53. Unanimité au G3

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Geisha nous avait rejoints à l’atelier pour dîner. J’avais attendu qu’Annette nous quittât pour aborder le sujet qui me turlupinait, à savoir ce que l’Impératrice devait introduire :

— Et donc, la sentence de l’Impératrice ?

— Geisha ayant succombé à tes charmes, je la fais ployer à genou au moment où on t’amène à elle. Je lui ôte ses épaulettes et lui mets un collier. L’impératrice prend sa laisse et la mets dos à toi. Elle présente un double-gode et elle vous place croupe à croupe. Elle vous laisse jouer, et quand elle se lève, elle donnera un signal avec la laisse et tu frapperas son ventre. Moi, je déclencherai à distance une poche de sang qui viendra gicler de son décolleté vers son visage. Je te laisse y réfléchir, évidemment.

— J’ai eu peur qu’il faille que je la lèche ou qu’elle me prenne avec un gode.

Arcan rit.

— Non. Et quand nous aurons fabriqué l’accessoire, toi et Geisha aurez tout le temps de l’essayer.

Geisha passa involontairement sa langue entre ses lèvres. Arcan se leva et posa sa bouche sur mon front. Il susurra :

— Et si vous deveniez Muse et Geisha, le temps que je range. Et on se retrouve dans la chambre.

J’opinai. Geisha me prit par la main en se levant et m’entraîna dans l’atelier. Nous nous déshabillâmes et Geisha me dit :

— J’aime bien son idée de spectacle.

— Tu veux bien avoir la laisse ?

— Pour le show, oui.

— Le gode ça ne fait pas un peu too much ? On va avoir l’impression d’assister à un spectacle de ma mère.

— Je crois que c’est le but.

Entièrement nue, elle attacha ses cheveux, coiffa son masque, puis passa derrière-moi pour nouer m’aider à cacher ma tignasse. Une fois aveugle, je la laissai passer le collier. Elle conclut :

— Je pense qu’aucun autre accessoire n’est utile pour ce soir.

Elle baissa ma culotte, puis elle caressa le creux de mon dos. Elle s’éloigna de quelques pas, revint pour apposer du lipstick noir.

— Faut que je fasse une toilette. Viens.

De la laisse, elle me guida jusqu’à la salle d’eau. Mes pieds nus s’arrêtèrent sur le tapis de bain tandis qu’elle s’engouffrait dans la cabine de douche. Elle fit couler de l’eau, et me suggérant qu’il fallait que je me nettoie également, je lui demandai :

— Tu me passes un peu de savon ?

Elle me prit aux mots et ses doigts écrasèrent soudainement une noisette glacée de savon sur la fente de mon sexe. Je sursautai, puis la laissai glisser entre mes grandes lèvres.

— Une marche montante

Je levai le pied quand la laisse me tira, me retrouvai dans la cabine, puis elle rinça rapidement mon entrecuisse. Elle me fit ressortir aussitôt, tamponna délicatement mes cuisses avec la serviette.

Elle murmura :

— Arcan va attendre un peu.

Ses doigts glissèrent sur mon ventre, sur mes fesses, puis sur mon pubis. Elle était d’humeur joueuse. Impatiente, sa bouche épousa la mienne, et mon cœur battit plus fort. Après un échange savoureux, ses pouces tirèrent délicatement mes tétons.

— Je suis impatiente de jouer.

Je ne répondis pas, déjà brûlante. La laisse me tira jusque dans la chambre. Le contact soudain du buste d’un homme me fit sursauter. L’odeur d’Arcan remplit mes narines et me rassura. Son sexe était déjà droit contre ma cuisse, je passai mes doigts dessus pour m’assurer que c’était bien lui. Il lut dans mes pensées car il murmura :

— Je suis un hétéro basique, je ne partage pas avec les autres hommes.

