35. Amante bridée

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Mon téléphone sonna depuis la salle d’eau.

— Merde ! Il est quelle heure ?

— Il n’est pas loin de dix-neuf heures.

— Ça doit être Geisha.

— Fais-la monter. Il faut faire le moule de son visage.

Je relevai mon masque et suivis la lueur jusqu’à la salle d’eau. Je trouvai mes lunettes sur le bord de l’évier et regardai la provenance de l’appel. Elle n’avait pas laissé de message vocal, mais elle avait envoyé un SMS.

Maman : A quelle heure tu passes chercher tes affaires ?

Moi : Quand je serai dispo.

Arcan passa derrière moi et s’engouffra dans la cabine de douche.

— Tu restes en tenue pour Geisha ?

Je haussai les épaules.

Je regardai l’eau rincer le sperme séché sur son corps musclé, observai son sexe qui indiquait les bas, mais les veines étaient saillantes et le gland volumineux, comme s’il était prêt à se relever. Il coupa l’eau, puis se frotta avec son gant alors que je restais en appui sur le lavabo, à attendre la réplique de ma mère qui ne venait pas. Il demanda :

— La vue te plaît ?

— Oui. Et vous ?

— Extraordinaire.

— Ça ne vous lasse pas ? Je veux dire votre œil doit s’habituer.

— Il va me falloir un peu de temps pour me lasser. J’espère bien encore trente ou quarante ans, jusqu’à ce que mon corps soit trop fatigué.

Il se rinça. Alors j’envoyai un SMS à Geisha :

Moi : Monte, on va faire ton masque.

Arcan coupa l’eau, alors je pris sa serviette et lui ouvris. Il sourit et s’avança hors de la cabine. Je tamponnai délicatement son buste. Tournai autour de lui, séchai de ses fesses racées jusqu’à ses mollets. Lorsque je revins, je posai délicatement ses deux bourses et sa lance au creux du linge. Elle se durcit lorsque je tamponnai la hampe et le gland. Une faim nouvelle monta en moi. J’avais envie de la prendre en bouche et je réalisai à l’instant que mon bas ventre n’était pas le seul à sentir un vide et à saliver. Mon estomac aussi.

— J’ai faim, confiai-je.

— Ah.

— Et envie de faire pipi.

Il m’indiqua les toilettes d’une main. Je m’installai, écartai les deux câbles enfoncés dans la vulve, tandis qu’il s’habillait.

— Je vais nettoyer le salon avant que Geisha arrive. Quand nous aurons fait son moule, nous pourrons manger tous les trois.

J’opinai du menton.

— Je me change ?

— J’aimerais bien montrer la nouvelle Muse à Geisha.

— Moi aussi.

Il quitta la salle de bains. Je m’essuyai une fois qu’il fût sorti, puis gardai mon masque à la main pour rejoindre le salon. Il était en train d’éponger le sol. J’attendis qu’il finisse, puis il s’approcha de moi et posa délicatement sa bouche sur la mienne. Envoûtée, j’envoyai ma langue à la recherche de la sienne. Mon cœur voulait lui crier combien il se fendait pour lui. Lorsque son baiser, cessa, ses mains longèrent mes cuisses jusque sous le pagne, et elles raccrochèrent la perle.

— Si Geisha est partante, après dîner, nous pourrions essayer une mise en scène.

L’interphone sonna. Je posai mes lunettes sur la table basse, puis coiffai mon masque. Arcan revint vers moi après avoir déverrouillé le hall, et caressa mes épaules.

— Tu es magnifique, Muse.

Il attendit quelques secondes, ouvrit la porte avant que Geisha n’atteignît le palier, et la fit entrer.

— Sois la bienvenue.

— Merci.

La porte se ferma. Elle s’étonna :

— Ça brille ?

— Mmm.

Geisha avança et écarta le pagne pour découvrit mon clitoris éclairé, abrité derrière la bille noire. Puis elle tourna et observa le plug. Elle griffa mes fesses de désir et confia :

— Je suis trop contente de défiler avec toi.

— Je proposais à Muse, reprit Arcan, de dîner tous les trois après la confection du moule.

