Chapitre X
L’aube commenca à poindre, éclairant le paysage d’une couleur orangée. Le cœur de Victoire fit un bond dans sa poitrine. Dans quelques heures seulement, elle serrerait ses parents dans ses bras.
Elle contempla la nature qui s’étandait à perte de vue au sol.
« À quoi ressemble mon père ? Uranus m’avait dit que je lui ressemblais. Et ma mère ? »
La devin Léya leur avait dit que le phénomène se produirait en matinée.
« Que penseront-ils en voyant des Giquareux à Événia ? Approuveront-ils ? »
Elle repensa à leur retour. Les Giquareux n’avaient pas été très bien accueillis et les deux sœurs s’étaient fait des ennemies. Néanmois, il n’y avait pas encore un seul conflit.
*****
Victoire fixa le ciel. La lune y était visible ainsi que le soleil.
Elle se tenait devant le portail auprès de sa soeur et d’Arsèce. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. D’anxiété ? De joie ?
« Sans doute des deux... »
Elle sortit du palais et rejoignit Jaréa et Arsèce. Le portail se mit alors à luire doucement. Le Giquareu brandit le livre. Les deux sœurs tendirent leurs mains.
Une foule se massa derrière eux, mais ils n’y prirent pas garde.
« Pourquoi est-ce que ca prend autant de temps ? »
« Parfois, les secondes deviennent des minutes, des minutes des heures et des heures, l’éternité. »
Les deux soeurs sursautèrent. Cette voix !
Le cœur de Victoire s’accélèra. Deux silhouettes se dessinèrent petit à petit dans le portail. Tous retinrent leurs souffles.
Un homme de grade taille sortit en chancelant. Il n’eut que le temps de relever les yeux que Victoire se jetait en pleurant dans ses bras :
- Papa !
- Chut ! Tout va bien !
Une jeune femme aux long cheveux noirs franchit à son tour le portail. Cette fois, ce fut Jaréa qui courut vers elle. Urien releva la tête de sa cadette :
- Tu es magnifique ! Plus belle que ce que je m’imaginais.
Victoire en profita pour le détailler. Il avait un visage ovale, avec des cheveux châtains clairs en désordre. Il avait un nez fin et des fossettes bien prononcées. Ses yeux étaient très expressifs et teintés de différentes nuances de vert foncés.
Son père se tourna vers son ainée :
- Tu ressembles à ta mère...
Jaréa vint vers lui et s’ajouta au câlin. Elisabeth suivit. Tous ceux qui avait jusque-là suivit la scène applaudirent à tout rompre. Les deux parents parurent se rendre compte du monde qu’il y avait autour d’eux. Jaréa demanda :
- Vous avez besoin de vous reposer ?
- Oui mais dehors, répondit sa mère. Ca fait du bien de respirer l’air frais.
Victoire lui sourit.
« Jaréa lui ressemble vraiment comme deux gouttes d’eau ! Avec les cheveux plus longs pour maman. »
Le visage de sa mère était arrondi. Elle avait de grands yeux marrons avec un peu de vert clair à l’intérieur. Son visage était lui aussi expressif mais on y lisait surtout de la joie, ce qui la rajeunissait.
Un hamac fut installé sur une terrasse. La famille tout juste réunie refit connaissance. Elisabeth prit alors un air sérieux :
- Quels aventures avez-vous vécu ?
Avant que ses filles aient pu répondre, Kevin entra. Urien ouvrit de grands yeux surpris. Il reprit contenance :
- Tu ressembles tellement à mon frère.
- C’est mon père, lui apprit Kevin.
Il y eut un silence.
- Bienvenue dans la famille alors, l’accueillit finalement Elisabeth.
- D’ailleurs, où est Richard ? demanda Urien.
- Il se trouve dans le monde des humains, répondit son neveu. Tout comme ma mère.
- Quelle histoire !
Victoire se décala. Kevin dit :
- Jaréa, Victoire... Il y a une personne qui vous attend dans le hall d’entrée, en compagnie d’Uranus.
Jaréa se leva et Victoire la suivit. Bien qu’on ne leur air rien dit, Urien et Elisabeth eur emboitèrent le pas. Ils descendirent les escaliers quand les deux soeurs virent le visiteur. Ce dernier releva les yeux.
- Jaréa ? Victoire ?
- Arwyn ?
L’ainée se figea et déglutit. Elle descendit les marches d’un pas hésitant. Elle s’arrêta devant lui.
- Tu es... C’est bien toi ?
L’adolescent conirma d’un hochement de tête, Il lui prit les mains.
- Tu m’as tellement manqué, lui murmura-t-il.
- À moi aussi.
