La Servante, ou l'esclave d'exception

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Contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, Margot n'avait eu aucun repos suite à son passage chez Monsieur et Madame de Villedieu. Elle avait bien entendu tout raconté dans les moindres détails à Géraldine qui n'en croyait pas ses oreilles. De son côté, Madame Solange avait demandé un compte-rendu au couple pendant la soirée suivante et avait appelé aussitôt Margot. Elle avait remercié le couple de Villedieu et avait traîné Margot par les cheveux jusqu'à son bureau.

La jeune femme n'en menait pas large. Elle ne savait pas ce qui avait pu fâcher Madame Solange, mais elle savait déjà qu'elle allait s'excuser à genoux et implorer sa pitié. La maquerelle ouvrit la porte en grand et balança littéralement Margot à l'intérieur de son bureau. Celle-ci s'étala par terre de tout son long.

-- Je vous en supplie, commença-t-elle en pleurant déjà. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont dit, mais je vous jure que je ne vous ai pas menti. Tout s'est bien passé et j'ai fait de mon mieux pour les contenter. Tous et toutes!

-- Debout, Esclave M! cria simplement Madame Solange.

Margot se tut instantanément et obéit. Les larmes continuaient de couler en silence, mais elle se tenait presque au garde-à-vous devant la femme.

-- Tu es si belle, Esclave M. Je dois t'avouer une chose. Je ne suis pas fâchée contre toi. Je suis jalouse.

Margot en perdit toute force dans sa mâchoire inférieure. Madame Solange explosa de rire.

-- Je ne suis pas jalouse de toi! Pour rien au monde je n'aurais voulu être ta place. Je suis jalouse d'eux.

Madame Solange se dirigea vers sa chaise et s'y posa en souriant à Margot. Puis elle tapota ses cuisses pour l'inviter à venir s'y asseoir. Sans rien comprendre à ce qui se passait, Margot vint délicatement poser ses fesses à l'endroit indiqué. Puis Madame Solange reprit, tout en la caressant partout sur son corps frissonnant.

-- J'aurais aimé assister à cette soirée. J'aurais aimé te voir. Il paraît que c'était du grand art! Tu étais en présence de soumis et soumises avec des années d'expérience. Tu les as époustouflés. J'ai rapidement su que tu serais une esclave différente. Je ne saurais dire exactement pourquoi. Je le sentais, simplement. Même Valérie a fini par le comprendre.

Elle marqua une petite pause, appréciant la gêne que Margot ressentait sous ces compliments. Car elle entendait cela comme des compliments. Il n'y avait pas si longtemps, elle aurait été choquée d'entendre ça de la bouche de Madame Solange. Elle se serait posé mille questions sur elle. Mais cette soirée avait terminé d'y répondre. Jamais Margot n'avait pris un tel pied. Même le passage dans la salle Latex n'avait pas été aussi jouissif. Elle savait qu'elle était en train d'accepter sa condition et une partie d'elle en était effrayée. Mais elle ne put s'empêcher de lâcher un petit soupir d'aise sous les douces caresses de la maquerelle.

-- Je ne sais quoi vous dire, Madame Solange...

-- Tu n'as rien à dire, M. Demain, tu démissionneras de ton travail.

-- Madame...

Elle se retourna vivement pour regarder Madame Solange, mais celle-ci lui souriait tendrement.

-- Nous t'en trouverons un autre, tu n'as pas à t'en faire. Mais demain soir, nous partirons toutes les deux pour quelques jours. Tu es officiellement la Servante M.

La femme lui annonça cela en prenant ses seins à pleines mains. Margot se sentit fondre. Son cœur battait à tout rompre et elle sentit malgré elle une chaleur envahir son bassin. Elle n'avait aucune espèce d'idée de ce qu'impliquait ce nouveau titre, mais elle se sentit remplie de joie et de crainte.

-- Il est donc temps que tu saches exactement ce qu'est une Servante. Sache que depuis que j'ai ce genre d'affaire, tu es la deuxième Servante, seulement.

-- Qu'est devenue la première? demanda Margot en tendant sa poitrine vers les mains qui continuaient de la malaxer.

-- La première s'appelle maintenant Valérie.

Margot en resta bouche bée. Allait-elle devenir elle aussi une sorte de professeure pour esclaves? Mais elle n'eut pas le temps de se poser les bonnes questions. Madame Solange lui pinça fermement les tétons et elle se tendit, serrant les dents pour ne pas geindre.

-- Ne va pas croire que tu vas devenir comme elle, Servante M. Elle a repris son nom au moment où elle a cessé d'être Servante. Ton nouveau statut impliquera que tu seras mienne. Tu m'accompagneras dans mes déplacements, tu seras à mes côtés pendant les soirées. Tu serviras mes intérêts. D'où le nom. Mais avant cela, tu devras être formée. C'est donc pour ça que nous partirons demain. Juste toi et moi. Nous nous retrouverons deux heures avant l'heure habituelle. Pour une fois, tu seras habillée, mais pas besoin de prendre du rechange. Prends juste ta trousse de toilette, mais oublie le maquillage. Ce que tu vas apprendre, Servante M, ce n'est pas à être belle, ce n'est pas à être intelligente. Tout cela, tu l'es déjà. Ce que tu vas apprendre, c'est à apprécier tous les traitements qu'on peut t'imposer. Et que tu ne t'effondres plus comme une merde sur le sol, pleine de foutre et de cyprine. À la fin de ton entraînement à mes côtés, la soirée des Villedieu te paraîtra avoir été une promenade de santé. Même si je suis la seule à m'occuper de toi... Du moins la plupart du temps.

Margot fut prise d'un tel frisson qu'elle eut un renvoi qu'elle dut ravaler. La peur, la terreur s'emparait d'elle. Et il n'y eut bien qu'une chose qui l'empêcha de fondre en larmes: le regard de Madame Margot posé sur elle. La femme était persuadée qu'elle réussirait, elle savait qu'elle serait fière de sa décision et prenait déjà pour acquis que Margot serait la meilleure Servante qui puisse exister.

-- Je ferai tout mon possible pour ne pas vous décevoir, Madame Solange, réussit-elle à balbutier.

-- Cela va sans dire, Servante M. Une dernière chose. À partir de maintenant, pour toi, c'est Maîtresse Solange. Allez! Relève-toi! Nous allons annoncer la bonne nouvelle à nos invités!

Margot se redressa sur des jambes cotonneuses. Sa tête tournait, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Et c'est presque par réflexe qu'elle répondit:

-- Bien Maîtresse Solange. Merci pour la confiance que vous mettez en moi.

La femme lui sourit en coin, avant de sortir d'un tiroir une laisse dorée et un collier de soumise noir en cuir. Elle le lui passa et la tira à l'extérieur du bureau. Ils ne croisèrent personne avant d'entrer dans la grande salle. Lorsque Madame Solange entra en tenant la laisse dorée, les voix firent silence petit à petit. Il y avait des regards étonnés, d'autres emplis de questions. Les Esclaves cessaient même de servir sans se faire réprimander. Margot croisa le regard de Géraldine et lui offrit un petit sourire gêné. Elle savait que cela allait sûrement arriver et elle n'en avait pas dit un mot à celle qu'elle commençait presque à aimer.

Madame Solange monta sur la petite estrade et alluma le micro afin d'être entendue de tous:

-- Mesdames, Messieurs... Vous connaissez tous l'Esclave M, arrivée ici depuis quelques semaines seulement. Et pourtant, une bonne partie d'entre vous savent à quel point elle s'est distinguée à chacune de ses apparitions. Elle n'a jamais rechigné à la tâche qui lui incombait et a prouvé à maintes reprises son endurance, que ce soit dans cette salle, dans la salle Latex, ou même chez deux de nos invités pas plus tard que le week-end dernier. J'ai tout de suite senti le potentiel de cette Esclave, qui surpassait tout ce que j'avais pu voir jusque-là... et j'inclue notre chère Valérie dans le lot.

