Des pâtes à la sauce tomate
Contexte
Nous étions avec des amis en Autriche. Nous y avons passé une semaine de dingue à explorer tout le pays du lundi au samedi. Le vendredi a été le jour le plus éprouvant... Nous avons fait une randonnée s'étant étalée sur toute la journée en parcourant les montagnes côtoyant la capitale. Nous sommes rentrés le soir à l'appartement, exténués.
J'étais personnellement avachie sur le canapé. Nos deux amis étaient en train de se battre pour qui allait prendre sa douche en premier et ma tendre enfilait une tenue propre dans la chambre (oui, avant de se doucher. Déjà ça commence mal.)
Mes yeux allaient à se fermer quand elle apparût devant moi, tel un ange guerrier avec sa spatule à la main et sa conserve de sauce tomate sous le bras. Je n'avais même plus la force de l'admirer comme il se devait, c'est dire mon état de fatigue.
- Repose-toi, soldate. Je m'occupe de nous faire à manger ! Dit-elle avec une assurance rassurante dans la voix.
Je répondis par un grognement approbateur en m'affalant totalement sur mon lit improvisé.
Folle que j'étais !
Il est à noter qu'elle est alors en totale roue libre. Personne ne la surveille et son objectif est le suivant : faire à manger pour quatre personnes affamées et psychologiquement à bout après la journée qu'elles venaient de vivre.
Pour y parvenir, elle prévoit une recette simple, mais efficace. Des pâtes à la sauce tomate.
Déroulé de la recette
Le doux tintement de la vaisselle s'enclencha. Elle s'empara d'une casserole et la remplit promptement d'une eau claire directement issue du robinet en inox. D'une main agile, elle ouvrit la vanne du gaz et fit jaillir l'étincelle qui alluma le feu. Avec délicatesse, elle positionna l'ustensile bien au-dessus de la flamme réglée à son maximum et s'en alla quérir le paquet de pâtes, à savoir des coquillettes. Elle se permit même une touche de folie en ajoutant une pincée de sel pour accélérer le processus.
Après quelques minutes, l'eau se mit à bouillir. Elle plongea alors scrupuleusement quatre doses de pâtes comme je le lui avais enseigné, sans provoquer d'éclaboussures.
La perfection parfaite jusque-là.
Puis, après quelques minutes de chauffe, elle se saisit de la boite en métal contenant la sauce tomate et l'ouvrit sans en perdre une goutte.
Elle la versa alors dans l'eau bouillante avec les pâtes.
L'eau devint rouge, et elle s'attela à un -remuage- tendre et régulier de l'ensemble à l'aide d'une spatule en bois. Après quelques minutes, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Les pâtes restaient jaunes et l'eau redevenait peu à peu transparente.
- Euuuuh... Symph' ?
Ouvrant un oeil, je m'approchais, curieuse et légèrement inquiète à l'entente de sa voix hésitante. Une fois à côté d'elle, je me rendis compte de la situation. J'ouvris grand les yeux, alternant entre l'eau reprenant sa couleur transparente, non sans une légère nuance rougeâtre, et son visage de plus en plus apeuré.
- J'ai fait quelque chose de mal ?
En réponse, j'émis un cri si perçant que nos deux amis revinrent en catastrophe dans la cuisine, devant se baisser pour éviter de justesse la poêle que je venais de lancer sur une Hélène en pleine fuite ! Mes bras s'agitent dans tous les sens, je n'arrive même plus à exprimer mes pensées. Je finis par aller me cogner la tête contre un mur alors que les deux autres commencent à se rendre compte de la situation. Max, encore plus doué que moi en cuisine (oui.) explosa de rire. Il commença à expliquer la bourde qu'elle avait commise à Hélène alors qu'Alex' plaçait un coussin entre mon front douloureux et le placo.
- Arrête tes conneries ! On va perdre la caution !
Je me tourne totalement vers lui en mordant le coussin à pleines dents. Je le fixe d'un regard brûlant en mimant une explosion avec mes mains. [ Elle a mis la sauce directement dans l'eau ! ]
- Comment j'aurais pu savoir qu'il fallait enlever l'eau avant de mettre la sauce ?!
Je tente alors de lui sauter dessus, mais l'on m'en empêche.
- On va arranger ça, aller détends-toi !
Alex' me retient comme il peut tandis que mes mains tentent de serrer ce cou si attirant mais appartenant à une calamité culinaire ! Je finis par abandonner mon projet de meurtre et leur fait signe à tous de sortir. L'ordre est non discutable. Une fois seule, je m'échine à rattraper le plat.
Conséquences
- 20min de -rattrapage- du plat en rajoutant de la farine
- Un vol de poêle
- Des amis hilares et une copine boudeuse toute la soirée et la matinée du lendemain
- Un immense bouquet de tulipes offert
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