Un appel au secours

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Par une belle journée de février, je flânais tranquillement sur un chemin du Queyras lorsque j’entendis un léger frémissement.

M’attendant à voir surgir une marmotte, un lièvre variable ou même un tétras-lyre, je m'immobilisai sans faire de bruit.

Seule une légère brise rompait le silence de la vallée. Je repris donc mon chemin, mais rapidement je sentis de nouveau le bruissement. Je me figeai de nouveau. Mais, bien qu’attentif, je ne pus constater aucun mouvement sensible.

C’est alors qu’une faible voix parvint à mes oreilles.

  • Coucou, je suis là.
  • Mais qui es-tu, je ne vois personne.
  • Si je suis là, à tes pieds… baisse les yeux.

J’inclinai donc la tête et le vis. Le petit perce neige émergeait à peine de la couche blanche. Seule sa tige verte permettait de le distinguer. Je fus bien évidemment surpris qu’une plante, de surcroît si petite, puisse me parler.

  • Mais qui es tu ? Et comment puis-je t’entendre toi qui n’a pas de bouche ?
  • Qui je suis, tu me connais, je suis le perce neige. Comment m’entends-tu alors que je n’ai pas de cordes vocales ? Parce que tu as un cœur, je m’adresse à lui et lui m’entend.
  • Mais comment est-ce possible et pourquoi moi ?
  • Parce que je sais que tu es le Gentil Jardinier et que tu parles aux fleurs et aux arbres. Nous le savons tous, ta réputation est venue jusqu’ici.
  • Oups, je ne me savais pas si populaire. Mais si tu m’as appelé, c’est que tu as quelque chose à me dire car je sais que vous, les plantes, êtes avares de mots.
  • Oui, nous avons besoin de toi. Regarde la température qu’il fait aujourd’hui. Si cela continue, dans une semaine la neige aura totalement fondu. C’est une catastrophe. Que percerais-je, si dans quelques années la neige disparaissait ?
    Moi et mes amis végétaux, mais aussi les lièvres, les marmottes, les chamois, les mouflons et tous les autres, nous avons besoin de l’hiver, du froid, du gel et de la neige. Sinon, nous ne serons bientôt plus que souvenirs dans les albums photos et les livres de contes.
  • Tu as raison, mais que puis-je faire, moi humble jardinier ?
  • Tu peux être notre relais auprès des hommes, et surtout des jeunes, crier notre désespoir, mobiliser les énergies pour qu’enfin l’humain retrouve raison et cesse de tout brûler, souiller et gaspiller.
  • Carrément. Tu peux compter sur moi, je vais m’y mettre dès maintenant et je reviendrai chaque année faire un point avec toi et tes amis.
  • Nous comptons sur toi. Bon chemin, conclut la petite fleur.

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