Les deux femmes s'échangèrent un sourire plein de respect et de tendresse.

-- J'ai donc décidé de lui laisser l'occasion de prouver sa valeur. Esclave M sera désormais connue comme étant Servante M. Pour les plus nouveaux d'entre nous qui n'ont jamais vu de Servante en ces lieux, sachez que cela implique qu'elle est mienne. Mais ne vous inquiétez pas, je suis partageuse.

L'assemblée, jusqu'ici pendue à ses lèvres, reprit vie dans un éclat de rire nerveux, bien que soulagé.

-- Tout comme le statut d'Esclave, celui de Servante demande une formation. Plus longue. Je serai donc absente quelques jours et c'est Valérie qui sera votre hôte pendant ce temps. Je compte sur chacun de vous pour lui faciliter la tâche, bien sûr. Merci de votre attention.

Les gens applaudirent et Margot suivit Madame Solange qui descendait de la scène. Beaucoup des invités se frayèrent un chemin pour venir féliciter leur hôtesse et la plupart d'entre eux eurent un geste, un regard pour Margot, qui n'oubliait pas de les remercier chaleureusement. Servante M. À peine annoncé, les gens avaient changé d'attitude envers elle. Car les gestes n'étaient plus les mêmes. Une partie du respect qu'ils avaient pour Madame Solange lui était à présent dévolu. Elle avait donc passé la soirée auprès de Madame Solange, sa Maîtresse. Et les seules mains qui s'étaient posées sur elle après la série des félicitations furent les siennes. Ses mains se baladaient sur son corps tout en parlant avec les invités. À aucun moment, elle ne proposa à quelqu'un d'autre de le faire. Cela manqua un peu à Margot. Mais elle commençait déjà à comprendre ce qu'elle avait voulu dire par "servir ses intérêts". Car même si les discussions semblaient futiles, Margot remarqua rapidement que certains invités avaient plus d'importance aux yeux de Madame Solange que d'autres. Elle se demandait ce qu'ils ou elles pouvaient faire dans la vie pour que sa Maîtresse soit autant à leur écoute et se mette à glousser à des boutades aussi ridicules.

Le seul point noir de la soirée, c'est que Margot ne dormit pas dans sa chambre habituelle, contre Géraldine. Elle n'eut donc pas l'occasion de parler avec elle et savait déjà qu'elle ne pourrait le faire avant de partir. Elle fut emmenée dans une chambre individuelle par Valérie qui semblait heureuse pour elle.

-- Tu verras, après cette formation, ta vie va changer du tout au tout.

Comme si ce n'était pas déjà le cas! Dans sa vie d'avant, elle n'avait couché qu'avec 5 hommes... Enfin, cinq garçons, car les quatre premiers étaient si jeunes et inexpérimentés, comme elle-même, qu'ils n'étaient pas encore des hommes. Et les choses les plus osées qu'elle avait faites, c'était une fellation à Nicolas dans une ruelle sombre, un soir... et d'avoir réclamé qu'il la prenne en levrette. Alors oui, sa vie avait déjà changé du tout au tout. Qu'est-ce que Valérie voulait entendre par là?

Sa dernière journée de travail fut des plus pénibles. Elle était arrivée avec sa lettre de démission et avait passé un moment dans le bureau de sa patronne à esquiver ses questions. Elle n'avait pu que dire qu'un problème familial l'obligeait à s'absenter pour un moment indéterminé. Elle avait bien compris que si elle n'honorait pas sa période de préavis, elle s'asseyait par la même occasion sur ses indemnités de départ. Elle passa donc sa journée à vendre quelques tenues sous les regards à la fois interrogateurs et jugeurs de ses collègues, alors que la patronne se démenait déjà pour trouver quelqu'un pour la remplacer le plus tôt possible.

Ce fut presque un soulagement de revenir à ce qui était devenu sa demeure principale. Elle alla jusqu'à la chambre qu'elle partageait avec Géraldine, avec l'espoir de la trouver là, mais elle n'était pas encore arrivée. Elle alla donc jusqu'à sa nouvelle chambre se changer et passer des vêtements sexy pour plaire à sa nouvelle Maîtresse. Lorsqu'elle sortit de là avec sa trousse de toilette, Valérie vint la chercher et lui passa le collier.

-- Tu devras le porter constamment pendant ta formation. Ensuite, tu n'auras le droit de le retirer que pour aller travailler. Si tu dois aller voir ta famille, tu le retournes. La petite boucle se retrouve sous tes cheveux et il peut passer pour un collier presque normal. Seules quelques personnes se douteront de quelque chose. Peut-être que certains penseront que tu es devenue gothique, au pire!

-- J'ai peur, avoua Margot tout d'un coup.

-- J'avais peur moi aussi, Servante M, lui répondit-elle avec une douceur que Margot n'aurait jamais cru possible chez elle. Mais après ça, je suis restée sa Servante pendant deux ans. Et je ne regrette rien. Lorsque tu reviendras, tu seras une nouvelle personne. Inébranlable aux yeux de la plupart du commun des mortels. Tu riras d'avoir pleuré sous les fessées et les martinets. Car crois-moi... Tu ne sais pas encore ce que c'est d'avoir mal. Mais contrairement au reste du monde, Madame Solange saura te préparer à supporter. Tu vas tous nous épater... encore.

Les yeux écarquillés par la surprise, Margot allait lui demander ce qu'elle entendait par là, mais le ton rustre de Valérie revint au galop:

-- Maintenant, va au salon. Madame Solange a autorisé à ce que tu soulages Marc. Le pauvre s'est fait largué, il n'a plus de suceuse...

Et dix minutes plus tard, Margot entra dans le bureau de Madame Solange, ne sachant trop comment se comporter à présent:

-- Bonjour Maîtresse Solange...

Sans lever la tête des papiers qu'elle lisait, Madame Solange lui indiqua un dossier sur son bureau.

-- Tu auras jusqu'à demain pour retenir tout ça par cœur, Servante M.

Margot se sentit bête, dans sa petite robe d'été qu'elle avait choisi pour sa Maîtresse et qu'elle n'avait même pas regardé. Elle prit le dossier et l'ouvrit. Il y avait une trentaine de pages qui décrivait trente personnes: leur nom, prénom, adresse, lieu de naissance, noms des parents, profession, noms des conjoints et conjointes et leur profession, noms des enfants et leur profession, noms et profession des maîtresses ou amants... Tout! Il y avait toute leur vie et Margot devait tout apprendre en peu de temps. Elle comprit vite la raison: toutes ces personnes étaient des personnes aux grandes responsabilités. Dans la ville, mais aussi la région, voire des responsabilités nationales et internationales. Ces trente personnes faisaient sûrement partie des invités, au moins occasionnels, des soirées de Madame Solange. Mais seulement douze fiches comportaient des pseudonymes qui correspondaient à des noms qu'elle avait elle-même retenu pendant son service.

Restant debout, elle commença donc à parcourir les fiches, une à une, en essayant de retenir le maximum d'informations. Elle fut interrompue par un geste d'agacement de la part de Madame Solange.

-- Tu ne salues pas ta Maîtresse, Servante M? dit-elle en désignant le sol près d'elle, sans pour autant relever la tête de ses papiers.

-- Excusez-moi, Maîtresse Solange.

