Chapitre premier : l'épée

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La pluie tombait sur les champs entourant la ferme. La météo était propice à un type de chasse bien particulier : la chasse au mirelon. Cet animal, grand à la somptueuse fourrure, était fréquent dans ces régions boisées, et ses atouts le rendaient très précieux à la ville. Thaurus et Mucius s’étaient séparés pour approcher les bêtes en tenaille. Thaurus avait emporté l’arc de sa mère ainsi que plusieurs flèches taillées par ses soins. Mucius, lui, s’était armé d’une arbalète légère achetée dans un commerce de chasse autorisé.

Les deux frères connaissaient parfaitement ces bois ; bien avant de devenir un terrain de chasse au mirelon ils avaient été un terrain de jeu pour les enfants qu’ils étaient alors ; chaque broussaille était une cachette, chaque arbre un défi. Thaurus, seul entre les arbres, souriait, heureux lorsqu’il pouvait entendre le vent dans les feuillages, les oiseaux, et repérer chaque dissonance.

Le mirelon était là, affairé à manger ce qu’il trouvait au sol. Il se tenait sur ses longues pattes, probablement une femelle, à ses bois. Derrière lui il y avait un arbre imposant. Thaurus le regarda, perdant sa concentration ; il ne se souvenait pas de l’avoir déjà remarqué, pourtant il était magnifique et énorme, autant par son tronc d’une largeur inhabituelle ici que pour sa hauteur qui semblait émerger de la cime de ses voisins.

Il avait pris trop de temps, était trop proche ; le mirelon leva la tête, à l’affût. Thaurus le vit et banda son arc, exécutant un geste qui était devenu aussi naturel que marcher ou attraper un objet. Le mirelon était craintif, au moindre sentiment de danger il détalait. Mais la flèche de Thaurus lui transperça le cou avant qu’il ne puisse bondir dans les fourrés.

Thaurus s’approcha de la bête morte et, brièvement, ferma les yeux et remercia la nature. Il sortit une corde de son sac et attacha les pattes de l’animal afin de le tirer jusqu’à la ferme.

C’est alors qu’il entendit un son discordant, un bruit qui n’avait rien à faire dans cette forêt : une voix. Il tourna la tête, mais la voix semblait proche, faible et lointaine à la fois. Croyant avoir confondu, il s’apprêtait à repartir lorsqu’il l’entendit de nouveau.

« Thaurus… »

Le jeune garçon regarda l’arbre qui se dressait de toute sa majesté, il réalisait maintenant à peine à quel point il était étranger à cette forêt. Nul ne lui ressemblait, il n’en avait aucun souvenir, et sa hauteur devait le rendre pourtant inévitable depuis la ferme.

« Thaurus… »

Cela venait de l’arbre, il en était sûr. En le contournant, il remarqua alors une sorte de passage, comme une alcôve ou un creux immense, dans lequel il n’eut qu’à se baisser pour passer.

« Thaurus, ô vaillant guerrier, tu es digne d’emporter cette épée de courage. »

Thaurus tourna la tête dans tous les sens, sans comprendre d’où provenait la voix. Mais il vit, là, plantée dans le bois de l’arbre à l’intérieur de la cavité, une épée qui n’était pas là l’instant d’avant. Il recula tout d’abord, effrayé par la magie qui était, de toute évidence, à l’œuvre en ce lieu. Thaurus n’avait pas peur de la magie, mais il n’en avait jamais été témoin. Son frère et lui avaient écouté attentivement les récits de leur tante, quand ils étaient plus jeunes, à l’époque où elle venait encore leur rendre visite.

L’épée était magnifique. Thaurus n’en avait vu qu’une fois en vrai, portée par son père ; il s’en souvenait de façon brumeuse, incertaine. Il avait vu des illustrations, et rêvé d’en porter une toute sa vie. Celle-ci était assez petite et fine, loin des larges glaives ou longs espadons que narraient les récits épiques que lui et Mucius avaient lus en cachette. L’épée avait une lame parcourue de veines argentées sur un métal immaculé ; sa garde était dorée, sa poignée incrustée de pierres précieuses bleutées, comme le ciel certains jours ou l’eau des régions du sud. Le pommeau, étrange, était marqué d’un symbole effrayant et beau à la fois, des griffes, ou une mâchoire aux dents acérées, il ne savait pas trop.

Thaurus tendit la main et referma les doigts sur la poignée. D’un seul coup, un choc indéfini mais puissant lui parcourut le corps, comme s’il avait reçu un coup violent sur tout le corps en même temps. La main refermée sur la poignée, il bondit en arrière et fit venir l’arme avec lui. Effrayé et endolori, il la lâcha. L’épée tomba sur le sol de terre noire.

