Le Grand Gros Rat Gris

14 minutes de lecture

J’ai peur des chouettes.

Là. Je l’ai dit.

Je vous entends faire « Ha, ha ! Giros il a peur d’un pauvre oiseau débile ! », mais j’ai décidé de m’en foutre parce que je sais que vous flippez aussi. Peut-être que vous êtes pas des gros rats gris et gras, peut-être que vous êtes pas sur leur menu, peut-être que vous êtes trop cons pour pétocher, mais je sais ce que tout le monde pense des serres silencieuses qui nous saignent la nuit.

Donc voilà : moi, j’ai peur des chouettes.

Je veux dire, contrairement à vous j’ai de bonnes raisons : je suis maudit, vous voyez. D’aussi loin qu’on se souvienne, ma famille s’est fait bouffer par ces gros piafs. Sûrement qu’ils aiment le goût du muscle. J’essaie subtilement de vous faire piger que dans ma lignée on est super costauds, par contre on cane jeunes. Personne a duré plus de six mois. Et je vous raconte pas ça parce que je les aurai dans une poignée de jours. Non, non. Quoique si ça peut vous aider à percuter mes perspectives tragiques, tant mieux pour vous je suppose.

Bref, comme souvent j’étais en train de penser aux chouettes et comment j’adorerais leur cogner ma bogue sur la tronche, quand un messager écureuil m’a filé une lettre enroulée (une feuille de saule, comme à la maison). J’ai remercié le casse-pieds en lui arrachant pas la tête et j’ai commencé à lire.

D’accord, ça a pris un peu de temps parce que j’étais pas hyper attentif quand on m’a appris les lettres, mais c’est pas comme si vous étiez malins non plus, bande d’intellos.

Elle disait quoi, la lettre…? Je me souviens que ça venait du chef parce que je me suis dit « Quoi ? Tirinsąs a toujours pas clamsé ? Comment il est ancien, le vieux pet ! Il doit dater des premiers cailloux ! » (J’étais pas très loin, le croûton a tenu quatre ans. QUATRE. MERDE À COUILLE. D’ANNÉES ! Et moi qui risque de bientôt lâcher l’âme !)

Ouais, donc le croulant disait que ma toute dernière sœur a crevé. Ma vieille Gǫdizila a tiré jusque cinq mois. Pas génial. Mais pas si mal, pour notre famille.

Alors, le museau rivé comme toujours vers ces foutrecul de cieux, j’emballe ma masse à bogue pendant que je vous cause et je vais me tailler vers le village. La frangine mérite des funérailles de championne.

*

Il fait gris et gras. « Gras », t'sais, comme un ciel qui t'étouffe, qui t’essore les tripes. On voit pas bien les piafs faire les marioles quand c’est couvert comme ça. J’aime pas. À peine je vois les fétus des nids dépasser de la buissonnerie alentour que Tirinsąs m’alpague. Comment qu’il y voit d’aussi loin, le vieux machin ?

Il a la voix des condoléances ; y’a aussi un p’tit truc satisfait, genre il pensait que je me défilerais. Mais le grand gros rat gris recule devant rien, on lui a pas dit ?

Je suppose qu’ils le savent pas. J’avais un mois quand je me suis cassé : ils ont beaucoup à rattraper.

Quand je passe l’entrée du village, le vioque saute de son juchoir. Sacrément souple pour son âge. Ça m’enrage. Il me reste quoi ? Deux jours à vivre, et cette ruine est fringante comme un raton ? Je m’écrase les dents à essayer de pas lui déchirer la gorge.

— Giros, merci beaucoup d’êt’ v’nu. Les aut’ n’taient pas très… enthousiastes d’t‘inviter ; t’sais ben pourquoi. Mais j’ai insisté : ç’t’important, la famille.

Il a la voix sombre à crever. J’entends le vautour dans ses blancs. Quelques autres arrivent et c’est les mêmes chichis chienlits : « Toutes mes condoléances », bla bla bla. Leurs mots parlent de ma sœur, mais le ton sait que je suis le prochain. Il s’arrêtent pas avec leurs désolances, et tout ce que j’entends c’est « Désolé que tu doives bientôt clamser ». Croyez un peu en moi, claque-merdes ! Je suis Giros Nuaząt, je raidis pas si facilement que ça !