-- Maîtresse suffira amplement... Tu n'en as pas d'autre à ce que je sache.

Margot vint s'agenouiller près de sa Maîtresse et celle-ci tendit son pied vers elle. Avec un peu de réticence et beaucoup de honte, Margot se baissa jusqu'au pied nu de Madame Solange et le baisa tendrement. Une fois fait, sans un mot, Madame Solange croisa à nouveau les jambes et continua de travailler. Margot, elle, reprit sa lecture mais elle était perturbée par ce qui venait de se passer. Et elle ne comprenait que trop bien qu'à partir de maintenant, c'était ainsi qu'elle devrait saluer sa Maîtresse... Chaque jour! Et où qu'elles se trouvent!

Trente minutes plus tard, Madame Solange se releva. Elle passa la laisse au collier de Margot et déclara simplement:

-- Nous pouvons y aller, maintenant.

D'un geste sec, elle fit relever sa Servante qui la suivit jusqu'à la voiture. Valérie les accompagna, recevant les dernières indications de Madame Solange, puis elle monta du côté passager. Madame Solange accrocha la laisse à la poignée de peur, comme elle l'aurait fait avec un chien, ou un cheval, plutôt. Tout ceci semblait tout à fait naturel à Madame Solange mais à chaque fois, Margot ressentait une honte indicible qui pourtant la troublait d'une manière inattendue.

Avant de démarrer, Madame Solange posa sa main sur la cuisse de Margot et la remonta jusque sous sa jupe, remarquant ainsi qu'elle ne portait pas de culotte. Elle lui sourit en jouant avec ses lèvres qui s'humidifièrent presque instantanément.

-- Tu es très belle, Servante M. Je te remercie pour cet effort. Maintenant, au travail.

-- Bien, Maîtresse So... Bien Maîtresse, bafouilla Margot en rougissant.

Madame Solange roulait tranquillement, sans un mot. Pas d'excès de vitesse, elle s'arrêtait à chaque feu comme il le fallait et laissait la priorité aux piétons, dont la plupart ne manquaient pas remarquer la laisse de Margot. Ce qui la rendait encore plus honteuse, et encore plus excitée malgré elle.

Sorties de la ville, Madame Solange prit la voie rapide en direction du sud. Margot n'en était pas sûre, mais il lui semblait que ce n'était pas à la ferme de la première fois qu'elle l'amenait. Elle n'osa pourtant pas lui poser la question et continua d'étudier les fiches données par sa Maîtresse. C'est ainsi qu'elle découvrit que Monsieur Grimm, l'homme aux doigts épais qui l'avait amenée dans la salle latex, était un riche propriétaire terrien, possédant, entre autres, trois palaces à travers le monde, qui accueillaient régulièrement les plus grands chefs d'États, les plus grands businessmen, et les plus grandes stars du monde, qu'elles soient actrices, sportives ou artistes.

Elles roulèrent ainsi pendant deux bonnes heures, avant que Madame Solange ne s'arrête à une aire de repos, alors que le soleil déclinait dans le ciel. Elle se gara un peu à l'écart des autres véhicules et des camions et dit à Margot de rester là. Lorsqu'elle revint 10 minutes plus tard, elle la regarda d'un air sérieux:

-- Ta première leçon, Servante M. En devenant ma propriété, tu te dois de me faire honneur à chaque instant, ainsi que de m'obéir. Et lorsque je dis obéir, il ne s'agit pas juste de faire ce que je t'ordonne. Tu dois le faire avec passion.

-- Oui, Maîtresse, répondit Margot en déglutissant. Je vous promets que vous n'aurez pas à vous plaindre de moi. Jamais.

La peur transpirait de sa voix, car elle savait pertinemment qu'en lui faisant cet honneur de devenir Servante, elle n'aurait plus jamais le droit à l'erreur, et Madame Solange serait d'autant plus exigeante envers elle.

-- Bien. Déshabille-toi, alors.

Margot s'exécuta sans rechigner, lançant tout de même des regards à droite et à gauche, pour être sûre que personne ne la voyait. Mais avec le plafonnier allumé, elle ne pouvait pas voir bien loin et savait qu'on pourrait, au contraire, la voir de loin.

Madame Solange éteignit alors le plafonnier en souriant. Elle ne dit rien, semblant juste attendre. Margot comprit rapidement en voyant trois hommes s'approcher de sa porte.

-- Le premier jouira sur ton ventre, le deuxième sur tes seins, et le troisième sur ton joli petit minois. Ouvre la porte, maintenant, dit-elle en détachant la laisse de son collier.

Margot prit une seconde pour intégrer ce qui allait se passer. Fébrilement, elle mit la main sur la poignée et ouvrit la porte en grand. Elle fut aussitôt assaillie par une main qui s'agrippa à son sein droit et une autre qui se glissa entre ses cuisses. Elle les écarta et tendit sa poitrine, plus par réflexe que par réelle envie, car Madame Solange avait choisi les plus vieux et gros hommes qu'elle avait trouvé. Elle se laissa d'abord faire, essayant de cacher son dégoût. Mais rapidement, les mots de sa Maîtresse lui revinrent: obéir avec passion. Elle leur sourit alors, tendant une main vers l'entre-jambe de celui qui lui malaxait maladroitement les seins.

-- Alors, les petits vicelards? On veut se vider les couilles? leur lança-t-elle en palpant la queue déjà tendue du vieil homme.

-- Carrément! lui répondit le plus obèse des trois qui n'avait pas de place pour s'approcher d'elle.

-- Alors sortez vos queues... je vais m'en occuper!

Les mains la quittèrent, et elle en profita pour passer ses jambes dehors. N'ayant toujours pas de place pour le troisième, elle sortit carrément du véhicule et s'agenouilla, adossée à la carrosserie. Ils étaient maintenant devant elle, le pantalon aux chevilles, en train de se branler. Le plus vieux avait une bite minuscule et toute rasée, l'obèse lui tendait une verge de taille correcte mais à moitié molle et perdue dans des poils sans fin. Le troisième avait, lui, une belle queue longue et fine sous sa bedaine velue. Elle le prit de sa main gauche et décida de le garder pour la fin, sur son visage. Elle se mit à sucer le bout du petit vieux en se demandant si quelque chose sortirait de là, et palpa les grosses couilles de l'obèse.

-- Prévenez-moi avant de gicler...

Et le petit vieux ne tarda pas à le faire. Elle eut heureusement le temps de se lever pour qu'il éclabousse son ventre de quelques gouttes de sperme en râlant, avant de se jeter sur la belle queue longue. Elle le suça doucement, toutefois, pour ne pas le faire venir tout de suite, et lorsqu'elle passa à l'obèse, il prit lui-même l'initiative de lui relever la croupe et passer derrière elle.

-- Viens là, sale pute, lui lança-t-il.

-- Heu... Maîtresse? demanda Margot.

-- Avec passion, lui répondit celle-ci qui n'avait pas bougé de son siège et qui surveillait ce qui se passait grâce au rétroviseur intérieur.

Elle tendit toutefois le bras, tenant un préservatif entre son index et son majeur, que l'homme s'empressa d'attraper. Alors Margot tendit sa croupe, en essayant de ne pas penser à ce qu'elle était en train de faire. Le gars obèse lui prit la tête et l'enfonça dans son ventre. L'épaisseur de celui-ci l'empêchait de pouvoir prendre entièrement sa queue en bouche, alors elle l'aspira, la suçota, pendant que l'autre poussait doucement son pieu en elle.

