Le châtiment, ou l'explosion (des sens)
Suite à la rencontre avec Maximilien et Adélaïde, une sorte de routine s'était mise en place pour Margot. Se lever, aller saluer sa Maîtresse, le plus tôt possible pour qu'elle lui fasse boire son urine comme pendant sa formation, puis déjeuner avec les salariés, se préparer, assister sa Maîtresse ou, du moins, être à sa disposition pour quelque envie que ce soit. Il lui arrivait de l'amener dans la salle Latex pendant la journée, en toute intimité, et s'assurer que l'entraînement reçu ne se perde pas. Parfois, elle avait des temps de quartier libre. Margot n'aimait pas ces temps-là, car elle restait alors seule, avec cette impression d'être prisonnière qui revenait la titiller.
Les jours qui avaient suivi la rencontre avec le nouveau capitaine de police, Margot avait espéré que tout se passe rapidement, que Madame Solange allait mettre son plan à exécution dans la foulée. Mais rapidement, elle avait compris qu'elle se fourvoyait. Madame Solange n'était pas du genre à se presser et bâcler les choses. Elle attendait les opportunités qui se présentaient à elle et ne les laissait jamais filer.
La seule chose qui cassa sa routine fut le jour où Madame Solange lui dit qu'il était temps qu'elle reprenne contact avec sa famille. Voilà presque un mois qu'ils avaient reçu un message pour dire qu'elle devait quitter la région pour un moment et si Margot avait été en colère en pensant qu'ils ne s'inquiétaient pas pour elle, il n'en était rien, en fait.
-- Ça fait un moment que je réponds pour toi, Servante M. Mais maintenant, il est temps qu'ils te voient à nouveau.
Au lieu de s'énerver contre sa Maîtresse, Margot lui décocha un sourire en coin.
-- Finalement, vous n'aviez peut-être pas aussi confiance que ça en moi...
-- Ne mets jamais en doute mes dires, Servante M, lui répondit Madame Solange avec autorité.
Margot baissa le regard en s'excusant, mais fut rapidement rassurée par la douce main de sa Maîtresse qui vint caresser sa joue.
-- Si je t'avais laissée ton téléphone, Valérie aurait fini par se poser des questions.
-- Vous ne m'avez jamais dit ce que vous leur aviez dit pour mon absence, Maîtresse.
-- Tu as quitté ton travail pour une formation de manager dans le Cantal... une vraie plaie pour ce qui est de capter du réseau. Tu as reçu une proposition de travail de la part d'une entreprise en Suisse, que tu ne peux pas refuser. Le groupe Bucherer. En tout cas, ça aurait été une grave erreur de ta part de ne pas profiter de cette formation qu'ils te payaient et qui ne t'engageait à rien auprès d'eux.
-- La Suisse? demanda Margot. C'est là que vous irez une fois tout ça fini?
-- Tu es si vive d'esprit, ma belle Servante. Maintenant, va te préparer. Valérie t'apportera ton téléphone. Reviens pour 18h.
Et Margot était sortie de son bureau avec la boule au ventre. Comment allait-elle pouvoir regarder ses parents en face, leur mentir, ne pas leur avouer tout ce qui s'était passé? Comment allait-elle expliquer que son divorce avait été prononcé si rapidement, et qu'elle n'avait même pas passé un coup de fil?
Mais c'était sans compter sur le peu d'intérêt qu'ils avaient pour leur fille. Ils avaient tout gobé sans broncher, s'étaient émerveillés des opportunités qui s'offraient à elle. Ils avaient été un peu déçus qu'elle parte si loin, mais, comme disait sa mère: "Après ta séparation d'avec Nicolas, tu as besoin de changer d'air. Et la Suisse, ce n'est pas si loin!"
Pendant longtemps, Margot avait été admirative de sa mère et sa jovialité à toute épreuve. Aujourd'hui, cela la dégoûtait. Même lorsqu'elle lui avait demandé comment elle allait après le divorce survenu si rapidement, sa mère (et encore moins son père) avait cru sa fille quand elle disait que c'était un soulagement.
Elle avait quitté la maison de son enfance avec aigreur. Au fond, ce n'était pas tant parce qu'ils avaient tout cru, mais plutôt parce qu'ils ne la connaissaient plus. La Margot qu'ils avaient connue, celle qui n'avait toujours juré que par le mariage et la situation financière d'un mari de bonne famille, n'aurait jamais fait cela, elle n'aurait jamais cherché à gagner son indépendance, et encore moins s'éloigner autant de sa famille.
Mais la rancœur s'était assoupie avec les jours qui défilaient. Pareils les uns aux autres. Lorsque le soir arrivait, elle se préparait, nue. Madame Solange terminait de l'orner, comme elle disait: plug, pinces, menottes aux poignets ou aux chevilles, gag ball, ceinture de chasteté... Elle se faisait un devoir de lui faire ressentir plaisir, douleur, contrainte, le plus souvent mêlés. Rares étaient les personnes qui avaient le droit de la toucher, même lorsque Madame Solange lui faisait faire le service. Mais à chaque soirée, quelqu'un avait le droit de l'utiliser, directement dans la salle de réception. Margot en avait d'abord été étonnée, car elle avait retenu que la Servante n'appartenait qu'à Madame Solange. Celle-ci lui avait répondu alors:
-- Tu crois que je n'ai pas remarqué à quel point c'est important pour toi? Tu sembles t'ennuyer, sinon... Et je dois t'avouer que la salope en toi est tellement magnifique. C'est un spectacle auquel je ne me lasse pas d'assister.
Alors, chaque soir, Margot s'efforçait de donner le plus beau des spectacles à sa Maîtresse, si celle-ci ne lui avait pas passé une ceinture de chasteté. Une fois que Madame Solange retrouvait ses quartiers, Margot la faisait jouir. Mais depuis ces soirées où elle jouissait en public, et depuis cette rencontre avec Maximilien et Adélaïde Jamal, Margot s'occupait plus franchement de sa jouissance. Sa Maîtresse l'autorisait même, parfois, à utiliser un jouet qu'elle choisissait elle-même.
Ses retrouvailles avec son amie Brigitte avaient été différentes. À elle, elle avait moins menti qu'à ses parents. Elle lui avait dit qu'elle était partie en vacances avec son Maître. De son côté, Brigitte était radieuse avec son ventre qui commençait à s'arrondir. De plus, elle et son mari Marc n'avaient pas mis fin à leurs expériences. Brigitte n'avait plus le sentiment de tromper son mari.
-- Si tu savais, Margot... Il ne m'a jamais aussi bien baisée que depuis que je me tape d'autres hommes. Je lui ai bien dit qu'il pouvait faire de même de son côté, mais il n'en a pas envie. Je t'avoue que quelque part, ça m'arrange!
