IV
Ah… mes chéries… les forces me manquent pour m’adresser à vous toutes. Voyez vous, bien que je sois né avec le pouvoir de le transmettre à d’autres, je ne possède pas le don d’immortalité. Il semblerait bien que mon temps sur cette Terre s’achève ce soir…
Je ressent vos réjouissances, un intense soulagement… Cela ne m’étonne pas. Le prix de cette demie vie vous paraît si élevé... Et pourtant, tout est tellement plus facile pour vous ! Vos jeunes corps souples et gracieux attireront beaucoup de proies, pour peu que vous acceptiez de les aguicher davantage. Quelques-unes d'entre vous n'hésitent pas, d'ailleurs, allant d'homme en homme avec empressement. Cet appétit vorace vous soulage-t-il? Les litres de sang que vous avalez font-ils passer le goût du mien? Je l'espère pour vous, mes beautés vénéneuses.
Croyez vous que ma mort vous libérera ? Que les souvenirs dont j’ai pu me délecter en ce dernier soir d’existence disparaîtront ? Que le désir du sang s’étiolera ? Mes pauvres enfants… vous êtes si loin du compte ! N’avez vous pas toutes goûté mon sang ? Par ce choix, vous avez scellé votre sort.
Vous êtes mes conquêtes, et la mort seule ne suffira pas à me repousser : ma voix, elle, est immortelle. Celle qui vous murmure des mots doux, des souvenirs d’extase et de douleur… Elle me survivra dans vos éternités.
Vous comprenez, maintenant? Je fais partie de vous. Maintenant et à jamais.
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