Chapitre XXV
Les deux soeurs se regardèrent, hésitantes. Arwyn prit les devants:
- Devin Léya, c'est bien vous qui avait écrit ces vers: « Dans le monde d’Événia, tous ont une place particulière et importante. Cette équilibre garantit la paix et l’harmonie à Événia. Il suffit qu’il soit brisé pour qu’Événia ne soit plus que l’ombre de soi. Et il s’est brisé. La destruction deviendra inévitable au bout d’un certain temps. »
- Oui, mon garçon.
- Comment savez-vous que nos parents sont vivants? lui demanda Jaréa.
- Je le sais.
Il y eut un silence pendant lequel l'ainée rumina sa réponse. Arwyn lui prit la main:
- Viens. Allons superviser la cérémonie.
Jaréa rougit puis accepta l'invitation. Elle se tourna vers sa soeur:
- Tu viens ?
- Oui mais pas tout de suite. Je vous rejoindrai.
- D'accord!
Ensemble, les deux amis entrèrent dans le palais bourdonnant d'activités. Une fois parti, Victoire prit son courage à deux mains:
- Devin Léya?
- Je t'écoute.
- La prophétie n'est pas fini, n'est ce pas. Et Arsèce le sait.
La vieille femme sourit en réponse. La cadette continua:
- Il y a une différence entre magiques et légendaires.
Nouveau sourire.
- Les vers de la prophétie disent: les créatures légenaidres seront prisonnières. Et ensuite : les créatures magiques seront délivrées. Ce que j'ai fait avec ma soeur. Il y a une ifférence entre magique et légendaire. La manière dont Arsèce a accentué le mot magique. Le fait qu'il me demande de l'aider à retrouver les autres Giquareux. Quand j'y pense: le plus beau cadeau est la retrouvaille de nos parents. Je me trompe?
- Tu raisonnes bien.
- Comment faire pour retrouver les Giquareux et nos parents? Pourquoi est-ce que c'est moi qui doit trouver cette sphère? Pourquoi pas ma soeur? Où se cache mon oncle? D'où vient la comète? Et....
Épuisée, Victoire sentit les larmes couler le long de ses joues. Elle les essuya d'un geste rager. La devin Léya la regardait sans bouger. Ce fut trop pour la jeune élue. Elle éclata en sanglots. Deux bras l'attirèrent. La cadette pleura contre l'épaule de la devin. Doucement, les larmes se tarirent.
- Victoire.
L'intéréssée releva la tête.
- Je ne peux malheureusement rien te dire d'important. Tu dois trouver les réponses à tes questions toute seule. Tu comprendras. Je ne vois que les possiblités de l'avenir. Rien de plus. Je ne peux pas deviner à l'avance de ce qui se passera, sauf en de rares occasions. Comme le passage de la comète par exemple. Tout ce que je peux faire, c'est t'affirmer que j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi courageux que toi. Tu trouveras tes parents. Les autres Giquareux aussi. Ne te fais pas de souci pour ça.
- Vous êtes bien optimiste, arqua la jeune élue.
- Parce que je sais que tu sauras quoi faire lorsque tu te retrouveras dans certaines situations. Ne perds jamais espoir et laisse ton coeur te guider. Il est pur. Laisse tes souvenirs te guider aussi, ils sont sources de sagesse. Et n'abandonne jamais. Tu as ta soeur et Arwyn. Tu as différents amis de tous les peuples. Et tu croiseras le chemin de bien des personnes. Ne désespère pas. Tu ne seras jamais seule. D'accord?
Victoire baissa les yeux vers le sol. Il y eut un long silence. La devin Léya se sépara alors de l'élue.
- Il me faut partir maintenant.
- Attendez ! J’ai une dernière question !
La devin la regarda. La jeune fille reprit :
- Arsèce a une interprétation à propos de vos vers : « Dans le monde d’Événia, tous ont une place particulière et importante : Cette équilibre garantit la paix et l’harmonie à Événia. ». L’équilibre désigne la place de chacun à Événia. « Il suffit qu’il soit brisé pour qu’Événia ne soit plus que l’ombre de soi. Et il s’est brisé. La destruction deviendra inévitable au bout d’un certain temps. ». Cet équilibre s’est brisé avec la disparition des Giquareux et la séparation entre les peuples, les animaux et les humains. A-t-il raison ?
- Eh bien... sache que les Giquareux ont des facultés étonnantes. Ils ressentant Événia. Comme toi quand ton don s’est développé.
Victoire repensa à ce qu’elle avait ressenti à ce moment-là. Elle avait ressenti qu’il manquait quelque chose, ou quelqu’un.
- Événia n’est pas juste un monde, Victoire. C’est une l’âme de cette terre. Et elle a besoin de tous ceux qui y vivent. Sinon, elle se détruit. Et les habitants aussi, par conséquent. Le mal est un exemple.
- Le mal n’a pas été crée par Richard ? s’écria-t-elle.
- Non. C’est une mise en garde d’Événia. Elle a véu plusieurs siècles sans les Giquareux et la séparation des peuples. Elle commence à atteindre ses limites.
La devin Léya se tut. Victoire fixa le sol.
« L’âme d’un animal ou d’un peuple doit être différent par rappot à l’âme d’un arbre ou de n’importe quel végétal... Je suppose que l’âme d’Événia ressemble plus à celle d’une plante. »
Victoire se tourna vers la devin mais elle n'était déjà plus là. Elle s'avança vers le palais mais avant d'y pénétrer, elle regarda la nature autour d’elle. La cadette sécha ses larmes et franchit les portes.
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