Margot ne put s'empêcher de faire le lien avec le plaisir que lui avait avoué Madame Solange à la voir se faire prendre, jour après jour, que ce soit avec des hommes ou des femmes. Quoi qu'il en fut, Margot avait pu, le temps d'une heure ou deux, relier un peu avec sa vie passée, tout en dévoilant une partie de sa vie nouvelle. Car Brigitte l'avait beaucoup questionnée sur la soumission. Mais Margot devait broder, bien sûr, car la sienne n'avait pas été choisie mais inculquée par la violence. Malgré tout, elle était heureuse d'avoir pu en échanger un peu avec son amie. Elle aurait même aimé terminer ce moment en embrassant Brigitte, et peut-être plus. Cependant, l'excitation que cette discussion avait visiblement fait naître chez son amie n'était aucunement tournée vers elle. Si Margot était à présent aussi à l'aise avec les femmes qu'avec les hommes (avec n'importe qui, en fait, tant qu'il y avait du plaisir à offrir), Brigitte restait une hétéro jusqu'au bout des ongles.
C'est donc légèrement frustrée qu'elle était rentrée à l'endroit qu'elle appelait maintenant "chez elle". Elle alla directement voir sa Maîtresse, comme il se devait, et ronronna à chaque contact qu'elle recevait, quel qu'il soit. Mais Madame Solange avait du travail à abattre et la renvoya.
-- Je vois bien ce que tu veux, Servante M. Mais je n'ai pas le temps, là, pour ta concupiscence! Va donc jouir ailleurs, j'ai besoin d'être concentrée, là!
Le refus de sa Maîtresse à accéder à ses avances décupla encore, de façon insupportable, sa frustration. Elle erra dans les couloirs, comme une chienne sur la piste d'une proie. Car se faire jouir seule, elle le savait, ne serait jamais suffisant. Une partie un peu ancienne d'elle refit surface le temps d'une pensée, lorsque l'évidence s'imposa à elle: elle avait besoin d'être prise en main, de subir pour pouvoir jouir de la force qu'elle désirait. L'ancienne Margot aurait refusé en bloc cette idée. Mais le besoin était trop fort, impérieux. Si elle retournait voir sa Maîtresse, elle ne gagnerait que douleur et sûrement une plus grande frustration encore, si cela était possible.
C'est alors qu'elle tomba nez-à-nez avec Géraldine qui se dirigeait vers sa chambre. Sans réfléchir, elle la prit par la main et la tira.
-- Viens, suis-moi...
-- Mais qu'est-ce que...
-- Il n'y en aura pas pour longtemps, crois-moi!
-- Mais je dois...
-- Plus un mot!
Et Géraldine était programmée pour se taire. De la part d'une autre Esclave, elle aurait continué d'argumenté, mais Margot était un cran au-dessus, elle était la Servante de Madame Solange, comme une extension de la Maîtresse des lieux. Et cela lui suffit pour se taire et suivre Margot à grands pas jusqu'à sa petite chambre pourtant bien plus confortable que la sienne.
Aussitôt, Margot rejoint Géraldine dans sa nudité.
-- J'ai besoin de jouir, G. Et n'y va pas de main morte, s'il te plaît...
Margot s'était mise à quatre pattes sur son lit, présentant déjà sa croupe dégoulinante à son ancienne amie de chambrée.
-- Je ne crois pas que je sois autorisée, lui répondit Géraldine en caressant pourtant la rondeur de ses fesses. Et toi non plus...
-- Personne n'en saura rien, je te jure! Et quand même, je prendrais tout à ma charge, c'est promis!
Avec une autre Esclave, il lui aurait fallu argumenter bien plus longtemps. Avec une autre Esclave, elle n'aurait peut-être même jamais pu la convaincre. Mais voilà, Géraldine en rêvait depuis longtemps. Géraldine n'avait plus vraiment développé de désir depuis un moment, déjà. Margot avait réveillé cela en elle. Elle n'hésita pas plus longtemps.
Dès qu'elle planta ses doigts en Margot, celle-ci se mit à râler, gémir. Elle y alla même doucement, pour que Margot ne fasse pas trop de bruit, mais elle se fit presque crier dessus pour qu'elle laisse la délicatesse de côté. Alors, elle lui claqua la vulve, à plusieurs reprises. Margot en réclama encore, après chaque cri. Elle ne se retenait pas. Quelqu'un allait obligatoirement finir par les entendre. Elle attrapa alors Margot par les cheveux et lui baissa la tête jusqu'au matelas et posa un coussin sur son visage, puis s'assit dessus.
-- Tu peux respirer? lui demanda-t-elle.
-- Di-i-cilement, -ais oui!
Il n'en fallu pas plus à l'esclave. En se penchant en avant vers la croupe de son amie, elle appuya moins fort sur son visage. Sa langue vint faire connaissance avec la rondelle de Margot, pendant que ses doigts branlaient énergiquement son clitoris. Les cris reprirent de plus belle, mais cette fois étouffés par l'oreiller.
Sous Géraldine, Margot subissait enfin. Elle aurait pu en supporter bien plus, mais cela la comblait. Dans ce petit endroit clos, sa tête se mit rapidement à tourner. Cette sensation était devenue comme une drogue pour elle, et dans le même temps, Géraldine se mit à la doigter par les deux trous. Margot explosa rapidement, giclant sur les draps et les mains de son amie, traversée par des spasmes violents qui la firent crier de toute son âme.
-- Je devrais y aller, lui dit Géraldine alors qu'elle reprenait son souffle quelques secondes plus tard, allongée près d'elle.
-- Prends par la gauche, tu arriveras plus rapidement et tu ne risqueras pas de croiser Valérie, lui répondit-elle après un doux baiser sur sa cuisse.
Quelques instants plus tard, Margot ressortit de sa chambre après s’être rhabillée et recoiffée. Elle trouva Valérie en train de l’attendre.
-- Madame Solange m’a dit qu’elle désirait te voir dès que tu sortirais d’ici.
Un peu étonnée que sa Maîtresse sache où elle se trouvait, Margot prit la direction du bureau. Au fur et à mesure de sa marche, pourtant, elle perdit en assurance, se rendant seulement compte de ce qu’elle venait de faire. Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû, mais au-delà de ça, elle prit peur parce qu’elle n’avait pas supporté la frustration. Avec la routine installée depuis son retour de sa formation, elle s’était laissé aller, avait baissé sa garde, et était réellement devenue la chienne en chaleur que sa Maîtresse aimait. Mais elle avait trahi sa Maîtresse. Arriverait-elle seulement à la regarder dans els yeux sans lui avouer ce qu’elle venait de faire ? Et quelle serait sa réaction ? Il n’y avait pas à se poser de question : la réaction serait violente.
Elle tremblait presque en ouvrant la porte du bureau. Madame Solange l’attendait debout, apparemment en pleine réflexion.
-- Déshabille-toi, Servante M, lui lâcha-t-elle en semblant continuer de réfléchir.
