Inconnu au bataillon
L'inspecteur Rivette n'était pas amusé.
A vrai dire, qui le serait ?
" C'est vraiment très amusant de fêter ma montée en grade en se foutant de ma gueule ! Merci !"
Le policier s'étira et abandonna le rapport qu'il lisait.
" Mais je ne me fous pas de votre gueule, Rivette.
- Et en plus vous insistez !"
Le grand policier toisa le plus jeune et asséna durement :
" M'avez-vous vu dans l'annuaire ?
- Non ! Mais je n'ai pas cherché !
- Alors, faites-le serg...inspecteur et revenez me voir.
- Où serez-vous ?
- Ici ou là.
- Soyez dans notre bureau !, claqua Rivette.
- A vos ordres, inspecteur."
Le grand policier se mit à rire tandis que le jeune homme quittait en trombe la salle des archives.
Plus tard, Rivette réapparut dans le bureau qu'il occupait avec son collègue.
" OK ! Où est l'embrouille ? Vous n'êtes pas dans l'annuaire de la police."
L'inspecteur était assis, les jambes nonchalamment posées sur le bureau et il se mit à secouer la tête, amusé.
" Evidemment, cela doit remonter aux années 50...peut-être 60...
- Et donc ?
- J'étais déjà mort à ce moment-là."
Rivette claqua du poing sur le bureau.
" Arrête de te foutre de moi ! Tu n'es pas mort !"
L'inspecteur se leva de sa chaise et se prit au jeu, il asséna durement :
" Cherche-moi ! Vas-y et pose des questions sur moi ! Un grand type à la peau sombre et avec des favoris !
- Comment est-ce possible que je te voie si tu es mort ?"
Les deux hommes se calmèrent.
Et le grand inspecteur répondit :
" J'en sais foutrement rien. Tu es le premier à me voir en deux cents ans. Cela se fête !"
Deux cents ans ?
Comment cela "deux cents ans" ?
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