L’excitation et l’envie de saisir l’épée cessèrent aussitôt. Thaurus, grimaçant et tremblant, quitta l’alcôve sous le tronc et retourna chercher sa prise. Traînant la bête derrière lui, il rentra à la ferme.

Mucius l’attendait, déjà en train de vider sa prise, lorsque Thaurus le rejoignit.

« Qu’est-ce qui t’a retenu ? lui demanda-t-il avec un sourire en coin.

— Un mirelon que j’ai dû traquer », répondit Thaurus qui ne voulait pas parler de l’arbre ni de l’épée.

Le jour se couchait lorsqu’ils terminèrent de préparer les mirelons. Épuisé, Thaurus mangea peu et monta directement dans la pièce où il avait son lit. Il s’arrêta, figé de stupeur, sur le pas de sa chambre. Sur la fourrure qui le recouvrait chaque nuit, se trouvait posée, simplement, l’épée de l’arbre. Il marcha vers elle prudemment, la contourna, l’observa – comment était-elle arrivée là ? Encore de la magie, répondit son esprit paniqué. Et si c’était vrai ? S’il était réellement la personne destinée à porter cette épée ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?

Lorsqu’il la toucha, avec précaution, du bout des doigts, elle ne fut pas douloureuse. Il l’empoigna, la soupesa, et recommença à sourire. Il aimait son poids, la sensation du maniement. Il la rangea à l’abri d’un regard involontaire de son frère – il n’avait pas encore déterminé s’il devait ou pas lui en parler – et laissa la fatigue l’emporter dans le sommeil.

Le lendemain était un jour de marché à Marcia, la ville dont dépendait leur domaine. Dans le mirelon, à peu près tout se vendait ; viande, bois, peau, abats, les sabots et les os de même, qui servaient pour l’art ou les outils. La peau, surtout, était ce qui se vendait le mieux et au prix le plus élevé.

Dans le paquetage roulé attaché à son cheval, Thaurus avait l’épée de l’arbre. Non qu’il ait tenu à l’amener avec lui, mais l’arme semblait douée d’une force qui la liait physiquement au jeune homme. Même s’il l’avait voulu, il ne pouvait s’en éloigner ; il avait donc préféré la cacher à proximité plutôt que de la voir apparaître de nulle part.

C’est en préparant l’étalage que Mucius interpella son frère avec un regard soupçonneux.

« Y a-t-il quelque chose que tu ne m’aies pas dit, Thaurus ?

— Non, je ne te cache rien, pourquoi ? »

Mucius se déplaça vers le cheval de Thaurus et d’un coup tira légèrement la poignée de l’épée, la faisant apparaître brièvement.

« Et cette épée ? dit-il en fronçant les sourcils. Combien t’a-t-elle coûtée sur nos économies ?

— Chhhh ! Moins fort ! Je te rappelle que si on me prend avec une arme comme celle-là je suis bon pour le cachot. On en parlera ce soir, si tu veux bien. »

Mucius détacha sa main de l’arme en la dissimulant dans le paquetage du cheval, et continua à fixer son frère avec gravité. Posséder une arme n’était pas anodin du tout, surtout qu’elle ne pouvait prétendre à servir à la chasse. Mucius avait eu le temps de voir les pierres précieuses incrustées et s’inquiétait réellement de l’histoire qu’il y avait derrière tout cela.

Alors qu’il rejoignait Thaurus vers l’étalage, un homme dans son dos le bouscula. Il se retourna, prêt à protester, et vit dans le même temps son frère se précipiter vers eux. Mucius vit l’homme grimper d’un bon agile sur le cheval dont il avait défait l’attache, et le lancer au galop au milieu de la foule qui se mit à crier à son passage.

Thaurus ouvrit la bouche mais se retint de crier un mot qui aurait attiré l’attention de tous.

« Au voleur ! » hurla-t-il plutôt. Il se rua sur le cheval de son frère, mais le temps qu’il le détache et le monte, le galop du voleur l’avait entraîné hors de vue.

Elle va revenir, se dit Thaurus avec une confiance inquiète. Elle est attachée à moi.

Le jeune homme demeura plus silencieux qu’à son habitude le reste de la journée. Mucius, lui, était soulagé en quelque sorte ; posséder une épée pouvait réellement les plonger dans les ennuis.

À la fin de la journée, ils firent le trajet retour à deux sur le cheval de Mucius, bien chargé, qui parvint à la ferme après le coucher du soleil. La journée avait été bonne malgré tout, Mucius était satisfait.

Mais Thaurus ne pensait qu’à l’épée. En chemin, il avait raconté à son frère les étranges évènements qu’il avait vécus dans les bois, l’arbre creux et la voix mystérieuse.

« Je dois en savoir plus sur cette épée, répéta plusieurs fois Thaurus.

— Comment comptes-tu t’y prendre ?

