La vérité jusqu’au bout de son sourire.
Elle arrivait souvent en cours avec les yeux rouges. La plupart faisait semblant de ne rien voir, d’autre pensait qu’elle fumait quelque chose avant de venir. Elle était une adolescente mystérieuse après tout.
Mais personne ne savait la vérité.
Personne ne savait que cette fille, qui souriait à beaucoup de monde, qui était gentille et drôle, et dont le rire remplissait la pièce où elle se trouvait, cette fille était malheureuse. Elle rentrait chez elle le soir, elle posait ses affaires dans un coin et se recroquevillait sous ses draps pour écouter de la musique. Et quand tout le monde dormait, quand elle se retrouvait à nouveau entourée de ses démons, elle pleurait. Elle pleurait tout ce que ses yeux pouvaient pleurer jusqu’à n’en plus pouvoir. Parfois elle ne savait même plus pourquoi.
Certains penseront qu’elle était faible, de pleurer ainsi comme une enfant mais c’était la fille la plus courageuse que je connaissais. Elle débarquait le lendemain, avec ses yeux fatigués par la tristesse et sa fatigue accumulée lors des nuits blanches, et elle souriait, elle rendait heureux, elle était belle à voir. C’était ça, sa force: elle était détruite de l’intérieur mais elle mentait terriblement bien.
Des années plus tard, marchant sur dans une rue de Central City, je vis pour la première fois des personnes, faisant la queue chez le marchant de viande. La file s'étendait à plus de dix mètres. Certains montraient bien leur impatience, tapant de leur pied nerveusement ou encore regardant leur cadran à leur poignet. Des yeux, je cherchais rapidement la raison de toute cette attente. En début de file, le marchant servant un client qui n'était manifestement pas satisfait de son achat, montrant bien sa colère à son vendeur. A quelques centimètres de lui, une jeune femme se tenait, abordant un sourire. Cela me surprit. Tout le monde dans cette file était sur leur nerf, tous sauf cette charmante femme. Alors qu'elle allait partir, mes jambes se tournèrent dans sa direction, faisant de grandes enjambées afin de la rattraper.
- Excusez-moi..
- Oui ?
- Dites-moi j'ai une question.
- Je vous écoute, me répondit-elle avec son plus grand sourire, révélant une parfaite dentition.
- Je vous ai vu dans la file du marchant de viande il y a un instant. J'ai été surpris de constater que vous étiez la seule à sourire alors que tous les autres dans la file étaient nerveux. Pourquoi souriez-vous ?
- Vous savez, nous sommes dans une société où bons nombres de gens ne font que courir de droite à gauche, pensant à ce qu'ils doivent faire, se préoccupant de telle ou telle chose, voulant plus d'argent pour se vêtir plus somptueusement, etc. Seulement, nous oublions de nous habiller de l'intérieur, nous ne vivons pas le moment présent, appréciant chaque seconde de notre existence. Depuis le temps où j'ai compris tout cela, je souris. Le sourire est un merveilleux remède. J'espérais avec mon sourire, ma patience inonder de joie les personnes autour de moi, dont ce marchant, qui je pense est fatigué de ne voir que des personnes impatientes.
- Je comprends mieux à présent. Vous avez une belle âme mademoiselle. J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part...
- Effectivement, je me souviens de vous. Vous êtes monsieur Stuarts c'est bien ça ?
- Oui oui.
- Je suis la personne que vous avez aidé il y a des années, quand j'étais malheureuse de ma vie. Vous m'aviez dit de vivre ma vie comme si c'était le dernier jour, la dernière heure, la dernière minute. Pendant des semaines, des mois, des années, j'ai pratiqué ce que vous m'aviez dit. Aujourd'hui, je suis tellement heureuse de la vie que je mène, je vous dois beaucoup..
- Je suis encore plus heureux pour vous. Je me réjouis davantage de savoir que j'ai pu aider quelqu'un à changer sa vie. N'oubliez pas de partager autour de vous, afin que le monde entier puisse briller.
Je remercie celle qui ma accompagné pour ce texte, car oui nous avons fait ce texte ensemble.
Amiya
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