Cela faisait plus d’un mois qu'elle était là et elle n'avait presque rien appris. Ils avaient repris les cours et elle était à nouveau empêchée dans a recherche. La lecture du journal de l'arrière grand-mère d'Angélique n’avait pas servie. Certes à trouver de l’argent liquide caché à l’entrée du refuge entre deux pierres.

C'était un mercredi après-midi, ils avaient prévu de continuer d'explorer la maison et le refuge de l'arrière grand-mère d'Angélique. Elle sortit de cours et Axel les emmena directement à la maison. Elle rejoignit ses amis devant le portail.

- J'ai eu 16,5 à l'interro de physique, disait Kevin.

- Je pensais que tu aurais mieux, renchérit Sébastien.

- C'était inutile que tu dises ca, rétorqua Victoire.

- Tu as eu combien? voulut savoir Kevin à l'adresse de Sébastien.

- J'ai eu 16.

- Tu vois. Tu ne peux pas dire un seul commentaire. Et toi Victoire?

- 14.

- Seulement? Le chapitre était pourtant super simple, s'exclama Angélique.

Avant que Victoire ait pu répondre, elle entendit un aboiement assez lointain qui venait dans sa direction. Elle se retourna et vit qu'un chien courait vers elle, babines retroussées, l’air menaçant.

- Euh...

Le canidé se jeta sur elle. La jeune fille l'évita en se jetant sur le côté. Le chien se retourna et lui égratina la jambe. Ses amis s'exclamèrent de stupeur. Victoire atteignit un arbre et réussit à y grimper. Le chien eut beau sauter, il ne put la mordre. Il aboya sauvagement:

- Je sais qui tu es. Je sais que tu me comprends. Bas-toi à la loyale!!!

Si Victoire avait été seule, elle aurait sûrement agi mais avec ses amis qui ne savaient rien, elle ne pouvait rien faire. À part rester perchée dans l'arbre. Les trois adolescents tentèrent de faire diversion pour qu'elle puisse s'enfuir mais le chien resta obstinément à sa place. Bien sûr, il continua d'aboyer sur elle pendant plusieurs minutes. Soudain, un hurlement retentit. Un hurlement de loup. Le chien se tut.

- Cachez-vous! ordonna Victoire à ses amis.

Ils obéirent et allèrent se cacher dans la maison. Un loup vint vers eux. Il montra des dents en défi et se jeta sur le chien. Ce dernier aplatit ses oreilles et choisit de fuir devant lui. Le loup le poursuivit. Victoire attendit quelques minutes et finit par descendre de son perchoir. Ses amis vinrent aussitôt la voir.

- Ca va? Tu n'es pas blessée?

Un hurlement retentit à nouveau.

- Il faut se cacher dans la maison et se barricader! s'écria Sébastien.

Seul Kevin la regardait avec incompréhension. Il ne bougeait pas, il se contentait de la fixer.

- Kevin! s'écria Angélique. Il faut qu'on se magne.

Il ne bougea toujours pas. Sébastien s'approcha:

- Écoute Kev. Je ne t'ai jamais vraiment apprécié. Ne me donne pas une raison de te hair!

L'adolescent pencha la tête sur le côté.

- Le loup ne nous veut pas de mal.

- Hein? s'ecria Sébastien.

Kevin fixa Victoire dans les yeux.

- On a pas le temps de blablater! Angélique.

- Le chien n'a pas attaqué Victoire sans raison! Et le loup ne lui est pas venu en aide sans raison non plus! riposta Kevin.

- On doit se cacher! C'est pas parce que ton père arrive à calmer les animaux sans faire grand chose que tu arriveras à faire pareil avec un loup! Lui dit Sébastien.

L’argument sembla faire mouche et Kevin se leva. Ils entrèrent dans la maison et refermèrent la porte.

- Quoi? s'exclama Victoire, n'y tenant plus.

- De quoi ?

- C’est quoi cette histoire ?

Kevin leva les yeux au ciel.

- Mon père est connu parce qu'il parvient à calmer des bêtes sauvages. Il reste un moment auprès d'eux seul puis les animaux sauvages deviennent aussi doux que des agneaux.

La jeune fille ouvrit de grands yeux.

- Il est... Il doit être... étonnant, dit Angélique.

- Ouais... Mais il est très sévère. J’ai aussi parfois l'impression qu'il est un peu fou.

- Comment ca?

- Bah... Mes parents sont séparés. Je vois mon père assez rarement. Parfois, mais c’était il y a quelque années maintenant il a changé, il m'avait parlé de vengeance, que je serai un prince un jour... mais quand j’ai voulu en savoir plusces dernières années, il m’a dit qu’il s’était trompé sur beaucoup de choses...

La bouche de Victoire s'assècha:

- Quoi ? Comment ça?

- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Sébastien.

- Il s'appelle comment? demanda Victoire.

- Richard.

« Il y a trop de coincidence. Ca ne me plait pas du tout... »

- Richard comment ? voulut-elle savoir.

Kevin réfléchit un moment:

- Son nom, c’est... Calkansor je crois. J’suis pas sûr mais il me semble...

« Quoi? »

L’adolescent s’interrompit en voyant l’air d’imcompréhension de son amie.

- Victoire ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu fais une de ces têtes !

- C’est impossible, murmura la jeune fille.

« Kevin est le fils de... mon oncle? Ca veut dire qu’il... est mon cousin??? »

Sébastien la fixa :

- Qu’est-ce qui est impossible ? Tu le connais ?

- Oui. Hélas.

- Tu as retrouvé ta mémoire ? demanda Angélique.

Mais avant de pouvoir répondre, la porte s'ouvrit d'un coup. Le loup la poussa contre le mur et regarda Victoire dans les yeux. Tous se figèrent de peur. Le canidé dit d'une voix profonde:

- Certains animaux n'attendent que toi pour les sortir d'un enfer inimaginable. Sauve-les. Sinon tu te feras hair par tous les animaux de ce monde ainsi qu'à Événia.

Sur ces paroles chargées de menaces, il partit. Pendant quelques minutes, il y eut un silence pesant puis Kevin se leva et se plaça juste devant elle.

« Oh-oh... Si il est vraiment mon cousin, il a compris ce que le loup vient de dire. »

L’adolescent prit la parole :

- Victoire ! Je n'aime pas utiliser quatres chemins. Alors je vais te dire ce que je pense: tu mens depuis le début. Tu n’as jamais perdu la mémoire.

- Kevin ! Qu’est-ce que tu racontes ? s’écria Sébastien.

- Pourquoi mentirait-elle ? rétorqua Angélique. Ca n’a aucun sens !

- Pour nous non, répliqua Kevin. Pour elle, si.

Victoire baissa les yeux. Elle ne voulait pas mentir une fois de plus.

- Attends, déclara Sébastien. Il a raison ? Tu nous mens depuis le début ?

- Oui. Enfin à moitié, avoua la jeune fille.

- Comment ça ?

- Si je vous dit tout, vous me prendrez pour une folle.

- Peut-être. Peut-être pas, dit Kevin. Je vis de drôles de choses depuis le début de mon enfance.

Victoire leva les yeux vers ses amis et vit qu’ils la fixaient intensément. Résignée, elle entama son récit.