Je comprends, maintenant. Ils se sont servis des funérailles de la Zila pour me balancer leurs adieux. Ils peuvent pas se rentrer dans la boîte molle que je refuse de crever ? Je trouverai le fléau et je lui ferai la peau.

Je les vois s’attarder sur mon œil crevé, sur les traces de serres cicatrisées. Au moins ils ont la bonne idée de pas m’enlacer. J’en dégage deux-trois et j’appelle le chef :

— Il s’est passé quoi cette fois ?

Ses mirettes tombent gravement au sol. C’est la seule expression qu’il est capable de faire ou quoi ?

— Emportée par eune chouette. T’sais pourquoi. Y n’rest’ qu’une dent. Comme d’habitude...

— Elle est morte où ?

— Juste d’vant les tunnels d’ta famille, comme tous les aut’s. T’veux… voir ?

J’hésite. Je veux savoir. L’information c’est du pouvoir. En même temps, j’ai pas envie de penser à ma fin pour l’instant. Ils me voient hésiter. Ça me met en rogne. La rogne, ça me motive.

— Ouaip, montre-moi l’endroit.

Tirinsąs s’exécute, flanqué d’une poignée de rats. Me souviens pas de leurs noms ; rien à fiche. Ils me guident vers un des nids de ma famille. On les reconnaît tout de suite à leurs tunnels : on est tous condamnés à mourir dans les serres d’une chouette, donc on s’enterre. J’ai toujours pioncé dans des terriers. Ça n’a sauvé aucun de nous jusqu’ici mais… ça vaut le coup d’essayer. Faut pas tenter la mort, elle mérite pas une victoire facile.

Là où Gǫdizila a rendu l’essaim, des traces de serres. Je reconnais pas l’espèce et ça me rend fier : c’est pas n’importe quelle chouette qui nous talonne ; elle est spéciale, différente. Je veux croire que ma sœur n’a rien lâché, pour l’honneur de ma lignée, mais la scène a quelque chose de paisible : traces de pas de rat ; traces de pas de chouette ; plus rien.

On dirait que tout le monde attend que je lâche un dicton profond et ça me tape sur la ratte. Je cherche un truc malin à débiter, quand je vois comme un battement flou d’ailes noires au bord de mon champ de vision. Je panique. Mais vous auriez pas fait mieux, dans cette situation ! Je sais pas si mon esprit me joue des chansonnettes ou si j’ai vraiment zieuté la chouette raticide ou le psychopompe. Ils reviennent tous au même, je suppose. Les autres ont rien eu l’air de remarquer, pour ce que ça vaut. Ils sont pas aux aguets comme moi, faut avouer. Ils ont pas fait la guerre non plus. Et puis c’est des pécores ; à part différencier un grain de machin d’un grain de truc, ça gratte pas loin dans la caboche.

Ils continuent de braquer leurs billes débiles sur moi. Ils veulent quoi ? Un truc perspicace, haut en couleurs ? Une déduction de génie ? Je leur dis presque de décarrer quand ma fatigue me rattrape. Le seul juron que je laisse passer, c’est un bâillement denté.

Tirinsąs glousse, ç’te déchet délabré. Il fait signe à une jeune rate, lui demande de m’installer. Elle acquiesce, la moue en vrac. C’est bien, gamine.

— Suis-moi, qu’elle fait.

J’aime pas recevoir des ordres. Surtout d’une mioche.

— Gaffe à comment tu me parles, morveuse.

Elle hausse les épaules, comme si elle s’y attendait.

— Je m’appelle Sitironąl. Et je suis pas môme.

— T’es maigrichonne pour une pas-môme.

Nouvel haussement d’épaules.

— T’es juste gros.