— Ça me va.

— Vous mangez indien ?

— Ça fait longtemps. Carrément !

— L’atelier est à droite dans le couloir. J’aurais besoin de faire un moule de ton visage, et un de tes jambes. Si tu veux bien te mettre en culotte.

— Ouais.

— Emmène Muse.

Elle tira sur la laisse.

— Viens, la belle.

Je suivis le mouvement. Nous entrâmes dans l’atelier et j’écoutais la voix d’Arcan passer commande. Geisha, elle, admirait l’atelier.

— C’est géant !

Ses deux mains se posèrent sur mes seins.

— On va s’éclater !

Arcan nous rejoignit. Il plaça Geisha sur une chaise.

— Je vais te mettre un bonnet de bain, en essayant de ne pas te pincer.

Il commença à passer le silicone sur son visage.

— Pas de nouvelles de Yako ?

— Non. Il a dit qu’il ferait sans moi.

— Dommage.

— Y a une Japonaise qu’il a rencontrée, et je crois que ça fait un moment qu’il a l’idée, mais il n’osait pas me virer et surtout demander à la fille. Avec moi, il savait que j’étais partante.

— Tu penses qu’elle acceptera ?

— Je ne la connais pas du tout.

— Garde les yeux fermés. Pas le droit de grimacer, de sourire, de parler, de cligner.

— À vos ordres.

Il continua en silence, me faisant revivre ma seconde visite. Il me déplaça pour me rapprocher d’eux et posa une bassine dans mes mains. Mon clitoris fut titillé par la vibration de la perle. Mon amant commença à plâtrer le visage de Geisha. Cela me sembla durer une éternité.

— Voilà. Tu me fais signe en levant la main quand tu sens que ça sèche et que ça tire un peu.

Arcan me débarrassa de la bassine, la posa au sol et commença à plâtrer les mollets et les cuisses. Quand enfin il libéra le visage, la sonnette annonça l’arrivée du repas. Il annonça en s’enfuyant :

— Je te laisse te nettoyer. Ne touchez pas aux jambes, je vais les démouler après.

Geisha commenta :

— Silencieuse et docile.

J’opinai du menton. Arcan revint.

Après démoulage, nous nous retrouvâmes autour du repas, moi toujours aveugle, ce qui émoustillait fortement mon adoratrice. Sa main droite ne quittait pas ma cuisse tandis qu’Arcan expliquait avec passion le concept du personnage de Geisha.

— Dans l’idée, tu es une combattante, à mon niveau, donc tu vas avoir le même chapeau. Mais comme il va te gêner pour la mise en scène, il sera accroché dans le haut de ton dos. Tes cuissardes seront en métal pour le côté guerrier, et semelles plates.

— Tant mieux.

— Ton masque sera le même que celui de Geisha, pour l’expression du visage, mais on va mettre des verres fumés au niveau des yeux, comme ça tu pourras observer. Et au sommet, j’ai pensé refaire ta coiffure de geisha avec des baguettes en acier, comme si elles tenaient les chaînes.

— Ça me plaît bien. Mais je reste toute nue.

— C’est là toute ma problématique. Je voulais te faire un costume que Muse aurait déchiré, mais je vais manquer de temps.

— Vos croquis sont… inspirants.

— Je prépare déjà la semaine suivante. Je présenterai l’idée à Muse dimanche.

— Je suis curieuse.

— Il faut d’abord que le concept plaise à Muse. Et d’abord, concentrons-nous sur samedi qui vient. Avez-vous fini de manger ?

— Oui.

— Muse ?

J’opinai du menton. Geisha se moqua en rapprochant ses doigts de mon entrecuisse :

— À fond dans le personnage.

J’inspirai profondément et Arcan ajouta :

— Je propose que nous passions à la chambre pour que vous fassiez connaissance, sans le regard de Yako. Je vous laisse libre d’improviser, je vous proposerai le scénario demain soir.

— Je suis impatiente, déclara Geisha en se levant.

