À toi, espèce de victime.

Quand je repense au jour où nous nous sommes rencontrés, je me traite d'idiote. Jamais je n'aurais dû me laisser toucher par ta bouille désespérée ! C'est que tu savais bien jouer ton jeu... À ce moment-là, je ne pouvais pas savoir que ce n'était qu'une façade et que ta vraie personnalité était celle d'un monstre.

Je t'ai permis de rester chez moi. Voilà la pire erreur de ma vie. J'avais fait rentrer un démon dans ma maison ! Comme tu as dû jubiler ce jour-là...

Aussitôt, tu as fait régner ta loi. Tu me prenais mes affaires, utilisant celles qui te plaisait et en détruisant les autres. Quand je te le reprochais, tu m'agressais ou bien tu te sauvais le temps que je me calme. La fuite, ça a toujours été ton fort, n'est-ce pas ? Tu n'es qu'un lâche !

J'ai voulu trouver du soutien auprès de mes proches. Peine perdue, ils étaient déjà sous ton charme. Avec eux, tu agissais comme un petit bonhomme tout timide, une petite chose encore fragile... Comment faire comprendre que tu étais, en vérité, un horrible personnage ? Impossible !

Alors, je leur ai montré les traces de tes coups. Les blessures, parfois jusqu'au sang, que tu m'infligeais. Encore une fois, tu passais pour la victime... Il fallait te comprendre, tu n'avais pas eu une vie facile, etc... Personne ne me comprenait, moi ! Et toi, tu étais là, avec ton air supérieur et satisfait.

Pour tout ça, je te déteste !

Cependant, parfois, je m'attendris devant tes petites manières. Je dois bien reconnaitre que tu sais comment utiliser tes charmes. La façon dont tu m'appelles, avec ta petite voix mélodieuse, me fait craquer. Je me rappelle les soirées passées à rire de tes drôles de cabrioles. Je repense aux longs moments, couchés l'un sur l'autre, à regarder des films. Je revois ces mauvaises journées que tu as éclairci en venant me câliner !

Puis, tu casses un verre et je me souviens pourquoi j'ai toujours préféré les chiens aux chats.

Tu devrais faire attention Taz. J'ai toujours rêvé d'un petit tapis en fourrure de chat tigré...

Alors tu vas me faire le plaisir de te calmer si tu veux pas que je te dépose chez le taxidermiste du coin !

Ta propriétaire qui n'en peut plus d'avoir un tigre à la maison.