Ce soir-là, j’étais rentré tard à cause du boulot - une très longue réunion avait été préparée pour organiser les prochaines semaines – Camille dormait déjà et Arthur était passé voir pierre en fin d’après-midi. Il m’avait envoyé un message dans lequel il disait que pierre avait l’air content de sa journée, car il s’était bien amusé avec le clown. Je m’étais installée devant la télé après avoir réchauffé un reste de pâtes bolognaises. Arthur était dans la chambre, en train de lire. Il ne m’avait pas adressé la parole depuis que j’étais rentrée et je m’étais dit qu’il était surement crevé. Il n’y avait rien d’intéressant à la télé alors, j'avais mangé en vitesse pour pouvoir faire la vaisselle et aller me coucher. Vingt minutes plus tard, j’avais fait un tour dans la maison pour ranger, regarder si Camille dormait toujours, et m’était mise en pyjama. Je m’approchais alors d’Arthur pour l’embrasser avant de prendre un livre. J’étais tout près de lui, mais il se mit à reculer, je ne comprenais pas pourquoi alors, je me rapprochais de plus en plus. Il finit par me dire qu’il avait eu une grosse journée, qu’il était fatigué, et qu’il ne voulait pas que je le dérange. Cela m’avait un peu attristé, mais je m’étais raisonnée en disant que ça n’était sans doute rien d’important. Je m’étais endormi peu à peu, pensive, mais fatiguée, ce qui fit que, les yeux clos, dix minutes plus tard, je rêvais déjà.

Je me réveille enfin, dans un lit vide. Ce matin Arthur commence tôt et je dois m’occuper de toute la maison, car je ne travaille pas. Camille n’est pas encore réveillé, mais le chien gratte déjà à la porte pour sortir au jardin. J’ouvris la baie vitrée et préparais le chocolat chaud de ma fille ainsi que mon café. Une petite bouille arrivait doucement, les yeux encore à moitiés endormis. L’oreille de son doudou pendait de sa bouche et ses cheveux étaient tout emmêlés, devant son visage. Je l’installais donc sur sa chaise.

- Tu as bien dormi ma puce ? Ton chocolat est presque prêt.

- Veux voir « perre »

- Oui ma chérie, on va aller le voir bientôt, ne t’inquiète pas, après la crèche.

- Dans un dodo ?

- Oui, c'est ça, la sieste.

Le micro-ondes sonna et le grille-pain aussi.

- Tiens ma chérie, mange et boit vite parce qu’après, il faut se préparer pour partir.

- Oui.

- Tu sais ce que tu vas faire à la crèche aujourd’hui ? Tu vas faire de la peinture ! C’est Mélanie qui me la dit. Tu es contente ?

Un grand sourire suivi d’une moustache de chocolat se dessinaient peu à peu sur le visage de Camille, elle aimait beaucoup tout ce qui était manuel. Une fois, elle avait fait un pingouin avec un rouleau de papier toilette, de la peinture et du coton. J’aimais beaucoup les activités qui étaient proposées dans ce centre. On ne m’avait pas souvent venté les mérites de ces centres pleins d’enfant, en fait, on me l’avait plus dénigré qu’autre chose. Moi, j'aimais bien cette méthode d’apprentissage. Les enfants avancent tous en même temps, mais l’avantage est que s’ils avancent moi vite ; il y a des personnes pour s’occuper d’eux. Il y a tellement de métier diffèrent dans une seule crèche que tout est mis en place pour que chaque enfant se sente bien et progressent à leur rythme.

Une fois habillées, nous partîmes à pied, vers la crèche, j’allais acheter du pain pour le midi sur le chemin du retour. J’allais passer ma journée à lire des mails et faire un peu de ménage. Peut-être aurais-je le temps de me reposer ? Je déposais Camille. Je passais prendre du pain et rentrais à la maison.