— Les épées sont nombreuses dans les livres. Maman répétait toujours que les histoires ne sont jamais réellement inventées. Il y a toujours une base, tu vois… »

L’obsession de Thaurus pour l’épée inquiétait Mucius. Son frère avait toujours été fasciné par ces objets, dans les histoires qu’ils avaient découvertes. L’histoire de l’arbre qui parle résonnait dans les souvenirs de Mucius, mais il hésitait à en parler à Thaurus, de peur de renforcer sa croisade folle.

Thaurus passa toute la soirée dans les livres de leur enfance, nombreux, qui abordaient les légendes de Piôta. Son visage était sévère, jamais Mucius ne l’avait vu aussi grave et silencieux.

Lorsqu’après minuit Thaurus n’avait pas quitté le rez-de-chaussée et continuait d’alimenter le feu dans la cheminée, Mucius redescendit pour le rejoindre. Son frère, accroupi par terre devant le foyer, une quinzaine d’ouvrages autour de lui, lisait un tome épais en feuilletant les pages. Il y en avait tellement encore à parcourir, allait-il y passer la nuit ?

« Je crois me souvenir… commença Mucius, hésitant. Cette épée, et l’arbre… »

Thaurus leva vers lui un regard de vénération, presque, comme si les mots de Mucius étaient le salut de son âme. Il avait peur de voir ce visage sur son frère, de voir cette folie.

« Je dois savoir, Mucius. L’épée m’appelle, elle souffre autant que moi. Je… je ne comprends pas non plus, mais je dois savoir. »

Mucius rejoignit son frère devant le feu et regarda les ouvrages étalés. Il en prit un et le tint devant lui.

« L’Arbre qui chantait ? fit Thaurus. J’ai déjà regardé, il n’y est pas question d’épée.

— Attends, fit Mucius. Je crois que si… »

Le jeune homme prit un des deux sièges et s’installa confortablement. Il ouvrit le livre et l’histoire revint à sa mémoire alors qu’il la parcourait en diagonale.

« Là, fit-il en s’arrêtant au premier quart.


“L’arbre chantait avec une voix de femme,

Elle parlait au cœur, à l’âme, et ne semblait jamais respirer.

À son pied s’ouvrait une grotte qui menait dans son tronc,

Où une blessure qui ne devait jamais guérir la torturait depuis des millénaires”

— Mais il n’y a pas d’épée, insista Thaurus.

— Tu as dit que l’épée était plantée dans le bois, non ? »

Le regard de Thaurus se perdit dans le vide et il y eut un instant de silence. Mucius continua à parcourir le texte en silence.

« Il n’y a rien de plus sur la blessure.

— Il faut aller à la bibliothèque, dit alors Thaurus. Demain.

— Demain nous devons…

— Ça ne peut pas attendre, le coupa Thaurus avec détermination. »

La bibliothèque de Marcia n’était pas la plus grande ni la mieux fournie, mais ses rayonnages étaient impressionnants malgré tout. Thaurus se souvenait y avoir été avec leur mère et Mucius, souvent après le départ de leur père, puis jamais par la suite. Les souvenirs s’éveillèrent à la vue des étages, des balcons et des escaliers qui n’avaient pas changé.

Thaurus et Mucius se rendirent aux rayons contenant les mythes et les légendes. Il se rendit compte de la quantité qui parlait de ces êtres non humains vivant au-delà des mers, les démons, les monstres qu’il n’avait jamais vus. Thaurus et son frère n’aimaient pas ces histoires, ils n’en avaient pas à la maison. L’arbre qui chantait était là, dans une édition bien plus belle que celle qu’ils possédaient, mais il y avait tellement d’ouvrages, comment trouver lequel avait les bonnes informations ?

Mucius arrêta alors un érudit qui rangeait des livres derrière eux.

« Excusez-moi, maître. Mon frère et moi cherchons les légendes sur l’Arbre qui chantait, nous en avons un exemplaire chez nous, mais nous désirerions en trouver davantage. »

En hochant la tête en silence, l’homme âgé au visage antipathique fit quelque pas et tira de l’étagère plusieurs tomes, comme s’il connaissait leurs emplacements par cœur.

Mucius le remercia, et rejoignit Thaurus à une des tables d’étude.

« J’ai quelque chose ici, fit-il en tenant ouvert un des ouvrages les moins épais, levant la tête vers Thaurus.

— Qu’est-ce que ça dit ?

Mucius s’éclaircit la gorge et lut à voix haute :

“L’Arbre aux Mille Chants ne put fuir éternellement

Et c’est au cœur d’une montagne qu’il demeura enfoui

Jusqu’à ce que son bourreau le mène au silence.

