Ho toi, cher présent idyllique… 

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D'accord... John venait de terminer son récit, et je ne savais pas quoi dire. Je me sentais... À vrai dire, je ne savais pas, mais son histoire m'avait touché. Il était devenu un vampire contre son gré, il n'avait pas eu le choix. Il était tombé entre les sales pattes d'un sociopathe qui l'avait enfermé dans une cellule insalubre durant des semaines... Cette pensée d'un John peut-être moins rude qu'aujourd'hui, allongé à même le sol dans le noir parmi les rats, me fit mal au cœur, et la colère monta en moi.

-Lucas ?

Je sursautai en entendant sa voix qui m'appelait et me fit sortir de mes pensées. Je le regardai. Il avait l'air surpris.

-Je sens ta colère. Et elle n'est pas dirigée contre moi...

Sans que je ne m'y attende, je le vis se lever et venir vers moi. Je pus lire dans son regard de... la joie ? C'est alors qu'il se pencha et que sa grande main caressa mon visage avant de me soulever le menton. Ses lèvres ne furent pas longues à se poser sur les miennes dans un doux baiser qui ne tarda pas à dégénérer.

Comment ne pouvais-je pas contrôler mon corps et les sensations si délicieuses qui me traversaient à chaque fois que je me trouvais auprès de lui ? Ce fut la question que je me posai pendant qu'il me soulevait et me déposait avec douceur sur le sofa. Son corps imposant vint me recouvrir, et je me laissai guider par ses baisers si chauds, ses mains si brûlantes qui se faufilaient sous mon pull.

Oui, cet homme est à moi... Personne d'autre n'a le droit de le toucher ! Et surtout pas ce Sergueï ! Attendez... C'était vraiment moi qui venais d'avoir cette pensée ?! Légèrement paniqué, j'ouvris les yeux, soudainement prêt à le repousser.

-Att... Ha...

Le moment de ma protestation fut interrompu par la main de John qui venait d'attraper mon sexe. Putain... Je ne l'avais même pas senti déboutonner mon pantalon ! Avait-il compris que j'allais le repousser ?

-John... murmurai-je en posant mon bras sur mes yeux alors qu'il accélérait ses mouvements.

Tout d'un coup, le vampire s'immobilisa. J'en gémis de frustration et retirai mon bras pour le regarder. Il se tenait au-dessus de moi et me fixait. Je plongeai alors mes yeux étonnés dans son regard sévère.

-Ne te cache pas de moi, Lucas. Je te l'interdis.

Quoi ? Il comptait m'interdire quelque chose, là ? Vraiment ?

-Tu n'as pas d'ordre à me donner.

Il me fusilla du regard, mais au lieu de s'éloigner de moi, il se pencha et vint de nouveau me recouvrir de son corps, posant sa tête dans mon cou. Je me sentais si bien lorsque je le sentais contre moi, son odeur m'enivrant, son toucher me faisant perdre la tête, son corps envahissant mes sens, que j'en oubliais tout ce qui n'était pas lui.

-Tu le sens aussi, me chuchota-t-il à l'oreille. Le lien entre nous... Ton corps désire que je le scelle, que je nous lie pour toujours, tout comme le mien. Le calice qui est en toi ne demande qu'à accomplir son destin auprès de moi, son vampire. Cesse de lutter, Lucas.

Ses mots soufflés au creux de mon oreille me provoquèrent des frissons, et je ne protestai pas lorsque je sentis ses mains s'aventurer vers mon postérieur. Elles passèrent sous les barrières de tissus pour me toucher à même la peau. Il pressa ma chair tendre et colla encore plus son bassin contre le mien dans un grognement.

-Tu sens si bon... C'est si dur de ne pas te prendre maintenant, me dit-il d'une voix rauque.

Il se redressa et plongea son regard - que j'eus la surprise de voir doré -, dans mes yeux. Puis il s'approcha et posa son front contre le mien, frottant son érection contre mon sexe tout aussi dur. Les mouvements se faisaient d'eux-mêmes comme si cela était naturel entre nous.

-Tu es fait pour moi...

Sur ses paroles, il accéléra ses frottements, me faisant soupirer de plaisir. Je me sentais si bien avec le poids de son corps sur moi. Oui, j'étais à ma place.

