Exploration
– Coucou, mon amour…
Thomas ! Ses muscles se relâchèrent sous la pression des doigts qui la massaient toujours. Une séance de spa à deux ? Superbe idée…
– Prête pour un moment inoubliable ?
Elle sourit, se tourna pour l’embrasser ce qu’il lui refusa. Il préféra plonger dans son cou pour y poser une myriade de baisers, repoussant peu à peu le tissu de sa robe. Elle rougit, voulut l’arrêter, mais ne parvint pas à arracher sa main des doigts qui la retenaient.
– Thomas, arrête… souffla-t-elle. On n’est pas seuls…
Elle le sentit sourire entre ses seins avant de remonter vers elle.
– C’est vrai, c’est d’ailleurs le principe de ce petit jeu… On est trois, avec toi, pour toi, à ton service… Mais sauras-tu toujours me reconnaître ?
– C… comment ça ?
Les doigts lâchèrent les siens et glissèrent vers son épaule dans une caresse délicate. Une seconde main la rejoignit et Estelle frémit : celle de Thomas ou…
– Tu pourras faire tout ce que tu veux de nous, mon amour, et j’espère que cela te réjouira de chercher à savoir quel est ton Thomas… Car ici, nous nous appelons tous Thomas…
Perdue, Estelle tenta de se redresser, mais la bouche de Thomas scella ses lèvres avec une douceur qu’elle ne lui connaissait pas. Son cœur cogna sourdement à ses oreilles alors qu’elle goûtait à son tour à ce baiser délicat. Des doigts se fermèrent sur les boutons de sa robe qu’elle sentit s’ouvrir peu à peu, dévoilant une peau déjà frémissante.
Sur quel sentier dangereux se lançait-elle ? Elle était folle ! Ils étaient trois ! Elle ne connaissait pas les deux autres hommes avec Thomas. Elle ne pouvait pas… Sa robe glissa lentement jusqu’à sa taille, interrompant ses pensées tout en excitant par son frottement ses tétons. Quelle idée d’avoir laissé sa petite poitrine libre de toute lingerie ce soir… Elle faillit se couvrir d’une main, intriguée malgré elle de la suite que prendraient les événements. Puis, elle hoqueta quand une bouche chaude se posa sur la pointe de son sein. Les yeux grands ouverts derrière son bandeau, elle aurait aimé en savoir plus sur cette langue qui jouait avec sa poitrine, mais ne pouvait se fier qu’à ses autres sens. Sens qui, bien loin de lui apporter des réponses, la plongeaient peu à peu vers des délices inconnus.
Des doigts courraient sur sa peau nue, caressant son dos, son ventre, la base de sa nuque. N’étaient-ils vraiment que trois autour d’elle ? Un léger vertige la saisit. Elle tenta de reprendre son souffle, chercha d’une main à découvrir l’un de ces hommes, mais sa paume fut de nouveau capturée. OK, elle n’avait pas le droit de les toucher. Mais elle voulait savoir où se trouvait Thomas !
Sous son bandeau, elle referma les yeux. L’un des Thomas la souleva légèrement pour ôter complètement sa robe qui s’envola dans un froufrou parfumé de rose et de patchouli. Un corps s’installa dans son dos, empoignant ses hanches pour lui permettre de déplier ses jambes. Des mains légèrement rugueuses. Elle en attrapa une pour la porter à ses lèvres et goûta chaque doigt. Une odeur de jasmin en émanait. Elle sourit, heureuse de découvrir que sa langue qui parcourait voluptueusement cette main déclenchait chez son propriétaire une érection notable contre son dos. Cependant, ces doigts n’étaient pas ceux de Thomas : il n’y avait aucun savon à base de jasmin dans leur appartement. Elle relâcha sa proie qui partit à l’exploration de sa poitrine et se focalisa sur un souffle mentholé qui frôlait son oreille. Thomas ?
Elle tourna son visage vers sa nouvelle cible et tressaillit : des lèvres très aventureuses traçaient des sillons brûlants entre ses cuisses. Thomas ? Soudain, le doute se mua en excitation alors que son intimité gagnait en humidité. La langue, habile comme celle de son amant, lui arracha un gémissement tandis qu’elle longeait son sexe palpitant.
Derrière elle, l’homme continuait d’embrasser ses épaules en jouant avec l’un de ses seins alors que le troisième venait de s’emparer de ses lèvres dans un baiser profond et parfumé à la menthe. Thomas ? Il explorait sa bouche comme si elle lui appartenait tandis qu’entre ses cuisses deux doigts écartaient sa culotte en couvrant son intimité de petits coups de langue rapides.
Elle interrompit le baiser pour reprendre sa respiration puis attrapa la chevelure du Thomas qui venait de glisser sa langue entre ses grandes lèvres. La crinière était bien plus longue et épaisse que celle de son compagnon : un inconnu se trouvait entre ses cuisses !
Elle haleta, incertaine de ce qu’elle désirait. Jamais elle n’avait vécu pareille expérience et la peur troublait son excitation. Pouvait-elle tout arrêter ?
Les hommes bougèrent. Elle posa les coudes sur la fourrure pour pallier au vide que laissait le Thomas installé dans son dos et tenta de respirer à fond. Mais des mains enserrèrent ses hanches alors qu’une bouche frôlait la sienne. Par réflexe, elle chercha à repousser l’homme et sa paume claqua contre un torse imberbe et musclé qui pouvait tout à fait appartenir à Thomas…
– Je suis là…
Elle s’empara avidement des lèvres qu’elle reconnaissait et se plaqua contre son compagnon, le cœur battant à tout rompre. Il lui rendit son baiser avant de se détacher d’elle.
– Tu n’as rien à craindre, laisse-toi aller, mon cœur…
La proposition déclencha une certaine excitation au creux de son ventre. Après tout, pourquoi pas ?
– Ne me lâche pas, exigea Estelle.
– OK.
Les doigts de son amant se nouèrent aux siens alors que sa bouche s’emparait de nouveau de ses lèvres. Mais ce n’était plus celle de Thomas : Estelle y détecta un léger goût de chocolat. Se pouvait-il que Thomas ait tout planifié à ce point ? Il connaissait son addiction au cacao. Elle sourit quand les lèvres la libérèrent, descendant vers ses seins pointés vers le ciel. Une autre bouche se dirigea vers son pubis et elle écarta les cuisses en serrant un peu plus les doigts de Thomas. Elle eut l’impression qu’il sourit contre son ventre avant de plonger vers la partie la plus brûlante de son anatomie. Sa petite culotte fut rapidement enlevée sans qu’elle ne sache par qui.
Elle gloussa en se mordant les lèvres, cambrée contre la bouche inconnue qui jouait avec son clitoris. Une idée venait de germer dans son esprit et elle inspira une longue goulée d’air. Derrière les fragrances d’encens et de lavande se dissimulaient d’autres odeurs à présent. Elle identifia facilement celles de menthe et de cacao qui se mêlaient au parfum de sa cyprine. En cherchant un peu plus, elle sentit aussi celle plus discrète des sexes masculins et soupçonna que deux d’entre eux avaient sans nul doute jailli de leurs caleçons. Loin de l’arrêter, ce constat ne fit que la conforter dans son plan. Ainsi, Thomas voulait la voir entre les mains d’autres que lui ? La soumettre à leur désir sans pour autant oublier le sien ? « Cela ne se passera pas aussi facilement », se promit-elle en empoignant la chevelure drue qu’elle connaissait à présent pour mieux se frotter contre la bouche qui aspirait son sexe.
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