L'amour rime avec souffrance

7 minutes de lecture

Après ce doux moment, Manoé est rentré, me laissant du temps libre pour préparer mes affaires. Je suis tellement heureuse de pouvoir enfin vivre notre histoire ! Partir tous les deux me redonne espoir en l'avenir, et je me remets à croire que la vie peut aussi nous apporter du bon, malgré les périodes sombres qu'elle nous amène.

Je prends mon téléphone, et décide de contacter Zoé. Nous ne nous parlons plus vraiment, et elle est devenue vraiment très secrète sur sa vie... mais... c'est une amie qui m'est cher, et l'idée de la laisser me fait de la peine.

Je l'appelle, et tombe plusieurs fois sur son répondeur. Je lui laisse donc un message en lui disant que je vais partir demain, et que je ne sais pas du tout quand nous pourrons nous revoir. Je lui dis que j'ai décidé de recommencer une nouvelle vie, et que si elle en a besoin, je serai toujours joignable.

Je raccroche, et commence à remplir mes valises. Je prends soin de prendre les choses importantes. Il n'y a pas vraiment d'objets auquel je tienne particulièrement... mes valises ressemblent plus à des valises qu'on prépare pour partir en vacances qu'autre chose... au moins, je ne serai pas encombrante !

Une fois mes valises faites, je vais prendre une longue douche chaude. Je repense à tout ce chemin que nous avons parcouru, lui et moi. Toutes les épreuves que nous avons affrontées pour enfin pouvoir vivre ensemble...

Je suis toujours peinée par la disparition d'Eden, mais le fait de prendre un nouveau départ avec Manoé me rend vraiment heureuse. Je ressens un sentiment très étrange, entre peine et bonheur...

Après m'être préparée à aller dormir, je passe un appel à Manoé. J'ai besoin d'entendre sa voix, de me dire que cette fois, ça y est. Nous serons heureux ensemble...

Après quelques secondes, il répond :

 - Allô ?

 - Manoé, c'est moi, j'ai terminé de préparer mes affaires !

 - Je suis content de pouvoir tout recommencer, avec toi. Je suis certain que nous serons heureux ensemble... et... je t'ai préparé une petite surprise... j'espère qu'elle te plaira...

Je souris :

 - Une surprise ?

 - Oui... je ne peux pas t'en dire plus... mais j'ai vraiment hâte de voir ta réaction...

 - Alors... on se voit demain !

 - Oui, on se voit demain, je viendrai te récupérer pour neuf heures, d'accord ?

 - Entendu ! Alors... à demain !

Je commence à éloigner le téléphone de mon oreille, quand j'entends Manoé m'interpeller :

 - Kimi?

 - Oui ?

Il marque une pause, et dit d'une voix douce:

 - Je t'aime.

Je rougis à cette phrase, et mon cœur s'emballe. Je n'ai pas le temps de lui répondre quoi que se soit, car il a déjà raccroché. Je souris, et m'allonge dans mon lit, en regardant les destinations où nous pourrions aller demain.

Quelques minutes plus tard, j'entends quelqu'un sonner à la porte. Je pose mon téléphone sur ma table de chevet, va en direction de l'entrée et l'ouvre doucement.

Je reconnais immédiatement le visage glacial de Luca. Prise de panique, je tente de fermer la porte rapidement, sans succès. Il est bien plus fort que moi, et je n'arrive pas à la refermer. Il me pousse violemment en arrière, et claque la porte derrière lui, qu'il prend soin de fermer à clef. Mon cœur se déchaîne dans ma poitrine, et j'ai du mal à respirer. Je suis complètement livrée à moi-même. Il s'avance lentement vers moi, avec un sourire sordide.

Je recule apeurée, pour finalement me retrouvée plaquée contre le mur, ses mains autour du cou :

 - Qu... qu'est ce.... qu'est ce que tu veux, Luca ?

Il me fixe, et me fait un large sourire :

 - C'est l'heure! Je viens te faire descendre de ton petit nuage, Kimi !

 - Co... comment ça ?

Il se met à rire un moment, et me serre de plus en plus le cou. J'ai beaucoup de mal à respirer, et je n'arrive pas à le repousser :

 - Kimi... tu te souviens ? Quand je t'avais dit que tu étais conne... tu t'en rappelles n'est-ce pas ? Et bien... à priori, t'es pas la seule dans ce cas-là...

Il s'avance de plus en plus de moi, et passe une main sur mes joues, qu'il attrape fermement, et reprend :

 - Tu sais, ta pute de copine... Zoé... elle est tombée folle amoureuse de moi... et ça a été très facile de la faire parler de toi... ton message, elle me l'a fait écouter.

J'ouvre mes yeux en grand. Je ne comprends pas du tout ce qu'il me raconte... Zoé ? Je serre les poings de toutes mes forces, et ferme les yeux.