Il s’éloigna, j’entendis les draps se froisser lorsqu’il s’assit. Geisha se blottit contre moi et m’embrassa langoureusement. Je refermai mes bras autour d’elle, savourai la douceur de sa peau tiède, trouvai les imperfections, découvris ses formes féminines et un peu rondes. Arcan savoura le spectacle quelques longues secondes puis tira la laisse à lui. Je trébuchai et il me rattrapa. Ses bras m’invitèrent à descendre sur mes genoux. Il était toujours assis sur le lit. Son sexe glissa contre ma joue, comme un appel. Je préférai le laissai languir, posai des baisers sur ses cuisses nues. Geisha se plaça derrière-moi, caressa délicatement mes fesses et flatta mon con de douceur. Reconnaissante, je gobai le gland de mon amant. La laisse se détendit et sa main caressa ma joue. Ses doigts poursuivirent sur mes épaules. Geisha posa des baisers au creux de mes reins et remonta vers mes omoplates à son tour, comme si elle cherchait le contact de mon amant. Son corps rampa sur mon dos et une main d’Arcan quitta ma peau. Je cessai ma fellation pour essayer de deviner les gestes qu’ils avaient l’un pour l’autre. Je ressentais une jalousie légère dont je ne pouvais rien faire car elle aurait été déplacée. Geisha descendit son nez dans mon cou, ses mains passèrent sur mes flancs et vinrent pétrir mes seins, ses jambes enserrèrent ma taille. Arcan se recula et la laisse me tira vers le lit. Je grimpai, malgré le poids de ma camarade sur le dos. Je restai à quatre pattes et Arcan se plaça à côté de nous. Les soupirs de Geisha près de ma joue suffirent à me faire comprendre que les caresses opéraient de mes fesses vers son entrecuisse. Puis d’une main douce, il nous fit tomber sur le flanc. Il me tourna sur le dos, je gardai le bassin sur celui de Geisha, mais mes épaules glissèrent à côté des siennes.

— Ne bougez pas.

Il s’éloigna quelques secondes. Deux foulards soyeux lacèrent mes cuisses à celles de mon amante et il déclara :

— Je vous propose un jeu. Je choisis dans ma tête une stimulation d’une minute. Je la fais à l’une comme à l’autre. Chaque fois Geisha, je te laisse le choix de laquelle de vous deux est la goûteuse.

— Goûteuse ?

— Qui en première ?

— Elle, répondit Geisha.

Une goutte d’huile tomba sur le haut de ma vulve et l’index d’Arcan vint enrober la capuche de mon clitoris. J’inspirai profondément à ce contact délicieux. Il effectua un massage circulaire délicieux, trop léger ou trop lent, mais complètement renversant. Quand il cessa, le corps de Geisha se cambra sous le mien. La minute à sentir ses cuisses tirer sur nos entraves me parut une éternité.

— Qui en première ?

— Mmmoi.

— Embrassez-vous.

La soirée prenait une tournure d’imprévue ludique qui me rendait folle. Je tournai la tête sur ma droite et mon nez heurta le sien. Nos bouches se retrouvèrent, du bout de la langue. Elle gémit, se tordit pendant une minute comme si elle voulait me faire partir. Ensuite, les doigts d’Arcan revinrent sur mon pubis, me massèrent longuement avant de dégager la capuche de mon clitoris pour venir le chahuter. Je me cambrais tandis que j’essayais d’échapper à la bouche de Geisha.

— Qui ?

— Elle.

Les mains huileuses d’Arcan se perdirent sur ma poitrine, fermes et sensuelles. Mon ventre me brulait, et se sentit complètement déboussolé quand les doigts le quittèrent pour vagabonder durant une minute sur Geisha.

— Qui ?

— Moi, encore. Oooooh… putain !

J’ignorais ce qu’Arcan lui faisait mais sa respiration était profonde. Son souffle sur mon visage traduisait un tel plaisir qu’il embrasait mon excitation. Quand ce fut mon tour, sa langue remonta de son entrecuisse vers le mien. Ma respiration se bloqua, puis tout mon corps se détendit ensuite. Sa bouche était suave, amoureuse. La minute fut trop courte. Lorsqu’il s’arrêta, ce fut pour nous surplomber. Sa bouche se posa sur la mienne, exclusivement sur la mienne. Je lui saisis le visage par peur qu’il aille l’embrasser également. Il murmura :

— On va passer à la suite.

Il guida mon bassin. Les jambes de mon amie s’ouvrirent davantage en se replaçant, obligeant mes propres jambes à béer large. Il plaça un chiffon noué en boule entre mes fesses et le mont de Vénus de Geisha. Le tissu était noué serré, presque dur. Il prit son temps, pour que la position lui convint. C’est alors qu’il pointa son sexe sur ma vulve détrempée, puis il me pénétra. Geisha et moi soupirâmes en même temps. Il commença ses va-et-vient, et mes hanches l’accompagnèrent avec amplitude, roulant sur la boule de tissu, comprimant à chaque fois le sexe de Geisha. Elle se mit à couiner, le souffle rapide et nasillard au rythme de coups de reins de plus en plus brutaux d’Arcan. Je trouvais cet instant magique. C’est moi qui recevais, et c’était elle qui s’exprimait, comme si nous ne formions plus qu’une seule personne. Cette idée me transporta dans la plus haute cime de la jouissance. Geisha dansait en contre-rythme et gémissait :

