Le Marquis de Sade
" Mon Dieu. Ouiiiii. Encore ?
- Oui, ma toute belle. Tout à toi ! "
" Encore !!!!!!
- Oui, oui. Merde ! Je viens !"
" ENCORRREEEE !
- OUIIIIIIIIIIIIII !"
" Vous m'expliquez ?"
L'inspecteur Rivette regardait son collègue, littéralement mort de rire.
Inconvenant au possible !
Heureusement que personne ne pouvait le voir. Rivette en aurait eu honte !
" INSPECTEUR !," claqua le jeune homme.
Mais le dit-inspecteur ne pouvait pas répondre, il leva la main pour demander du temps afin de se ressaisir.
Rivette leva les yeux au ciel et soupira de lassitude.
" Hooo ! Tu es bon toi ! Une jolie bite que tu as là !
- N'est-ce pas ? Tu l'aimes ma grosse bite ?"
" Ho ouiiii. Là, là.
- Là ? Comme ça ? "
" Plus fort ! Plus dur !!!
- Putain ! Je ne peux plus tenir !"
" Pourriez-vous cesser de rire deux minutes, inspecteur ?"
Rivette était fâché. Il n'y avait pas de quoi rire.
Un cadavre sur un lit, le visage marqué par la douleur. Il y avait des traces sanglantes sur le lit et autour du pénis. De l'urine certainement.
L'homme avait souffert terriblement avant de mourir.
" J'en ai marre !," claqua Rivette.
Il ne voyait vraiment pas ce qu'il y avait de drôle dans une mort aussi horrible.
Mais manifestement son collègue n'était pas d'accord.
" Mhmmm. Vraiment ? Tu es encore d'attaque ?
- Toujours, ma belle !"
" Merde ! Je vais jouir ! ENCOREEEEE !
- Viens, viens, viens ! Allez ! "
" Encore ? Mais tu es un trésor, toi ?
- Rien que pour toi et tes copines !"
L'inspecteur se calma enfin et s'approcha de son collègue.
" Vous avez fini ?, se fâcha Rivette.
- Je n'avais pas vu cela depuis...la Révolution...
- La Révolution ? Vous avez connu la Révolution ?
- J'étais un gamin, mais cette affaire a fait grand-bruit.
- Quelle affaire ?"
L'inspecteur aux favoris touffus dédaigna le corps étendu sur son lit de douleur et fouilla sur la table de chevet. Il ne mit pas longtemps à trouver de petits bonbons à l'odeur anisée.
Il les apporta à Rivette et les lui offrit.
" C'est quoi ?, demanda le jeune policier, méfiant.
- L'arme du crime."
" Embrasse-moi ! Tu as un goût d'anis ! Délicieux !
- Tu en veux, ma chérie ?"
" Hé ! On partage ! Et sa bite et ses bonbecs !
- Il y en a pour toutes, ma jolie ! "
" Et moi ? Je veux te sucer ! Avec le goût d'anis !
- Je te rendrai la pareille après ma belle !"
" L'arme du crime ?
- Ou plutôt de l'accident ! Voici un beau jobard ! Mais dans le doute, il faut arrêter trois femmes.
- Trois femmes ?
- Une blonde, une rousse et une noire... Monsieur avait des goûts diversifiés.
- Mais de quoi parlez-vous ?"
L'inspecteur mort leva les yeux au ciel et asséna :
" Ce sont des bonbons à l'anis enrobés de poudre de cantharide. On s'en sert d'aphrodisiaque mais c'est un poison mortel. Il irrite les voies urinaires et provoque un apport sanguin dans les parties génitales pour faciliter l'érection.
- Attendez, attendez ! Vous voulez dire que..."
Rivette rougit et ce fut adorable.
" Que le monsieur en question est un lecteur du Marquis de Sade et qu'il est mort de la Mouche Espagnole. Il a eu de la chance, cela aurait pu endommager son pénis en plus.
- Et les femmes ?
- Des cheveux, cela ne vous suffit peut-être pas. Il faut des analyses ADN ! Il y a divers fluides corporels ici."
" Ils sont bons tes bonbons !
- Sers-toi ma chérie !
" Putain ! Ils donnent la chiasse !
- Mais non, mais non !"
" Merde ! Il est tout pâle !
- Je..je ne me sens pas bien... Je..."
" CASSONS-NOUS LES FILLES ! IL EST ENTRAIN DE CREVER !"
L'inspecteur fantômatique écouta le silence puis il regarda son collègue, Rivette, et murmura :
" C'est un accident stupide."
Et il se mit à rire encore.
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