Sa voix s’égare, à croire qu’elle trouve notre causerie inutile. Elle se tire sans me redemander de la suivre, alors je me campe ferme au sol, mais les autres commencent à me regarder bizarre. Donc, le pas déter’, je ramasse ma masse avec un flair tape-à-l’œil (surtout du spectateur qui s’était trop rapproché). J’ai l’air impressionnant, sûrement.

Je trotte jusqu’à la gamine maussade qui pointe un nid.

— Chez moi.

Elle entre et je la suis, tout courbé, dans la bicoque réduite. Elle tend le doigt vers un coin cotonneux et grassement paillé, tout prêt pour son invité. Elle force tellement le désintérêt que j’y crois pas une miette. Je lui en bouche un coin, à la pauvre mioche ! Ça sert à rien de le cacher. Faut dire que j’en jette !

Je mate la couche douillette ; ça me rend bileux, je secoue la tête.

— On va pas rendre ça plus facile pour le piaf. Je le buterai quitte à crever, mais faudra que j’aie les mirettes ouvertes quand le salaud viendra me cueillir.

Ses yeux s’écarquillent un chouille, puis se baladent au plafond décoré d’ustensiles de cuisine. Pas le meilleur coin pour la roupille de toute façon : la môme connaît pas les ronflements légendaires du Gros Giros ! Ils ont dézingué des tas de cailloux bien plus costauds que ça ; j’aurais fini en pâté de rat.

Elle hausse les épaules sans expression. Me fait signe de la suivre en bas.

En bas ? À la cogitation, c’est pas si déconnant. Quand les chouettes auront fait le tour de ma famille, elles vont sûrement passer à l’apéro des rigolos. Il était temps que ces nullos tiltent. Ils font bien de se préparer.

Elle me traîne dans le tunnel au bout duquel m’attend un lit riquiqui. Elle me plante là, moi, l’énorme rat. Je m’installe tant que je peux, la tête, les pattes et la queue à l’air. Pas moyen de pioncer, alors je m’ennuie. Je compte les bibelots alentours : de la corde. Un, deux, trois bâtons. Un long, deux courts. J’ai vite fait le tour.

Je me tourne et je me retourne, guettant le sommeil. Il se cache bien, cet enfoiré.

C’est silencieux. Comme un mort. J’aime pas bien ça. Et puis je me sens surveillé, comme si la grosse mirette d’une chouette m’observait à travers la terre. Ça peut pas faire ça ces machins-là, hein ? Ma famille entière s’est fait bouffer au-dessus. Je devrais peut-être rester en sous-sol jusqu’à me faire tout croulant.

Ouais mais non ! C’est un plan de mauviette, ça ! C’est pas très Giros ! Je suis un Nuaząt, moi ! On botte des culs et je vais latter celui de la bête !

— ÇA SUFFIT ! JE PEUX PAS DORMIR !

Je pointe une oreille hors du tunnel. Quand je sors les yeux, la chiarde me fait déjà face, trop rapide pour être partie tout court. Ça me fait ricaner. Je me suis encore dégoté une fan.

— Hm… Est-ce que tu veux nous aider à préparer les funérailles, alors ?

— Euh… Pour sûr.

Puisque j’ai promis, je surveille bien fort les rats au boulot. Je râle sur les traînards et je cogne les lourdeaux. C’est pour ma Godi quand même, z’ont intérêt à faire ça bien. Y’aurait rien eu à signaler si une pomme de pin avait pas essayé de me buter ; heureusement je garde toujours le pif en l’air, donc j’ai eu le temps de l’esquiver ! Mais je serai doublement prudent maintenant que la flore est de mèche avec ces connasses de chouettes.

Je zieute le ciel deux fois plus dur qu’avant, et là on m’agresse au sol ! Un vieux clampin tremblant qu’avait laissé sa cane dépasser ! Bougre d’hanneton ! Je lui file un coup sur la cabosse. Il grelotte, sa voix chevrote, il commence à chouiner. Je lui dis de la fermer.

— Tu es mé… méchant, Giros ! Au f-fond… Au fond tu mé– mérites… la malédiction…!

J’y remets un coup pour que la leçon rentre bien.