Margot s’exécuta sans se faire prier, ni même sans gêne. Lorsque sa Maîtresse lui désigna le bureau, elle déglutit pourtant facilement. Elle ne l’avait pas remarquée, mais la ceinture de chasteté trônait sur le meuble, bien en évidence. Elle n’aimait pas cet objet. Il lui faisait mal à l’entre-jambe, et elle savait que lorsqu’elle devait la porter, elle devrait rester sagement toute la soirée auprès de sa Maîtresse sans être prêtée à qui que ce soit.
Elle la passa pourtant sans rien dire. Et comme bien souvent, la ceinture fut accompagné du gagball qui l’empêcherait de parler de toute la soirée et lui endolorirait les muscles des mâchoires. Margot avait rapidement compris qu'il s'agissait des moments où elle devait attentive à ce qui se dirait dans la soirée, mais elle n'aimait pas cela.
Aujourd'hui, pourtant, elle fut un peu soulagée. Maintenant qu'elle portait ces engins de torture, elle avait une bonne excuse pour retarder le moment où elle devrait avouer à sa Maîtresse ce qu'elle avait fait.
C'est pour cette raison qu'elle n'anticipa la gifle magistrale qui s'écrasa sur sa joue. Elle ouvrit de grands yeux, une fois le coup encaissé. Mais à la place d'une explication, elle reçut le retour. Le ton de sa Maîtresse, son visage entier venait de changer.
-- Retourne-toi, sale truie, ne me regarde pas!
Margot s'exécuta en commençant à pleurer. Elle voulut lui demander pourquoi, voulut de s’excuser de n’importe quoi. Tout pour ne plus avoir à supporter ce regard, cette voix, ce dédain. Mais il lui était impossible de prononcer des mots intelligibles, elle ne pouvait que gémir en continuant de pleurer.
-- Tu pensais pouvoir t’envoyer en l’air avec la première venue, sous mon toit, sans que je n’en sache rien, hein ! Pour qui est-ce que tu me prends ?
Bien évidemment. Comment avait-elle pu être aussi naïve ? Elle voulut s’excuser, dire à sa Maîtresse que malgré sa faute, elle savait qu’elle n’aurait pas pu le lui cacher, qu’elle aurait avoué son forfait à peine entrée dans le bureau. Elle n’avait pourtant plus la possibilité de s’exprimer, aucune occasion d’adoucir la colère de sa Maîtresse.
Elle la connaissait pourtant, à présent. Elle n’avait encore jamais eu à subir son courroux, mais elle savait comment fonctionnait sa Maîtresse. À un moment ou un autre, une fois la rage passée, elle lui donnerait une chance de s’excuser, d’implorer son pardon. En attendant, elle ne pouvait qu’assumer son erreur et subir la tempête. En l’attrapant par les cheveux, Madame Solange la fit se mettre à quatre pattes.
-- Tu resteras ainsi, comme la petite chienne que tu es, jusqu’à nouvel ordre. Tu devras faire en sorte que je puisse te voir à chaque instant. Mais ne t’avise pas de lever le regard pour me regarder… ou même qui que ce soit !
Madame Solange lui passa la laisse en remarquant que sa Servante pleurait maintenant en silence. Le regard baissé sur le sol, Margot ne put voir le petit sourire en coin de sa Maîtresse lorsqu’elle comprit que sa Servante était bien décidée à subir sa punition sans broncher. Mais la colère reprit rapidement le dessus. Elle traina Margot jusqu’à l’autre côté du bureau. Là, elle déposa une tablette au sol pour que Margot puisse la regarder, et lui intima de l’allumer. Ce que fit Margot dans l’instant.
Son cœur rata un battement, ou même plusieurs, lorsqu’elle vit une image de sa chambre. Elle n’eut pas besoin de réfléchir bien longtemps pour savoir qu’il s’agissait d’une caméra qui filmait tout ce qui se passait dans sa chambre. Elle se sentit défaillir en imaginant sa Maîtresse en train de regarder sa Servante se faire utiliser comme elle l’avait fait par une simple Esclave. Elle ne pouvait qu’imaginer qu’une chose : à quel point sa Maîtresse était déçue et en colère. Les choses n’allaient pas s’arrêter à une ceinture de chasteté et un gagball à quatre pattes.
Margot tenta un gémissement qui, elle l’espérait, ferait comprendre à sa Maîtresse à quel point elle était désolée. Elle tenta même de frotter sa tête contre le mollet de Madame Solange, mais celle-ci recula vivement sa jambe, avant de revenir en force dans son flanc. Margot s’étala au sol en gémissant à nouveau, puis prit sur elle pour se remettre dans la position qui était la sienne jusqu’à ce que sa Maîtresse décide de l’inverse. Elle serra les dents sur son gag, puisant dans sa combativité pour subir sans relâche tout ce que trouverait sa Maîtresse pour exprimer sa déception.
Ce soir-là, Margot dut se rendre dans la salle de réception sans avoir été nourrie. Madame Solange précisait à qui voulait l’entendre que sa Servante s’amusait à baiser avec une Esclave comme bon lui semblait, juste parce qu’elle avait envie ! Tout le monde semblait outré, et chacun put exprimer sa manière de penser de la façon qui lui plaisait : gifle, fessée, claquage de sein, coup de pied au cul, griffure dans le dos. Une femme ou deux, même, munies d’un petit bâton pour l’utiliser sur les Esclaves lui assénèrent des coups sur l’arrière des cuisses, la faisant chavirer et devenir le sujet des moqueries des invités.
Pendant tout ce début de soirée, malgré les larmes qui coulaient, Margot s’efforçait à ne lâcher aucun cri, aucun gémissement. Elle restait les yeux rivés sur le sol, mordant dans son gag, bien décidé à montrer à sa Maîtresse que l’Esclave qu’elle avait fait devenir Servante était toujours là, bien présente, et qu’elle saurait la rendre fière d’elle à nouveau.
Le coup de massue, pourtant, arriva en milieu de soirée. Madame Solange se rendit sur la petite scène, accompagnée de sa chienne, et appela Esclave G au micro. Elle annonça alors à l’assemblée que pour avoir osé poser la main sur sa Servante, Esclave G passerait le reste de la soirée dans la salle Latex, aux soins de Monsieur Grimm. Ne pouvant lever les yeux sur son amie pour lui exprimer sa désolation, Margot se mit à pleurer bruyamment en pensant à la soirée qu’elle allait passer. Elle voulut supplier sa Maîtresse de l’y amener à sa place, lui expliquer qu’elle n’avait pas laissé le choix à Géraldine, qu’elle avait profité de sa place de Servante pour qu’elle lui obéisse… Mais elle savait aussi que Madame Solange avait tout vu d’elle-même, qu’elle avait vu (et peut-être même entendu) que Géraldine s’était très rapidement laissée convaincre.
De toute façon, Madame Solange n’était pas d’humeur à être douce. Margot en eut pour preuve le coup de pied magistral dans son derrière pour la faire taire, qui la projeta en avant et manqua la faire tomber de scène. Chose qu’elle aurait fait si la laisse ne l’avait retenue et si son collier ne l’avait à moitié étranglée.