Elle le sentit rapidement s'enflammer. Il la baisait comme un dératé et eut peur qu'il ne se vide dans la capote. Elle ne put retenir quelques couinements, tout en branlant l'obèse qui râlait de plaisir. Sûrement que ça faisait bien longtemps qu'une femme ne l'avait pas touché... au moins gratuitement! Alors quand elle se mit à suçoter son gland, tout en jouant avec son frein de la langue, il ne résista pas. Elle n'eut qu'à le branler en se relevant légèrement et il gicla un foutre épais et abondant sur ses seins.

Alors que le dernier avait un peu ralenti ses va-et-vient, elle lui déposa un bisou sur le gland et le remercia, avant de prendre les choses en main avec celui qui cognait bien au fond d'elle. Elle s'adossa debout à la voiture et releva une jambe pour l'inciter à venir la baiser ainsi. Elle trouva presque mignon la façon qu'il avait de tenir ses vêtements tout en la limant, pour être sûr qu'ils ne soient pas tâchés du sperme des autres.

-- Tu vas me gicler à la gueule, toi, mon salaud, hein?

Elle ne remarqua que maintenant que sa queue était tellement longue qu'il ne pouvait la pénétrer entièrement. À chaque coup de reins, elle le sentait cogner contre le col de son utérus et malgré la douleur, elle explosa rapidement. Au même moment, il se retira rapidement et fit voler le bout de plastique. Elle n'eut pas le temps d'apprécier les frissons de l'orgasme et se mit à genoux. Son foutre coula mollement, épais et visqueux. Il tapota son gland sur son nez pour lui offrir jusqu'à la dernière goutte et elle posa un bisou dessus pour le remercier et remonta dans la voiture, le laissant là dans l'obscurité naissante à remonter tout seul son pantalon.

-- Je suis fière de toi, Servante M, lui dit directement Madame Solange. Comment te sens-tu?

-- Sale, humiliée, Maîtresse, répondit-elle d'une petite voix tremblante. Je trouve cela avilissant. Mais je suis aussi heureuse de vous rendre fière.

-- Humiliée par ça, après tout ce que tu as vécu? Explique-toi, Servante M, lui dit Madame Solange sur un ton qui se voulait plus curieux qu'autoritaire.

-- L'endroit est glauque... Et vous avez fait exprès de choisir les plus moches, comme si...

-- Comme si?

-- Comme si je ne méritais pas mieux, termina Margot d'une petite voix timide.

-- Regarde-moi, lui intima Madame Solange.

Margot s'exécuta et elle ne vit pas la gifle venir, qui lui brûla la joue et ouvrit les vannes des larmes. Elle porta la main à sa joue et regarda Madame Solange lécher le sperme qu'elle avait sur les doigts.

-- Sache, Servante M, que tu ne mérites que ce que je décide que tu mérites. Je pensais pourtant que tu l'avais déjà intégré, ça. Tu as tant de choses à apprendre en peu de temps! Mets ta ceinture, notre destination n'est plus bien loin.

Tout en séchant ses larmes et étalant le sperme au passage sur son visage, Margot reprit les fiches et fit de son mieux pour retenir le plus d'informations possible sur le reste du trajet, le plafonnier allumé de son côté.

Madame Solange prit un petit chemin en terre qui menait à une petite maison de campagne, non loin d'un bourg. Le voisin le plus proche était à une centaine de mètres, d'après les lumières que Margot vit en pleine nuit. Devant la maison, il y avait un petit jardin bien entretenu, ce qui lui fit dire qu'il y avait sûrement une personne payée pour s'en occuper toute l'année. À l'arrière, il y avait un bois dense qui semblait s'étendre sur plusieurs kilomètres.

Margot prit leurs affaires, surtout celles de Madame Solange, et les installa dans sa chambre, à l'étage, ainsi que dans la grande salle de bain avec jacuzzi. Au rez-de-chaussée, Margot eut le droit à un matelas sous l'escalier (qui n'était pas fermé) et le lavabo des toilettes lui servirait de salle de bain.

Elle se nettoya là, dans cette pièce si petite qu'elle devait laisser la porte ouverte pour pouvoir effectuer les gestes qui lui permettaient de se débarbouiller du foutre des trois hommes, puis elle fit à manger à sa Maîtresse pendant que celle-ci se délassait dans le jacuzzi. Heureusement, le frigo était déjà rempli d'avance, et Margot avait eu l'habitude de cuisiner pour son ex-mari. L'idée la fit frissonner, à la fois de regret et de plaisir, même si ce n'était pas encore officiel.

Elle attendit, agenouillée auprès de sa Maîtresse lovée dans une robe de chambre, que celle-ci se rassasie. Enfin, Madame Solange lui ébouriffa les cheveux pour la remercier, puis lui proposa ses restes en posant l'assiette au sol. Margot mangea avec honte, sans couverts, les quelques bouchées que sa Maîtresse lui offrait.

-- Il va être temps d'aller au lit, déclara Madame Solange. Une dure journée nous attend demain! Enfin... Lorsque je parle de lit, je parle pour moi.

Elle tira sur la laisse de Margot et la descendit au sous-sol. Margot découvrit là une vraie salle de torture. La salle latex était un bac à sable, à côté de ça! Comme si madame Solange avait rassemblé dans cette pièce le contenu d'un musée dédié à la torture à travers les âges. À tel point que Margot marqua un temps d'hésitation avant de la suivre à l'intérieur.

-- Ne fais pas ta fillette! lâcha sèchement Madame Margot avant de la diriger jusqu'au chevalet qui avait été mis debout.

Margot regarda sa Maîtresse avec une frayeur intense dans les yeux, mais elle ne réussit pas à se débattre. Elle la laissa l'attacher, poignets et chevilles. Puis Madame Solange, appliquée, précise, actionna un bouton qui la souleva du sol par les poignets. Grâce à un deuxième bouton, ce sont ses chevilles qui furent tirées et écartées, comme ses bras. Pour un peu de confort, elle posa des cales sous ses pieds, sur lesquels elle pouvait prendre appui.

Margot pensait qu'elle en aurait fini là, mais Madame Solange remonta et revint avec les fiches que Margot devait apprendre. Elle les plaça face visible devant Margot, sur un énorme pupitre pour qu'elle puisse les lire sans avoir à les toucher.

Enfin, elle approcha une machine qui semblait la rendre fière. Il s'agissait d'une machine à gode, armée d'un sextoy épais. Le système était relié à une sorte de plateau. Margot pensa que Madame Solange lui donnerait à manger pendant qu'elle se ferait baiser par la machine. Mais ce qui l'attendait était bien pire. Madame Solange dirigea le sextoy vers le haut et le cala juste contre les lèvres de Margot, puis elle remonta le plateau à un centimètre ou deux de son menton. Avec un grand sourire, elle déclara à sa Servante:

-- Comme je le te le disais, tu as jusqu'à demain matin pour retenir tout ça. Les feuilles seront brûlées, car il ne faut aucune preuve. Tu vas donc rester là pendant que je me repose après ce voyage exténuant et être une bonne Servante. Si le sommeil te prend... Alors ton menton tombera sur le plateau, et...

Elle baissa la tête de Margot pour que son menton appuie légèrement sur le plateau. Aussitôt, la machine se mit en branle, apparemment sur la vitesse maximale. Le gode la transperça sans pitié, cogna au fond de son sexe et redescendit. Margot hurla de douleur en remontant la tête, ce qui stoppa la machine. Les larmes se mirent à couler, abondamment.

-- S'il vous plaît, Maîtresse... Pas ça... Je... Je ne suis pas prête...

À nouveau, Margot reçut une gifle phénoménale.

-- Tu es ma Servante, alors tu dois l'être. À demain.