Il me caresse doucement la joue, puis, me gifle brusquement. Mon visage est projeté sur la gauche. Je pose une main sur mon visage rouge, et le regarde, choquée. Il me reprend par le cou, avant de continuer à s'exprimer, sur un ton menacant :

 - Zoé voulait t'en mettre une depuis un bon moment. Je lui ai parlé de notre relation, et je lui ai dit que tu étais une vraie salope. Que tu me courais toujours après, et que tu étais une putain d'hystérique... comme à tes parents, tu te souviens ? Alors... quand tu lui as téléphoné, elle s'est tout de suite foutu de ta gueule, en me faisant écouter ton message vocal... non mais franchement, Kimi... tu croyais aller où avec ce petit con ?

Je n'arrive plus à parler. Je suis totalement sortie de mon corps. J'ai l'impression de planer, et de regarder la scène d'en haut. Il me gifle une nouvelle fois, et cette fois-ci, beaucoup plus violemment. Ce coup est tellement fort, que je perds l'équilibre, et tombe au sol. Il m'attrape par les cheveux, et me traîne jusque dans la cuisine. J'ai le souffle coupé, et des larmes coulent le long de mon visage.

Il m'attrape soudainement par le cou, pour me forcer à me lever, et me projette avec toute sa force sur la table. Il se colle contre moi, et lève mon tee-shirt, pour saisir mes seins dans la paume de ses mains. Voulant me défendre, je tente de le repousser, et lui griffe le visage. Énervé par ma résistance, il me donne un violent coup de poing en plein visage. Ma tête heurte le bord de la table en tombant au sol, et des gouttes de sang coulent lentement sur ma joue. Je suis complètement sonnée, et je vois des étoiles blanches dans la pièce. Mon visage me fait très mal, mais aucun son ne sort de ma bouche, étant complètement en état de choc. Mon corps se met à trembler, et ma respiration devient rauque.

Il revient devant moi, et me donne un second coup, qui me fait perdre connaissance pendant plusieurs minutes. Quand je reviens à moi, je suis complètement nue, et je sens qu'il est en train de me violer. J'ouvre lentement les yeux, et regarde son visage. Il semble être possédé par une force démoniaque, et être dans un état de transe. Son regard est vide, et son sourire est à vomir.

Quand il pose les yeux sur mon regard, il s'arrête brusquement. Il se met à rire, et prend la parole :

 - Tout est de ta faute, Kimi. Si seulement tu ne m'avais pas quitté... tu ne serais peut-être pas en train de crever maintenant...

A ces mots, il pose ses mains sur mon cou, et serre de plus en plus fort, jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. Je n'arrive pas à me débattre. Je suis complètement sonnée par les coups que j'ai reçus. Je pose une main sur son visage, et plante mes ongles dans sa peau. Ma vision se trouble petit à petit, et bientôt, je ne distingue plus rien.

Dans ce dernier souffle que je rends, je vois plusieurs visages défiler devant mes yeux.

Eden, avec son grand sourire qui m'ébouriffe les cheveux, Zoé, qui me tire la langue avec son air malicieux, et Manoé, avec un doux regard, qui me dit, " je t'aime."

Alors, oui. J'aurais peut-être pu m'en sortir, et être heureuse avec l'homme que j'aime, si seulement j'avais eu le courage de parler de ce monstre qui rôdait autour de moi... mais au fond, on garde tous des secrets pour nous, et c'est comme ça que les situations qui ne semblent n'impacter que nous, finissent par dégénérer, détruire notre entourage et nous-mêmes.

Si je m'étais confiée à Zoé, elle m'aurait peut-être aidée à m'en sortir, et n'aurait sûrement pas rencontré Luca.

Si Zoé ne m'avait pas tourné le dos, alors peut-être que j'aurais pu en apprendre plus sur l'homme qu'elle voyait, et la mettre en garde.

Si Eden avait parlé de ses blessures à Manoé, alors peut-être qu'ils auraient pu se pardonner, et il ne se serait sans doute pas donné la mort, rongé par des souffrances trop lourdes à porter.

Si Manoé avait dit à Eden ce qu'il pensait réellement, alors Eden aurait peut-être eu le courage de lui parler de ses souffrances.

Si Manoé avait eu le courage de vivre sa vie pour lui-même, alors, nous aurions peut-être pu vivre heureux, ensemble.

Et si nous avions vidé nos sacs, partagé nos souffrances, au lieu de nous ronger continuellement l'esprit, alors, peut être que, l'amour n'aurait pas rimé avec souffrance.

Et pour terminer, peut-être que je n'aurais pas fini par rejoindre la longue liste des femmes mortes sous les coups d'un homme violent.

Voila, je m’appelais Kimi Leroy, et j'étais simplement une femme ordinaire, pleine d’ambition, qui, autrefois, dévorait la vie avec passion.

***

" Cette histoire est à présent terminée, un grand merci à toutes les personnes qui ont pris le temps de me lire, j'espère qu'elle vous aura plu ! "

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