De son côté, Margot fut attachée à un des anneaux plantés dans le mur, près de la porte qui menait au couloir et aux chambres des Esclaves. Elle devait rester telle une statue, sans bouger, les yeux rivés au sol, et loin de sa Maîtresse qu’elle entendait parfois rire avec les invités. Mais le pire était les commentaires qu’elle surprenait à propos de ce qui se passait en salle Latex. Géraldine semblait très difficilement supporter le traitement imposé par Monsieur Grimm. Vers la fin de la soirée, elle ne put retenir ses larmes alors qu’elle entendit que son amie avait perdu connaissance pour la deuxième fois.
C’est ce moment que choisit Madame Solange pour venir la chercher et quitter la soirée. Elle était toujours l’une des premières à s’en aller. Les invités devaient croire qu’elle avait tellement de choses à gérer qu’elle ne pouvait jamais profiter avec eux jusqu’au bout… mais qu’elle se faisait un point d’honneur à venir les saluer et prendre ce temps avec eux, comme s’ils étaient si importants qu’elle ne pouvait faire autrement.
Aujourd’hui, Margot savait que c’était parce qu’elle ne les supportait pas assez longtemps pour rester jusqu’à la fin, et laissait donc ça à Valérie, qui, elle, semblait beaucoup plus dans son élément dans cette faune. Ainsi, Margot allait pouvoir se morfondre dans sa chambre, seule.
Cependant, Madame Solange avait un autre programme pour elle. Margot marcha à quatre pattes jusqu’à chambre de sa Maîtresse, sans un mot. Même là, alors qu’elles étaient seules, elle ne pouvait lever les yeux sur Madame Solange. Arrivées dans la pièce, Madame Solange la mena jusqu’à un panier, qui serait son lit pour la nuit, comme une chienne. Et pour lui rappeler qu’elle n’était qu’une chienne désobéissante, sa Maîtresse attacha son collier à une chaîne qui avait été placée là exprès, le tout fermé par un cadenas.
Allongée en fœtus dans son panier, elle ne put qu’entendre sa Maîtresse se déshabiller, voir les vêtements jetés au sol, jusqu’au dernier. Ce qui l’étonna, car Madame Solange n’était pas du genre à laisser traîner ses vêtements au sol comme ça. Elle retint alors un sourire en se disant qu’elle voulait lui montrer qu’elle allait se coucher entièrement nue.
Margot ne réussit pas à s’endormir tout de suite, contrairement à sa Maîtresse qui respirait fort et sereinement. La ceinture lui irritait l’entre-jambe, les muscles de sa mâchoire étaient maintenant constamment tendus, douloureux. Pour tenter de ne plus y penser, elle osa alors lever les yeux, sa vue habituée maintenant à la pénombre de la chambre. Le réveil posé sur la table de chevet permettait à Margot de deviner les formes de sa Maîtresse, qui avait rejeté sa couette en dormant. Elle l’observa alors. En tendant son cou, elle put même deviner les traits apaisés de son visage. Peut-être rêvait-elle d’elle ? Un moment, elle se laissa guider par son imagination, mais l’image de Géraldine dans la salle Latex la rattrapa et elle se remit en boule dans son panier, ne bougeant plus jusqu’à ce que le sommeil la gagne finalement.
Elle se réveilla en sursaut dès le premier mouvement de sa Maîtresse. Avant qu’elle ne soit debout, Margot était sortie du panier dans un concert de cliquètements de chaîne, à quatre pattes, le regard sur le sol. Son cœur battait à tout rompre, se demandant si sa Maîtresse allait garder cette attitude envers elle ou si elle la nuit l’avait un peu calmée et elle aurait commencé à lui pardonner.
-- À genoux dans ton panier, Servante M, entendit-elle sa Maîtresse dire d’une voix qui se voulait rude mais encore endormie.
Elle s’exécuta sans attendre, posant ses fesses sur ses talons, les jambes légèrement écartées, les mains dans le dos, sans quitter le sol des yeux. Elle vit alors les pieds nus de Madame Solange, et son cœur se mit à galoper de plus belle dans sa poitrine. Une main ferme serra sa mâchoire inférieure et lui releva le visage. Elle grimaça de douleur, mais, un instant, elle put admirer sa Maîtresse nue dans toute sa splendeur. Elle s’efforça toutefois de ne pas s’attarder sur la légère toison de son sexe en triangle, mais s’imprégna volontiers de sa chaude odeur. Ses tétons étaient visiblement durcis et au-dessus, son visage était un mélange de sévérité et de douceur qui fit fondre Margot, malgré ses yeux encore gonflés de sommeil.
-- Cette journée va être longue pour toi, ma Servante. Tu resteras ici, sans pouvoir bouger. Valérie se chargera de venir te donner un peu d’eau. Tu ne bougeras et tu penseras à ce que tu as fait hier. Ce soir, tu auras l’occasion de demander pardon.
Puis, sans attendre la réaction de sa Servante, Madame Solange lâcha sa mâchoire et fila jusqu’à la table de chevet qu’elle ouvrit et en sortit deux paires de menottes. Elle revint alors auprès de Margot qui n’osa pas lever les yeux sur elle. Margot se vit attachée, le poignet droit avec la cheville gauche, le poignet gauche avec la cheville droite. Les larmes se mirent à couler sans un bruit de sa part. Sa Maîtresse se releva alors et vint debout au-dessus d’elle, les jambes écartées. Par réflexe, Margot présenta son visage en larmes, prête à subir cette humiliation. Le long jet doré de Madame Solange l’arrosa abondamment, coula en partie dans sa bouche par les petits interstices du gagball, mais elle ne pouvait déglutir et un moment, elle eut peur de se noyer ainsi. Mais elle finit par s’écarter, une fois son envie passée, et Margot baissa rapidement la tête, faisant couler sur son pubis le liquide depuis sa bouche. Madame Solange la laissa à son triste sort, et passa dans la salle de bain.
Lorsqu’elle en sortit, fraîche et chiquement habillée, elle n’eut même pas un regard pour sa Servante assise dans son panier au coin de la chambre, baignant dans son urine.
Et la torture commença alors réellement pour Margot. Elle commença par se fâcher, se rebeller contre sa Maîtresse qui avait une réaction qui allait au-delà de la faute, sa Maîtresse qui ‘n’était en fait que sa geôlière ! Comment avait-elle pu accepter autant d’humiliations, de dégradations diverses ? Elle lâcha des cris étouffés de rage et de frustration, jusqu’à sentir ses forces diminuer.
Les larmes revinrent alors, et avec elles la soif. Elle mettait un temps fou à réussir à déglutir et à avaler le peu de salive qu’elle arrivait à récupérer. Elle regardait la porte avec désespoir, qui jamais ne s’ouvrait sur une Valérie salvatrice. Elle tenta alors de se calmer, mais la fatigue la tenait sur les nerfs et sa position assise, les jambes pliées et les bras croisés entre elles, l’empêchaient de se laisser aller à un repos quelconque.