Et sans un mot de plus, Madame Solange quitta la pièce, ferma la porte à clé derrière elle et alla se coucher, laissant Margot seule et en pleurs avec pour seule compagnie des machines de torture et trente fiches à retenir.

Elle ne sut pas combien de temps fut absente Madame Solange. Elle avait mal partout, peinait pour garder les yeux ouverts sur les fiches et semblait tout mélanger dans sa tête. La machine l'avait gardée éveillée, la transperçant à chaque fois qu'elle se laissait aller au sommeil. Son sexe lui paraissait être devenu un hématome énorme et douloureux, lorsque sa Maîtresse la fit descendre. Elle ne réussit pas à tenir debout, si bien que Madame Solange dut l'allonger à même le sol. Elle la vit, plus belle que jamais dans un tailleur moulant, dont la veste laissait voir la dentelle de son soutien-gorge. Sa jupe se terminait juste sous les genoux et elle portait des talons aiguille qui pourraient être de vraies armes. Pour parfaire sa tenue, elle avait un chignon très serré qui laissait découvert son cou sensuel. Malgré la vision, Margot ne réussit pas à lui sourire. Elle n'était que douleur, étirements et plaintes.

Pourtant, sa Maîtresse ne lui laissa aucun répit, lui posant des questions les unes après les autres: "Le nom de la maîtresse de Monsieur Untel? Combien d'enfants a Madame unetelle? En quelle année est né tel autre?" La plupart du temps, Margot répondait à côté, et à chaque fois, Madame Solange lui enfonçait son talon dans une partie du corps: le ventre, les cuisses, les seins, les flancs, ou même les joues. Mais au bout d'un long moment, sa Maîtresse lui sourit:

-- Ce n'est pas si mal, Servante M. Toutes tes réponses, même si tu as mélangé les personnes, existaient dans les fiches. Repose-toi un peu. Je dois me rendre en ville.

Puis elle s'en alla, laissant Margot sur le sol qui n'eut même pas la force de bouger avant d'enfin pouvoir s'endormir. À son réveil, lorsque Madame Solange revint, elle sentit ses muscles engourdis, le sang palpiter dans son clitoris douloureusement.

-- Caresse-toi, lui ordonna sa Maîtresse. À partir de maintenant, tu le feras à chaque réveil.

Puis elle s'installa, assise sur le seul fauteuil de la pièce, et Margot s'exécuta sans rechigner. Elle mit du temps à ressentir du plaisir, mais avait eu la jugeote de simuler dès les premières caresses. Elle mit de longues minutes à se faire jouir, mais elle ne pouvait nier le fait que le regard de Madame Solange sur elle l'aidait beaucoup. Elle en avait même oublié ses douleurs internes et avait planté deux doigts dans son fourreau humide pour se faire exploser.

Encore haletante, les questions reprirent. Margot tentait de répondre au mieux, mais elle était encore loin d'avoir tout retenu. Au bout de cinq fautes, Madame Solange se leva et alla dans l'armoire chercher une cravache. Prise de panique, toujours allongée au sol, Margot continua de répondre en se recroquevillant sur elle-même. Mais la cravache pleuvait à chaque mauvaise réponse, ou réponse incomplète, avant de lui donner la bonne réponse.

Enfin, elle aida Margot à se relever et la monta au rez-de-chaussée où un copieux petit déjeuner l'attendait, même si elle devait le manger à même le sol, aux pieds de sa Maîtresse qui parcourait la presse locale. Ce n'est qu'après s'être rassasiée et lorsque Madame Solange la descendit à nouveau au sous-sol qu'elle vit la fiche fixée sur la porte. Il s'agissait d'un planning pour deux semaines. Elle perdit toutes ses couleurs en voyant le programme que Madame Solange lui avait préparé: fouet, shibari, tenue du corps, sport, obéissance, exhibition, contraintes, exercices de souplesse, fellation, sodomie, fisting, saphisme... Chaque demi-heure de chaque journée était chronométrée. Elle vit même que certains moments étaient annotés du nom d'un ou d'une intervenante extérieure. Et que la quinzaine se terminerait par un gang bang.

-- Tout ça en apprenant tes fiches par cœur, Servante M, lui précisa sa Maîtresse sur un ton qui ne laissa aucune place à la plainte.

-- Je me donnerai à fond, Maîtresse... répondit Margot dans un sanglot.

Et malgré sa volonté, Margot pleura énormément. Particulièrement les premiers jours qui étaient centrés sur l'obéissance et la douleur. Voilà trois jours que Margot vivait avec Madame Solange. Elle n'était pas sortie de la maison, n'avait quasiment vu que le sous-sol et la petite pièce où elle dormait, si tant est que l'on pouvait appeler ça une pièce.

Au quatrième jour, elle se leva la première, le corps douloureux, la peau balafrée par les coups de cravache et de fouet, et le moral dans les chaussettes. Après avoir passé de la crème réparatrice partout sur son corps, et s'être caressée jusqu'à une petite jouissance, elle trouva tout de même la force de préparer le petit déjeuner de sa Maîtresse ainsi que le sien, qu'elle déposa dans une assiette, au sol. En descendant de sa chambre, Madame Solange lui sourit, après qu'elle ait présenté son pied à sa soumise:

-- Merci, ma belle Servante M. Je suis fière de toi. C'est le premier jour que je n'ai pas à te réveiller. Tu commences à prendre le rythme.

Margot ne répondit qu'une petite courbette. Madame Solange lui attacha la laisse et elles mangèrent ensemble, Margot aux pieds de sa Maîtresse. À peine eut-elle terminé la vaisselle que l'on frappa à la porte. Margot se souvint que la journée était consacrée aux contraintes avec Mademoiselle Hortense. Celle-ci était une femme ronde au visage sévère. Elle avait les cheveux courts et d'un noir profond, avec une raie sur le côté. Elle portait un tailleur strict ample qui peinait à cacher sa poitrine opulente.

Mademoiselle Hortense eut à peine un regard pour Margot, et ce n'est que lorsque qu'elle lui servit un thé qu'elle la dévisagea, des pieds à la tête.

-- Tu crois qu'on va pouvoir en faire quelque chose? demanda-t-elle à Madame Solange.

Margot fut surprise d'entendre quelqu'un tutoyer sa Maîtresse. Mais cela semblait tout à fait normal, et elle répondit sur un ton malicieux que Margot ne lui connaissait pas.

-- Tu me sous-estimes toujours, Hortense! Celle-ci ne te décevra pas, crois-moi.

-- Tu m'avais dit la même chose de ta Servante V. J'espère que je n'aurai pas à fouetter celle-là... Tu l'as déjà bien abîmée.

Margot qui se tenait dans la position adéquate, les mains dans le dos et la poitrine en avant, sentit un long frisson parcourir son échine. Elle eut envie de pleurer, d'implorer la pitié de sa Maîtresse et de Mademoiselle Hortense. Mais elle sut d'instinct qu'il valait mieux ne pas dire quoi que ce soit, surtout de cet ordre-là. Elle fut presque soulagée lorsque la femme ronde lui ordonna d'aller chercher son sac dans la voiture.

Elle s'y rendit le plus rapidement possible. D'autant qu'elle remarqua la présence du jardinier en train de tailler les haies à la cisaille. Il lui lança un bonjour accompagné d'un regard lubrique mais ne sembla pas étonné du tout de la voir nue. Margot lui répondit le plus poliment possible et attrapa le lourd sac dans le coffre. Qu'y avait-il dedans? Elle savait qu'elle ne le découvrirait qu'au fur et à mesure de la journée. Et que celle-ci allait s'avérer longue.

