Regrets

Une minute de lecture

Je n'ai pas partagé assez de tes chagrins

Pour que leur poids s'imprime à mes épaules frêles ;

Je n'ai pas mesuré leur pesanteur d'airain

Ni senti sur ma chair leur empreinte réelle.

Ton frère nous quitta, en été, un matin,

Je le connaissais peu, ne savais pas, cruelle,

Ce qu'on arrachait là à ton cœur enfantin...

Il ne te tiendrait plus, en pleurs, dessous son aile.

Papa partit sans nous au bout de son chemin :

Il était jeune encor, mais n'était plus le même...

Et moi, Maman, et moi, j'osai lâcher ta main,

Volant vers l'avenir, te laissant à ta peine !

Au milieu de l'hiver, ta sœur aînée enfin,

Sur un lit blanc passa la porte où la vie mène :

Ma douleur fut légère et mon chagrin bénin,

Car ma fille était là, âgée d'une semaine...

Pardonne-moi, Maman, ces insouciantes heures

Que tu me ménageas lorsque j'avais vingt ans !

Si j'avais su alors, moi, que je t'aimais tant,

J'eusse œuvré davantage à faire ton bonheur !

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