Elle tenta même de s’allonger, mais ne réussit qu’à s’étaler dans la pisse de sa Maîtresse. Elle pesta, ragea, pleura. Cette position était encore pire que celle assise. Il lui fallut un long, très long moment pour parvenir à se redresser en position assise.
C’est alors que Valérie débarqua. Elle ne souriait pas, ne parlait pas. Elle s’approcha simplement de Margot, s’accroupit devant elle, et lui retira le gagball. Dans un soupir de soulagement, Margot remua sa mâchoire douloureuse dans tous les sens, tellement heureuse de retrouver un tout petit peu de mobilité.
-- Merci Valérie, souffla-t-elle enfin.
Sans un mot, la femme lui versa un peu d’eau dans la bouche que Margot avala par petites gorgées. C’était tellement peu, mais elle s’en sentit revigorée.
-- Tu pourras dire à Mada…
Elle n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase. Valérie avait réintroduit la boule dans sa bouche et fermait à présent le gagball derrière son crâne.
-- Tu pourras lui dire tout ce que tu veux ce soir, lui dit-elle avant de sortir. Tu as toute la journée pour choisir tes mots.
Après un nouveau moment de colère, Margot se décida enfin à accepter sa situation. Elle l’avait déjà fait à de nombreuses reprises depuis qu’elle connaissait Madame Solange, et elle réussirait à nouveau. Pendant de longues heures, elle ne bougea donc pas. Elle se répétait sans cesse les mots qu’elle prononcerait à sa Maîtresse une fois libérée de ce gagball et invitée à s’exprimer.
Valérie revint trois fois lui donner à boire. Elle ne tenta même pas de lui parler, préférant en profiter pour assoupir un peu sa mâchoire. En plus, elle s’imaginait que Valérie allait à chaque fois voir sa Maîtresse et lui rapporter son comportement. Si sa réaction à la punition était conforme aux attentes de Madame Solange, elle finirait sûrement par être plus douce.
Et enfin, sans savoir où en était l’écoulement de la journée, car il n’y avait aucune fenêtre dans la chambre de sa Maîtresse, la porte s’ouvrit sur Madame Solange. Margot garda les yeux baissés alors que sa Maîtresse lui libérait les chevilles et les poignets. Elle accrocha la laisse au collier et défit le cadenas. Enfin, elle l’emmena jusqu’à la salle de bain.
-- Lorsque je serai sortie, tu pourras retirer le gagball, lui dit-elle en ouvrant la ceinture de chasteté pour la lui retirer. Tu fais tes besoins, tu te laves bien profondeur, et lorsque je reviendrai, d’ici une vingtaine de minutes, tu l’auras remis toi-même et m’attendras en petite chienne… obéissante, cette fois, j’espère.
Margot hocha simplement la tête. Madame Solange s’en alla en claquant la porte et aussitôt, Margot défit la ceinture qui emprisonnait sa mâchoire. Elle prit une petite minute pour bouger sa mâchoire en faisant des gargarismes avec l’eau du robinet qu’elle avalait à grandes gorgées, tout en remuant ses jambes et ses bras ankylosés.
Elle passa assez rapidement aux toilettes, se forçant à tout faire sortir, puis fonça sous la douche. Elle vécut alors un moment de pur bonheur. Elle n’oublia pas sa toilette intime, devant et derrière, mais passa surtout un long moment sous le jet d’eau chaude, continuant de se répéter ce qu’elle dirait ce soir à sa Maîtresse.
Elle ne pouvait pourtant pas trop se laisser aller à ce plaisir. Vingt minutes passaient beaucoup plus vite que ce qu’on pensait, surtout sans horloge, et il était hors de question de décevoir sa Maîtresse.
Lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, Margot était sèche, à part ses cheveux qui mettraient plus de temps, avait repassé le gagball, en le serrant un peu moins que Valérie, et attendait sa Maîtresse à quatre pattes. Elle sourit pour elle-même en regardant les pieds de sa Maîtresse lorsque celle-ci lui offrit une petite caresse sur les cheveux après avoir vérifié le gagball, et avant de lui remettre sa laisse.
Elle fut amenée directement dans la salle de réception. Margot s’attendait à entendre le bruit habituel lorsque Madame Solange ouvrit la porte, mais à sa grande surprise, elle était totalement vide. La laisse la tira pourtant jusqu’au milieu de la salle. C’est alors qu’elle comprit ce qui l’attendait. La croix de Saint-André qui trônait d’habitude dans la salle Latex avait été amenée ici. Elle avait pourtant été modifiée. La partie du milieu, où la soumise pouvait reposer son dos et ses fesses, avait été retirée, de façon qu’elle n’avait plus de croix que le nom. Des barres métalliques de chaque côté maintenaient le tout ensemble.
Lorsque sa Maîtresse la releva, elle eut le réflexe de la regarder, paniquée, cherchant le soutien qu’elle trouvait toujours dans son regard. Tout ce qu’elle reçut cette fois, pourtant, ce fut une claque. Madame Solange n’eut rien besoin de dire. Margot baissa les yeux et se présenta dos à la croix. Madame Solange lui passa les bracelets. Suite à cela, grâce à un mécanisme derrière la croix, elle la souleva jusqu’à ce que ses pieds ne touchent plus terre et que ses bras soient écartés. Elle revint alors devant sa Servante et lui attacha les chevilles.
Seulement alors, Madame Solange lui retira le gagball.
-- Dans trente minutes, les premiers invités arriveront. Valérie va passer te donner à manger. Tu auras besoin de quelques forces, ce soir. À partir de maintenant, tu peux regarder les gens, moi y compris. Mais que je n’entende pas un mot sortir de ta bouche, si ce n’est pour saluer les invités. Bonsoir Monsieur, Bonsoir Madame ou Mademoiselle. Ce sont tes seuls mots autorisés jusqu’à nouvel ordre. Est-ce bien compris, Servante M ?
Elle n’allait pas tomber dans un piège aussi grossier et hocha simplement la tête en fixant sa Maîtresse. Cette dernière eut un petit rictus de satisfaction et s’en alla. Cinq minutes plus tard, Valérie arriva en faisant rouler un plateau repas. Il n’y avait pas grand-chose : deux sandwiches au pain de mie et jambon, et deux verres d’eau. Les mouvements que Valérie s’amusait à l’obliger à faire pour mordre dans le pain lui tiraient les muscles des bras et des jambes. Grâce à elle, la soirée allait déjà commencer fatiguée. Margot lui en voulut, mais elle replongea dans les souvenirs de sa formation. Elle avait tenu deux semaines à un rythme effréné, sans presque aucun répit. Elle allait donc tenir une soirée.
Les Esclaves arrivèrent les premières. Elles s’alignèrent devant la petite scène, face à Margot. Son cœur rata un battement en voyant Géraldine, visiblement encore marquée par la soirée de la veille. Mais son amie lui sourit. Margot fut soulagée qu’elle ne lui en veuille pas et cela lui suffit pour regonfler sa motivation à donner le meilleur d’elle-même pour cette soirée. Comme à son habitude, Madame Solange arriva, accompagnée de Valérie, pour l’inspection des Esclaves. Elle n’eut pas un seul regard pour sa Servante exposée au milieu de la salle et repartit jusqu’à son bureau. Margot connaissait le rituel par cœur : elle devait arriver lorsque la salle était déjà bien remplie.
