franchement ? Il s'était vu, lui ? La plupart du temps, il ressemblait à un ours grognon !
Sur cette pensée, John amena ma main au-dessus de ma tête, entrecroisant ses doigts aux miens. Il s'allongea doucement sur mon corps, me surplombant de toute sa haute et large silhouette, faisant ainsi écho à l'image que je venais d'avoir de lui.
-Je vais te rendre ce moment agréable. Et sache que cette première étape du lien ne changera pas grand-chose, tu ne te sentiras pas différent, il n'y aura pas de changements significatifs évidents avant que l'on ne scelle le lien grâce à la seconde étape. Ce soir, je vais boire ton sang et tu boiras le mien, ce qui liera nos âmes à jamais. Grâce à cela, tu ne ressentiras pas l'envie d'être avec un autre homme, car ton cœur te rappellera que tu es à moi et à personne d'autre.
Il me caressa une nouvelle fois la joue.
-Ne m'en veux pas, Lucas. Tu es trop important pour que je prenne le risque de te perdre. La première étape du lien est une garantie que personne ni même toi, ne t'éloignera de moi.
Sur ces paroles quelque peu effrayantes, il posa en douceur ses lèvres sur les miennes. Un frisson me traversa au contact de sa bouche chaude qui se mouvait sensuellement, et je les entrouvris dans une invitation silencieuse à laquelle il répondit immédiatement, sa langue me caressant dans un ballet doux et passionné qui enflamma mon corps. Sa main était toujours dans la mienne et l'autre commença à me parcourir, descendant le long de mon torse, puis sur ma hanche, brûlant ma peau sur son passage, avant d'empoigner brusquement l'une de mes fesses et de presser son bassin contre le mien en grognant de plaisir. Alors que je ressentais l'envie très forte de le toucher, je me rendis compte que j'avais retrouvé le contrôle de mon corps. Mes mains partirent d'elles-mêmes se poser sur sa nuque, caressant ses courts cheveux noirs et pressant son corps dur plus fort contre le mien, frémissant...
Je ne savais plus comment agir. Mon corps le voulait et se pressait contre lui, voulant son contact, mais ma conscience me disait de stopper tout ça ou tout du moins, d'essayer. Je devenais fou... Il me rendait complètement cinglé... Comme pour répondre à mes pensées, John détacha ses lèvres des miennes et plongea ses yeux dorés dans mon regard perdu. Il entrouvrit la bouche et je vis ses canines s'allonger et devenir particulièrement pointues. Oui... NON ! Ho, je ne sais plus... Sa proximité, son regard intense, ses mains sur moi, je me perdais.
Sans me lâcher du regard, je sentis sa main, qui pressait toujours ma chair tendre, se déplacer jusqu'à l'ouverture de mon jean qu'il ouvrit, avant de s'attaquer à son pantalon. Je ne voyais pas ses gestes, ne quittant pas ses yeux, mais je sentais ses mouvements contre moi et j'entendais le bruit des fermetures éclair qui s'ouvraient. Je compris qu'il avait sorti son sexe de son sous-vêtement lorsqu'il baissa mon boxer, attrapa doucement mon érection de sa main chaude - m'arrachant un nouveau gémissement -, et qu'il la plaqua contre la sienne. C'était la première fois que je sentais le sexe d'un autre homme contre le mien, et je ne pus m'empêcher de rougir, ce qui le fit légèrement sourire. Comprenait-il que je n'avais pratiquement aucune expérience des plaisirs de la chair ?
Sur cette question qui resterait pour l'instant sans réponse, il commença des mouvements de va-et-vient, et mon corps se tendit brusquement sous les sensations. Nous ne nous lâchions pas des yeux, et je pouvais lire le plaisir qui le traversait comme lui pouvait lire le mien. Lorsque le plaisir devint plus fort, je commençai à gémir sans retenu et je ressentis soudainement le désir fort et totalement bizarre qu'il... qu'il... me morde ?! Alors, sans pouvoir contrôler mon corps perdu dans les sensations et l'odeur délicieuse du vampire, et que l'une de ses mains était toujours dans la mienne juste au-dessus de mes cheveux, me transmettant sa chaleur, j'inclinai la tête sur le côté, lui offrant ma jugulaire dans une invitation silencieuse à laquelle il répondit bien rapidement en plantant sans attendre ses canines dans ma chair.
-AH !
