Chapitre 29 :

7 minutes de lecture

Deux semaines passèrent en un clin d’œil, pendant lesquels Sho’Ryu s’occupait de la sécurité du bar et sa manière de faire attirait les clients. Le voir passer à l’action était un spectacle dont on parlait dans la ville souterraine. Le bretteur avait eu peur que Gorlon ne le retrouve, mais selon les infos qu’il avait pu obtenir, le seigneur des souterrains avait mieux à faire que de le poursuivre.

Cependant chaque seconde qui passait, l’esprit de Sho’Ryu ne pouvait penser qu’à une seule chose, la vengeance. Il pouvait sentir le regard déçu de ses parents sur ses épaules, tout ceux que Lao’Fu avait tué l’observait, et le jugeait durement.

Qu’est ce que tu attends mon fils ? Combien de temps vas-tu encore fuir ta mission ?

Sho’Ryu secoua la tête, et reporta son regard sur le plafond de la grande cavité souterraine. Les multiples lumières ainsi que les magnifiques couleurs le calmaient, s’allonger sur le toit du bar pour se détendre était devenu sa routine le soir. Il entendit du bruit derrière lui, et vit Maria grimper l’échelle pour le rejoindre.

— Alors c’est ici que tu disparaissais ! lui dit-elle en s’approchant.

— C’est calme ici.

— Si tu oublies les ivrognes qui hurlent en dessous.

Il rit, et elle s’installa à côté de lui. Sa présence le rassurait, à Nijima même ceux de son âge lui montrait du respect de par son statut de Kurosuke. Maria le traitait comme un humain normal, et non le combattant élu par les lames jumelles que les autres voyaient en lui. Il pensa à Luke, Elise et Eddie, et espéra qu’ils aillent bien.

— A quoi tu penses ? s’enquit Maria, en s’allongeant à coté de lui, assez proche pour qu’il sente le doux parfum de ses cheveux.

— Mes blessures vont mieux, je pense que je ne vais pas tarder à partir.

— Pourquoi ?

Pourquoi ? pensa-t-il. Pour accomplir ma mission bien sûr.

— Je dois retrouver mon frère, déclara-t-il, fermement. Et venger ma famille.

— C’est vraiment ce que tu veux ?

— Je... C’est ce que mes parents voudraient, ils me regardent de la ou ils sont, ils n’attendent que d’être vengés pour pouvoir être en paix.

— Tu penses que tes parents voudraient te voir mourir ?

— Je...

Elle se releva pour le regarder dans les yeux, et Sho’Ryu ne pu que remarquer à quel point il la trouvait belle.

— Tu ne dois pas vivre pour les autres, tu ne dois pas aller te faire tuer pour une vengeance ! Une fois que tu auras tués ton propre frère, tu penses que tu seras enfin satisfait ?

— Ce n’est pas une question de satisfaction ! s’emporta Sho’Ryu. Mes parents ne seront jamais en paix tant que mon frère sera en vie !

— Et que penses-tu qu’ils ressentiront en vous voyant vous entretuer ? répliqua Maria. Ils voudraient que tu sois heureux !

— Qu’est ce que dois faire alors ? cria le bretteur. Tous les soirs je les vois en rêves, je vois mon frère tous les tuer, je les vois me supplier de les venger ! Qu’est-ce que je dois faire hein ? Dis-le-moi !

Elle le fixa droit dans les yeux, surprise que le calme Nijimien s’énerve autant, mais surtout elle cherchait les bons mots.

— Je... Je ne peux pas te dire quoi faire Sho.

— Merci pour ton aide alors ! s’exclama-t-il.

— Mais je veux que tu restes avec moi.

Sho’Ryu se sentit soudain idiot de s’être énervé contre elle.

— Je n’ai pas le droit, dit-il tristement.

— Si, si tu l’as.

Maria se pencha et l’embrassa, Sho’Ryu fut d’abord surprit, mais ferma les yeux et lui rendit son baiser. Pendant un instant il oublia sa vengeance, il oublia ses lames jumelles, et il oublia ses parents.

Le jeune prince Roland n’en pouvait plus, il signa une énième missive, et se laissa aller en arrière dans sa chaise. Depuis que son père était parti à la frontière avec Drocia, et qu’une partie des autres Altius étaient partis en mission à travers tout le royaume, il était surchargé de travail. Les dernières nouvelles parlaient d’une guerre inévitable à présent, la situation n’allait pas s’améliorer de sitôt.

Seulement seize ans et je suis déjà fatigué.

On toqua à sa porte, et un garde pénétra dans le bureau de prince, le trente troisième de la journée, et il n’était que le début de l’après-midi. L’homme se mit au garde à vous, attendant qu’on l’autorise à parler.

— Allez-y nous sommes pressés tous les deux, plaisanta Roland.

— On nous a signalé qu’hier soir, expliqua le soldat. Non loin de l’Académie, une explosion à touché une auberge, plus précisément une suite ou logeait quatre personnes.

— Encore une canalisation magique qui a percé ? tenta le prince.

— Ce sont les premières choses que l’on a vérifié, mais non elles sont toutes en parfaite état.

