Chapitre 3
Chapitre 3
Quand elle poussa la porte, un son cristallin retentit. Rachelle regarda autour d’elle, et remarqua que la boutique se résumait en réalité à une petite pièce d’une dizaine de mètres carrés, dans laquelle étaient alignées quelques bibliothèques dans lesquelles s’entassaient différents livres en désordre. Il y avait de la poussière un peu partout, et la boutique ne semblait pas recevoir beaucoup de clients. Il n’y avait même personne derrière le petit comptoir en bois situé au bout de la pièce.
Rachelle hésita à repartir, puis elle changea d’avis. Elle était là, autant faire un tour. Elle commença donc à regarder les différents livres. Il y avait de tous, de la poésie au roman, en passant par des manuels de cuisine. Il y avait même des livres de littérature étrangère. Rachelle aurait bien tout lu, mais malheureusement, il lui était impossible de tout acheter ! Elle voulait repartir avec un ou deux livres mais il lui était presque impossible de faire un choix.
Soudain, elle remarqua une petite étagère, sur le côté gauche, cachée derrière une bibliothèque plus grande. Elle s’approcha et observa plus attentivement les livres qui s’y trouvaient. Ils étaient recouverts par la poussière mais l’on voyait immédiatement qu’il s’agissait de livres anciens. Rachelle en pris deux, trois, les feuilleta et s’aperçut qu’il s’agissait d’éditions originales ! Il y avait par exemple une édition originale des Hauts de hurlevents d’Emilie Brontë, Le rouge et le noir de Stendhal, ou encore Les fleurs du mal de Baudelaire. Ces éditions n’étaient pas uniques mais cependant elles étaient plutôt rares, et Rachelle, qui raffolait des livres rares et anciens, était aux anges.
Elle aperçut soudain une édition originale de Roméo et Juliette de Shakespeare. Elle saisit doucement le livre et l’observa. Elle n’en croyait pas ses yeux ! Le livre, ancien, était certes un peu abimé, mais dans un état plus que convenable. Rachelle le retourna et chercha le prix des yeux. Elle fut abasourdie de découvrir qu’il ne coûtait seulement qu’une petite dizaine d’euro ! Cela faisait plusieurs années qu’elle ne l’avait pas lu, et elle se voyait déjà en train de le lire le soir même dans son canapé, Lilou sur ses genoux.
Une voix perçante l’interrompit dans ses réflexions :
« - Bonjour Mademoiselle, puis-je vous aider ? »
Rachelle se retourna, surprise, et vit une dame assez âgée, aux cheveux blanc neige, qui se tenait près du comptoir. Elle était de petite taille et paraissait frêle et fatiguée.
« -Oh, bonjour Madame ! lui répondit-elle. Je me suis permise d’entrer, la porte était ouverte !
Rachelle remarqua alors un rideau sombre et épais derrière le comptoir, qui dissimulait une petite porte en bois. La vieille dame avait dû arriver de là.
« - Vous avez bien fait, le magasin est ouvert, lui répondit la vendeuse. Malheureusement, je ne reçois plus beaucoup de clients ces derniers temps, dit-elle tristement.
-Oh vraiment ? C’est bien triste, votre boutique est vraiment charmante et vous avez de nombreux livres très intéressants !
-Je le sais bien, mais de nos jours, la plupart des gens lisent les livres sur internet, ou les achètent en grande surface. Et ceux qui s’intéressent encore aux livres en papier et aux livres anciens vont plutôt dans d’autres boutiques plus renommées que la mienne… répondit-elle la mine triste. Au fait, je m’appelle Eleanor. Désirez-vous un peu de thé le temps que vous fassiez votre choix ?
-Enchantée madame, je m’appelle Rachelle. Non merci, c’est gentil, ne vous embêtez pas à faire du thé. De toute manière, j’ai déjà fait mon choix ! lui dit Rachelle.
-D’accord, comme vous le souhaitez. Quels livres désirez-vous achetez ? »
Rachelle posa trois livres sur le comptoir. Il y avait un roman français assez peu connu, un livre ancien de mathématiques, son domaine de prédilection, et pour finir, l’édition originale de Roméo et Juliette.
« - Je vois que vous avez bon goût en matière de livres, mademoiselle. Vous ne serez pas déçue par vos achats, et je ne dis pas cela dans un but commercial, je suis sincère, dit Eleanor en riant doucement.
-Merci beaucoup, je reviendrai sûrement vous rendre visite de temps en temps pour vous acheter d’autres livres, lui répondit Rachelle, souriante. »
Elle saisit le sachet qui contenait les livres, salua la vendeuse, et sortit de la boutique. Dès qu’elle eut mis un pied dehors, le soleil l’aveugla, contrastant avec la pénombre du magasin à laquelle ses yeux s’étaient habitués. Il était passé seize heure, Rachelle décida donc de rentrer chez elle en passant acheter au passage quelques provisions pour le reste du week-end.
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