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Ventre saint-gris, comme dirait l'autre fofolle, déjà 6 jours depuis le dernier épisode, je suis désolée :0
Faut que je reprenne un rythme plus normal, sinon on arrivera jamais au bout (d'ailleurs j'en profite pour vous dire que ça y eeeeest, j'ai complètement fini d'écrire l'histoire, même si je la poste au compte-gouttes sur Scribay ! Et que... Bon... toute l'histoire que j'ai prévue ne rentrera PAS DU TOUT en un tome donc je suis bien partie pour un tome 2 xD ) En tout cas, champagne, je suis arrivée au terme de ce tome 1 et j'ai trop hâte que vous lisiez la fin ! (on en approche !!)
Je vais essayer d'être plus active sur Scribay, en plus j'ai plein de trucs à lire !
Notamment chez Asa et Nelly :D
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Et pendant ce temps, le brasier se refermait autour d’eux. Cornélia recula maladroitement, essayant de contrôler les deux bestioles qui la faisaient tituber. Le basilic était clairement le pire ; lorsqu’il releva la tête brusquement, son crâne heurta celui de Cornélia dans un craquement douloureux. Elle crut un instant qu’il lui avait cassé le nez.
Tu vas nous tuer. Arrête. Tu vas nous tuer !
Plus elle paniquait et plus ses mains glissaient, moites de sueur. Le feu lui cuisait la peau, si proche que ses pieds semblaient brûler dans ses baskets. Le basilic réussit à libérer une de ses ailes, puis lui asséna une gifle en gesticulant frénétiquement ; son agitation fit trébucher Cornélia en arrière. Les yeux fermés à cause de la chaleur, elle voulut se rattraper au chambranle de la porte, mais le gond chauffé au rouge lui arracha un cri lorsqu’elle y posa la main.
D’un coup, une vague de colère la submergea toute entière.
Puisque c’est comme ça, va au diable.
Elle le lâcha.
Il poussa un piaulement de douleur en s’écrasant sur le sol, et une satisfaction mauvaise l’envahit malgré elle. Elle essuya le sang qui coulait de sa joue déchirée.
C’est ça. Débrouille-toi tout seul.
Les mains libres, elle maîtrisa Greg et sortit de la pièce en trois pas. Une fois loin des flammes qui dévoraient le mur, elle reprit son souffle, dégoulinante de sueur.
Elle se retourna juste à temps pour voir le basilic prendre feu.
Cela commença par une plume, puis une deuxième, et très vite tout son plumage se mit à flamber. La petite créature se recroquevilla sur elle-même, agitée de spasmes de douleur ; en quelques secondes, l’incendie se referma sur elle. Il n’en resta que des cris déchirants.
À la vue de ce qu’elle venait de faire, une horreur sans nom s’empara de Cornélia.
Trop tard.
C’est toi qui as fait ça. C’est toi qui l’as laissé là.
Tu as choisi.
Elle réalisa que quelqu’un hurlait à son oreille depuis plusieurs secondes.
– Mais qu’est-ce que tu fais ? T’es vraiment assez conne pour oublier que la sortie, c’est derrière toi, pas dans cet enfer ?
Aegeus la poussa d’une bourrade formidable qui faillit lui faire sortir les côtes hors de la cage thoracique.
– Ta sœur m’a tanné pour que je vienne te chercher, idiote ! tonna-t-il dans son dos. Casse-toi de là ! Et prends ce putain de lapin, nom de Dieu !
Ahurie, muette, elle ne réagit même pas quand il lui fourra une bestiole terrifiée dans les bras.
De grands yeux d’ambre croisèrent les siens.
Oupyre !
Sans arriver à le croire, elle chercha Aegeus des yeux, mais il avait disparu dans l’immeuble.
Comment avait-elles pu oublier Oupyre ? Comment ? Au moment de fuir, même Blanche n’avait pas eu une seule pensée pour elle.
Cornélia eut envie de pleurer. Le basilic était mort dans d’atroces souffrances à cause d’elle ; à un cheveu près, ç’aurait été aussi le cas de la hase. Deux êtres qu’Iroël avait sauvé au péril de sa vie, et dont elles avaient pris soin pendant des jours et des jours.
Leur irresponsabilité atteignait des sommets.
Le wolpertinger remua dans ses bras sans force, puis tenta de s’échapper d’une poussée de ses puissantes pattes arrière. La jeune femme le plaqua aussitôt contre son buste. Une grande détermination fit surface en elle.
Pas toi. Pas toi aussi, Oupyre. Tu auras beau me griffer, me mordre, te débattre à n’en plus finir, je ne te laisserai pas faire.
Et dès qu’elle se mit à marcher avec son fardeau, la créature la griffa, la mordit, se débattit à n’en plus finir ; elle planta ses dents acérées dans l’une de ses mains et la secoua comme un molosse secoue sa prise. Rendue plus nerveuse encore par la présence de Greg qui feulait sur les épaules de sa maîtresse, elle poussait des grognements furieux en enfonçant ses dents partout où elle le pouvait.
Mais elle ne tenta pas de la déchiqueter, pas comme elle l’aurait fait d’une proie.
Cornélia souffrit le martyre. Elle jura et gémit de douleur, sans réussir à retenir ses larmes ; mais jamais elle ne la lâcha. Elle repoussa les limites de sa résistance, s’engouffra dans l’un des appartements volés d’Aegeus – la porte défoncée pendait sur ses gonds – et enjamba l’une des fenêtres qui donnaient sur la pelouse. Le battant était grand ouvert ; Aegeus avait dû passer par là pour venir la trouver. Chancelante, elle se plaqua contre le mur pour revenir vers l’entrée du bâtiment. Après avoir cherché en vain Aaron et son groupe de bestioles, elle finit par apercevoir Blanche. Cachée derrière la haie, la cadette guettait le combat qui faisait rage devant l’immeuble, entre les anges et les bêtes d’Aegeus qui attiraient toute leur attention. Cornélia la rejoignit, serrant fort le lièvre contre elle. Elle avait encore tous ses doigts. Et plus important encore : Oupyre était en vie. Elle était là, avec elles.
– Cornélia ! s’écria Blanche d’une voix emplie de soulagement. J’ai cru que tu…
Elle pâlit brusquement en voyant la hase dans ses bras, puis les morsures sanguinolentes qui marbraient la peau de sa sœur, des mains jusqu’aux coudes, et le rouge qui barbouillait le tissu de ses manches.
– Qu’est-ce que… balbutia-t-elle. Cornélia ! Oupyre ! Oh mon dieu, Oupyre ! Je l’avais complètement oubliée ! (Elle porta la main à sa bouche.) Ventre-saint-gris, regarde tes bras ! Elle t’a complètement…
– C’est bon, maugréa Cornélia entre ses larmes – elle aurait tout donné pour les essuyer, mais ses mains étaient prises. C’est pas des blessures graves.
La hase avait fini par comprendre que la violence ne lui permettrait rien. Elle grondait à chaque nouveau pas, les poils hérissés comme un Greg en colère, mais n’essayait plus de la mordre. Un écheveau de griffures brûlait le ventre de la jeune femme, là où les pattes l’avaient atteinte à travers son pull et son t-shirt.
Des cicatrices de guerre en perspective, se dit-elle. Qui rejoindront celles que Greg m’a déjà faites.
Elle l’avait mérité. Elle aurait même mérité de souffrir dix fois plus. Le basilic était mort à cause d’elle ; elle l’avait jeté tout droit dans le brasier.
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