Quoi ? Surpris encore une fois par mes pensées, j'écarquillai les yeux et posai mes mains sur son torse pour le repousser. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ? Est-ce que sa persévérance commençait à m'atteindre ? Était-ce le lien entre nous et sa proximité qui me faisaient divaguer ? Ou était-ce dû à la première étape qu'il avait enclenchée ?

Comme si John avait senti les doutes que j'éprouvais envers lui et notre relation s'évanouir peu à peu, il captura ma bouche dans un nouveau baiser dévastateur. Je sentis ses mains commencer à baisser mon pantalon et mon sous-vêtement pour me les retirer, ce qui me fit reprendre mes esprits.

-Non, arrête ! m'écriai-je en interrompant le baiser et en retenant mes vêtements.

Je l'entendis grogner de frustration mais je m'en foutais. Si on couchait ensemble, je savais ce que cela signifierait. Nous serions liés pour toujours ! Pas question ! Surtout pas sur un coup de tête ! Comprenant sans doute que je ne changerai pas d'avis, il se leva et je fis de même, me rhabillant le plus rapidement possible, et avec mon érection, ce ne fut pas très confortable de refermer mon pantalon...

Bizarrement, la sensation de mon sexe dur comprimé dans mes vêtements me rappela la relation intime que John avait eue avec ce Sergueï. John l'avait-il revu ? Cet homme dangereux risquait-il de revenir dans sa vie ? Est-ce qu'il... pouvait me le prendre ? HEIN ?! Putain, Lucas, reprends-toi ! Reprends-toi ! J'inspirai un grand coup avant de prendre la parole, j'avais des questions à poser.

-John...

Il se retourna vers moi et plongea ses beaux yeux redevenus verts dans les miens, me faisant tressaillir.

-As-tu revu ce Sergueï ?

Je vis de l'étonnement dans son regard.

-Non, jamais.

-Tu penses qu'il a fini par trouver son calice ? Parce que je me demandais s'il était possible qu'un vampire ne puisse pas trouver son destiné ?

-Il l'a forcément trouvé. Aujourd'hui, Sergueï doit avoir dans les trois-cent-trente-deux ans, et je te l'ai dit, un vampire trouve généralement son calice durant les cents premières années de sa vie. Il est très rare d'attendre aussi longtemps que moi. Alors plus, je n'ose même pas l'imaginer. Je n'ai jamais entendu parler d'un vampire ayant attendu trois siècles avant de rencontrer son ou sa destinée. Le vampire et son calice sont destinés à se trouver. Ils finissent toujours par se rencontrer, me dit-il en appuyant particulièrement sur le mot « toujours ».

D'accord...

-Ok... Ils finissent toujours ensemble, donc...

J'étais vraiment condamné à finir ma vie avec ce grincheux, alors... Quelle perspective réjouissante !

-Généralement, oui, mais ce n'est pas le cas de tous.

Intrigué et étonné, je relevai les yeux que j'avais baissés de dépit vers « Monsieur ours ».

-Tous les vampires trouvent leur calice, la rencontre doit se faire dans tous les cas, c'est un destin qui est tracé et contre lequel, rien ne peut être fait. Par contre, certains n'ont pas la chance de pouvoir rester ensemble.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Il peut arriver qu'un des deux meure ou disparaisse...

-Ho... Et... Que se passe-t-il dans ces cas-là ?

-Comme je te l'ai dit, si le lien ne se fait pas, le calice finira sans doute sa vie seul, incapable de combler le vide, le manque qu'il ressent, tout comme le vampire parce qu'ils sont faits pour être ensemble et pas avec un autre.

Sur ces derniers mots, John me regarda étrangement, mais je ne sus pas déchiffrer son regard.

-Et si le lien se fait et qu'ils se retrouvent séparés, alors la souffrance que cela engendrera n'aura pour seul remède que la mort.

Bizarrement, je sentis mon cœur se serrer. J'imaginais la souffrance que le calice pouvait ressentir en perdant son vampire, et les larmes ne tardèrent pas à noyer mes yeux. Qu'est-ce que j'étais sensible en ce moment ! La faute au lien, ouais... Je sentis alors les bras de John m'envelopper. Je ne l'avais pas entendu s'approcher !