Cinq minutes plus tard, les premiers invités faisaient leur entrée. Margot salua de la façon que sa Maîtresse lui avait indiqué, supporta les moqueries. Evidemment, vu son statut, personne ne profita de sa situation pour la toucher de quelque manière que ce soit. Tout le monde était au courant et si quelqu’un avait oublié, sa laisse dorée pendant entre ses seins pour rappeler aux gens qui elle était.
S’il n’y avait eu les muscles tirés, Margot aurait presque fini par s’ennuyer, jusqu’à l’arrivée de sa Maîtresse. Aussitôt, la salle se tut. Margot elle-même fut époustouflée. Madame Solange avait passé une robe de latex qui moulait ses formes alléchantes. Les bretelles qui remontaient sur ses épaules formaient un décolleté plongeant des plus ravissant. Ses bras étaient nus, mais elle portait des gants en latex qui remontaient jusqu’au-dessus de son coude. Ses bottes à talons hauts claquaient sur le parquet de la salle de réception, alors qu’elle se dirigeait droit sur sa Servante, la fixant le plus possible, ne la quittant des yeux que pour saluer rapidement une personne de temps en temps.
Lorsqu’elle arriva devant elle, Margot fut traversée, encore, de sentiments contradictoires. La beauté de sa Maîtresse la faisait littéralement fondre. Être exposée ainsi, maintenant qu’elle était auprès d’elle, l’excitait incroyablement. Mais le long fouet qu’elle portait enroulé à la hanche la terrifiait.
Alors que sa Maîtresse restait devant elle, la toisant du regard, Géraldine s’approcha à son tour, déposant un sac de sport aux pieds de Madame Solange, avant de l’ouvrir en grand. L’esclave resta là, près de la femme dont tout le monde attendait un mouvement, un mot. La salle entière était visiblement sous tension et Margot remarqua, dans sa vision périphérique, que les personnes plus loin tentaient de se frayer un passage pour mieux voir ce qui se passait.
Les choses étaient claires pour Margot. La maîtresse des lieux allait corriger sa soumise et c’était chose rare, un événement à ne rater sous aucun prétexte. Sa Maîtresse allait donc être l’attraction de la soirée, et elle allait devoir être à la hauteur. Elle soutint alors le regard de Madame Solange. Non pas pour la provoquer, mais pour lui signifier qu’elle était prête, qu’elle acceptait la punition et ne tenterait de s’y soustraire d’aucune manière.
Contrairement à son habitude, Madame Solange ne se lança pas dans un discours. Elle se pencha sur le sac de sport, en sortit une sacoche en tissu et la tendit à Géraldine. Celle-ci l’ouvrit, regarda dedans, et son visage se décomposa avant de s’approcher de Margot. Cette dernière vit tout de suite de quoi il s’agissait. Un grand nombre de pinces, toutes reliées entre elles par une ficelle. Elle prit un grande inspiration et hocha la tête vers son amie qui commença à les placer une à une sur sa peau.
Au bout de quelques minutes, ses seins, son ventre, ses flancs, son sexe et l’intérieur de ses cuisses étaient attaqués par des dizaines et des dizaines de petites piqûres. Elle respirait déjà chaotiquement, prenant sur elle pour ne pas se plaindre. Elle savait que le pire était à venir… et qu’il ne s’agissait là que d’une mise en bouche.
Une fois terminé, Géraldine se plaça à nouveau près de Madame Solange en lui tendant le bout de la ficelle qui reliait l’ensemble des pinces sur le corps de Margot. Aussitôt, elle tira légèrement dessus. Les premières pinces sur les cuisses de Margot se retirèrent en la faisant tressauter. Elle tint bon. Malgré la douleur lancinante, elle ne lâcha aucun cri, serrant les dents et fixant sa Maîtresse du regard.
Puis Madame Solange tira d’un coup sec, dans un grand geste. Le reste des pinces sur ses cuisses, son sexe et son ventre se retirèrent presque en même temps. Cette fois, elle hurla, se tendit de tout son corps. L’assistance commença alors à se réveiller, exprimant sa satisfaction en applaudissant. Mais à peine la douleur commençait-elle à s’estomper que Madame Solange tira de nouveau. Cette fois, les dernières pinces cédèrent, celles sur le haut de son ventre et ses flancs, ainsi que ses seins. Elle cria de nouveau, remua sur la croix en lâchant un ou deux autres cris, mais s’arrêta net en voyant sa Maîtresse s’approcher.
-- Ce soir, tu vas comprendre ce que c’est que de me décevoir, Servante M. ce soir sera un vrai feu d’artifice.
Les invités exprimèrent à nouveau leur joie, alors que les deux femmes au centre se toisaient du regard. De l’extérieur, Géraldine frissonna en ayant l’impression que quelque chose était cassé entre elles, et elle se demanda jusqu’où Madame Solange était capable d’aller pour se séparer de sa Servante. Mais pour Margot, les choses étaient claires. La dernière fois que sa Maîtresse avait utilisé cette expression, c’était pour faire référence au moment où elle mettrait fin à son activité. Elle planta son regard dans celui de sa Maîtresse pour s’assurer qu’elle avait bien compris. Madame Solange, elle, s’assurait aussi, par ce regard instant, que le message était bien passé.
Une fois sûre d’elle, elle retourna auprès du sac et renvoya Géraldine au service des invités. D’un geste énergique de la main, elle intima les plus près de reculer, et le cercle qui entourait le couple s’agrandit. Elle détacha alors le fouet à sa hanche et tourna un peu en rond dans l’espace vide, tout en le faisant claquer au sol.
Margot comprit que sa Maîtresse ne comptait pas faire semblant. Elle allait offrir à ses invités un dernier spectacle digne de ce nom. Le temps que prit Madame Solange pour s’échauffer, Margot le mit à profit pour se préparer mentalement. Elle avait déjà goûté à cet ustensile à quelques reprises, mais jamais de la main de sa Maîtresse. Elle n’était pas une experte, mais elle voyait qu’elle le maîtrisait à la perfection. Le fouet semblait être une extension de son bras, de sa main. Elle avait le bras souple, le mouvement d’épaule fluide. Une fois bien échauffée, elle ricana en faisant reculer quelques personnes, alors que le fouet claquait devant leur visage, sans jamais les inquiéter pourtant.
Puis elle reprit son sérieux et se plaça face à sa Servante. Margot voulut qu’elle enchaîne, que cette partie soit déjà derrière elle, mais la femme, qui avait fait d’elle ce qu’elle était, était une vraie sadique. Elle resta la regarder, la fit patienter, au point que Margot en arrivait presque à espérer de sentir le cuir lacérer sa peau.
