Les lugubres
Nul homme n'est censé marcher dans la lumière ;
Ombre parmi les ombres à la marche sans trève
Et ce brave corbeau aux airs de mauvais rêves
Les témoins sans regard, procession singulière
Chaque jour étendant ses longs bras décharnés
Le malheur, mendiant, ramasse sur le sol
Quelques feuilles d'Automne éplorées, les console
Puis les croque une à une : il était affamé
Parfois entre les tombes érpouvées par le temps
Souffle comme un frisson triste, soupir des morts
Quand des amours passés ils se remémorent
Les vivants de trembler et s'enfuir haletants.
Assis au pied de l'arbre, attendant sans répit
Le Lune qui jamais ne revient à sa vue
C'est lui, roi solitaire, empereur éperdu
Qui tomba amoureux de la dame de Nuit.
Oh, tribunal cruel, garant des lois premières,
Tu nous juge et toujours condamne au cimetière
A rester à jamais dans notre antre de pierre
Nul homme n'est censé marcher dans la lumière
Annotations
Versions