— Putain ! Putain ! Putain ! Putain ! Pu…

Plus rien qu’un son aigrelet, son corps qui se figeait sous le mien. Comme un écho à un désir profond, mon corps céda lui aussi, vibrant sous le ventre d’Arcan. J’agrippai ses hanches avec les ongles, l’arrêtant dans ses assauts ininterrompus. Il se retira doucement, comme un lycéen se sauvant à pas feutrés dans la chambre de sa petite amie. Il désunit nos cuisses, mes fesses glissèrent du ventre de Geisha. La main de ma camarade attrapa ma joue pour me voler un baiser. Elle sourit :

— T’as dit vrai hier soir. On ne peut pas revenir à des plans à deux.

— On a joui en même temps, souris-je.

— Putain, oui !

— C’était trop bien !

— C’est la preuve de notre connexion.

— Oui.

— Je crois que la bite de ton homme va exploser.

— Je ne vous ai pas vu boire de champagne, dis-je en cherchant de la main où se trouvait mon amant.

— Vodka, répondit-il.

Geisha guida ma main et je trouvai le ventre d’Arcan, à genou près de nous. Ses abdominaux était huilés par ses frottement sur ma peau. Je descendis jusqu’à son pénis et m’assis pour le masturber. Geisha se leva, l’invita à se coucher. Je me plaçai à califourchon sur lui et elle versa de l’huile sur mes doigts. Ses paumes se refermèrent autour de mes mains et elle me guida dans mes caresses, me faisant insister sur le pourtour du gland. Arcan ne tint pas deux minutes. Son corps se crispa sous mes cuisses et son phallus bondit entre mes mains, déversant sa semence sur nos phalanges. Geisha grimaça et essuya ses doigts sur mes seins. Je protestai :

— Hé ! T’es dégueu !

— Dis pas ça, ça aurait pu être tes enfants.

Nous éclatâmes de rire toutes les deux, je plaquai mes mains sur ses seins et c’est elle qui protesta :

— Mais garde ça pour toi !

— T’as voulu que je partage, je partage.

Une main d’Arcan se promena dans le creux de mon dos et je m’immobilisai pour en profiter, comme si elle pouvait annoncer un deuxième service. Geisha m’embrassa dans le cou.

— Allez, je vais prendre ma douche.

Elle s’éclipsa, je retirai mon masque et restai sur place pour savourer les caresses. Il me dit :

— Tu devrais la rejoindre. Demain, il y a du taf.

— Mais je suis bien, là.

— Dis-toi qu’il y aura une prochaine fois.

— Demain soir ?

Il pouffa de rire :

— Quand j’avais ton âge, les filles ne voulaient pas tous les jours. Soit t’es nympho, soit t’es normale, et elles avaient peur de passer pour des nymphos.

— Peut-être qu’à l’époque tu n’étais pas si imaginatif.

— Moins expérimenté, c’est certain.

Il me poussa, alors je me levai et il me prit les mains en se plaçant face à moi.

— Prends soin d’elle. Je ne veux pas que Geisha se sente de trop. Ça se sent dans la façon qu’elle est partie. Elle aurait pu rester, comme dimanche.

— D’accord.

Je posai un baiser sur sa bouche puis rejoignis la salle d’eau. Geisha étant dans la cabine, je m’empressai de l’y rejoindre et l’enlaçai dos contre moi. Elle s’étonna :

— Tu ne dors pas avec lui ?

— Il me manque toi.

Je l’embrassai dans le cou et elle se retourna avec le sourire. Puis je vis qu’elle pleurait, alors je l’étreignis. Je murmurai :

— Là, ma chérie, sèche tes larmes. Tu me raconteras ce qui ne va pas sur la route.

Nous nous nettoyâmes de l’huile sans un mot de plus, nous séchâmes et Arcan nous amena nos vêtements qu’il avait pris le temps de plier. Il m’embrassa sur la bouche avant d’entrer dans la cabine.

— À demain, Laëtitia. À demain aussi.