Une fois à l'intérieur, la leçon commença directement. Toujours assise face à Madame Solange, Mademoiselle Hortense prit un ton encore plus sévère:

-- La contrainte, Servante M, ce n'est pas simplement d'être attachée, ou enfermée dans une cage, aussi petite soit-elle. La vraie contrainte, ma petite, c'est de continuer à servir ta Maîtresse malgré les chaînes, quelles soient physiques ou mentales. À la fin de cette journée, tu seras capable de nous servir les mains attachées dans le dos, de te presser de nous rejoindre les chevilles attachées l'une à l'autre. En tant que Servante de Solange, tu dois savoir utiliser ton cerveau et trouver des parades aux contraintes. Nous allons beaucoup travailler sur les contraintes physiques aujourd'hui, mais elles seront bien souvent mentales. Comment parler avec ta Maîtresse dans un lieu où tu n'as pas le droit de l'ouvrir? Comment à la fois porter une ceinture de chasteté et montrer ton plaisir à ta Maîtresse? Autant de questions qui ne devront plus avoir de secrets pour toi.

Le corps de Margot se raidit, telle une militaire au garde-à-vous. De cette manière, elle montrait sa volonté de satisfaire sa Maîtresse, même si au fond d'elle, la peur régnait. Mademoiselle Hortense se leva de sa chaise et alla ouvrir le sac. Margot put y voir des barres en fer, des cordes, des menottes, tout ce qu'il fallait pour limiter ses mouvements, voire les interdire complètement. Et malgré elle, elle s'imagina ainsi contrainte devant les yeux brillants de sa Maîtresse. Et cela l'excita brièvement, le temps que Mademoiselle Hortense ne reprenne la parole:

-- Puisque Solange m'a certifiée que tu étais l'Esclave la plus formidable qui soit, nous allons commencer directement, dit-elle en sortant un gag-ball du sac.

Elle vint l'installer sur Margot qui se laissa faire. Elle ouvrit la bouche pour accueillir la boule et sentit aussitôt la salive affluer sous sa langue. Bientôt, elle coulerait sur son menton et ses seins, mais ce n'était rien comparé à ce qui l'attendait. Mademoiselle Hortense sortit une barre de fer armée de menottes assez larges. Elle lui croisa les bras dans le dos, chaque main au niveau du coude opposé. Elle ferma la première menotte autour d'un poignet et d'un avant-bras, puis elle passa à l'autre côté. La barre de fer était coincée entre ses bras, appuyant sur ses biceps et l'empêchant de bouger autre chose que les épaules. Margot remarqua le regard de Madame Solange, un fin sourire sur ses lèvres. Alors elle bomba le torse, mettant ainsi ses seins en avant, ses tétons dardés vers sa Maîtresse qui n'en sourit que de plus belle.

Mademoiselle Hortense s'affaira maintenant à ses pieds. Elle les attacha avec ces menottes en plastique que la police utilise maintenant à la place de celles en métal. Elle fit de même au niveau de ses genoux. Margot se retrouvait figée sur place, se demandant déjà ce que Mademoiselle Hortense allait lui demander de faire.

-- Solange, tu es fatiguée... Tu devrais aller t'allonger dans ta chambre, dit celle-ci en ricanant.

Madame Solange ricana à son tour et s'exécuta. Un peu affolée, Margot la regarda s'éloigner et monter les escaliers alors que Mademoiselle Hortense scrutait son corps. Elle sentit une main boudinée venir caresser ses fesses et la femme lui susurra à l'oreille:

-- Hé bien, Servante M... Tu ne vas pas faire un câlin à ta Maîtresse?

Margot frissonna. Elle sentit une goutte de bave tomber sur son sein et couler jusqu'à son téton durci. Par la fenêtre, elle vit le jardinier se rincer l'œil, ne faisant même pas semblant de travailler. Elle prit une grande inspiration par le nez et se lança.

Elle n'avait pas d'autre choix que de sautiller à pieds joints. Dès le premier saut, elle comprit que, les bras attachés ainsi dans le dos, elle pourrait facilement perdre son équilibre. Elle ne devait donc pas tenter des sauts trop longs. Elle se dirigea donc vers l'escalier à petits sauts réguliers, assez fière d'avoir trouvé une technique qui lui permettait d'avancer sans risquer de tomber. Mais c'était sans compter sur Mademoiselle Hortense. Elle sentit la brûlure piquante d'une cravache sur sa fesse droite.

-- Allez, Servante M! Sinon elle sera endormie quand tu arriveras!

Et Margot tenta d'accélérer. Arrivée au pied de l'escalier, elle reprit un instant son souffle. Il devait bien y avoir une vingtaine de marches pour accéder à l'étage. Heureusement, la chambre de sa Maîtresse était juste en face du couloir. Elle sauta sur la première marche et faillit perdre son équilibre. La cravache lui rappela qu'elle devait aller plus vite. Elle sauta sur la deuxième marche, enchaîna avec la troisième. Elle mordait dans la boule et sauta sur la quatrième.

C'est là qu'elle perdit son équilibre pour la première fois de la journée. Sa joue cogna contre l'angle d'une marche et elle sentit le bleu se former presque aussitôt. Elle reçut de nombreux coups de cravache avant de réussir à se relever, en imitant un ver de terre. Deux marche plus haut, elle tomba à nouveau, mais eut le réflexe de se retourner dans sa chute. Ainsi elle protégeait son visage mais se relever était aussi plus simple.

Arrivée en haut de l'escalier, elle put reprendre un peu son souffle. Elle dut ouvrir la porte avec le menton et réussit à se pencher juste assez pour poser la tête près de celle de sa Maîtresse qui posa un bisou sur son front.

-- Tu redescends et tu recommences. Sans chute, cette fois, ordonna Mademoiselle Hortense.

Le regard de Madame Solange lui donna du courage. Elle y lut de la confiance, sa Maîtresse croyait en elle et elle descendit les marches avec rapidité et précaution, si bien qu'arrivée en bas des marches, elle n'avait reçu aucun coup de cravache. La gorge sèche et serrée, elle reprit son ascension. Dans sa vie, elle avait rarement fait autant de cardio d'un coup. Pour se donner du courage, elle fermait les yeux une seconde et revoyait Madame Solange la motiver d'un regard sûr. Elle arriva en haut des marches sans avoir chuté une seule fois. Ses jambes étaient devenues cotonneuses, mais elle tint jusqu'au lit où, cette fois, Madame Solange l'embrassa sur la bouche. Pendant ce baiser, elle fut congratulée par Madame Hortense d'un doigt plongé dans sa matrice qui réagit automatiquement en s'humidifiant. La grosse demoiselle sembla heureuse de cette réaction, mais Margot le savait: c'était particulièrement le baiser de sa Maîtresse qui l'avait excitée.

À la fin de la journée, Margot était rincée. Elle avait été tordue dans tous les sens, tout en lui demandant de leur servir le thé. Elle avait mangé pieds et poings liés, à même le sol, devant nettoyer le carrelage après son repas avec sa propre langue. Elle avait appris à se relever sans ses bras, à la seule force de ses jambes. Elle avait reçu de nombreux coups de cravaches, avait été insultée, mais aussi récompensée à maintes reprises.

Tant et si bien qu'à la fin de la journée, une fois que Mademoiselle Hortense était partie sans avoir sorti son fouet, Madame Solange vint la féliciter en personne. Elle prit sa Servante sur ses genoux, qui s'affala presque sur elle, et caressa ses seins douloureux. Margot remarqua que le jardinier, qui s'était fait plus discret durant la journée, était toujours là. Tout en s'occupant de ramasser ses outils, il matait à travers les fenêtres.

