- Mon Roi, je vous suis dévoué à tout jamais. J'ai juré fidélité et amour au trône, j'ai juré votre protection. Ma vie n'a été dévoué que pour vous et votre famille. Je suis à vos ordres depuis plus de cinq cents ans, et me voici, en face de vous. Je vois votre bonté et votre sympathie envers nous, vos chevaliers. Aujourd'hui, vous m'avez fait le plus beau cadeau, mais je ne le mérite en rien. J'ai trahi ce royaume, j'ai trahi le trône, j'ai trahi mon roi, et pour cela, je mourrais en traître. Mais ce soir, je ferai mon possible pour vous sauver, comme je l'ai promis, au péril de ma vie. Alors écoutez-moi, je vous ai conduis dans un piège, nous avons quelques minutes devant nous. Échangeons nos armures afin d'être confondu et retournez au palais près de votre femme. J'aime notre royaume, et je suis sincèrement désolé.

- Merci, votre acte sera écrit dans votre âme, et même si vous m'avez trahi je vous pardonne, vous venez de me sauver la vie. Adieu.

  Alors que le roi remonta sur son cheval, les assaillants arrivaient. Prenant Carf pour le roi, ils lui sautaient dessus pour le retenir à terre. Alors que le véritable roi s'enfuyait au galop, un autre groupe de mercenaire le prit de chasse. Quelques secondes après, il était rattrapé et son cheval était tombé à terre à cause d'une flèche tiré par l'un des hommes qui le pourchassait. Le roi étant à terre, une femme, assez élégante pour être sur le terrain, s'approcha de lui.

- Oh Mon Roi, Roi de tous les royaumes, je suis votre preux chevalière. Celle qui fera chavirer votre cœur à tout jamais, vous souvenez vous de moi ? Dit-elle.

- Beth ? Est-ce vous ? Je.. Comment dire.. Cela fait bien longtemps que l'on ne sait pas croisé. Comment allez-vous depuis le temps ? Dit-il en ayant un rire de contenance.

- Mais oui, il se souvient de moi. Les garçons, qui avait parié le contraire ? Et bien.. moi ! J'étais persuadé que ta dryade t'avait fait perdre la tête, que tu avais totalement oublié ta première femme. Tu sais, la fameuse sorcière dont tu étais tombé amoureux. Ton premier et dernier amour me disais-tu. Mais notre amour était impossible, je fais partie du Peuple de Nuit. Il y a 300 ans, tu m'as brisé le cœur. Aujourd'hui c'est à moi de briser le tien.

 C'est alors qu'elle sortit une épée de son dos. Elle ressemblait au cadeau que Barozz lui avait fait avant de la quitter. Elle lui enfonça dans le cœur, en récitant un maléfice créé par sa mère, afin qu'il souffre autant qu'elle avait souffert.

 Alors le roi, déjà à terre, rendit son dernier souffle. Que se passait-il après la mort ? Allait-il rejoindre son père ? Errait-il dans le néant ? La sorcière s'en fichait. Mais il avait été son amant , l'amour de sa vie. Elle avait été prête à tout pour lui. Alors le voir sans vie ne l'a laissait pas indifférente. Elle repensait à chaque instant heureux avec lui, leur premier baiser, leur première balade en bateau, leur première victoire. Une larme allait tomber, c'était inévitable. Mais aussitôt, elle repensa à la façon dont il avait rompu, dont il l'avait dépossédé de chaque objet auxquelles elle tenait, comment il lui avait brisé le cœur et l'avait envoyé sur la terre du Peuple de Nuit. Ce soir-là, après s'être sentie impuissante, malmenée, détruite, elle avait décidé de se venger. Il mourrait pour ses mensonges, pour ses fautes. C'était alors chose faite, il fallait maintenant le ramener au palais pour s'approprier ce qui lui revenait de droit aujourd'hui.

***

 Au même moment, Bracerk et Darina était de retour au palais afin d'annoncer leur mariage. La nouvelle mariée commençait à se sentir faible, comme si on lui arrachait la poitrine. Elle se mit à crier si fort le nom de son père que son mari dû la porter près de son père. Il était allongé devant eux, sans vie, entouré de sa femme et de ces plus proches amis. Personne ne parlait, seulement sa fille, ayant du mal à respirer, criait son nom. Chaque seconde la reprochait de la mort. Et personne ne le savait. Le maléfice avait aussi empoisonné le sang de Darina, sa chère fille. Dans un dernier hurlement, elle rendit la vie, près de son père et de son époux.

- Oh, un dommage collatéral, excusez-moi elle n'était pas pas prévu au programme, mais au moins, elle ne pourra prétendre au trône, annonça Beth sans le moindre remord.

  Bracerk déposa le corps inerte de sa femme près de son mentor, le roi. Il avait alors le choix, il pouvait venger leurs morts, l'épée était à porter de main et la sorcière sans défense. Ou le désespoir pouvait l'emporter sur la rage, et la mort était son alors son seul exutoire. Comment choisir ? Avait-il encore la force de se battre alors que ses raisons de vivre étaient allongés, sans vies ? Choisir la facilité ou se battre ? Il avait combattu près d'un siècle sans repos, sans amour et sans joie, alors son choix était le plus évident. Il tuerait cette ignoble femme et rejoindrait sa bien aimée, sa tendre épouse. Le chevalier prit alors l'épée posé près du roi, l'enfonça dans le corps de cette traîtresse et se trancha la gorge sans un moment d'hésitation.

 Tout le monde était stupéfait. Il l'avait fait. Elle agonisait tandis que lui était étendu près de Darina. Juste avant de mourir, Beth chuchota un sortilège pour emprisonner l’âme de son assassin dans l'épée : « Dans un tourment infini, que périsse ton âme, Une constante agonie infligée par ta lame, Ton corps meurtrit brûlera dans les flammes. ». Alors qu'elle ne voulait punir que son meurtrier, les trois âmes se retrouvèrent à flotter dans la pièce, ils étaient attirés par l'épée. Tout les trois furent aspiré par l'objet, et le seul moyen de les délivrer était de tué le seul être vivant ayant du sang de Beth, l'enfant qu'elle avait engendré, ou sa mère.