Elle tira sur ma chaîne pour m’obliger à la suivre. J’entendis la vaisselle quitter la table, m’indiquant qu’Arcan respectait notre intimité. Lorsque la porte de la chambre se ferma, je regrettai qu’il ne soit pas là pour m’accompagner. Geisha me dit tout en se déshabillant :

— Quel galant homme. Je pensais que ça l’exciterait de nous regarder.

Je haussai les épaules. Une fois nue, elle se lova contre moi et elle posa sa bouche sur la mienne. Ses doigts glissèrent sur mes fesses, puis les pétrirent, faisant bouger le phare. Elle susurra :

— J’attendais ce moment depuis hier soir. Je ne sais pas pourquoi, mais… avec ou sans masque, tu me fous des papillons.

— Désolée.

— Tu n’as pas à être désolée. Moi, ça me plaît. Viens.

Elle m’attira vers le lit. Puis m’arrêta au bord. Ses doigts défirent l’attache sur mes hanches. Le pagne se détendit, la bague du clitoris s’écarta et elle tira délicatement sur le plug. Il tomba au sol dans un bruit sourd. Geisha conclut :

— T’es libérée.

Elle m’allongea sur le lit, se plaça au-dessus de moi. Ses cheveux caressèrent le bas de mon visage tandis que sa bouche descendait dans mon cou vers mes seins. Sa langue légère se fit onctueuse autour de mes seins. Je lâchai un soupir de bien-être. Après deux minutes à passer d’un mamelon à l’autre, elle s’évada sur ma peau, me chatouilla jusqu’à mon nombril. Quand elle descendit d’avantage, je retins ma respiration. Geisha déposa un filet de bave sur mon clitoris. Je frissonnai. Sa respiration trahit un rire muet, puis sa langue enroba ma perle. Ses lèvres se fermèrent à leur tour et je jetai ma tête en arrière, complètement chamboulée. On était loin des petits baisers du bout de la langue de samedi. Je vivais, un véritable raz-de-marée de sensations. Dès cet instant, je me fichais bien que ce fût la bouche d’une fille. Seul mon ressenti égoïste m’intéressait et je me laissai aller. Elle s’arrêta, inquiète.

— Ça te plaît ?

Je plaquai son visage contre mon sexe. Sa langue chercha à entrer dans mon vagin. La douceur de ses tignasses emmêlées dans mes phalanges me fit un électrochoc de désir. Dans un élan animal, je la tirai des deux mains par les cheveux pour essayer d’enfoncer sa langue plus loin. Ma vulve vibra sous le cri de douleur étouffé.

— Désolée.

Je retirai mes mains et elle releva le menton.

— D’accord, on va jouer.

Elle rabattit brutalement mes jambes sur mes épaules et deux doigts plongèrent dans mon vagin, allant et venant dans des clapotis troublants. Elle ne s’arrêta que pour replonger sa bouche, heurtant mon clitoris du bout du nez. Arcan ouvrit la porte :

— Tout va bien ?

Geisha s’arrêta brutalement, alors je replaçai mes jambes de part et d’autres d’elle. Elle répondit avec malice :

— Je crois qu’elle se découvre. Elle vient de devenir bisexuelle.

— Je demande à voir. Non. À Muse de jouer avec toi.

Je m’assis. Geisha s’allongea et passa ses jambes de part et d’autres de moi. L’imitant, je passai à genoux, vins à sa bouche et ma langue partit à la rencontre d’une cavité connue. Je ne me sentais pas encore prête à l’aventurer dans une expédition vers le Mont Pubis. Geisha garda des mains douces de compréhension sur mes reins. J’étais tellement excitée que ce baiser m’était agréable. Avant que l’impatience ne gagnât mon façonneur, je descendis sur la pointe des seins. C’était étrange de sentir ce téton si épais et dur, moi qui n’avais goûté qu’occasionnellement ceux des hommes. Geisha soupira :

— Oh putain !