-- Redresse-toi, ma belle. Montre à cet homme à quel point tu es forte.

Margot obéit dans la douleur. Elle s'assit, le dos droit, les seins pointés vers l'homme qui s'était arrêté à la fenêtre de la cuisine. Madame Solange lui massait tendrement les seins et Margot ne put retenir quelques gémissements de plaisir. Les mains de Madame Solange descendirent sur son ventre, jusqu'à ses cuisses, qu'elle ouvrit comme pour présenter au jardinier son entre-jambe.

-- Tu as été splendide, aujourd'hui, Margot. Je suis fière de toi, dit-elle en caressant l'intérieur de ses cuisses.

-- Il y a pourtant plusieurs exercices que je n'ai pas réussis, Maîtresse, lui répondit Margot avec sincérité.

-- Hortense a bien vu ton potentiel. Si elle est partie si tôt, c'est parce qu'elle savait que tu as compris. Le reste ne sera que de l'entraînement. Fais signe au jardinier de te rejoindre. Ce sera ta récompense.

-- Maîtresse?

-- Fais-le... Tu vas être surprise, crois-moi.

Margot sourit alors au jardinier et lui fit signe de l'index de les rejoindre dans la maison. Ce dernier ne se fit pas prier et entra dans la cuisine quelques secondes plus tard, saluant Madame Solange avec une petite courbette.

-- Ma Servante ici présente a eu une dure journée, Jean-Pierre. Aurais-tu l'obligeance de lui offrir un des massages dont tu as le secret?

-- Avec grand plaisir, Madame Solange, répondit l'homme avec un sourire en coin. Laissez-moi le temps de me débarbouiller.

-- Bien sûr, Jean-Pierre, bien sûr. Tu peux utiliser la salle de bain du bas. Nous allons préparer la table.

L'homme disparut dans la pièce indiquée par Madame Solange et cette dernière donna les ordres à Margot:

-- Va prendre une serviette que tu vas disposer sur la table basse du salon. Je vais chercher l'huile en haut, ainsi qu'un petit coussin.

-- Merci Maîtresse, lui répondit Margot, étonnée de ce geste. Je ne sais comment vous remercier.

-- Il n'y a qu'une manière, Servante M. L'obéissance et l'abnégation. C'est tout ce que je te demande.

-- Je vous le jure, Maîtresse...

Margot se surprit elle-même à répondre cela de cette manière. Il n'y avait pas si longtemps, elle aurait tué pour échapper à cette femme, et aujourd'hui, de tout son cœur, elle lui promettait la plus pure des obéissances. Fébrile et pleine de questions, au bord de la remise en question, Margot alla chercher une serviette pendant que sa Maîtresse montait à l'étage. Elle la disposa sur la table basse et s'y allongea. D'abord sur le ventre, ensuite sur le dos. Elle ne trouvait pas de position à l'aise alors elle attendit sa Maîtresse debout près de la table.

Madame Solange réapparut rapidement, dans une démarche légère, un magnifique sourire aux lèvres. Margot ne put s'empêcher de défaillir devant cette vision. Sa Maîtresse était si belle, si sûre d'elle... mais... était-ce l'idée de voir le jardinier s'occuper d'elle qui la mettait dans une disposition? Ou simplement l'effet d'une journée de travail qui s'était déroulée comme elle le désirait? Margot n'eut pas le temps de réfléchir plus, comme bien souvent.

À peine le coussin fut-il mit en place par Madame Solange que Jean-Pierre sortit de la salle de bain, entièrement nu. Margot resta bouche bée devant lui. Non seulement le jeune homme était musclé à souhait, mais en plus il avait un sexe énorme, qui, pour l'instant, pendait jusqu'à presque la moitié de sa cuisse. Madame Solange ria de bon cœur en voyant la réaction de sa Servante, le regard fixé sur le membre de Jean-Pierre, la bouche entrouverte par la surprise.

-- Servante M!

Il suffit de cela pour que Margot reprenne ses esprits. Elle rougit de honte et baissa le regard.

-- Pardon, Maîtresse, je...

-- Oui, je sais! fit sa Maîtresse en riant. Moi-même, j'ai été surprise, la première fois.

Le jeune homme s'approcha, visiblement tout à son aise dans cette tenue devant deux femmes plus âgées que lui. Il prit la main de Margot et l'invita à prendre place sur la table basse, allongée sur le ventre. Madame Solange, elle, s'assit sur le canapé près d'eux après s'être servi un verre de vin.

-- Tourne ton visage vers moi, Servante M. Et ne me quitte pas des yeux pendant toute la durée du massage, quoi qu'il arrive.

-- Bien, Maîtresse, lui répondit Margot d'une petite voix presque déjà endormie.

Le simple fait de s'allonger venait de lui rappeler à quel point elle était fatiguée, et déjà, Jean-Pierre appliquait de l'huile sur ses mollets avec une douceur enivrante. Sans un mot, il lui massait les pieds, les jambes, avec une précision qui faisait déjà sombrer Margot dans une somnolence profonde, à laquelle elle ne se laissait pas aller complètement uniquement pour regarder sa Maîtresse boire son verre.

Alors que Jean-Pierre remontait le long de ses cuisses et les lui ouvrit légèrement, elle vit les yeux de Madame Solange se poser sur l'homme, puis un sourire se dessiner sur son visage.

-- Il semblerait que tu sois à son goût, Servante M.

Jean-Pierre ricana, alors qu'en frôlant sa vulve qui se mit à frémir, il remonta sur ses fesses et entreprit de les masser avec une douceur si sensuelle que Margot se sentit se liquéfier. Le jeune homme commençait à mêler des caresses qui s'éloignaient des massages qu'elle avait connus jusque-là, allant jusqu'à appliquer de l'huile sur son anus, de la tranche de sa main.

Puis il remonta encore. Ses mains magiques passèrent sur son dos en réussissant à ne pas réveiller les douleurs des jours passés. L'huile utilisée semblait faite exprès pour ça, car ça ne piquait pas non plus. Positionné sur le côté de Margot, l'homme s'avança assez pour qu'elle puisse voir son sexe tendu. Par réflexe, elle détourna les yeux pour mieux le voir.

-- Ton ordre, Servante M! cria aussitôt Madame Solange.

Margot sursauta de peur et fixa à nouveau son regard sur elle.

-- Excusez-moi, Maîtresse... Je vais me retenir.

-- Une vraie salope, hein? fit Madame Solange avec un sourire en coin vers le jardinier-masseur.

-- En effet, Madame Solange. Vous avez toujours le don de les dénicher, lui répondit le jeune homme en venant se placer au niveau de la tête de Margot pour lui masser les épaules.

Au bout d'un moment, il lui demanda de se retourner. Ce qu'elle fit, avant de reprendre sa contemplation de sa Maîtresse. Le masseur était resté au niveau de sa tête, et elle le sentit se pencher au-dessus d'elle. Ses bourses vinrent se poser sur sa joue alors que ses mains écartaient ses cuisses pour placer ses jambes de chaque côté de la table. Margot sentit un long frisson la parcourir. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas senti sur son corps autant de douceur. Elle se mordit la lèvre en regardant sa Maîtresse qui avait un regard brillant de joie. Elle sentit l'huile couler sur son ventre, puis les mains délicieuses du jeune homme commencer à la caresser, plus qu'à la masser. Son bas-ventre commençait à la brûler et lorsqu'il attrapa ses seins, elle gémit carrément, contractant jusqu'à son vagin de plaisir.

