11.10.1916 Verdun

Cher Paul,

Sache que j'ai bien reçu ta lettre du 20 octobre, elle me fait chaud au coeur, ça me soulage d'un peu de rancoeur, ça me donne des hauts le coeur la guerre, je m'en servirai pour me réchauffer.

Depuis ta dernière lettre je suis devenu brancardier, j'en ai vu des horreurs mais là ça dépasse les pires craintes. Le soir sur le no man's land les allemands sont bien là, ils nous voient mais nous laisse faire notre travail mais parfois, pris par cette folie qu'on appelle guerre, ils sortent, égorgent des bléssés, ils sortent, égorgent des brancardiers venus les aidés.

C'est les brancardiers qu'on doit aidés !

La pluie ne cesse de tombé, les brancardiers ont eux du boulot, puis j'ai été engagé comme assistant du boucher qu'on appelle chirurgien !

Entre les lignes. En troisième ligne. Entre les bombes. Il sauve des vies, risque la sienne, il te manque une jambe ? Prends la mienne. Honnêtement je n'arrive pas à différencié les bouts de chairs ennemies des bouts de chair amis. Tu sais ce n'est pas facile de recoudre un membre a un type alors qu'il n'a plus rien, plus rien à recoudre. Les soldats pourrissent sur place, ils s' agacent, dire qu'avant c'était ma place ! Certains sont prêts à vendre leur mère, leur dernier bouts de chair pour la fin de la guerre.

Il commence déjà à neigé, les grelons tombent, non, c'est les gens qui tombent, le flop des balles dans la chair, un dernier courant d'air et la misère !

Tu me diras, je m'agace facilement mais ce n'est pas facile de supporter les morts, les rats, tout ça je te l'ai déjà dit mille fois.

Au plaisir de te revoir,

Henri