*

Et puis me v’là. Là, devant un cercle de graille qui entoure une dent. Une seule quenotte. Avec l’âme agitée de ma sœur au-dessus. Elle a l’air grognon. Tout le monde me zieute en retenant son souffle, alors je lâche le mien sur l’essaim de moucherons qu’elle est devenue. Le museau-nuée se fronce, puis décarre ; on regarde son âme s’éparpiller. C’est beau.

À toute, Godi. J’espère que les nuages sont assez consistants pour les taper, sinon tu vas t’ennuyer.

Je sursaute quand je croise une aile noire du coin de l’œil. Je me campe, prêt à dégommer de la volaille, jusqu’à réaliser que mes comparses sont tout à la révérence. Ah. C’était pas une chieuse de chouette. Le Grand Vautour vient de cueillir ma sœur. L’emmener au ciel ou j’sais pas où.

Je distribue les cupules, tout seul comme un grand. C’est toujours à la famille du cané de servir la bouffetaille. Me demande qui le fera pour moi. Si on le fera pour moi. Je me gifle un coup pour arrêter d’y penser : t’façon j’ai pas l’intention de crever. Ça fait sursauter les gamins. Sont fragiles, ces chiards. Je me garde deux-trois-quatre-cinq-six bols en rab. Les rats ronchonnent mais faut pas déconner : un gaillard comme moi, ça a besoin de manger.

Pas dégueue, la bidoche. Pas sûr de reconnaître. Peut-être de la souris fumée ? Pas mal. Un grand plat pour une grande occase et pour une grande dame.

Après ça, le patelin s’enjaille. Les merdeux enfilent des chausses badigeonnées de bave de limace pour nous faire tourner en lombrics. Et vas-y que ça s’adonne aux courses en truite, au plané d’arbre, que ça joue à chat et j’en passe. Comment les parents se retiennent de les calotter, ça me dépasse.

C’est pas de la jalousie, vous gourez pas. Pour preuve : ils m’invitent à tous leurs trucs de casse-cou. Mais moi j’ai autre chose à faire : j’ai un ciel à lorgner, des chouettes à tabasser. Cela dit je refuse pas la gnôle qu’on me tend par moments. J’ai qu’une vie, faut en profiter.

Quand je commence à voir des couleurs dans le soleil, y’a Dakasadil qui sort son bardas. Je vous l’ai pas présenté : c’est un raté qui se prend pour un sorcier. Les morveux s’attroupent autour de lui, au point de l’étouffer j’espère. Il leur fait le coup du cette-fleur-a-poussé-sous-ta-joue et tout plein de trucs de naze.

Les grands applaudissent poliment, bande de lèche-fions, l’air d’attendre le bouquet final. Dakasadil glousse comme un gosse en dégainant ses poussières colorées, des genres de poudres à briller. Elles explosent, ça brasille, c’est nacré. Il dessine des oiseaux, les âmes des morts, des fleurs et ce genre de gamineries. Pas de quoi se prendre pour un mage.

Au moins j’ai pas le gosier à sec : à peine j’ai fini ma goutte de liqueur de résine qu’on m’en apporte une nouvelle. Le village était pas si accueillant dans mes souvenirs. C’est p’tet le traitement réservé à la famille de la clamsée. Ou ils ont tilté qu’il fallait pas me fâcher.

J’ai les mirettes collées sur les éruptions dans le ciel ; je sais pu lesquelles sont réelles. Je sens comme des coups sur mon casque en noix ; l’alcool commence à me taper, je crois. Des pattes floues me tendent une goutte, celle-là je la refuse. C’est que ça commence à sacrément tourner. Faudrait vraiment pas qu’une chouette choisisse ce moment pour se pointer.

J’entends des causeries indistinctes. Je crois qu’on s’inquiète pour moi. Je me sentirais insulté si j’avais pas envie de gerber. Deux rats me portent jusqu’à la hutte de Dakasadil ; me manque la force de les envoyer chier.

On m’allonge sur une paillasse, entouré d’herbes, de poudres et de mortiers. Je sens qu’on m’attache les poignets, alors je râle un truc qui veut rien dire ; je crois que mes mots sont coincés dans les bulles de bibine.