— Ce serait causé par un mage alors ? pensa Roland tout haut. Y a-t-il des blessés ?

— Non aucun, les dégâts matériels sont assez importants, mais les occupants de la chambre ont laissé sur le comptoir de quoi rembourser les dommages.

— Ce n’est donc pas intentionnel, avez-vous une idée de leurs identités ?

— Ils ont visiblement laissé de faux noms à l’aubergiste, répondit-il en lui tendant des dessins des supposés visage des fuyards, malheureusement bien trop imprécis pour réellement les reconnaître. Car nous n’avons rien trouvé dans le registre des mages.

Le jeune prince se repencha en arrière pour réfléchir, que des mages ou possesseurs de reliques soient en ville posait déjà un problème en temps normal, mais la situation avec les autres pays rendait tout cela encore pire, surtout avec l’arrivée prochaine du Sjef de Ryke Fryst.

— Je vais envoyer les Altius disponible à leurs recherches, contrôlez chaque mage que vous voyiez. Ils ne sont peut-être pas dangereux, mais nous devons savoir qui ils sont.

— Très bien mon prince.

Il le salua, et Roland l’autorisa à disposer. Il avait un mauvais pressentiment quant à ces intrus, quelque chose n’allait pas ces derniers temps, mais impossible de savoir quoi exactement. Il arrêta rapidement de réfléchir, il avait encore du travail.

— Vous êtes sûr qu’on ne risque rien ? s’inquiéta Luke.

— Aucun, affirma Sokann en faisant un clin d’œil de ses yeux rouges, ce qui ne rassura pas l’amnésique. L’Académie a sa propre juridiction, et de toute manière en cas de problème, on se sépare et on se retrouve chez Reina.

— Je ne suis pas sûre qu’elle apprécierait ça...

— Tout se serait passé autrement, si on ne fréquentait pas le plus gros idiot de tout Astria.

Elise lança un regard plein de haine envers le coupable, qui sifflota comme si de rien n’était.

— C’est rare que tu sois aussi gentille dis donc, plaisanta-t-il.

— Je vais te tuer.

Luke fit un pas en avant, et se glissa entre les deux, pour éviter que la jeune femme n’ait envie de mettre ses menaces à l’exécution. Il revoyait encore la scène se jouer devant lui, les flammes qui voltige autour d’Eddie, et soudain tout explose. Leur chambre est détruite, et le salon est touché assez sévèrement. Par un miracle inconnu, l’amnésique n’avait pas la moindre trace de brûlure, lui qui était pourtant tout proche de la relique. Ils avaient dû fuir rapidement, détenir une relique non déclarée était un sérieux crime à Aria. Luke avait laissé sa bourse dans la suite, espérant que son contenu suffise à rembourser les propriétaires.

— T’as pas intérêt de te planter, la prévint Eddie. Si tu rates l’examen d’entrée on a aucune chance de rencontrer Fireon Rom !

— Après tout ce que tu as fait, l’énorme abruti que tu es ose me dire ça ?

A présent le quartier de l’Académie était en vue, et plusieurs personnes patientaient devant le guichet ou ils étaient venus il y a une semaine. L’homme les salua, et les fit patienter quelques instants, avant d’annoncer au groupe qu’il pouvait le suivre. Cinq gardes les escortèrent aussi, pour éviter tout problème.

Une fois de l’autre côté des murs, l’ambiance était encore différente par rapport au reste de la ville. Les bâtiments était tout aussi blanc et neuf que dans les Hauts-Quartiers, mais il y avait de la verdure et des fleurs un peu partout. Un agréable parfum flottait dans les airs, et de nombreux étudiants vêtus d’uniforme blanc et dorés discutaient sur des bancs, ou directement couchés dans l’herbes. L’ambiance était légère et très accueillante, et Luke pensa qu’étudier ici devait être très agréable.

Ils arrivèrent finalement vers un amphithéâtre à ciel ouvert, ou des personnes étaient déjà assise, attendant que la sélection commence. Luke en compta une bonne cinquantaine, et il fut surpris qu’il n’y ait autant de personne voulant devenir mage. Il y en avait des jeunes comme des plus vieux, et il vit même une mère qui tenait son enfant dans les bras.

— Y’a de la concurrence dis donc, fit Eddie.

Ils s’installèrent dans les rangées les plus hautes, ayant ainsi un bon point d’observation sur les autres candidats. Luke remarqua qu’Elise n’avait pas l’air rassuré, ses cernes étaient encore plus marqués que d’habitude, et elle paraissait vraiment fatiguée.

— Tu vas réussir, ne t’en fais pas, lui assura-t-il.

— J’espère, répondit-elle en se forçant à sourire.

Un homme s’approcha de la scène, il portait un long uniforme de la couleur de la nuit, et caressait sa courte barbe bien entretenue. Il sortit quelque chose de sa poche, qui ressemblait fortement au cor magique qu’utilisait Gorlon, ce qui rappela de mauvais souvenir à Luke.

— Salutations à vous tous ! Merci d’être venue, et de porter un tel intérêt à la magie ! Que tous ceux voulant participer viennent me rejoindre, la sélection d’entrée à l’Académie va débuter !

Annotations

Vous aimez lire Hoghan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0