Les premières secondes douloureuses firent vite place au plaisir lorsque mon sang circula plus rapidement jusqu'à sa bouche, jusqu'à sa langue qui me léchait le cou, ne laissant pas une seule goutte lui échapper. Je n'étais plus que plaisir pendant que mon corps s'embrasait tout entier et que les mouvements de sa main se faisaient encore plus rapides sur nos sexes.
-John... murmurai-je et je l'entendis pousser un grognement, ce qui me fit brutalement jouir.
Totalement épuisé, les yeux entrouverts, je le sentis retirer ses dents de mon cou et se redresser. Il inclina sa tête en arrière, la bouche ouverte. Je sentis alors sa semence chaude se poser sur mon ventre, et il s'écroula sur moi, un trop bref moment à mon goût puisque je le sentis assez vite se décoller de mon corps et se redresser. Sa main, qui était toujours dans la mienne, me laissa également, et j'en poussai une plainte de frustration. Mon corps réclamait sa présence et je n'avais plus aucune énergie pour lutter contre ce que je ressentais.
-Lucas. Ouvre les yeux.
J'obéis évidemment à son ordre, ne pouvant faire autrement, le brouillard s'étant de nouveau emparé de moi. Je vis John, qui s’était redressé au-dessus de mon corps grâce à un de ses bras tendu, amener sa main libre vers sa bouche ou plus précisément, son poignet jusqu'à ses lèvres, et sous mes yeux écarquillés, il mordit dedans. Mais qu’est-ce qu’il faisait ?! Ce soir, je vais boire ton sang et tu boiras le mien, ce qui liera nos âmes à jamais. C'était ce qu'il m'avait dit plus tôt...
-Bois, mon calice, m'ordonna-t-il en plaçant son poignet ensanglanté contre mes lèvres.
Sous son ordre, mais aussi en sentant le liquide chaud qui coulait, je ne pus me retenir. Pouvant bouger, j'attrapai sa main et son bras que je pressai contre ma bouche, qui s'ouvrit d'elle-même. Son sang coula sur ma langue, et je me rendis compte que le goût n'était pas mauvais contrairement à ce à quoi je m'attendais, mais qu'il était, au contraire, délicieux. Je bus encore et encore en pressant plus fort son bras. Je l'entendis pousser un gémissement. Je n'y prêtai cependant pas attention. Tout ce qui comptait, à ce moment précis, était le liquide qui coulait avec délectation dans ma gorge. J'en voulais encore et encore et encore et...
-Ça suffit, Lucas.
NON ! Je me plaignis alors qu'il détachait son poignet de mes lèvres, et j’ouvris les yeux. J'en voulais plus, ma soif n'était pas tarie ! Sans réfléchir à ce que je faisais, pris dans un désir qui allait me rendre fou, j'attrapai brusquement son bras et le ramenai à ma bouche, qui ne perdit pas de temps pour se remettre à aspirer son sang sous ses yeux ébahis. Mais je m'en foutais complètement. Seul comptait ce liquide chaud et enivrant qui coulait sur ma langue, rien d'autre n'avait d'importance ! Mes dents pressaient sa chair afin que le sang arrive plus vite dans ma bouche, car il m'en fallait plus, bien plus pour satisfaire cette soif qui me tenaillait...
-Lucas, arrête immédiatement.
Au son de sa voix grave et autoritaire, je me figeai, arrêtant tout mouvement. Non... J'en veux encore ! John retira son bras de moi et me poussa fermement pour que je me retrouve complètement allongé sur le dos, immobile. Je l'entendis soupirer.
-Tout est vraiment plus intense... Je ne pensais pas que boire mon sang provoquerait cette réaction chez toi. Je ne connais aucun autre vampire qui ait attendu aussi longtemps que moi avant de trouver son calice, alors je ne sais pas exactement à quoi m'attendre...
Je l'entendis soupirer de nouveau, puis il se leva, retira ses chaussures et me souleva afin de tirer la couverture. Il me rallongea et à ma plus grande surprise, il vint contre moi, avant de tirer la couverture sur nous, me pressant contre son corps dur et m'enveloppant de ses bras, son torse appuyé contre mon dos.
-Dors maintenant, mon calice. Nos âmes vont se lier définitivement durant notre sommeil. Tu es à moi, désormais. Mon adoré... À moi, enfin...
À lui ? Je n'avais pas le temps d'y penser, car un lourd sommeil m'envahissait peu à peu, et je ne pouvais pas résister. C’est ainsi que dans ses bras protecteurs et sa chaleur, je m'endormis, n'ayant pas encore pleinement conscience que ma vie venait de prendre un tournant important, et que je me retrouvais lié contre mon gré à un vampire dominateur...
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