-Tu essaies de lutter contre nous, tu passes ton temps à me repousser, et pourtant, tu as peur de me perdre. Lucas... Ça n'arrivera pas. Je scellerai le lien, et lorsque cela sera fait, rien ne nous séparera. Les cas dont je viens de te parler sont extrêmement rares. Ne t'inquiète pas, me dit-il en me serrant encore plus contre lui.

Même si ses paroles m'énervaient, puisqu'il partait du principe que je voulais forcément vivre pour toujours auprès de lui sans même me demander mon avis, elles me réconfortaient aussi, je devais l'admettre.

-Alors, même chez les destinés, aucune relation n'est sûre...

Ce n'était pas rassurant du tout et ça me faisait peur. Je sentis sa main me caresser les cheveux dans un geste apaisant.

-Lucas, ce qui fait la beauté de la vie, c'est justement que rien n'est sûr et qu'il faut savourer les beaux instants qui se présentent à nous. Nous avons un certain pouvoir sur notre existence, mais il se trouve également une part de mystère remplie d'aléatoires sur lesquels nous n'avons pas de contrôle. Et puis, de l'incertain peuvent naître de belles choses. D'où penses-tu qu'est née la célèbre pièce Roméo et Juliette, hum ?

QUOI ? Je relevai la tête, les yeux écarquillés, et le dévisageai pour voir s'il se foutait de moi.

-Tu te moques, n'est-ce pas ?

-Est-ce mon genre ? me dit-il avec un petit sourire.

-Ho, j'en reviens pas ! Roméo et Juliette ? Vraiment ?

Le sourire sur les lèvres et les yeux pétillants, je le regardais. Je me rendais compte pour la première fois depuis qu'il avait atterri dans ma vie avec ses gros sabots, de quelle source de connaissances il était rempli. En tant que professeur, toute cette culture qu'il pouvait me faire partager était si intéressante ! Et ça le rendait également terriblement attirant... Oui, cet homme était réellement troublant.

**

Aujourd'hui, j'allais voir mon meilleur ami, Sébastian. J'étais en chemin pour le retrouver à son travail, au salon de thé dans lequel il travaillait. J'allais sans doute lui raconter tout ce qui s'était passé avec John, car le connaissant, Sébastian allait m'interroger. Il devait être un peu angoissé de ne pas m'avoir revu depuis que John m'avait enlevé sous ses yeux.

En pensant au vampire, notre dernière entrevue d'il y a trois jours me revint à l'esprit. Après notre petite conversation sur les calices et les vampires et leur lien, John m'avait donné son numéro de portable et était parti afin de me laisser profiter de mon week-end pour réfléchir et penser à nous. Après tout, la première étape du lien avait été enclenchée, ce qui était important dans nos vies, on ne pouvait plus revenir en arrière. Je n'arrivais d'ailleurs pas à me le sortir de l'esprit, et ça m'énervait vraiment. Heureusement, ça ne m'avait pas empêché de donner mes cours cet après-midi, et de voir mon meilleur ami allait sans doute me faire du bien.

J’arrivais justement au salon de thé. À peine la porte ouverte, pas le temps de comprendre ce qui m’arrivait que Sébastian me sautait dessus ! Oui, il avait dû s'inquiéter, j'aurais dû venir le voir plus tôt...

-Je suis si heureux de te voir ! Je pensais que tu serais venu manger ce midi ! J'étais en train de me dire que tu ne passerais peut-être plus, me dit Sébastian.

Je pris le temps de retirer ma veste et d'aller m'installer à ma table habituelle lorsque celle-ci était disponible, ce qui était heureusement le cas aujourd'hui. Il s'agissait d'une table un peu en retrait, idéale pour pouvoir parler tranquillement sans que personne n'entende notre conversation.

-J'aurais dû te prévenir. Excuse-moi, lui dis-je en m'asseyant. Ce matin, je ne travaillais pas. Du coup, j'ai mangé chez moi. Je ne donnais cours qu'à quatorze heures.

-D'accord. Pas de soucis ! Je vais prendre ta commande tout de suite et prévenir ma patronne que je prends ma pause. Je vais manger un bout avec toi.