Enfin, Madame Solange leva doucement le bras. Margot retint sa respiration au moment où elle l’abaissait et encaissa le premier coup qui était venu s’écraser sur son ventre. Cette fois, elle ne tenta pas de se retenir. Elle laissa libre court à la douleur, cria, puis chercha à se détendre à nouveau. Le deuxième retomba exactement au même endroit, et Margot hurla de plus belle en tirant sur ses menottes. Elle ne vit même pas le troisième arriver, encore au même endroit, qui, cette fois, lui lacéra la peau pour de bon.
Elle n’eut pas le temps d’avoir même simplement l’idée de s’en remettre que le bras de sa Maîtresse était levé à nouveau. Elle voulut la supplier, si ce n’était d’arrêter, au moins de lui laisser le temps de respirer. Mais dans un éclair de lucidité, elle se tut, interdite qu’elle était de prononcer un seul mot.
Les coups suivants, bien que plus doux, s’abattirent sur ses seins. Elle en compta quatre avant que Madame Solange ne lui accorde une pause. Elle se laissa complètement aller, retenue uniquement par les menottes qui la maintenaient suspendue. La tête baissée, elle regarda ses seins meurtris, rougis au-dessus et en-dessous des tétons. Madame Solange était carrément une virtuose du fouet, et plus tard, peut-être, elle en ressentirait une certaine fierté.
Dans la salle, il n’y avait plus un bruit. Même les Esclaves étaient oubliées par les invités et portaient simplement leur plateau en regardant, elles aussi, la punition la plus rude qu’elles n’avaient jamais vu. Seuls les sanglots de Margot déchiraient le silence qui s’était installé.
-- Servante M, dit simplement Madame Solange.
Et Margot releva la tête, difficilement. Elle renifla un bon coup et fixa sa Maîtresse en se redressant comme elle pouvait, tentant, pour quelques secondes, de paraître digne dans la douleur.
Cette fois, sa Maîtresse ne leva pas le bras. Il partit du côté, sans prévenir. Elle n’avait pas remarqué non plus que Madame Solange s’était un peu rapprochée d’elle. Elle n’eut donc aucun moyen d’anticiper ce qui allait suivre. Avec une violence inouïe, le cuir vint s’enrouler autour d’elle, lui laissant une marque rouge qui partait de son ventre, et rejoignait son dos, où claqua puissamment le bout de la mèche.
Dans une horrible douleur qui lui arracha un long et puissant de cri de détresse, Margot comprit enfin pourquoi cette partie avait été retirée. Il ne s’agissait pas seulement de lui rendre le moment encore plus désagréable, mais c’était pour pouvoir la fouetter partout.
Elle ne réussit pas à compter le nombre de coups qui suivirent celui-ci. Tout ce que Margot savait, c’était que son corps entier brûlait littéralement, que ses larmes ne cessaient plus de couler, et que ses chevilles et poignets allaient finir par se détacher.
Le temps que Madame Solange enroule à nouveau son fouet pour le remettre à la hanche, Margot n’était plus qu’un morceau de viande qui pendait mollement, et qui hoquetait par moments en sanglots.
Une main vêtue de latex lui releva le visage. Madame Solange la scrutait sans un mot, s’assurait qu’elle était toujours là et qu’elle ne risquait pas de tourner de l’œil.
-- Tu as compris, maintenant ? lui demanda-t-elle avec sévérité.
Margot n’eut que la force de hocher faiblement la tête. Sa Maîtresse relâcha alors son menton, sa tête retomba aussitôt. Elle sentit le souffle de sa Maîtresse dans son oreille, et d’une voix fluette que personne ne pouvait entendre :
-- Tu vas vite t’en remettre, je ne suis pas allée jusqu’au sang.
Elle s’écarta bien vite de sa soumise et s’adressa cette fois à l’assemblée :
-- La soirée peut continuer, à présent. Que ceux qui souhaitent martyriser un peu cette chienne en chaleur viennent m’en faire la demande.
Presque aussitôt, les gens reprirent leurs conversations. Les Esclaves durent à nouveau supporter fessées et attouchements, toujours gaiement, et une queue se forma devant Madame Solange. Nombreux et nombreuses étaient les personnes qui souhaitaient avoir le plaisir de s’occuper de Servante M.
Les traitements furent divers et variés. Les premiers étaient tous sadiques. Elle reçut des gifles, des petites électrocutions ici et là, des pinces à molette serrées sur ses tétons, des claques sur la vulve, des fessées à foison, fut fouettée à nouveau avec le petit fouet à lanières, sentit la roulette de Wartenberg partout sur son corps, jusque sur sa langue. Mais plus le temps avançait, plus les gestes se concentraient sur son sexe et son anus. On lui enfonça même un crochet anal au bout en forme de plug pour que les gens puissent s’amuser à tirer dessus. Des doigts se fourraient en elle, des jouets.
Avec la fatigue, Margot mit pourtant du temps à réagir à ces gestes-là. L’intrusion du crochet la réveilla tout de même et suite à cela, elle se mit à gémir en simulant d’abord, jusqu’à commencer à ressentir vraiment du plaisir. Car Margot n’était plus vraiment là. Son corps réagissait par réflexe, mais son esprit était ailleurs, afin de supporter tout ça.
Mais le vrai plaisir, l’ultime plaisir, celui qui ramena Margot définitivement dans son corps, c’était celui que sa Maîtresse lui offrit en revenant près d’elle, lascive, cajolante. Elle la retrouvait enfin, elle ressentait enfin à nouveau la douceur de sa Maîtresse, son aura apaisante et rassurante. Elle posa sa tête dans le cou de sa Maîtresse et se mit à pleurer. Madame Solange la laissa faire, la serrant contre elle un instant.
-- Maintenant, Servante M… as-tu quelque chose à me dire ?
Toute la journée, Margot avait répété son discours. Elle l’avait encore en tête, mot pour mot, d’ailleurs. Mais elle était incapable de le réciter. Elle n’avait plus la force de prononcer un mot, faire un geste. Madame Solange lui relevait la tête pour la voir. La salle était de nouveau plongée dans le silence. Elle ne pouvait pas ne rien dire. Elle devait montrer qui elle était, autant à sa Maîtresse qu’aux autres Esclaves et qu’aux invités. Ses larmes se remirent à couler, mais elle se redressa, dans un dernier effort. Elle réussit même à plonger son regard dans celui de Madame Solange sans fondre en larmes. En arrière-plan, elle remarqua Géraldine, debout devant tout le monde, un regard inquiet posé sur son amie. Elle ouvrit la bouche pour prononcer son discours, mais seuls quelques uns en sortirent, qui n’étaient finalement que la conclusion de tout ce qu’elle aurait eu à dire :
-- Je vous aime, Maîtresse…
Il y eut une seconde ou deux de silence. Tout le monde attendait sûrement la suite. Un petit rictus de plaisir déforma le visage de sa Maîtresse, et derrière elle, Géraldine se mit à applaudir. L’ensemble de la salle la suivit, des acclamations fusèrent, et le visage de Madame Solange s’illumina. Elle prit le visage de Margot dans ses mains gantées et l’embrassa. Les acclamations grandirent encore. Enfin, les bras de Madame Solange entourèrent sa Servante.
