La discothèque
Danser jusqu’au bout de la nuit. Permettre à la musique d’envahir mon corps dans cette atmosphère si enveloppante, cette fumée blanche aux allures de brouillards matinaux qui comble chaque recoin de la pièce.
La musique à moitié soul, à moitié jazz de La Nouvelle-Orléans exprime un slow des plus enivrants.
Je fais bouger mon corps comme le balancier légèrement paresseux d’une vieille horloge.
Mes yeux se ferment de temps à autre comme pour bien prendre conscience du moment présent qui me rend si heureuse.
Je suis envoûtée par tout ce qui m’entoure, les effluves d’alcool, les différentes odeurs corporelles, la fragrance de la fumée, le son des notes, des mouvements de corps titubants à côté de moi, des paroles échangées, des verres qui s’entrechoquent et des lumières qui se reflètent sur les murs, le sol et dans mes yeux ébahis.
Les chuchotements environnants me livrent un message de sincérité comme s’ils m’étaient personnellement destinés.
Il se manifeste en moi des sensations inexplorées. De la joie presque de l’euphorie mélangée à de la tristesse, à de l’excitation accompagnée de lassitude.
Mon être entier réagit aux variations des rythmes provoquant frissons et chaleur à la fois.
Les battements de mon cœur sont irréguliers.
Je suis au bord de l’épuisement, mais je continue de divaguer sur la piste ne discernant presque plus mes pieds, mais me sentant portée, voire emportée.
J’avais cette impression d’être en lévitation au centre de cette foule d’insomniaques.
Dans cette discothèque, j’ai laissé s’évanouir le contrôle de moi-même pour faire naître cette inconnue que je découvre et à qui je permets de vivre, cette nuit.
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