Chapitre 41 :
Merci à tous ceux qui continuent de lire, on entre dans le dernier tier de la première partie du "Chasseur de souvenirs", et c'est la première fois que j'arrive à emmener une histoire aussi loin, et ça c'est grâce à votre soutien.
Alors encore merci à tous ceux qui lisent et qui laissent des commentaires, j'espère que la suite vous plaira !
Sa main lui faisait mal, comme tous les jours depuis deux semaines à présent. La même pulsation répétée, comme si un cœur battait à l’intérieur. Les flammes du feu de camp éclairaient la marque sur le dos de sa main, un œil devant deux spirales, ce sinistre symbole le mettait mal à l’aise. Comme un tatouage, le symbole ne disparaissait pas, il faisait partie de lui à présent.
Luke entendit du bruit derrière lui, et remis son gant en cuir noir pour cacher sa main droite.
— Arrête de le fixer, ça ne va pas le faire disparaître.
Eddie s’installa à côté de lui, et se mit à préparer le lapin qu’il avait réussit à capturer. Sokann revint à son tour, tenant une carte dans la main. Il avait laissé pousser sa barbe lui donnant un air plus sage.
— Les gens du village sont très accueillants, même si un peu méfiant.
— Qu’est ce que tu as appris ? lui demanda Luke.
— Déjà j’avais raison, Eddie ne sait pas lire une carte.
L’ignorant copieusement, le chasseur de relique continua de préparer le repas du soir.
— Nous sommes à moins d’une semaine de la frontière, et la guerre continue encore, expliqua Sokann en montrant sur la carte.
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— Les bateaux d’Astria reste encore à quai ? s’enquit l’amnésique.
— Malheureusement oui, ils ont trop peur que Homéa assiste Drocia, et coule les navires. De toute manière à la moindre vérification d’identité, toute la garde va vous tomber dessus.
Luke se pencha en arrière en soupirant, plusieurs fois ils avaient du quitté un village en vitesse, parce qu’un des habitants les avaient reconnus. Les portraits de Luke et Eddie avaient circulés à travers tout le pays à présent, ils étaient les criminels les plus recherchés. Leur objectif était de quitter le pays, et la meilleure manière était de se rendre à Drocia, le seul problème étant que les deux pays se trouvaient en pleine guerre.
— Mais j’ai aussi une bonne nouvelle, ajouta Sokann. Le Roi ainsi que les deux Altius qui se trouvaient à la passe du Haut-Vent sont rentrés à Aria. Aucun risque de les croiser à présent !
— Tu sais Sok’, tu n’es pas obligé de rester avec nous, lui répondit Luke, qui avait déjà tenu ce discours plusieurs fois. Seul Eddie et moi sommes recherchés, tu peux rentrer à Aria si tu le veux.
— Ça tombe bien, se moqua-t-il. Je n’en ai aucune envie. Il n’y a rien pour moi là-bas, Gorlon ne veux plus de moi, je ne suis pas fait pour un travail honnête, au moins avec vous j’ai l’impression d’accomplir quelque chose.
Luke regarda sa main, qu’était-il en train d’accomplir au juste ? Quand son corps s’était régénéré pour se battre, l’amnésique était conscient, mais incapable de résister à la chose qui avait pris le contrôle. A présent il savait qu’un véritable monstre vivait en lui, et si la prochaine fois il ne parvenait pas à reprendre ses esprits ?
— Plus j’en apprends sur moi, moins je veux en savoir.
— J’espère qu’on aura des réponses à Egen, intervint Eddie. En espérant qu’on ne fasse pas tout ce chemin pour rien, et le prince blondinet ne nous ai pas mentit.
— Je ne sais pas ce qu’il s’est passé là-bas, mais j’y suis mort, dit Luke. Et au vu de sa réaction, que je sois encore en vie n’était pas prévu.
— L’important c’est de prendre les choses une par une, pour ne pas se faire submerger, annonça Sokann. D’abord on veut rejoindre un port à Drocia, après on verra bien. C’est bientôt prêt Eddie ? J’ai l’estomac dans les talons.
— Hum ? Tu n’as pas critiqué ma façon de lire une carte ? Va te trouver ta bouffe toi-même.
Luke rit en voyant ses deux compagnons se chamailler, et fut heureux d’être avec eux.
Debout sur les murailles, le prince Roland regarda le chariot ainsi que son cortège s’en aller au loin, tandis qu’un profond soulagement s’emparait de lui. Le prince Etienne n’avait rien voulu expliquer sur ce qu’il s’était passé, et sur l’identité des deux intrus, mais au moins cela n’avait déclenché aucun conflit diplomatique avec Ryke Fryst. Ils avaient décidé ensemble de garder l’incident secret, au moins le temps de retrouver les coupables. L’héritier sentit que Katz Dieb s’agitait à côté de lui.
— Quelque chose te tracasse ?
— Il avance son départ pour ne pas croiser le roi, ce prince de pacotille.
— Tu t’en veux encore parce que tu les as laissés s’échapper ? s’enquit Roland.
Katz détourna les yeux, cachant la honte qui s’emparait de son visage.
— Tout est la faute d’Hobras, assura-t-elle. J’ai d’ailleurs des questions à poser à votre père, c’est lui-même qui avait annoncé sa mort.
— Moi aussi j’ai beaucoup de questions à lui poser, dit Roland, pensif. Espérons qu’il soit bientôt de retour.
Une voix les interpella, et les deux nobles se retournèrent pour accueillir un messager. Roland l’autorisa à parler en souriant.
— Je suis parti avant votre père le roi, commença-t-il tout essoufflé. J’ai des informations importantes à vous faire parvenir.
— Venez-en au fait, ordonna Katz.
— Alors que le combat continuait, et que notre armée gagnait de plus en plus de terrain, l’armée Drocienne à disparue.
— Ils ont battu en retraite ? Du jour au lendemain ? s’interrogea Roland.
— Non votre majesté, ils ont complètement disparu, sans laisser aucune trace.
Le prince Etienne jouait avec une de ses bagues, la faisant rouler entre ses doigts tout en admirant la belle gemme grise en son centre. Le voyage jusqu’à chez lui allait être long, mais cela lui donnait au moins l’occasion de préparer son plan. Le retour de Luke chamboulait un peu tout, et il se demandait si les Daevas seraient heureux de l’apprendre.
— Profite bien de tes journées de règne père, dit-il tout haut. Ce sont tes dernières.
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