Au nom de l'oisif
Au nom d'un oiseau que j'emmenais sur le Flow, je renaîtrais phénix, et ma mort amnésique aurait un goût de cendre.
Pourquoi tant de confusion dans ma lucidité ?
Je suis mal et je suis bien. Je suis par delà le bien et le mal. Je prends un recul orange et rasé et embrase le son de ma mort repoussée, toujours.
J'erre, encore, dans la rue.
Les distributeurs de Tatout sont ouverts H24, mais je veux attendre un peu. M'enivrer de ma douleur. Me sustenter de son souvenir. Elle qui fut et que j'ai perdu.
Le Flow était cette petite barque d'adolescent gâté que j'emmenais pour ma solitude sur le lac. Elle avait sa coque bleue, qui laissait parfois apparaître un peu de bois éraflé. Les rames étaient lourdes mais puissantes. Il n'y a que ça que cette objet m'évoque dans sa constitution.
Mais lorsque je l'ai ouvert à elle.
Ce fut comme si un duvet chaleureux s'était réellement emparé de mon cœur et m'avait pénétré d'une douceur indescriptible. Ma solitude pouvait se transférer, se matérialiser avec elle. Je ne ressentais pas de barrière, car il était question de complétion mutuelle.
Elle, un oiseau.
Qui vole.
Mon cœur.
En émoi.
J'aurais aimé qu'elle dure d'un vol éternel. Il y aurait eut des aventures aériennes, des péripéties célestes. On aurait aimé ensemble tout ce qu'il y a à aimer, l'un pour l'autre et envers la vie. Distinguer nos cœurs fondus de leurs battement sismiques, à l'orée d'une forêt que nous avions à planter, que nous aurions à imaginer, sans cesse renouveler le présent le passé, ensemble, parce qu'il y avait nous et que nous serons dans le souvenir.
Je fuis mes rêves avec toi.
Flow, tu étais bleu, et aujourd'hui je ne sais pas.
J'erre dans la rue, encore.
Je ne t'ai pas oublié.
Et lorsque viendra un matin.
Je serais hypothétique.
Annotations
Versions