Serrées l’une contre l’autre, Madame Solange en profita pour glisser à l’oreille de Margot :
-- Je t’aime aussi, ma Servante… de tout mon cœur… et maintenant, tu es libre…
Margot sanglota de plus belle. Elle eut envie de serrer cette femme dans ses bras mais était toujours attachée. Et ce n’est que lorsque Madame Solange mit fin à leur étreinte qu’elle put enfin descendre de la croix.
Ses jambes défaillirent, mais sa Maîtresse la soutint. Elle la porta presque, même, mais fit en sorte que Margot marche, qu’elle se tienne debout alors qu’elles fendaient la foule qui les applaudissait encore. Les portes s’ouvrirent puis se refermèrent derrière elles, les plongeant dans un silence bienvenu.
Thierry, l’homme qui l’avait accompagnée jusqu’au bureau de Madame Solange le premier soir avec son mari, les attendait dans le couloir.
-- Tout est prêt ? lui demanda Madame Solange.
-- Tout le monde est sorti, Madame, comme vous aviez demandé.
-- Très bien, Thierry, répondit simplement Madame Solange en lui tendant une Margot toute molle. Tiens, porte-la et suivez-moi.
Presque sans effort, Thierry souleva Margot qui put enfin se laisser aller complètement. Il la portait avec douceur, Madame Solange la recouvrit d’une couverture avant de s’enfoncer dans le couloir, en direction de la chambre de Margot. Mais avant d’y arriver, Madame Solange ouvrit une porte dérobée, ce qui surprit autant Margot que Thierry.
-- Vous filez tout droit jusqu’à la sortie. Vous arriverez dans un appartement. Une voiture est garée juste devant, précisa-t-elle en plongeant des clés dans la poche de Thierry. Tu la déposes dedans et tu rentres voir ta femme et tes enfants. Tu recevras des instructions pour la suite.
-- Bien, Madame. Madame ? Si je peux me permettre…
Madame Solange ne répondit rien, restant simplement le regarder en attendant.
-- Qu’est-ce que tout ça veut dire ?
-- Tu as été un ami, pour moi, Thierry…
Depuis les bras de l’homme, Margot surprit de la déception dans son regard. Mais il hocha la tête, acceptant simplement la décision de Madame Solange. Celle-ci se pencha sur Margot, lui caressa le visage.
-- Nous nous retrouvons dans sept minutes, ma douce Margot…
Puis Thierry fila dans le couloir sombre.
D’un pas pressé, Madame Solange se dirigea vers son bureau. Là, elle vérifia que tout était en ordre. L’ensemble des papiers qu’elle avait réunis étaient en piles sur son bureau. Par-dessus, il y avait son ordinateur démonté. Le coffre-fort était ouvert et vide. Elle le referma puis ouvrit un tiroir du bureau. Elle en sortit trois choses : une mini télécommande qu’elle glissa dans le bras d’un de ses gants, un masque à gaz, et une fiole qu’elle vida consciencieusement sur les papiers.
Un dernier coup d’œil à son bureau, et elle reprit sa course. Elle jeta un coup d’œil à la salle de repos. Le corps d’une femme d’une cinquantaine gisait à terre. Thierry était vraiment un homme qui trouvait tout. Ses contacts dans les hôpitaux avaient toujours été d’un grand service. Elle referma la porte et retourna jusqu’à la salle de réception.
Là, elle fut accueillie en héroïne. Tout le monde voulait la féliciter. « Ça, c’est un exemple d’assujettissement ! » « Vous êtes la reine du fouet ! » « Elle doit avoir compris qu’il ne faut pas vous chercher ! »
Aucun d’eux ne voulut s’enquérir sur l’état de Margot. Sauf Valérie qui vint la voir et lui poser la question. Mais en voyant la femme se diriger aussitôt vers Géraldine, elle comprit que ce n’était pas tant pour Margot. Elle avait bien fait de s’en séparer.
Elle ne tarda pourtant pas à mettre son plan à exécution. Profitant d’un petit groupe où on insista pour porter un toast à Madame Solange et manière si inflexible de se faire respecter, elle passa son bras de manière insignifiante dans le dos d’une femme en riant, puis appuya sur le bouton de la télécommande dans son gant.
Une déflagration se fit entendre. Le sol en vibra, même. Le silence se fit une seconde, puis la panique se propagea comme de la poudre. Valérie tenta de rassurer les gens, mais Madame Solange prit une mine déconfite.
-- Servante M… Je dois aller la chercher !
Elle fila vers les portes et les ouvrit. La fumée avait déjà envahi le couloir. Une ou deux personnes tentèrent bien de l’en dissuader, mais sans insister. La vision de la fumée avait terminé de paniquer les invités.
Elle savait que dans le bâtiment d’à côté, la même panique sévissait. Si tout se passait comme prévu, les pompiers devraient arriver d’ici deux minutes, ainsi que les forces de l’ordre.
-- Madame Solange, vous ne pouvez pas ! s’exclama Valérie en l’attrapant par le bras.
-- Fais plutôt sortir tout le monde ! Je ne laisserai pas Servante M mourir là-dedans !
Elle s’engouffra alors dans le couloir en refermant les portes derrière elle pour ralentir la fumée. Le regard que lui lança Valérie était comme un adieu. Et quelque part, c’en était un. Elle retint sa respiration le temps de quelques pas et trouva, au sol, le masque qu’elle mit sur elle aussitôt. Quelques secondes plus tard, elle rejoignit la porte dérobée et la refermait derrière elle.
Arrivée dans l’appartement, elle le retira et sortit après avoir passé un imper. Dehors, les sirènes envahissaient déjà le quartier illuminé par les flammes qui avaient gagné les étages éclaté des fenêtres. Une partie d’elle aurait aimé aller voir dans la rue, de loin, le résultat de son feu d’artifice, mais elle ne pouvait pas se permettre de prendre ce risque.
Le spectacle devait être réjouissant pourtant : le bâtiment en feu, les putes, les Esclaves, nues ou peu habillées, les clients et les invités, cueillis directement par leur nouvel ami Maximilien et ses collègues !
Elle monta dans la voiture, Margot s’était assoupie et respirait paisiblement, même pas réveillée par le boucan des sirènes. Pourtant, avant même qu’elle claque la porte, Margot avait ouvert les yeux, comme si sa simple présence suffisait à alerter ses sens.
Ce n’est qu’alors que Margot réalisa ce qui se passait. Son regard suffit à poser la question à sa Maîtresse, qui lui répondit simplement :
-- Un feu d’artifice, Margot… Tu m’as déjà vu faire les choses à moitié ?
Pour la deuxième fois, Madame Solange l’appelait par son nom. Elle était donc libre, à présent. Elle sourit simplement et se rendormit alors que Madame Solange démarrait le moteur.
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