Lorsque son masseur se déplaça à nouveau pour retourner à ses jambes, Margot se savait trempée, reluisante d'huile et de cyprine. Il s'agenouilla près d'elle et posa son talon sur sa cuisse, la plate du pied contre son ventre. Il était tellement dur, son sexe tellement imposant, qu'elle put le caresser du pied, alors qu'il massait tendrement sa jambe.

Il fit de même avec l'autre jambe, et Madame Solange observait le pied de Margot lui caresser le sexe avec la même sensualité qu'il la touchait. Lorsqu'il reposa sa jambe sur le côté de la table, Margot ne sut plus où il était, si c'était terminé. Elle regardait sa Maîtresse qui lui souriait à présent. Celle-ci eut un geste qui manqua faire jouir Margot dans l'instant. Elle releva sa robe. Margot découvrit qu'elle ne portait pas de culotte, rien. Sa vulve était une simple ligne, encore, visiblement surmontée d'une toison assez fournie. Madame Solange lui sourit de plus belle alors qu'elle portait un doigt sur son bouton, juste au-dessus de la ligne que formaient ses lèvres. Au même instant, elle sentit un filet d'huile couler le sien. Madame Solange ouvrit ses lèvres d'un doigt expert exactement au même moment où elle sentit ceux de Jean-Pierre en faire de même.

Il fallut à Margot prendre sur elle pour ne pas exploser tout de suite. Elle avait le sentiment qu'il s'agissait des doigts de sa Maîtresse sur son sexe qui ne réclamait pas autre chose que cette douceur.

Puis les choses s'accélérèrent. Elle sentit son vagin se remplir de deux doigts experts. Elle se tendit sur la table, les yeux courant du visage de sa Maîtresse à sa vulve maintenant reluisante légèrement. Petit à petit, elle devinait un clitoris se dresser, commencer à sortir de sa petite protection et pointer le bout de son nez en direction de Margot. Madame Solange le caressait avec assurance, le faisait grandir encore et encore, tel un mini pénis. Il formait comme un gland qu'elle branlait comme une petite queue, alors que Jean-Pierre la faisait couiner en branlant le sien, deux doigts plantés en elle, qui malaxaient l'autre extrémité de son clitoris à elle. Formidablement excessif. C'est avec ces mots qu'elle décida de décrire le clitoris de sa Maîtresse. Elle voulait l'avoir en bouche, le sucer jusqu'à la faire jouir.

Oh non! Elle ne devait pas s'imaginer faisant jouir Madame Solange, sinon elle allait jouir bien trop tôt. Le pire, dans tout ça, c'est que Madame Solange se caressait sans quitter le visage de Margot des yeux. La voir prendre du plaisir sous les doigts de Jean-Pierre suffisait à l'exciter.

Puis les doigts de Jean-Pierre quittèrent son puits. Les yeux de Madame Solange se dirigèrent vers lui et Margot la vit hocher rapidement la tête, acceptant ainsi que le masseur continue sur sa lancée. Elle le sentit venir entre ses jambes. Son sexe se posa sur pubis, alors qu'il semblait encore loin d'elle! Il attrapa ses jambes et les souleva, les cala sur ses épaules.

Puis le monstre se cala contre sa vulve. Elle se crispa d'abord, par surprise. Mais rapidement, elle se détendit. Il poussait doucement, de la même manière qu'il massait. Elle l'accueillit dans un long et magnifique gémissement, les yeux plantés dans ceux de sa Maîtresse.

Jean-Pierre la prit comme il massait: avec douceur. La taille de son chibre suffisait à procurer à Margot un plaisir qui lui faisait oublier toutes ces journées difficiles, et celles à venir. Ses chairs écartées, son puits massé dans toute sa profondeur, le regard de Madame Solange posé sur elle... tout la faisait oublier sa condition de captive. La tête lui tournait, elle sentait un orgasme monter, le genre d'orgasme qu'elle n'avait pas eu depuis bien longtemps, celui que l'on accueille sans crainte, que l'on attend et que l'on retient même encore un peu, pour le laisser grandir et qu'il s'exprime dans toute sa beauté.

Les yeux plantés dans ceux de sa Maîtresse, c'est avec elle qu'elle faisait l'amour à cet instant. Et Madame Solange ressentait visiblement la même chose. Elle branlait énergiquement son clitoris, son sourire tordu par le plaisir qui montait aussi en elle.

Le jardinier accéléra petit à petit. Margot avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts, elle s'accrochait à la table alors que l'homme la culbutait sur la table basse. Elle couinait, criait, l'orgasme montant inexorablement. C'est alors qu'elle vit sa Maîtresse se lever. La robe relevée, elle vint présenter son sexe au-dessus du visage de Margot. Cette simple vision la fit crisper encore plus ses doigts sur la table. Elle aurait pu jouir à l'instant.

-- Maintenant, dit-elle simplement.

Et Margot laissa sa jouissance s'exprimer. Son corps fut tellement secoué que Jean-Pierre se retira, continuant simplement de frotter sa longue et grosse verge contre le clitoris de Margot. Mais ce à quoi la Servante ne s'était pas attendu, ce fut la douche qu'elle reçut. Sa Maîtresse vidait sa vessie sur elle. Mais l'orgasme fut si puissant qu'avant même de s'en rendre vraiment compte, elle jouissait encore plus fort à ce contact chaud sur sa peau. Elle ouvrait même la bouche, ondulait son corps sous ce fluide doré.

Ce n'est que lorsque l'orgasme la laissa pantelante, hors d'haleine et encore loin de son propre corps qu'elle eut cette pensée fugace: "Ma Maîtresse vient de marquer son territoire." Et elle ne sut pas si elle devait s'en réjouir. Car au fond d'elle subsistait encore un léger espoir de se sortir de là.

Et alors que Madame Solange branlait l'énorme braquemard de Jean-Pierre pour le faire se vider sur le corps de Margot, cet espoir fut anéanti pour de bon. Elle venait de la marquer, d'une manière plutôt inattendue. Et ce marquage, si primaire, ne voulait dire qu'une chose: elle lui appartenait désormais totalement. Jamais elle ne la laisserait partir de son plein gré, elle allait être son esclave personnelle pour toujours. Et le foutre qu'elle reçut sur le visage eut une odeur âcre, son goût répugnant. Elle se sentit sale, détestable et répugnante. Parce qu'elle savait qu'elle y prendrait du plaisir.

Elle se mit à pleurer, malgré elle. Aussitôt, Madame Solange renvoya Jean-Pierre. Lorsqu'il fut sorti, elle vint prendre Margot dans ses bras, malgré l'urine et le sperme qui la souillait.

-- Je sais, Servante M, je sais... lui dit-elle en lui posant le visage sur sa poitrine rassurante. Tu te demandes ce que tu deviens, et c'est sain. Mais crois-moi... À la fin de ce séjour, tu n'auras plus aucun doute sur qui tu es.

Et Margot pleura de plus belle, laissa ses sanglots sortir d'elle, tout en serrant fort sa Maîtresse contre elle. Son odeur, sa douceur, et le ton de sa voix la rassuraient. Et petit à petit, les sanglots s'espacèrent, jusqu'à ce qu'elle réussisse à s'assoupir, telle une enfant contre sa mère, qui est tout pour elle. Et il était rassurant pour Margot d'avoir quelqu'un dans sa vie qui était tout pour elle.

Le répit fut de courte durée. Madame Solange finit par retirer sa robe souillée et la jeter sur Margot:

-- Tu me nettoieras tout ça avant d'aller te coucher. Tu as été parfaite aujourd'hui. Continue comme ça.

Et Margot nettoya, le cœur plus léger, presque heureuse d'être là à éponger l'urine de sa Maîtresse, la tête remplie d'image de celle-ci en train de se caresser.

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