Flattée, je remontai vers sa bouche. Arcan s’assit au bord du lit et sa paume passa sur mon pubis détrempé. Je frissonnai, toute entière incapable de poursuivre mon baiser. Arcan ne s’arrêta pas, et je posai ma joue sur la poitrine de Geisha, haletante de plaisir. Il s’interrompit, attendit que j’eus relevé la tête pour introduire son majeur profondément. Sa paume s’appuya sur mon sillon fessier, jusqu’à m’obliger à glisser sur les genoux. Mon pubis se posa sur celui de ma camarade. Comprenant alors les attentes de mon amant, j’exerçai une pression d’avant en arrière. Geisha commença à gémir sans retenue. Mais dans ce sursaut d’excitation, les phalanges de mon amant glissant d’avant en arrière dans mon huile, c’est moi que le plaisir surprit par sa vitesse. Les dents et les lèvres serrées, j’accélérai et laissai l’orgasme me happer sans un bruit.

Geisha m’enveloppa de ses bras. Je laissai mon poids l’écraser et Arcan conclut avec satisfaction en ôtant sa main :

— C’est largement suffisant pour gagner la première place.

Il quitta la pièce, m’abandonnant dans une sensation de cocon chaud. La peau de ma partenaire était moite mais sentait bon. Geisha couvrit ma bouche et ma joue de baisers elle lâcha dans un souffle.

— Oh putain ! Le kif !

Ma libido retombant, c’est comme si je me rendais seulement compte que l’étreinte que je trouvais délicieuse était celle d’une fille. Je posai un baiser réponse sur sa bouche pour m’en aller et lui dis :

— Je vais m’habiller.

Je me relevai et plaçai les mains en avant pour trouver le mur, puis la porte. Je trouvai la salle de bains et ôtai ma cagoule. J’avais tellement aimé me frotter contre elle que mes pensées se bousculaient. Geisha n’était plus une simple collaboratrice, j’avais vécu un plaisir physique très intense. Cela faisait-il de moi une bisexuelle ? Devais-je donner raison à ma mère ? J’aimais Arcan, je n’avais aucun doute là-dessus. Je ressentais une amitié très forte en train de naître, et je craignais déjà l’idée que Geisha ne confondît intimité et sentiments. Si cela m’effrayait, cela signifiait qu’au fond de moi, notre relation évoluait déjà au-delà d’une amitié conventionnelle. Mes émois témoignaient de mon impulsivité sentimentale. Je m’amourachais d’elle aussi vite que j’étais tombée amoureuse d’Arcan.

Habillée, lunettes sur le nez, je la trouvais au salon. Elle dit à Arcan :

— Et bien, à demain.

— A demain.

J’embrassai savoureusement mon homme pour qu’elle réalisât que mon attirance première irait toujours à lui, puis je la suivis dans les vieux escaliers de l’immeuble. Geisha ne dit pas un mot avant que nous nous asseyions dans la voiture. En l’observant, je sentais comme si un second cœur se mettait à battre entre mes côtes, caché par celui dédié à Arcan. Peut-être Léa avait-elle raison, que c’était plus facile pour l’esprit de développer des sentiments pour accepter le contact physique.

Geisha ne démarra pas, regarda droit devant elle et déclara :

— J’ai vraiment kiffé.

— Moi aussi.

Elle me regarda, démarra, puis tout en conduisant elle finit par se confier.

— J’ai eu un trop plein d’émotion, j’étais limite à chialer.

— Tu sais, je n’ai rien vu.

— Il y a comme une connexion entre nous, je trouve. Je me sens attirée par toi, c’est un truc de malade.

J’étais confuse, je ne savais pas quoi répondre. Sentant mon silence faire grandir un malaise, je lui dis :

— Ça ne me dérange pas que tu sois en kif sur moi. Je veux juste que tu ne te fasses pas de faux espoirs.

— T’inquiète.

— On reste collègues, et coloc.

— Oui. Je n’aime pas trop le mot collègue, mais sur le principe, ouais.

— Pour le loyer, si tu veux je participe…

— Ça ne va pas ! Non, t’es invitée ! Non, et puis, tu sais, si Arcan ne veut plus de moi après la soirée, sache que tu restes la bienvenue.

— Merci c’est cool.

— Je pourrais toujours te bouffer la chatte ?

Je pouffai de rire en regardant par la vitre. L’idée qu’elle remît sa tête entre mes cuisses irradia dans mon ventre. Sans oser la regarder, je lui répondis :

— Carrément.