Ni le feu ni la hache ne pouvaient le blesser

Mais le meurtrier lorsqu’il vint possédait Destinée

La lame offerte par Yner à son champion

Une épée de courage qui célébrait la vie

Mais qui, dans ces sombres cavernes, apporta la mort”.

— “Destinée”, répéta Thaurus dans un souffle, comme s’il avait retenu sa respiration depuis la veille.

— Nous savons quoi chercher, commenta simplement Mucius en refermant l’ouvrage. »

La recherche dura moins de temps encore. Les livres parlant de l’épée “Destinée” étaient rangés dans une catégorie identifiée, avec les autres épées de légende. Thaurus revint à la table avec pas moins de dix ouvrages dans les bras. Mucius le regarda avec de gros yeux, mais ne dit rien.

Les deux frères restèrent jusqu’après midi à chercher des informations sur l’épée. Ils en trouvèrent une pléthore et notèrent les caractéristiques, l’origine, les vertus et les dangers recensés par les légendes.

Lorsque le ventre de Mucius ne put plus s’empêcher de gargouiller, il posa le livre qu’il tenait et se leva. Thaurus, devant lui, ne leva même pas les yeux.

« Écoute ça, dit alors celui-ci. “Le Guerrier à la Cape Rouge, dont personne ne connaissait le nom, ne vécut pas assez longtemps pour user du pouvoir de Destinée. Le roi Yner qui lui en avait fait cadeau le condamna à mort après qu’il eut été surpris dans le lit de sa seule héritière, avant son dix-huitième anniversaire. Le jeune homme mourut avant ses vingt ans.” »

Thaurus leva un visage enjoué vers son frère, qui le regardait d’un air lassé.

« Et c’est là que ça devient intéressant, écoute : “L’épée ne fut jamais retrouvée. On raconte que la mort du Guerrier anonyme plongea l’arme dans le désarroi et qu’elle se dissimula au monde depuis lors. D’après les dernières paroles du Guerrier sur le billot, il aurait confié son épée à son frère, si celui-ci vivait plus vieux que lui, et qu’ainsi l’honneur lui serait rendu. Ainsi est née la légende que l’héritier de Destinée, l’épée de courage, devrait attendre ses vingt années pour découvrir le pouvoir de la lame magique.

Il est dit aussi que “L’épée dans les mains de son héritier pourrait accomplir le plus grand bien aux humains, mais dans les mains d’autrui serait une source de malheur pour l’avenir.

Alors par rapport au frère, il y a un bouquin historique sur les figures légendaires du onzième siècle qui parle du Guerrier à la Cape Rouge, et de ses dernières paroles. Ce n’est pas exactement les mêmes, mais le “frère” est plus à prendre comme un truc symbolique. L’origine du guerrier est inconnue au-delà de Gowli, dans le comté de Gimgow, près des montagnes de glace. »

Mucius regarda son frère avec ce qui était devenu une sorte de tristesse dans le regard.

« Mais que comptes-tu faire maintenant ?

— Partir pour Gimgow, bien sûr ! »

Mucius le regarda sans réagir.

« Partir ? Et la ferme ? Et les champs ? Et le marché ? »

Thaurus perdit son entrain et fixa Mucius.

« Ceci, commença-t-il en écrasant un doigt sur le livre ouvert sur la table, est bien plus important que la ferme. Cet arbre, dans la forêt, c’était lui, l’Arbre qui chantait. Et cette épée… c’était bien Destinée. Quand est-ce qu’on a croisé une légende qui se révèle être vraie de bout en bout ? Quelle importance tu donnerais à une histoire qui te raconte que le sort du monde dépend de ce que tu feras ? Je n’ai pas choisi de lier mon destin à l’épée de courage. Elle m’appelle, elle m’attire à elle. Je ne sais pas ce qui m’arrivera si je l’ignore, mais je sais que mon esprit n’aura aucun répit tant que je n’aurai pas mis ma main sur sa poignée. »

Mucius regarda son frère sans le reconnaître. À quel point ce qui lui était arrivé l’avait transformé ? Thaurus, le frère qui était né en même temps que lui. Ils ne se ressemblaient pas, mais avaient toujours tout fait ensemble, tout partagé. Aujourd’hui, dans le regard de son frère, il lisait la détermination, la souffrance également d’avoir à s’opposer ainsi. Est-ce que lui, Mucius, allait l’abandonner ? Il n’arrivait toujours pas à prendre au sérieux cette histoire d’épée destinée, et selon lui, le voleur au marché avait déjà revendu son larcin, et toute quête était vaine. Mais il ne s’agissait pas de l’épée, à cet instant. Il s’agissait de Thaurus.

Jusqu’à maintenant, il s’était demandé avec une curiosité mêlée de défiance jusqu’où irait Thaurus dans cette obsession. Mais il devait commencer à se demander, plutôt, comment y aller ensemble.

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