Arwyn la serra alors dans ses bras. Urien et Elisabeth haussèrent les sourcils mais Jaréa se laissa faire. L’adolescent lui chuchota quelque chose à l’oreille. Malgré son pouvoir, Victoire ne comprit rien. Mais elle pouvait le deviner.
Ils se séparèrent mais se tinrent toujours les mains. Arwyn sourit à la cadette. Victoire sourit en retour :
- Je suis contente que tu sois vivant. C’est la journée du bonheur !
- Comment ça ?
Elle lui montra ses parents.
- On a réussi à délivrer nos parents.
- J’ai raté un gros chapitre..., soupira l’adolescent.
- Je ne peux que confirmer. Mais on va tout te raconter ! lui promit Jaréa. On voulait d’ailleurs le faire.
Ils regagnèrent la terrasse où ils s’étaient installés et les deux sœurs entamèrent leurs récits.
*****
Un long silence suivit l’histoire. Urien se tourna vers Kevin :
- Accepterais-tu de chercher ton père avec moi ? Pour le ramener à Événia ? Et toi Victoire : ne voudrais-tu pas chercher tes amis ? Angélique et Sébastien ?
- Je n’ai presque jamais vu mon père..., avoua Kevin. Mais je peux demander à ma mère pour le rencontrer.
- C’est sûr que revoir mes amis me feraient beaucoup plaisir. D’ailleurs, je leur avais promis de revenir dès que la prophétie serait acomplie pour leur faire visiter Événia, répondit la cadette.
- Alors c’est décidé !
Avant qu’il n’ait pu se lever, un panda roux vint vint vers lui :
- Votre Majesté ! Une bagarre vient d’éclater entre un Giquareu et des animaux !
- Guidez-moi ! dit-il.
Urien suivit le panda roux. Sa famille le suivit. Quand ils sortirent, Victoire remarqua que le Giquareu n’était autre que Pen, celui qui les avait "accueillis".
- Stop ! ordonna Urien.
Tous se figèrent.
- Pourquoi vous battez vous ? voulut-il savoir.
- Il a refusé de nous laisser passer pour aller au palais, résuma un éléphant. Nous voulions vous voir mais ce monstre nous a dit que vous n’étiez qu’un descendant de Skonry et que par conséquent vous deviez payer pour ses crimes.
La foule poussa des exclamations indignées. Urien se tourna vers Pen.
- Est-ce vrai ?
- Tout à fait, je ne le nierai pas.
Le nouveau roi leva la main pour réclamer le silence.
- Pourquoi penses-tu que je suis un monstre ? continua-t-il. Mes filles m’ont raconté votre histoire. Elles m’ont dit ce qu’elles avaient vu.
- Tous les descendants de Skonry sont des monstres ! s’exclama le Giquareu.
- Non. Penses-tu que mes filles sont des monstres ? Elles vous ont permis de revenir à Événia.
La foule hua Pen. Urien se tourna vers celle-ci :
- Cessez de voir le mal.
- Mais il vous a insulté ! Et regardez sa cicatrice ! cria quelqu’un.
- Oui, certes. Quant à sa cicatrice, savez-vous pourquoi il en a une ?
La foule se tut. Urien regarda le Giquareu. Ce dernier prit la parole :
- Mon fils. Je voulais permettre à mon fils de fuir. Il était attaqué de toutes parts, seul contre une trentaine d’animaux et de peuples. C’est en voulant le protéger que je l’ai récolté.
- Il ment ! hurla quelqu’un.
- Ca suffit ! dit tout à coup Urien. Je perds patience. Il y a des siècles, presqe un millénaire, un Giquareu a fait du mal à Skonry. Celui-ci a alors hai les Giquareux. Juste à cause d’un seul. Il a voulu se venger. Il n’aurait pas dû. On ne peut pas mettre un même groupe d’animaux dans un seul panier. Il aurait fallu juger le Giqaureu responsable. Pas exterminer tous ses congénères. Si tout le monde pensait comme ça, il y aurait plus personne à Événia depuis des siècles, voire même plus.
La foule se tut. Le roi reprit :
- Dorénavant,celui qui fera du mal à un seul Giquareu sera puni. Mais si un Giquareu fait du mal à n’importe qui d’autres, c’est lui qui sera puni, et pas lui et ses congénères. Suis-je clair ?
Tous hochèrent la tête. Victoire vit alors Pen s’approcher de son père :
- Je retire les insultes que j’ai dites à votre encontre et je m’excuse. Je me rends compte de mon erreur. J’ai fait exactement comme Skonry, j’ai hai les descendants de Skonry comme je l’ai hai, lui. Je n’aurais pas dû.
Urien regarda attentivement le Giquareu.
- Tu es sage. Je te pardonne.
Arwyn regarda Urien et chuchota :
- Événia est sauvé.
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