Geisha lui fit un geste de la main, puis nous quittâmes l’appartement. Cette distance entre eux dans l’aurevoir me laissa déboussolée. Après ce que nous venions de vivre, il aurait dû l’embrasser comme si c’était mon égale. Après tout, il l’avait doigtée et léchée. Je restai partagée entre jalousie et générosité. J’appelai l’ascenseur et lui donnai la main. Une fois dans la cabine, je m’adossai à la paroi et lui demandai :

— Qu’est-ce qui t’es arrivé dans la douche ?

— Rien. Une… tu sais ? Une sorte de montagne russe dans ma tête.

— Ben c’est que t’es montée très haut.

— Grave !

La porte s’ouvrit. Elle tira ma main vers l’extérieur et nous trouvâmes le soir qui tombait avec une petite humidité fraîche. Elle demanda :

— Ça te dit qu’on aille quelque part ? Une fête foraine… ou… ? Doit bien y avoir un truc.

— Tu taffes demain.

— Ouais, mais… J’ai envie de me vider la tête. D’être avec toi, de rendre cette soirée encore plus unique.

— Ben tu veux aller où ?

Elle haussa les épaules, réfléchit sans cesser de marcher, puis arrivées à sa voiture, elle me dit :

— On rentre.

Nous nous assîmes et lorsqu’elle prit la route, je caressai sa nuque en lui demandant :

— C’est quoi qui t’a fait flipper ?

Elle soupira puis finir par avouer :

— Nous. Je… Je ne sais pas comment te dire. Mais jusqu’ici, c’était toi et lui, ou toi et moi. Tu vois, t’étais un peu une barrière. Et là… C’est ma faute. Il m’a fait signe, je l’ai autorisé à me toucher. J’ai halluciné quand il m’a léchée.

— Pourquoi t’as pas dit non ?

— Mais parce que je n’avais pas envie.

— Qu’il te touche ou de dire non ?

— Dire non. J’avais le big bang dans les ovaires. L’idée de vivre le même jeu que toi, en parallèle, comme deux âmes sœurs, ça m’a retourné le cerveau. Mais sous la douche, j’ai réalisé. Je me suis dit : merde. C’est ton homme. C’est comme s’il t’avait trompée avec moi.

Je ris :

— N’importe quoi !

— Mais tu l’aimes.

— Et ?

— Et quand il t’a embrassée, ça m’a rappelé que c’était d’abord vous deux. Quand un jeu va déraper et qu’il va me mettre un coup de bite, et que toi, tu ne le verras même pas à cause de ton masque. Je vais culpabiliser à mort.

— Merde Geisha. On a passé une demi-heure géniale, t’es en train d’en faire un truc tristounet. T’as kiffé, j’ai kiffé, il a kiffé. Franchement, c’était comme si on faisait l’amour à trois, mais vraiment en même temps. Et je suis sûre qu’on peut trouver plein d’autre manière. Franchement, faut pas de mettre mal à l’aise.

Elle regarda fixement la route alors je fis exprès d’utiliser un sobriquet :

— Chérie, je ne veux pas que ça s’arrête demain. Alors on fixe des règles tout de suite.

— C’est la deuxième fois que tu m’appelles comme ça.

— Ben tu vois, tu es en train de l’égaliser.

Elle sourit et frappa son volant d’une petite tape et déclara :

— OK pour les règles.

— Qu’est-ce que tu ne veux pas qu’il se passe ? demandai-je.

— Qu’est-ce que toi, tu ne veux pas qu’il se passe ?

— Moi, je suis ouverte. On vit le truc à trois. Si dans le jeu, faut qu’il mette sa bite dans ta chatte, je dis OK.

— T’es sérieuse ?

— Très sérieuse. J’aime trop ce que je vis. Je veux tout partager de toi et de lui. Mais si toi ça te dérange, on l’écrit noir sur blanc, on fait un serment.

— Et on le cache dans un nounours ?

— Parfaitement.

— Sincèrement, dans l’état dans lequel j’étais, il n’y aurait pas grand-chose qui m’aurait rebutée.

— Le sucer ?

— Non.

— L’embrasser ?

— T’accepterais que je l’embrasse ?

— Si je veux vivre notre histoire de manière équilibrée, je suis obligée de l’accepter. Demain, tu lui dis bonsoir en l’embrassant. C’est un ordre.

— Non, je n’oserais pas. Il me fait trop peur.

— N’importe quoi !

— La sodomie.

— Quoi la sodomie ?

— Le truc que je n’aurais pas accepté.

Je ris de bon cœur.

Ce soir, je l’invitai à dormir avec moi.

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