Avant d'aller la voir, Sébastian me rendit mon manteau laissé chez lui lorsque John m'avait enlevé. Le vampire m'avait juste emmené sans se soucier de quoi que ce soit, comme par exemple, l'angoisse de mon ami ou encore ma peur d'être enlevé par un inconnu bizarre, ou même de prendre toutes mes affaires… Je soupirai. John, tu n'es vraiment pas ordinaire !

Je dégustais à présent une part de tarte au citron meringuée que j'avais commandée avec un bon chocolat chaud. Il s'agissait de mon dessert préféré, et le salon de thé dans lequel travaillait mon meilleur ami en faisait de délicieuses ! Trop occupé à manger, je ne me rendis pas compte tout de suite du silence pesant qui régnait pourtant, et lorsque ce fut le cas, je voulus prendre la parole, mais je ne savais pas vraiment quoi dire. Le sujet « John » était, après tout, délicat... Puis finalement, Sébastian me devança.

-Lucas... Tu sais, je m'inquiète pour toi... Depuis que cet homme t'a emmené, je... Je me demandais s'il t'avait fait quelque chose. Enfin... Est-ce qu'il t'a forcé à quoi que ce soit ? Je veux dire... Quand il t'a pris dans ses bras et que vous êtes partis, j'ai essayé de l'empêcher de t'emmener, il était si menaçant ! Je t'assure, je ne me suis pas laissé démonter et j'ai commencé à vous suivre dans le couloir, je ne voulais pas qu'il te fasse du mal ! Mais Éric a utilisé son pouvoir sur moi pour me stopper...

Quoi ?! Ce Éric utilisait également son pouvoir sur Sébastian pour l'obliger à faire ce qu'il voulait ?! Moi qui croyais que ce type était un mec attentionné et gentil !

-Ho, ne t'inquiète pas ! reprit mon ami en voyant mon visage choqué. Éric n'est pas quelqu'un de mauvais, je t'assure ! Il s'est excusé ! Il savait que ce n'était pas bien d'agir ainsi, mais il avait peur que la brusquerie de John se manifeste contre moi. Et puis... Il m'a expliqué que l'on ne devait jamais s'interposer entre un vampire et son calice, que John t'attendait depuis très longtemps, et qu'il était un homme bon et gentil, qu'il ne te forcerait à rien. Est-ce que... c'est vrai ?

Je ne pus empêcher un petit rire sarcastique de sortir de ma gorge. Que devais-je répondre ? Incapable de dire quoi que ce soit, je choisis de lui montrer ce que John m'avait fait, en baissant mon col roulé. Heureusement que nous étions presque en hiver, je pouvais au moins facilement cacher les traces de morsures de cet ours autoritaire ! Je vis alors le visage de Sébastian se décomposer littéralement sous mes yeux.

-Ho, c'est pas vrai ! Lucas, je suis vraiment désolé ! Je croyais réellement que John était quelqu'un de bien ! Il a sauvé la vie d’Éric et il veille sur sa famille depuis des générations ! Je...

-Sébastian, attends ! m'exclamai-je en levant la main pour l'arrêter. Ne t'énerve pas et ne sois pas désolé, je sais bien que ce n'est pas de ta faute. On ne peut rien contre leur pouvoir, je l'ai expérimenté... continuai-je dans un petit rire triste. Je ne t'en veux absolument pas. J'avais juste besoin de prendre mes distances ces derniers temps, de m'isoler un peu pour réfléchir, c'est tout.

J'étais sincère. Lorsque je n’allais pas bien, j'avais toujours ce besoin d'être seul, le temps de remonter la pente. Je soupirai.

-Je te rassure tout de suite, on ne peut pas dire qu'il m'ait fait du mal. Il y a dix jours, lorsqu'il m'a emmené chez lui, il m'a expliqué la situation, et comme je refusais de le croire... Il m'a montré le pouvoir qu'il avait sur moi en me forçant à me déshabiller...

C'était réellement gênant de raconter tout ça, de dire à voix haute ce que John m'avait fait. En plus, Sébastian savait que je n'avais pratiquement aucune expérience des plaisirs charnels. Et maintenant, suite à mes paroles, il était immobile, un air totalement effaré sur le visage ! Aïe...

-Ne fais pas cette tête, Sébastian... Ça va. Il n'en a pas profité pour abuser de moi.

Je l'entendis soupirer de soulagement.