— Bouge pas, tu risques de te blesser.

La voix de Sitironąl. Elle s’est sacrément entichée. En même temps, je la comprends.

Dakasadil me coule une poudre blanche dans le goulot. Je me fais pas prier pour avaler. C’est pas un sorcier, par contre en remèdes il s’y connaît. J’ouvre les yeux ; je vois comme à travers un reflet. Le monde paraît un peu plus froid.

— Giros Nuaząt, pas mieux que ta famille vipérine…

Mon palpitant manque un battement. De quoi il jacte ?

— Est-ce que tu te souviens des ratons que tu as tués ?

Je me sens pas bien.

— Marigerit ? Dafodil ? Tųnez ? Tiringiliz ? Aribirasha ? Arimoaragilas ? Ça te dit rien ?

J’ai toujours la gerbe, mais ma gorge a l’air bouchée.

— À même pas deux semaines, t’avais déjà du sang sur les mains.

Il veut quoi, le tocard ? Des excuses à la noix ? Un coup sur le museau ? J’essaie de gigoter, mais mon corps répond pas.

— Pas un pour rattraper l’autre, dans ta lignée.

Il me gave, et j’ai même pas la force de la lui clouer.

— Adieu, Giros. Bon débarras.

*

Je vois.

Je vois leurs crânes de faiblards, si fragiles. Tellement envie de les broyer !

Mais forcément, je bouge pas. Je bougerai plus jamais. En tout cas pas dans ce corps-là. Je sens bien que je suis pu mes chairs.

La gueule de la grande chouette assassine, franchement. Un truqueur de merde qui se prend pour un sorcier ! J’aurais dû le voir venir. Est-ce que j’aurais pu ?

Je suis les asticots sur mon cadavre. Je pulse, je me bouffe. Je vois flou, mais je vois un peu.

Je sais pas combien de temps a filé. La petite Sitironąl – sale garce – a assemblé des bouts de bois à la corde pour tracer des pas de rapace devant l’entrée. C’est rituel, c’est mécanique. Pour quoi faire ? Le village est pas dans le coup ?

Envie de tous les buter.

Puis le chef s’approche. Je l’ai jamais senti, ce vieux tocard. Il commence à me découper. Enfin pas moi ; la carcasse que j’ai laissée derrière. Il arrache une dent et balance le reste sur une broche. Je frémis dans mes petits ventres gluants. Je me grouille de changer, pas envie de re-caner. Les premières étincelles me crament quelques corps. Je magne les ailes des autres et je vrombis juste à temps pour survivre aux flammes. Vous m’aurez pas deux fois, bande d’enfoirés.

Dakasadil se colle au chef.

— Tirinsąs, pourquoi vous l’avez invité au juste ?

Parce que vous vouliez me fumer, fumier ! Moi j’étais tranquille à casser les noix d’autres rats que vous.

— Je ne crois pas qu’il serait revenu au village.

— L’en aurait blessé d’aut’.

Ça oui, mais en quoi ça vous regarde ?

Y’a un truc qui m’enrogne chez le chef, outre sa tête à claques. Un truc qu’il dit pas. Je le vois encore mieux quand il se ramène pour me souffler la gueule.

Un battement d’ailes noires : v’là le grand vautour venu me cueillir. Ils se regardent avec le chef. Comment ça ?! Il le voit si clair que ça ? Ils hochent la tête, et moi j’écarquille les trous dans ma nuée. Je me goure pas ! Y’a un truc qu’ils disent pas !

Le psychopompe m’enroule sous son aile, mais je me sens ni rassuré ni soulagé comme il paraît que les morts le font. Je me sens dindonné, pitancé… sacrifié.

— Sᴇɪᴢᴇ ᴍᴏɪs ᴘᴏᴜʀ ᴛᴏɪ, Tɪʀɪɴsᴀ̨s.

Le chef sourit avidement.

— Dommage qu’c’en soit terminé d’cette lignée.

Les rats autour le regardent de travers, l’air de le trouver toqué.


Merde, ça saigne vraiment du cul tout ça.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Gaëlle N. Harper ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0