La découverte.

4 minutes de lecture

Rigby, Idaho, mercredi 9 juillet 1986, 8h40 du matin :

Les services d’urgences sont contactés par les habitants de l’Autumn Wood Drive qui se plaignent d’une odeur pestilentielle qui aurait envahi le quartier.

Les services sanitaires sont immédiatement dépêchés sur place pour constatations, mais après inspection des égouts, aucune panne ou avarie n’est à déplorer.

À 10 h, la police est envoyée sur les lieux pour interroger les habitants. Plusieurs maisons sont vides, leurs propriétaires sont absents pour les vacances d’été.

L’officier Cheryl Bennett et son coéquipier Marc Watson sont envoyés au numéro 305 où la forte intensité de l’odeur, l’absence de vent et la chaleur accablante de l’été manquent de les faire s’évanouir.

Les deux agents ont déclaré lors de l’enquête avoir aussitôt reconnu les effluves caractéristiques de corps en décomposition et demandé des renforts avant de se diriger vers l’arrière de la maison où ils ont constaté que la porte de la cuisine donnant sur le jardin était grande ouverte.

En pénétrant dans la maison, l’odeur étouffante ainsi que le nombre important d’outils et ustensiles souillés de sang éparpillés dans la pièce, les poussent à évacuer les lieux dans l’attente des renforts.

L’inconfort olfactif est tel que du matériel et des combinaisons de protection spécial sont demandés pour fouiller la maison. Quatre officiers de la police scientifique d’Idaho Falls sont dépêchés en plus des dix-huit officier déjà sur place, tandis qu’un périmètre de sécurité est établi aux abords de la propriété.

C’est au sous-sol qu’ils vont faire la macabre découverte :

Les cadavres de Jeremy Sheridan, 44 ans, sa femme, Tammy Lou, 43 ans et deux de leurs enfants, Bradley, 16 ans, leur ainé et Lilly, 12 ans, la cadette, sont retrouvés agenouillés dans chaque coin, totalement dénudés, le visage cagoulé tourné vers le centre de la pièce et les mains solidement attachées à leurs pieds. Le benjamin de la famille, Josh, 6 ans, est introuvable.

Une importante quantité de sang mêlée de fluides de décompositions et d’excréments provenant des quatre cadavres s’est accumulée au centre de la pièce et l’odeur et les insectes nécrophages présent ne laissent aucun doute sur le fait qu’ils soient là depuis plusieurs semaines.

Les investigations menées dans la maison ne vont apporter aucun indice sur les circonstances de la mort de la famille Sheridan :

À l’exception de la cuisine, la maison est en parfait ordre et dans un état de propreté irréprochable, sans aucunes traces d’effraction.

Les enquêteurs vont même relever le fait que les lits des quatre chambres sont faits au carré, bien qu’il manque les taies d’oreiller dans trois d’entre elles.

Aucune empreinte de pas ou digital ni aucune trace de détergent ou de tentative de dissimulation d’empreintes n’est retrouvé dans la maison qui est passée plusieurs fois au peigne fin.

Pas de lettre ou de mots, aucun message sur le répondeur et aucun appel suspect, passé ou reçu.

Aucune empreinte n’est retrouvée sur les 9 objets ensanglantés, contondants ou tranchants, qui ont été inventoriés dans la cuisine :

1 fourchette de table en argent plaqué

1 couteau de cuisine en acier de 22 cm de long

1 maillet de cuisine en bois

1 batte de baseball

1 pince crocodile multiprise

1 marteau arrache-clou

1 hachette en acier

1 pelle à neige en aluminium

1 masse de démolition en acier

Tous ont étaient délicatement et minutieusement disposés à différents endroits de la cuisine, dans un ordre qui sera décrit par les enquêteurs comme « parfaitement aléatoire ».

Durant les investigations, pas moins de huit médecins légistes différents vont examiner les cadavres de la famille Sheridan.

Leurs premières constatations font état de nombreuses plaies mortelles à la tête et au visage et des observations plus poussées indiquent qu’ils ont tous été battus à mort.

De nombreuses traces de mutilation et sévices ont été observées sur les corps, les membres inférieur et supérieur, ainsi que sur les parties génitales.

L’utilisation des objets retrouvés dans la cuisine est attestée par les légistes.

Différentes pièces de tissus tel qu’un t-shirt et une paire de chaussettes ont été retrouvés dans leurs cavités buccales.

Les taies d’oreillers correspondant à leurs chambres respectives ont servi à recouvrir leurs visages, puis ont été scellé autour de leurs cous avec un ruban adhésif épais.

Les médecins vont aussi constater des traces de violences sexuelles chez la mère et la fille, mais aussi chez le père et le fils ; un ou plusieurs objets tel qu’un manche ou une batte de baseball ont été violemment et profondément introduits dans leurs différents orifices (anus et vagins), entraînant de graves lésions qui ont abouti à de multiples hémorragies internes, expliquant ainsi la grande quantité de sang et la présence d’excréments au moment de la découverte des corps.

Certains doigts et orteils ont été sectionnés ou cassés ante mortem et l’oreille gauche du père a été arrachée.

Les médecins légistes estiment la date de la mort aux alentours du 20 juin 1986, mais il est très difficile pour eux de déterminer avec précision pendant combien de temps la famille Sheridan est restée dans le sous-sol à agoniser avant de mourir.

Les analyses toxicologiques et sanguines n’ont pas conclu à l’utilisation de produits stupéfiants ou médicamenteux. Cependant, les traces peuvent s’être dissouts par l’action des liquides de décomposition combiné à la chaleur qu’ils ont subi durant presque trois semaines.

Malgré les différents objets utilisés et les positions et emplacements dans lesquels les cadavres ont été retrouvés, rien n’indique qu’il puisse s’agir d’un meurtre rituel.

Les autorités sont perplexes face à l’atrocité du crime et à l’absence quasiment totale d’indices.

Annotations

Vous aimez lire Raphaël HARY ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0