-Mais il s'est bien passé certaines choses intimes entre nous... repris-je. Je n'ai jamais été attiré par un homme comme je me sens attiré par lui. Si tu savais à quel point ça m'énerve de ne rien contrôler ! John est si... Ho, je ne sais même pas comment décrire ce type !

Tout ce que je savais, c'est que ce mec m'exaspérait au plus haut point ! Autoritaire, grincheux, imprévisible, ressemblant à un ours, manquant totalement de patience, parfois effrayant... Mais aussi... beau, quelquefois capable d'une grande douceur, attirant, terriblement sexy et fascinant... Ouais... Ma vie était bien plus tranquille avant de le rencontrer, avant de savoir que tout dans ce monde n'était finalement pas aussi logique, froid et terre à terre que je le croyais. Mais également plus ennuyeuse, non ? me dit la petite voix de ma conscience que je n'avais aucune envie d'écouter.

Les vannes étant ouvertes, je décidai de me laisser aller sur ce que je ressentais et de raconter certaines choses à mon meilleur ami sans vraiment réfléchir.

-Il m'a laissé rentrer chez moi quand je lui ai demandé. Je me sentais si mal après qu'il a utilisé son pouvoir ! Perdre tout contrôle sur mon propre corps m'a paru si effrayant... John m'a expliqué que tout est plus intense parce qu'il a plus de deux-cents ans, alors que les vampires rencontrent leur calice bien avant, généralement. Deux-cent-quarante-trois ans... Nan mais tu te rends compte ?! J'ai encore du mal à y croire ! Enfin... Une semaine après, et plus précisément, ce week-end, John m'est apparu en rêve. Il voulait me montrer une partie de son passé. Et quand je me suis réveillé, je me sentais si mal, si seul, complètement abandonné.... Il l'a senti ou il m'a entendu, je ne sais pas, et il est arrivé chez moi, peu après. Je l'ai repoussé en lui demandant de sortir de ma vie, je me sentais tellement chamboulé après cette sorte de dépression qui venait de me frapper ! Il a évidemment refusé... Et il a procédé à la première étape du lien sans mon consentement.

Je me sentais amer en y repensant. John avait osé procéder à la première étape, me liant à jamais à lui, sans même attendre que je sois prêt ! J'entendis Sébastian soupirer de nouveau avant de sentir la chaleur de sa main sur la mienne. Mon meilleur ami... Heureusement qu'il est là, pensai-je en laissant son réconfort me réchauffer. Et puis, il avait un destin tout tracé et semblable au mien. C’était réellement une chance pour moi de pouvoir lui raconter ce qui m'arrivait. Si je n'avais pas pu en parler à une personne de confiance, qui pouvait comprendre ce que je vivais, j'aurais sans doute fini par péter un câble !

-Je suis vraiment désolé, Lucas. Pour moi, les choses se sont si bien déroulées que je pensais naïvement que ça serait pareil pour toi... Je suis choqué d'apprendre qu'il a enclenché le lien alors que tu l'avais repoussé, me dit Sébastian sur un ton triste et déçu.

-J'essaie de relativiser un peu, tu sais. Enfin... C'est surtout parce que je n'ai pas le choix ! Je ne peux pas nier que je suis très attiré par lui et que je vois bien qu'il essaie à sa façon bizarre, dis-je en levant les yeux au ciel, de faire quelques efforts pour moi... Il a même pris le temps de raconter la manière dont il avait été transformé en vampire et les raisons pour lesquelles il prenait soin de sa famille afin que je le connaisse mieux. Même si je ne lui ai pas dit, ça me touche quand même. Il est loin de me laisser indifférent, et ça m'énerve ! Sa personnalité autoritaire est si dure à supporter !

Sébastian poussa un petit rire auquel je répondis par un léger sourire. Oui, monsieur John Dubois, transformé en vampire contre son gré, âgé de deux-cent-quarante-trois ans, ayant vécu toutes sortes de choses dont l'époque de la Révolution Française, ancien soldat de l'Empereur Napoléon, vendeur d'œuvres d'art, protecteur envers ceux qu'il aimait, était bien des choses ! Mais il était surtout un insupportable vampire autoritaire et dominateur qui, maintenant, que je le veuille ou non, était lié à ma vie pour toujours. Et cette idée me faisait terriblement peur...

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