— Yes !

Elle mit son clignotant, tourna, puis reprit la conversation.

— Du coup, on vit dans le même appart, on se roule des pelles et on se lèche la chatte ? Pour moi c’est comme si on était en couple.

— Tu me plais. Pour une fille, tu me plais un peu trop, même. Mais, je suis en mal d’Arcan à chaque seconde sans lui. C’est avec lui que je préfère passer du temps, sortir manger. J’ai besoin d’être avec lui un peu… Comment dire ? … Juste nous deux.

— Ouais, ouais. Mais, ça me va.

— Alors c’est chouette.

— Admettons. C’est une hypothèse. Mais admettons qu’un jour Arcan te jette.

— D’accord.

— Du coup, je deviendrais numéro 1 ?

Je réfléchis, observai son visage concentré sur la route. Elle croisa une seconde mon regard. Je m’avouai à moi-même que c’était un super-plan de secours.

— Sans aucun doute. Je ne te présenterai pas à ma mère, mais oui. Je veux dire, ce n’est pas que je n’assumerai pas. C’est juste que ma mère est une goudou croqueuse de jeunettes, j’aurais peur qu’elle te garde pour elle.

— Ne la traite pas de goudou. T’en es à moitié une aussi.

— Ce n’était pas péjoratif, même si ma mère… reste ma mère. Et puis non, je ne suis pas goudou. Je veux bien que tu me lèches la chatte, et c’est exclusivement toi, et jamais je ne lècherai la tienne.

— Il ne faut jamais dire : femme-fontaine, je ne boirai pas de ton eau.

Je pouffai de rire. Je la regardai. Elle était souriante, pétillante, amusante. C’était une fille parfaite pour en faire une meilleure-amie. Et malgré moi, elle était en train de le devenir, car elle était la seule avec qui je pouvais partager ce que je vivais. Je posai ma main derrière sa nuque et grimpai dans ses cheveux tout en regardant la route. Tant pis s’il y avait une défense psychologique à l’origine de mes sentiments. Même si mes samedis étaient un peu bizarres, j’aimais bien la transformation de ma vie. Même si c’était quelques mois d’été, un espace éphémère dans l’entièreté d’une vie, je savais que cela allait changer ma vie pour toujours. L’ancienne moi n’aurait jamais cru à ça, mais la nouvelle rêvait que cela dure pour toujours. Arcan, Geisha et moi. Et dire que je ne connaissais même pas son prénom.

— Je m’appelle Laëtitia.

— Anh Dào.

— Pardon ?

— Mes amis m’appellent Anh tout court.

— Ah ! J’ai cru que tu me donnais ton nom de famille.

Geisha s’arrêta au pied de chez moi. Les lumières étaient éteintes, alors je descendis, assez confiante. Avant de fermer la portière, je lui demandai :

— Tu veux venir ? Comme ça, on porte chacun un sac.

— D’accord.

J’enfonçai la clé discrètement et ouvris la porte, le plus silencieusement possible. Geisha s’engouffra derrière-moi. Nous ôtâmes nos chaussures avant de traverser le salon et grimper le grand escalier. Nous nous engouffrâmes dans ma chambre et j’ouvris deux sacs dans un bruit de fermeture éclair. Crainte que nous ayons été entendues, je jetai mes sous-vêtements en vrac, puis roulai mes affaires avec empressement. Il y avec des babioles sans vraiment d’importance qui pouvaient attendre mon retour. Ce que je voulais, c’était pouvoir me changer. Laisser mon PC me faisait mal au cœur, mais je me promis d’y revenir le jour où je m’installerai chez Arcan.

Nous redescendîmes comme des ninjas, récupérâmes ma corde-à-sauter, puis tassâmes les deux sacs dans le coffre étroit de la Smart. Geisha repartit en faisant miauler son moteur.

— Fais chier de laisser mon PC.

— Je te prête le mien.

— Non, moi c’est un PC de gameuse.

— T’es une gameuse ?

— Ouais… Enfin là plus trop, je passe mes heures avec Arcan.

— L’amour, ça prend du temps. Mais c’est bien aussi.

— Oui.

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