La proposition
Les vacances continuent à leur rythme habituel, entre l’usine, les champs, la plage et cette soirée semble bien lointaine. Mais un matin, à son réveil, Manon a très envie de contacter Jean, elle est très curieuse et ne peut plus attendre. Luc est un peu réticent, mais pourquoi ne pas l’appeler, cela ne les engage pas, ils verront bien.
Finalement, Luc fait le numéro, met son portable sur hautparleur. Jean décroche et répond de sa voix chaude :
« Je suis ravi que vous vous soyez décidés. Honnêtement, je n’y croyais pas. J’ai été un peu indiscret l’autre soir et peut-être même impoli, je m’en excuse »
Luc prend la parole : « Nous aimerions savoir pourquoi vous vous êtes incrusté dans notre conversation et en quoi pouvez-vous nous aider ? »
Jean lui répond « Je ne voulais pas vous inquiéter, je ne suis pas un criminel en recherche de victimes !! J’ai seulement été conquis par votre énergie, votre ambition et votre dynamisme. Je n’ai pas beaucoup rencontré de jeunes gens aussi passionnés. J’aimerais vous connaitre et nous pourrions discuter, en compagnie de vos parents si vous le désirez. Je peux certainement vous aider, mais je voudrais en savoir plus sur vous deux »
Manon l’interrompt « D’accord, nous allons demander à nos parents de vous inviter pour un apéritif et nous pourrons discuter tous ensemble ».
Le rendez-vous est pris et les parents de Luc invitent tout le monde le surlendemain. Les familles de Luc et de Manon n’ont pas l’air trop surpris. Les deux jeunes ne s’en rendent même pas compte, ils sont surexcités. Jean arrive à l’heure dite, toujours la même allure, la même décontraction et pourtant une certaine élégance se dégage de lui lorsqu’on y fait attention. Un charisme certain, en tout cas. La table est mise sous la tonnelle. Des senteurs de jasmin s’enroulent autour de vous, tout comme ses tiges grimpent sur les arceaux de la pergola.
Les effluves des plantes se transforment lorsque la maman de Luc met sur la table de la tapenade, des petites tomates fraichement cueillies et l’anis du Pastis enrobe la totalité de ces parfums. Le soir tombe tranquillement, il fait plus frais, la campagne se réveille après la canicule, les cigales continuent de frotter leurs ailes faisant le cricri typique de la Provence. Tout est calme, reposé.
La discussion débute animée, comme toujours dans le sud. Il n’y a pas de blancs dans les conversations, on se coupe la parole, on rit, on s’extasie sur les saveurs, on raconte des anecdotes, le passé, la politique. On se tutoie et on s’embrasse.
Finalement, Jean devient plus sérieux et prend la parole et s’adresse aux parents :
« Lorsque j’ai entendu vos enfants discuter dans ce restaurant, je ne me suis pas comporté comme un gentleman. Je les ai interrompus, je me suis imposé et je n’en suis pas très fier. Il ne faut pas m’en vouloir, je suis toujours très passionné et je me suis complètement laissé emparer par leur enthousiasme. Je m’en excuse et je peux comprendre qu’ils aient eu peur. Cependant, je suis très content qu’ils m’aient contacté. »
Voici ma proposition. J’ai un ami qui peut les préparer au concours et qui possède un atelier de création de parfums, laissez-moi vous le présenter »
Le rendez-vous est pris. Les jeunes gens sont quand même surpris que leurs parents ne posent pas plus de questions. Mais, cette idée les effleurent à peine, ils sont trop contents.
Jean propose à tout le monde de se retrouver dans un petit restaurant le dimanche suivant et de se rendre après le repas à Cabris, petit village typique au-dessus de Grasse.
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