Chaque matin, j'ai l'impression de m'éveiller dans un cauchemar.

Oh, je sais, je ne suis pas si mal que ça. J'ai un toit sur la tête, un lit où dormir, un frigo plein, des vêtements et même un peu d'argent sur un compte. Et le prix à payer, c'est seulement d'être avec lui.

Mais je me sens vidée de mes projets, de mes envies, de mes espoirs. Et je me bats contre moi-même pour ne pas me laisser décourager car je sais alors que je ne m'en sortirais pas. J'essaie de garder la foi en des jours meilleurs parce que c'est elle qui me permettra de m'en sortir.

Mais tout ça, c'est si ténu parfois. Pourtant, je ne crois pas que tous les rêves soit de fragiles bulles de savons qui s'évaporent quand on les ignore. Certains sont bien plus puissants et bien plus résistants qu'on ne se l'imagine. Ils ancrent leurs racines au plus profond de notre âme en attendant leur heure. Derrières les portes de nos désillusions, ils s'enflent et prolifèrent dans l'ombre où on les a abandonnés.

Jusqu'au jour ou par miracle ou par choix ou qui sait peut-être un peu des deux, on recommence à faire des projets et on retrouve petit à petit le chemin jusqu'à eux.

On découvre alors avec ravissement leur luxuriante évolution. On comprend enfin qu'ils ne nous ont jamais vraiment quitté, nous guidant discrètement jusqu’à cet instant précis. Ce moment propice ou on est enfin prêt à faire éclore nos espoirs et nos rêves les plus fou. Et pour ça, il faut juste, juste y croire encore un tout petit peu.

Est-ce que j'ai atteint ce moment ? Il me semble que non. Mais je veux croire que je suis sur le chemin qui m'y emmène.